Donald dans le Grand Nord

Donald dans le Grand Nord
L'affiche
Titre original :
Dumbell of the Yukon
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 30 août 1946
Série :
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Jack King
Durée :
7 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Donald part chasser l'ours pour faire un manteau à Daisy...

La critique

rédigée par
Publiée le 19 décembre 2014

Donald dans le Grand Nord fait partie de ces cartoons où Donald tient le mauvais rôle à tel point que le spectateur a vraiment du mal à s'y attacher. Vu aujourd'hui, le récit perd beaucoup de son charme en raison du trop-plein d'images négatives qu'il véhicule.

La première mauvaise impression se produit dès les premières secondes du cartoon. Donald reçoit en effet une carte postale de Daisy où elle lui demande un manteau de fourrure pour suivre la tendance de la mode hivernale du moment. Bien-sûr les opinions ont largement évolué depuis et cette demande parait absolument scandaleuse. Daisy passe alors pour une canne sans cœur faisant de Donald son dommage collatéral en le transformant en bourreau. Alors que le canard devrait être le preux chevalier servant qui n'hésite pas à affronter le froid pour faire plaisir à sa bien-aimée, il devient au contraire un individu aux intentions détestables. Pire encore, il décide de s'attaquer à un petit ourson qui l'emmène chez lui afin de le décapiter !

Tout au long du cartoon, d'autres scènes sont également vraiment dérangeantes. Il y a d'abord celle où Donald imagine la pendaison du petit ourson et se retrouve finalement étranglé par la corde qu'il lui destinait. La séquence a d'ailleurs été censurée lors de nombreuses diffusions à la télévision. Il y a ensuite la séquence qui reprend un stéréotype ethnique commun et largement répandu à l'époque, difficilement acceptable aujourd'hui. Il s'agit ainsi d'une allusion raciste qui passe totalement inaperçue en France alors qu'elle est lourde de résonnances aux Etats-Unis. Tandis que Donald tente de se faire passer pour le petit ourson qu'il a kidnappé auprès de la mère ours, le canard crie, en effet, "Mammy !", en clin d'œil à une chanson du long-métrage de 1927, The Jazz Singer, le premier film "live" avec dialogue et son synchronisé qui inspira Walt Disney pour Steamboat Willie. Il fait ici référence à l'acteur principal, Al Jolson, une icône de l'époque connue pour ses sketches "blackface". Cette expression qualifie les comédiens blancs qui, grimés en noirs via du maquillage accentuant un contour blanc autour des lèves pour en simuler la grosseur, parodiaient dans des spectacles de vaudeville la vie des afro-américains des plantations du Sud. Ces sketchs, très en vogues à l'époque, tomberaient aujourd'hui sous le coup de la loi en raison de leur vision totalement raciste et réductrice.

Pour autant, Donald dans le Grand Nord propose aussi quelques gags assez réussis comme, par exemple, la scène où Donald dérobe à la mère ours le petit ourson alors qu'il est en train de dormir sur son ventre, tous les deux étant en pleine hibernation. Pour ne pas éveiller la maman, Donald en bon chasseur remplace, en effet, l'ourson par une pierre afin de donner l'illusion que le petit est toujours sur son ventre. Un autre gag savoureux se situe à la toute fin de l'opus où Donald est sauvé in extrémis par un pot de miel qui se casse sur sa tête. Au final, au lieu de le mordre pour se venger, les deux ours vont le lécher : la gourmandise étant trop forte.

Donald dans le Grand Nord est beaucoup trop en contradiction aux valeurs humanistes actuelles pour être toujours apprécié. Il lui reste juste un ou deux gags pour rehausser son faible intérêt.

Les personnages

L'équipe du film

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