Le Sortilège de Cendrillon
L'affiche du film
Titre original :
Cinderella III : A Twist in Time
Production :
DisneyToon Studios
Date de sortie USA :
Le 6 février 2007 (Vidéo)
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Frank Nissen
Musique :
Joel McNeely
Durée :
70 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Cendrillon se rend avec son époux à une grande fête champêtre donnée, en leur honneur, par sa marraine, la fée. Tout occupés à célébrer leur amour, ils sont bien loin de se douter qu'ils sont alors espionnés par Anastasie, la demi-sœur éconduite jadis par le Prince. Elle ne tarde pas bien vite à percer ce qu'elle croit être le secret du bonheur des deux tourtereaux : la baguette magique ! Elle la subtilise, plus par maladresse que par génie, et la ramène à sa mère qui entend bien l'utiliser pour changer le cours des choses...

La critique

rédigée par

Le sortilège de Cendrillon est le troisième opus de la saga  de Cendrillon "bricolée" par le Studio de Mickey. Après son chef d'œuvre et grand classique de 1950, Disney s'est, en effet, fourvoyé dans une première suite effroyable Cendrillon 2 : Une vie de princesse, directement sortie en vidéo. Elle remet ici, une nouvelle fois, le couvert avec un ultime épisode (du moins, les fans l'espèrent !), sur le même support de distribution. La branche française de la Walt Disney Company craint d'ailleurs tellement la comparaison avec le numéro 2 qu'elle prend soin, contrairement au reste du monde, de ne pas en faire référence dans le titre. Le sortilège de Cendrillon oublie ainsi la mention initialement prévue "Cendrillon 3 : Et si la magie changeait tout..." Cette coquetterie franco-française n'est pas aussi anodine qu'elle pourrait laisser le croire. Le sortilège de Cendrillon est, en effet, bien largement supérieur à Cendrillon 2 : Une vie de princesse qu'il convient, dès lors, de remiser au simple rang d'erreur stratégique, née uniquement sur l'autel de la recherche des profits faciles.

Le troisième opus dispose donc de très nombreux atouts. D'abord, sans égaler, et de loin, la qualité exceptionnelle du classique de 1950, Cendrillon, ou même l'excellent travail réalisé pour la suite Bambi 2, son animation est tout à fait correcte. Elle se situe, il est vrai, au dessus du niveau  habituellement constaté pour les suites directement sorties en vidéo, à commencer par Cendrillon 2 : Une vie de princesse.

Sa véritable force est, ensuite, sans aucun doute, son histoire. Regorgeant d'actions et de rebondissements, Le sortilège de Cendrillon réussit, en effet, le tour de force de s'éloigner du conte de fée classique et de sa trame originelle, sans les galvauder. Alors certes, le récit comme les personnages principaux, voient leur contours modernisés vitesse grand V. Le réalisateur s'autorise même plusieurs scènes d'action. Cendrillon prend ainsi des airs d'aventurière fort d'éloignée de son image lissée du Grand Classique tandis que le Prince se révèle en jeune homme audacieux et téméraire. Il faut dire que le procédé scénaristique retenu - un retour dans le passé pour changer l'avenir - autorise bien des effets. L'idée même d'inverser les rôles est riche en rebondissements et offre aux personnages un nouveau visage.

Cendrillon, ainsi, totalement passive dans le premier opus, se bat pour épouser l'homme qu'elle aime. Certaines de ses scènes sont bluffantes tant elles touchent le spectateur. La séquence sur le bateau, où la jeune fille résignée,  les cheveux en bataille, regarde s'éloigner le château est  tout simplement poignante. Le Prince, quant à lui, prend énormément d'épaisseur et gagne, au passage, en muscle, collant ainsi mieux à l'image contemporaine d'un jeune souverain type. Il se bat lui aussi par amour et obtient, en fait, un rôle assez proche du Prince Eric de La petite sirène. Il conserve, à ses côtés, son père qui bénéficie de quelques scènes intéressantes,  à commencer par la séquence où il convoque Anastasie dans ses appartements. La marâtre, elle, est magnifiée dans son rôle. Encore plus ignoble et méchante que dans le classique de 1950, elle devient extrêmement dangereuse puisque détournant, à mauvais escient, la magie.  Anastasie est, pour sa part, après le Prince, le second personnage à gagner en profondeur par rapport à l'œuvre première, Cendrillon. Elle conserve en revanche l'évolution suivie dans Cendrillon 2 : Une vie de princesse.  Sa sœur Javote, au contraire, régresse et se contente désormais d'un simple rôle de faire valoir, sans consistance réelle. Gus, Jac et Lucifer sont, enfin, égaux à eux même et contribuent toujours au ressort comique du film.

Si l'animation, le scénario et les personnages sont correctement traités dans Le sortilège de Cendrillon, il n'en est pas de même avec la bande son. Les chansons sont, en effet, toutes alignées sur le second opus, insipides à souhait. Aucune ne parvient jamais à retenir l'attention si bien que le spectateur quitte le film sans ritournelle à fredonner.

Le sortilège de Cendrillon gagne au final en modernité et tempo ce qu'il perd en charme et classe. Sans bien sûr égaler Cendrillon, il se laisse regarder avec plaisir et étonne par sa capacité à divertir.  Le bouder serait assurément une erreur !

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