Les Contes de Ma Mère l'Oye
L'écran titre
Titre original :
The Truth About Mother Goose
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 28 août 1957
Série :
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Wolfgang Reitheirman
Bill Justice
Musique :
George Bruns
Durée :
14 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Les vérités historiques enfin révélées de trois célèbres comptines anglaises pour enfants, narrées par la Mère l'Oie : "Little Jack Horner, Mary, Mary Quite Contrary" et "London Bidge is Falling Down"...

La critique

rédigée par

L'origine de l'expression des "(Les) Contes de Ma Mère l'Oye" n'est à ce jour pas précisément déterminée. Ainsi, en France, ces contes sont connus pour être le recueil de huit contes de fées de Charles Perrault parus en 1697, sous le titre Histoires ou Contes du Temps Passé , avec des Moralités. Le recueil comprend alors huit titres en prose : La Belle au Bois Dormant, Le Petit Chaperon Rouge, La Barbe Bleue, Le Chat Botté, Les Fées, Cendrillon, Riquet à la Houppe et Le Petit Poucet.
En Angleterre ou aux États-Unis, le terme anglophone "Mother Goose" désigne, outre la traduction du recueil, des comptines enfantines, souvent chantées ; sa définition venant d'une expression anglaise qui appuie le caractère étonnant et merveilleux d'une histoire. Dans ce cadre, la représentation de la "Mother Goose" anglophone est, selon les obédiences, soit une vraie oie avec un chapeau, soit une sorte de sorcière chevauchant une oie.
Les Contes de Ma Mère l'Oye revient donc sur l'origine de trois comptines anglaises en tentant d'en expliquer les déclinaisons chantées...

La première partie, "Little Jack Horner", traite d'un garçon qui extrait, à l'aide de son pouce, une prune du gâteau de Noël qu'il est en train de manger. Le cartoon donne alors au récit l'explication historique selon laquelle pour éviter l'expropriation imminente de monastères catholiques, un évêque aurait envoyé son secrétaire, Jack Horner, chez Henri VIII, avec les titres de propriété de quelques-uns pour les donner en cadeau au Roi afin d'éviter qu'ils les prennent tous par la force. Mais au lieu d'en remettre l'intégralité, le secrétaire a pris sur lui de se garder l'acte de la plus belle des propriétés : c'était la prune extraite du gâteau !

La seconde, "Mary, Mary Quite Contrary" a une origine bien plus limpide. Il est, en effet, plus que probable qu'il s'agisse là, de Marie Stuart, la fille du roi Jacques V d'Ecosse et de la française Marie de Guise. La jeune fille devient reine d'Ecosse en 1542 et le reste jusqu'au 24 juillet 1567. A la mort de Marie Tudor en 1558, elle devient donc légitimement Reine d'Angleterre, passant avant sa cousine Elisabeth. Mais Henri VIII refuse cet état de fait et exclut les Stuart de la succession au trône. Marie Stuart se console en devenant Reine de France après son mariage avec François II (qui succède à Henri II), de 1559 à 1560. Mais son mari décède bien vite si bien que la Reine déchue décide de revenir dans son pays natal. Après de nombreux problèmes, en particulier religieux, rencontrés en Ecosse, Marie Stuart s'évade en 1568 vers l'Angleterre où elle est rapidement emprisonnée par les officiers d'Elisabeth ; cette dernière voyant dans son arrivée, une tentative de complot pour récupérer le trône. Marie Stuart sera assignée à résidence pendant 18 ans, sous la garde de George Talbot : devenue une trop grande charge pour Elisabeth, elle est exécutée en 1587 pour trahison.

La dernière "London Bidge is Falling Down" est tout aussi claire. Le pont de Londres (en anglais London Bridge) est, en effet, jusqu'en 1750, le seul pont qui enjambe la Tamise au niveau de la City pour rejoindre Southwark. Il a, en réalité, pour lointain ancêtre un pont de bois existant déjà sous l'occupation romaine, lui-même remplacé par un ouvrage en pierre au XIIe siècle (construit de 1176 à 1209) et comportant alors 19 arches. Par la suite, il accueille, dans sa structure même, des maisons et autres bâtiments. Mais le Grand Incendie de Londres de 1666 le fragilise énormément et endommage encore plus fortement les habitations se trouvant dessus. D'un lieu de haute bourgeoisie, il sombre alors en lieu de déperdition. Le pont en question est finalement détruit puis reconstruit en 1831 pour donner naissance au London Bridge contemporain.

Comme beaucoup de cartoons des années 50 et 60, Les Contes de Ma Mère l'Oye sert de ballon d'essai stylistique à un long-métrage prévu pour arriver sur les écrans deux ans plus tard : La Belle au Bois Dormant. Les décors et le style des personnages doivent, en effet, beaucoup à l'artiste Eyvind Earle.
Eyvind Earle est né le 26 avril 1916 à New York. Il participe à sa première exposition artistique en 1937 aux Charles Morgan Galleries, dans sa ville natale. C'est à cette époque qu'il postule - sans succès - chez les Studios Disney alors situés dans les locaux d'Hyperion Avenue. Il patiente jusqu'en 1951 pour y être engagé en qualité d'artiste dédié aux décors. Il en réalise ainsi plusieurs centaines rien que pour Peter Pan ! Il est également crédité pour les décors expérimentaux du court-métrage de Dingo, Dingo Toréador (1953) et crée dans la foulée le style particulier du film récompensé aux Oscars, Les Instruments de Musique (1953). Il réalise par la suite des décors pour l'émission de télévision Disneyland et enchaine plusieurs longs métrages : La Belle et le Clochard (1955) et La Belle au Bois Dormant (1959). Pour ce dernier, il est le responsable en titre des décors, couleurs et du style graphique, signant là un travail vu par de nombreuses critiques comme le plus représentatif de son talent. Il quitte le studio en mars 1958 en raison d'un désaccord avec Clyde Geronimi fraichement nommé réalisateur du film La Belle au Bois Dormant...
Les décors signés d'Eyvind Earle sont de véritables œuvres d'art ! Rien d'étonnant dès lors à les voir mis à l'honneur dans multiples expositions à travers le monde et notamment en 2006,  à celle des Galeries Nationales du Grand Palais de Paris, Il Etait une Fois Walt Disney...

Malgré un thème somme toute ardu, l'animation ingénieuse et les trouvailles visuelles des (Les) Contes de Ma Mère l'Oye en font une œuvre à la fois fluide et plaisante à suivre. Nommé pour l'Oscar du Meilleur Court-Métrage, il est ainsi représentatif dans son ambition des cartoons Disney produits dans la seconde moitié des années 50 : de plus en plus rares, ils sont alors particulièrement travaillés !

Le cartoon est diffusé, en salles, en première partie des (Les) Aventures de Perri.

L'équipe du film

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