Cars - Quatre Roues
L'affiche du film
Titre original :
Cars
Production :
Pixar Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 9 juin 2006
Genre :
Animation 3D
3-D
Réalisation :
John Lasseter
Joe Ranft
Musique :
Randy Newman
Durée :
120 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Pour Flash McQueen, splendide voiture de course toute neuve, l'avenir semble tout droit tracé vers le succès.

Pourtant, les hasards de la vie vont lui apprendre que l'essentiel n'est pas forcement où on le pense. En route pour participer à la prestigieuse Piston Cup, il atterrit en effet, à la suite d'une déviation malicieuse, dans la petite ville tranquille de Radiator Springs situé le long de la Route 66.

Il fait bien vite la connaissance de la belle Sally (une élégante Porsche 2002), du mystérieux Doc Hudson (une Hudson Hornet 1951), et de l'infatigable Martin (une dépanneuse increvable) qui vont changer radicalement sa vision des choses...

La critique

rédigée par

Lorsque la Rolls des studios d'animation s'empare du mythe de l'automobile, il est légitime de s'attendre à modèle de très haut de gamme. Pas étonnant dès lors de voir Cars - Quatre Roues démontrer, une fois de plus, l'avance exceptionnelle de Pixar sur l'ensemble de ses concurrents dans l'animation 3D. Et quand le studio à la lampe de bureau, intégré depuis peu au château enchantée, s'élance sur la piste, il évite le tour de chauffe et mène une course à plein régime vers le succès. Au delà de toutes métaphores automobiles, force est de constater, en effet, qu'à l'heure où l'animation 3D est devenue la norme, Pixar propose, encore et toujours, des œuvres dont la seule technologie n'explique pas l'excellence. Il est ainsi une chose de maîtriser la technique du dessin animé assisté par ordinateur, il en est une autre de hisser son résultat final au rang de chef d'œuvre de l'animation. Et ce n'est pas les désormais nombreux concurrents de Pixar qui diront le contraire. Là où ils se contentent de sortir des films à foison, lorgnant toujours dans la même direction sans réelle imagination, Pixar - qu'il convient désormais de considérer en sa qualité de division animation de la Walt Disney Company - met un point d'honneur à allier à la perfection technique, la qualité scénaristique. Rien n'est laissé au hasard dans la toute nouvelle maison Disney-Pixar.

Cars - Quatre Roues est assurément le meilleur film 3D produit jusqu'alors. Donnant vie, avec malice, à une ribambelle d'automobiles à la fois plus vraies et plus humaines que nature, le film plonge en effet le spectateur dans un tourbillon d'émotions bouleversantes à coups sûrs. Un tel résultat ne pouvait reposer que sur les épaules d'un homme de grand talent, que Walt Disney lui-même serait fier de compter parmi ses alter-égo.

Après des études brillantes dans la prestigieuse université de Cal Arts, John Lasseter est embauché en 1979 chez Disney où il participe à son premier long-métrage, Rox et Rouky. Il travaille ensuite sur Le noël de Mickey et découvre alors la mise en production du film Tron, considéré, à juste titre, comme l'ancêtre de la production 3D. Il est d'ailleurs l'un des rares à prendre conscience du formidable potentiel de l'utilisation des ordinateurs dans le monde de l'animation. Malheureusement, les dirigeants des studios Disney de l'époque, empêtrés dans leur apriori et leur manque d'inspiration, ne savent que faire du jeune artiste débordant d'idées. La compagnie de Mickey le licencie donc, manu militari, en 1983. A la faveur d'une heureuse rencontre, il rejoint un an plus tard l'équipe de Lucasfilm. John Lasseter se fait très vite remarqué dans le monde ultra-fermé des effets spéciaux pour son travail sur Le secret de la pyramide réalisé, en 1985, par Barry Levinson. Il est même nommé aux Oscars. C'est l'époque (février 1986) où naît le studio Pixar qui se consacre tout entier à la seule animation 3D. Si les projets se limitent dans un premier temps à de simples courts-métrages, ils marquent déjà les esprits. Le tout premier est ainsi l'histoire d'un "parent-lampe de bureau" et de son "bébé-lampe" : Luxo Junior. Son originalité comme sa réalisation technique bluffent la profession tout entière. Le public emboîte le pas de la critique unanime. Le succès est complet. Le mini-film est même nommé pour l'Oscar du meilleur court-métrage. La légende de Pixar se construit déjà. Le personnage de la lampe de bureau devient bien vite le logo-symbole du studio trublion qui ne tarde pas à susciter des convoitises. Steve Jobs - le célébrissime fondateur d'Apple - dégaine le premier et l'achète. Parallèlement, Disney se positionne et offre, à la toute nouvelle filiale animation de la maison mère de Mac, un accord de distribution pour la production du premier long-métrage d'animation 3D de toute l'histoire du cinéma. En 1995, sort ainsi Toy Story réalisé par John Lasseter. Le succès est planétaire. Le talentueux réalisateur enchaîne alors deux autres longs-métrages en 1998 (1001 pattes) et 1999 (Toy Story 2). Il marque ensuite une pause pour s'occuper non seulement de sa famille mais également orienter sa carrière vers la production de films (Monstres & Cie, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles). En 2006, il revient à la réalisation avec Cars - Quatre Roues. Entre temps, après bien des tumultes, Disney a absorbé Pixar. John Lasseter est devenu le patron de la division Animation de la maison mère de Mickey. Gageons qu'il n'aura aucun mal à acquérir le statut exceptionnel de "dixième vieux monsieur" dans l'histoire de la Walt Disney Company !

Cars - Quatre Roues est avant tout une œuvre très personnelle. Depuis son plus jeune âge, John Lasseter est en effet féru d'automobiles. Il aimait ainsi rendre visite à son père qui travaillait dans une concession Chevrolet où il dirigeait le service des pièces détachés. Dès l'âge de 16 ans, le fiston parvient d'ailleurs à se faire embaucher au service des stocks, véritable caverne d'Ali Baba pour le jeune adolescent. Toute sa passion de l'automobile se retrouve aisément dans le souci du détail appliqué à l'ensemble des séquences du film. Mais la genèse de Cars - Quatre Roues ne se limite pas, pour autant, à une simple anecdote. Le projet, largement inspiré d'un court-métrage des studios Disney de 1952 (Susie, La Petite Coupée Bleue) a donné bien du fil à retordre pour la rédaction complète de son scénario. Les recherches ont ainsi été longues et minutieuses pour parvenir à une histoire crédible dans le sujet et prenante dans le récit. John Lasseter s'est ainsi imprégné d'un documentaire retraçant l'histoire de la création des autoroutes inter-états aux USA. La construction du réseau de grands axes a eu en effet pour conséquence fâcheuse, le déclassement d'autres routes, parfois mythiques, devenues soudainement désertées. Bon nombre de lieux-dits ou de petites villes ont ainsi basculé dans l'oubli, déclinant peu à peu, pour finir en bourgades fantômes. La célèbre Route 66, aujourd'hui délaissée, est d'ailleurs un exemple grandeur nature de l'effet "autoroute". Au delà d'une recherche encyclopédique, John Lasseter s'est également attaché à mettre sa propre expérience au service de son film. Ainsi, la période sabbatique qu'il s'est imposé au début des années 2000, et plus encore le périple en camping-car au cours duquel toute sa famille s'est embarquée, pour un aller-retour de la côte Est à la cote Ouest, sur les petites routes loin des grands axes, ont nourri l'imagination du réalisateur. Et c'est toute la morale du film qui s'en trouve posée : l'important dans la vie n'est pas tant la destination mais plutôt le voyage pour y parvenir !

Mais là, ne réside pas l'essentiel  ! La première réussite de Cars - Quatre Roues est, en effet et avant tout, la galerie de ses personnages. Tous plus attachants les uns que les autres, chacun dans leur registre, ils parviennent, il est vrai, avec une permanence troublante, à susciter, sur leur seule apparition, l'intérêt du spectateur. Leur présence atteint un point rarement égalé dans un film 3D. Même Sully et Bob Razowski de Monstres & Cie n'ont qu'à bien se tenir. Le résultat est d'autant plus remarquable qu'il est malaisé, de prime abord, de rendre "vivante" une simple chose. Cars - Quatre Roues réalise ainsi l'exploit d'offrir des automobiles cumulant la double caractéristique d'être plus vraies que nature tout en étant parfaitement humaines. De chaque geste, de chaque posture, de chaque mot, ressortent des émotions tellement fortes qu'elles en paraissent vécues. Et le spectateur s'en trouve bouleversé, touché par une révélation évidente : les "cars" vivent !
La vraie vedette du film est Flash McQueen. Dans la version originale, il porte en fait le nom de Lightning en clin d'oeil à Buzz l'éclair de Toy Story tout comme son numéro "95" qui marque l'année de sortie du tout premier Pixar. Sa voix française est celle de Guillaume Canet dont le timbre colle parfaitement au personnage. L'histoire lui permet de se dévoiler en douceur en développant avec finesse et subtilité, toute sa psychologie. Il est alors possible de regretter quelques  longueurs même si, au final, elles apparaissent indispensables à la parfaite compréhension de l'accession du jeune bolide à la maturité.  Flash McQueen évolue bien sûr au sein d'une ribambelle de personnages, eux aussi très aboutis, dont les plus remarquables, qu'ils soient attachants ou horripilants, sont assurément : Sally la belle Porsche (doublée par Cécile de France) ou Doc Hudson (doublé par Bernard-Pierre Donnadieu).

Mais Cars - Quatre Roues, comme avant lui tous ses prédécesseurs, ne vaut pas uniquement par la force de son histoire ou la définition de ses personnages. La qualité de sa réalisation technique suffit, en effet, à elle seule à emporter l'adhésion. Le niveau de maîtrise de la technologie d'animation 3D par Pixar est tel que le spectateur est tout simplement bluffé.  Le visuel obtenu, tant dans le rendu des couleurs, le souci du détail, la profondeur des paysages ou le "coup de pinceau", est  ex-tra-or-di-nai-re. Les chromes des voitures sont ainsi exceptionnels de réalisme. Les décors sont saisissants de beauté : la scène de la cascade est, à ce titre, une merveille ! La course automobile, enfin, est criante de vérité. Superbement réalisée et commentée, elle semble touchée par la grâce tant elle ressemble à un véritable direct de la chaîne de sport ESPN. Cars - Quatre Roues s'ancre alors dans la culture u.s. dont le mythe automobile est partie intégrante du rêve américain, même si - et c'est heureux - le film reste lucide en dressant sans concession le portrait de l'autre l'Amérique, celle qui n'a pas droit de citer à la télévision ou au cinéma...

Cars - Quatre Roues est un petit bijou. Il se déguste de bout en bout, de la première seconde à la toute dernière, générique inclus.

L'équipe du film

1943 • ....

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