L'Arche de Noé
L'écran titre
Titre original :
Noah's Ark
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 10 novembre 1959
Série :
Genre :
Animation Image par Image
Réalisation :
Bill Justice
Musique :
George Bruns
Durée :
21 minutes
Disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

L'histoire biblique de Noé et de ses fils construisant la célèbre arche...

La critique

rédigée par

L'Arche de Noé est la première production Disney à utiliser la magie de l'animation image par image. Nommé pour l'Oscar du meilleur court-métrage, elle annonce ainsi des techniques reprises, bien plus tard, dans des chefs-d'œuvre comme L'Étrange Noël de Monsieur Jack ou James et la Pêche Géante.

Walt Disney a, depuis longtemps, dans l'idée de mettre en boite une nouvelle approche l'histoire de Noé qu'il a déjà traitée dans le cartoon de 1933, L'Arche du Père Noé, issu de la série des Silly symphonies. Toujours à l'affut de nouveautés dans le divertissement, il se laisse donc convaincre, pour elle, par le réalisateur et animateur Bill Justice qui expérimente alors une toute nouvelle technique : l'animation image par image. Il utilise ainsi de petits objets qu'il place délicatement devant un arrière plan neutre pour les photographier, patiemment, un par un et constituer une première image. Il les déplace ensuite légèrement et les photographie de nouveau pour une deuxième image. Et ainsi de suite... Le procédé en lui-même n'a rien de révolutionnaire : sa mise en œuvre par Bill Justice l'est, en revanche, totalement, tant il parvient, au cours de ses tests, à insuffler une fluidité jamais obtenue auparavant. Le papa de Mickey, enthousiasmé par le résultat, ne se fait pas prier pour commander à ce réalisateur de grand talent le court-métrage L'Arche de Noé.

Né à Dayton dans l'Ohio, le 9 février 1914, Bill Justice grandit à Indianapolis dans l'Indiana. Il intègre, en tant qu'animateur, les Walt Disney Studios en 1937. Il est ainsi présent au générique de grands classiques comme Fantasia, Saludos Amigos, Victory Through Air Power, Les Trois Caballeros, La Boîte à Musique, Alice au Pays des Merveilles ou Peter Pan. Il est également le père spirituel et technique du magnifique personnage de Pan-Pan dans Bambi et des légendaires Tic & Tac. A la fin des années 50 et aux début des années 60, il réalise plusieurs courts-métrages expérimentaux Les Contes de Ma Mère l'Oye (1957) , L'Arche de Noé (1959) ou Symposium de Chants Populaires (1962) ; tous nommés pour l'Oscar du Meilleur Court-Métrage. Au total, Bill Justice participe à 57 cartoons et 19 longs-métrages "live" ou animés. Dès 1965, Walt Disney lui propose d'intégrer Walt Disney Imagineering et de mettre ses talents au service de Disneyland. Il programme, entre autres, les audio-animatronics d'attractions emblématiques du parc à thèmes comme Pirates of the Caribbean ou The Haunted Mansion. Il prend finalement sa retraite en 1979. La compagnie de Mickey lui fait l'honneur de le nommer Légende Disney en 1996.

Pour l'animation de L'Arche de Noé, Bill Justice commence par réfléchir à l'aspect de ses personnages. L'inspiration lui vient, par hasard, quand il se détend en jouant avec les objets se trouvant sur son bureau ; tout y passe, agrafes, crayons, trombones et autres gommes... Il montre alors plusieurs prototypes à Walt Disney pour lui démontrer la faisabilité de son projet. Ce dernier donne son feu vert et confie à T. Hee le soin décrire le script ;  l'animateur X. Atencio se chargeant avec Bill Justice de faire le plein de courses chez le grossiste du coin. Ils en reviennent avec un milliers d'objets divers et variés et la ferme intention de construire avec eux les 150 personnages utiles au court-métrage.

L'ampleur du travail accompli se voit dans certaines scènes particulièrement réussies, à l'exemple de celle où deux grues, une chèvre et un rhinocéros montent la passerelle pour accéder à l'arche. De simples composants forment, en effet un résultat final incroyable ! Les grues sont ainsi constituées par des gommes, des morceaux de chenille, deux ou trois pailles et des crayons à papier ; la chèvre a, elle, un corps en bouchon de liège, des pattes en fil de fer, une tête avec une noix de pécan et un cou issu d'un nettoyeur de pipe ; enfin, le rhinocéros est, lui, composé essentiellement de morceaux de tableaux de liège avec des tees de golf en guise de cornes. Les humains bénéficient d'encore plus d'attentions, histoire de rendre leurs mouvements incontestablement crédibles, donnant en particulier l'illusion de parler réellement.

Une fois les décors peints réalisés et les personnages montés, le tournage commence. Les personnages sont donc placés sur une glace, tenus par gravité, sous laquelle le décors est posé, le tout dans le but de donner de la profondeur à l'ensemble. A chaque nouvelle photographie, les personnages sont légèrement déplacés avec une pince à épiler ; l'illusion de mouvements est parfaite. Au final, la mise sur bobine se révèle rapide : 30 secondes de films sont produites par jour, soit 10 fois plus vite que l'animation sur papier.

Lors de sa sortie, L'Arche de Noé est très bien reçu par la Critique. Bill Justice continue alors dans cette voie encore quelques temps. Il se charge ainsi du générique de début de La Fiancée de Papa, en 1961. La même année, il supervise la scène de la marche de jouets dans Babes in Toyland. Il réalise ensuite, en 1962, le court-métrage, Symposium de Chants Populaires qui mélange l'image par image à l'animation traditionnelle. Enfin, il signe la superbe animation image par image de la scène de la chanson, Un Morceau de Sucre, dans Mary Poppins en 1964.

Magnifique court-métrage, L'Arche de Noé vaut essentiellement pour sa technique ; son récit est en effet tout à fait conventionnel, sans imagination aucune par rapport à l'histoire mythique.

L'équipe du film

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