La Reine des Neiges
Joyeuses Fêtes avec Olaf

La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf
L'affiche
Titre original :
Olaf's Frozen Adventure
Production :
Walt Disney Animation Studios
Date de sortie USA :
Le 22 novembre 2017
Genre :
Animation 3D
3-D
Réalisation :
Kevin Deters
Stevie Wermers-Skelton
Musique :
Kate Anderson
Elyssa Samsel
Christophe Beck
Jeff Morrow
Durée :
21 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Anna et Elsa convient tous les habitants d'Arendelle à de somptueuses festivités à l'occasion de la fin d’année mais leurs invités quittent rapidement le château pour rejoindre leur famille et vivre avec elle des moments privilégiés. Comprenant qu’Anna et Elsa se désolent de n’avoir aucune tradition familiale, Olaf s’élance à travers tout le royaume à la recherche des plus belles coutumes pour les ramener à ses amies…

La critique

rédigée par
Publiée le 02 décembre 2017

La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf est un mignon moyen-métrage, centré comme son titre l'indique sur le personnage d'Olaf, qui profite à plein de l'imagerie de Noël.

Le monde entier connaît La Reine des Neiges ! Le film des Walt Disney Animation Studios est, en effet, devenu un véritable phénomène de société à travers la planète entière. Outre son rang de meilleur box office mondial de tous les temps pour un film d'animation (et cinquième, tous types confondus lors de sa sortie) avec plus de 1,27 milliard de dollars, ses produits dérivés s'arrachent toujours des années après ! C'est bien simple : tout ce qui est estampillé La Reine des Neiges se vend comme des petits pains. Jouets, poupées, robes, DVD et autres CD de bande-originale battent ainsi des records de vente. Rien d'étonnant dans ce contexte de voir Disney surfer sur le succès du film partout : en magasin donc mais aussi dans les parcs à thème avec par exemple Chantons La Reine des Neiges ou sur scène via l'adaptation d'une comédie musicale à Broadway. Tous les experts financiers étaient même persuadés que les studios annonceraient vite une suite... Et pourtant. Les Walt Disney Animation Studios attendent le 12 mars 2015 pour officialiser La Reine des Neiges 2. Le lendemain sort d'ailleurs le cartoon La Reine des Neiges : Une Fête Givrée en première partie de Cendrillon, l'adaptation au cinéma en prises de vues réelles du célèbre Grand Classique de 1950. Afin de faire patienter le public en attendant le long-métrage prévu pour le 27 novembre 2019, il est également annoncé en février 2016 la mise en chantier d'un spécial de Noël tournant autour d'Olaf pour une première diffusion sur ABC en décembre 2017.

L'équipe du premier opus étant occupé au développement de sa suite, ce sont de nouveaux artistes qui prennent en charge la production du moyen-métrage. La réalisation est, il est vrai, confiée à Stevie Wermers-Skelton et Kevin Deters, le duo lauréat de plusieurs Emmy® Awards pour Lutins d'Élites - Mission Noël (2009) mais également à l'origine de ses suites Lutins d'Élites - Opération : Père Noël (2010) et Lutins d'Élite - Méchants Contre Gentils (2011). Les specials de Noël de Wayne et Lenny sont d'ailleurs particulièrement qualitatifs et prouvent que les réalisateurs sont les mieux à même de reprendre le flambeau pour ce qui concerne celui d'Olaf. C'est d'autant plus vrai quand il est su qu'ils sont aussi derrière le retour de Dingo au cinéma dans un cartoon avec Comment Brancher son Home Cinéma sorti en 2007 et du poétique La Ballade de Nessie en 2011.

Épousant l'incroyable recette de son film de référence, La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf réunit donc, dans une situation et un format inédits - le moyen-métrage -, tous les personnages de La Reine des Neiges ; Disney reprenant là un procédé cher à son petit frère Pixar qui a déjà proposé deux specials autour de la saga Toy Story : Toy Story : Angoisse au Motel (2013) et Toy Story : Hors du Temps (2014). Cette politique a plusieurs avantages. Elle ravit, d'abord, les fans, en leur offrant des sessions supplémentaires avec leurs personnages favoris, le plus souvent dans des séquences finalement non retenues dans le long-métrage initial. Ensuite, elle permet à de jeunes artistes de se faire la main sur des projets moins exposés qu'un film de cinéma. Enfin, elle propose, sans vraiment l'avouer, des suites (certes au format plus court) dont la réalisation est moins onéreuse.

La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf se révèle classique dans sa construction tout en étant totalement fidèle à la fin du long-métrage. En fait, il reprend le postulat de départ de La Reine des Neiges : Une Fête Givrée, en cela qu'Anna et Elsa ont du temps à rattraper ensemble suite à leur longue séparation. Maladroites dans leur relation avec leur peuple mais aussi entre elles, toutes deux essayent donc de trouver une tradition qui représenterait au mieux leur famille. Le court-métrage va ensuite se concentrer sur Olaf et Sven dans des scènes plutôt comiques où le bonhomme de neige et le renne font le tour des maisons du royaume pour trouver des idées de tradition à proposer aux deux soeurs. Ce passage est particulièrement amusant et permet aussi de visiter Arendelle, ses maisons comme ses paysages. Mais au delà de ces passages mignons et charmants, le moyen-métrage sait également apporter le zeste suffisant d'action et surtout beaucoup d'émotions. La fin, notamment, est particulièrement bien trouvée et en adéquation totale avec l'esprit des fêtes de fin d'années.

Comme tout opus de La Reine des Neiges, les chansons jouent un rôle important dans La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf. Robert Lopez et Kristen Anderson-Lopez n'ayant toutefois pas eu le temps de s'occuper de l'opus, étant pris par ailleurs, ils ont choisi leurs successeurs : Kate Anderson et Elyssa Samsel. Les deux compositrices offrent ainsi quatre chansons originales dont deux sont reprises deux fois. La première La Saison des Fêtes est une charmante ritournelle festive aux franches sonorités de Noël interprétée par tous les protagonistes puis reprise plus loin de façon plus douce par Elsa. La Ballade de Flemmingrad affiche ensuite des airs traditionnels : chantée par Kristoff, elle s'avère sympathique bien qu'un peu courte. La Fin d'Année est le titre amusant d'Olaf qu'il entonne pendant qu'il visite les différentes maisons d'Arendelle. Elle est d'ailleurs plus réussie en anglais qu'en français qui la dénature un peu trop. Là encore, le personnage en signe une reprise un peu plus tard dans le moyen-métrage mais de façon triste. Enfin, la dernière chanson, Quand Nous Sommes Tous Ensemble, conclut à merveille le cartoon et se révèle toute simplement parfaite pour célébrer les fêtes de fin d'année.
Si un total de six chansons peut sembler élevé en seulement vingt minutes de récit, les mélodies s'inscrivant dans l'ADN même de La Reine des Neiges ne constituent, en réalité, pas un handicap et participent véritablement au charme de l'ensemble et à l'attente du public.

Au delà de sa qualité intrinsèque, la diffusion de La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf va devenir un cas d'école, non seulement pour les programmateurs cinéma, mais également pour l'étude des habitudes des spectateurs au cinéma. À l'origine, spécial de Noël qu'il est, le moyen-métrage est prévu pour être diffusé à la télévision. Mais afin d'aider le film Coco dont l'intérêt ne semble pas monter auprès des spectateurs six mois avant sa sortie, en juin 2017, il est annoncé que La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf serait proposé en première partie du long-métrage de Pixar. Il permet aussi d'offrir au plus grand nombre un moyen idéal de découvrir sur grand écran, les nouvelles aventure d'Anna et Elsa et d'attendre sereinement la suite de leur aventures qui arrivera en 2019 toujours au cinéma. Sur le papier, l'idée est excellente, elle permet d'offrir aux spectateurs une œuvre en plus, sans supplément de prix, tout en permettant d'attirer les enfants fans de La Reine des Neiges à un film qui, au premier abord, est plus mature. En résumé, il s'agit là de l'élargissement parfait de la base du public ; un gagnant-gagnant pour le long-métrage de Miguel et le moyen-métrage d'Olaf. Hélas, sur le terrain, la décision se révèle contre-productive.

Il faut savoir que les studios Disney avaient pour habitude de proposer des séances spéciales avec des œuvres, plus ou moins longues, adjointes à leurs longs-métrages. Parfois, c'étaient même des épisodes de ses émissions d'anthologie durant jusqu'à 45 minutes qui étaient accolés au film du moment, et ce peu importe que ce soit en prises de vues réelles ou en animation. Une séance Disney était ainsi toujours une fête, et l'offre souvent généreuse. Cette pratique fréquente des années 50 aux années 70  a été peu à peu abandonnée durant les années 80. En dehors d'un court-métrage en avant-propos, les derniers moyens métrages au cinéma remontent, en effet, à 1983 avec Le Noël de Mickey en première partie, aux États-Unis, d'une ressortie des (Les) Aventures de Bernard et Bianca et à 1990 avec Le Prince et le Pauvre devant Bernard et Bianca au Pays des Kangourous. Cette tradition s'est ensuite malheureusement perdue et la remettre au goût du jour est finalement loin d'être une sinécure. Aux États-Unis et au Mexique, des spectateurs se sont, en effet, plein d'avoir à attendre vingt minutes pour découvrir le film qu'ils avaient choisi. Certains ont même demandé leur remboursement pensant que le cinéma s'était trompé dans sa programmation. Désormais, l'époque fait que le public vient voir ce qu'il a payé puis s'en va. Un moyen-métrage de vingt minutes, même s'il est compris dans le prix du ticket, lui semble imposé et insupportable. Disney a été ainsi obligé de revenir en arrière et d'enlever le moyen-métrage des copies proposées ; ce qui lui permet paradoxalement au passage de mieux servir Coco puisque rajoute de fait la possibilité d'une séance de plus par jour au film Pixar, et donc d'augmenter ses recettes.

En France, les distributeurs ont clairement dit qu'ils ne voulaient pas du moyen-métrage en séance normale : Disney France ne l'a donc proposé au cinéma que durant les avant-premières de Coco. Sur le petit écran, La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf a, par contre, été diffusé en exclusivité sur Disney CINÉMA. Le choix de cette dernière comme première chaîne de diffusion s'explique par son positionnement Premium qui lui fait avoir accès à des exclusivités avant les autres et ce, même si son audience est anecdotique. Pour accompagner le marchandisage, une diffusion sur le navire amiral Disney Channel ou, mieux encore, sur une chaîne gratuite comme, par exemple, dans le cadre de l'émission Disney de Noël de M6, en développerait mieux l'assise auprès du public.

L'autre phénomène, plus inquiétant pour Disney, est le rejet, presque épidermique, que subit La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf. Le public pour les Walt Disney Animation Studios et pour Pixar, n'est pas, en effet, exactement le même. Il est légèrement plus adulte pour le studio de Luxo Jr. Là encore, avoir décidé de mélanger les deux labels n'était pas une bonne idée. Le moyen-métrage d'Olaf se fait conspuer par les spectateurs, jugé totalement déplacé par rapport au thème de Coco (même s'il s'agit en réalité, d'un côté comme de l'autre, de tradition familiale pendant des fêtes séculaires). Mais surtout, il met particulièrement en avant le ras-le-bol d'une grande partie du public avec La Reine des Neiges. La diffusion à la télévision aurait ainsi sûrement été plus bénéfique à la franchise car, au final, la sortie au cinéma du moyen-métrage aboutit - et c'est un comble ! -  à un mauvais buzz et augure de difficultés pour la promotion du film La Reine des Neiges 2 prévu lui au cinéma en 2019. À trop tirer sur la corde, les studios Disney sont en train de transformer le plus gros succès des films d'animation en l'équivalent du syndrome Shrek pour DreamWorks Animation : trop c'est trop !

Quel dommage que La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf ait connu un tel tir de barrage contre lui ! En y repensant sereinement, ce moyen-métrage, délicieusement charmant, est, en effet, plein de qualités. Il est juste parfait pour les fêtes de Noël !

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