Titre original :
The Alaskan Eskimo
Production :
Walt Disney Productions
Date de sortie USA :
Le 18 février 1953
Genre :
Documentaire
Réalisation :
James Algar
Musique :
Oliver Wallace
Durée :
27 minutes

Le synopsis

La vie d'une famille de l'Alaska au rythme des saisons, entre les activités manuelles et de chasse durant l'été, à l'abri en hiver sans oublier la célébration de l'arrivée du printemps...

La critique

rédigée par
Publiée le 21 mars 2019

Fenêtre d'un autre temps,The Alaskan Eskimo est une pépite oubliée des studios Disney, pourtant alors auréolée de l'Oscar du Meilleur Court-Métrage Documentaire.

Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut être considéré comme le pionnier du documentaire animalier. Dès 1948, il met, en effet, en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini-documentaire, L'Île aux Phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la Compagnie de Mickey dans la production de films "live". Elle comporte un total de sept courts-métrages avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le Désert Vivant, au format des longs-métrages qui devient, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures. Pour autant, Walt Disney n'entend pas abandonner le genre des courts-métrages documentaires. Il crée, en effet avec la même équipe, dans la foulée, une nouvelle collection entièrement dédiée à ce format qu'il baptise People and Places. Cette série s'axe essentiellement sur les us et coutumes des populations à travers le monde. Elle comprend 17 épisodes produits entre 1953 et 1960. Trois, The Alaskan Eskimo en 1953, Men Against the Arctic en 1955 et Ama Girls en 1958, sont oscarisés.

Avec les True-Life Adventures, People and Places est indéniablement l'autre collection de documentaires à succès initiée par Walt Disney. Pour ce faire, il reprend d'ailleurs les mêmes recettes de production. Si le thème n'est désormais plus la faune et la flore mais bien les us et les coutumes de nations à travers le monde, People and Places bénéficie, en effet, des mêmes photographes naturalistes, Alfred et Elma Milotte, que la série précédente auxquels est demandée une démarche identique à celle menée pour observer la nature. Le premier court-métrage, The Alaskan Eskimo, fait également appel au même réalisateur James Algar ainsi qu'au même narrateur Winston Hibler. Sur les 17 courts-métrages de la série, nombreux sont filmés en CinemaScope - ce qui n'est pas le cas de The Alaskan Eskimo - afin de retranscrire au mieux la beauté et la grandeur des lieux et traditions rencontrés.

Chaque épisode débute d'ailleurs par les deux phrases de présentation : "Ce film est un parmi une série présentant un PEUPLE extraordinaire et le LIEU où il vit. Toutes les scènes sont authentiques et les histoires factuelles.". Walt Disney proclame ainsi : "Dans nos films, nous rendons visite à des contrées reculées. Nous y trouvons des peuples avec des coutumes ancestrales. Chaque lieu a un trésor riche de traditions. Chaque pays a des pans d'histoires qui ont rythmé la vie des gens". Le papa de Mickey est, en fait, déjà conscient, en 1950, que le progrès technique est en train de révolutionner profondément la vie des hommes. Il est donc, pour lui, urgent d'immortaliser, à travers le monde entier, les plus anciennes coutumes humaines. Sans interventionnisme aucun. Dans le plus strict respect de la réalité.

The Alaskan Eskimo commence par de jolies gravures dessinées qui permettent de raconter rapidement l'origine de la population de l'Alaska, comment, au temps de la dernière glaciation, elle est passée de la Sibérie au continent américain. Territoire achetée à la Russie en 1867, il ne deviendra le 49ème État des États-Unis que le 3 janvier 1959. À l'époque du tournage du court-métrage, l'Alaska, qui s'est fait connaître au siècle dernier lors de la fameuse ruée vers l'or du Klondike, est encore peu connu des spectateurs. Il devient ensuite, sur un plan géopolitique, primordial durant la Guerre Froide face à l'Union Soviétique tandis que dans les années 1970, des champs pétrolifères y sont exploités amenant un flux important de travailleurs. Aujourd'hui, l'Alaska est un haut lieu touristique à la belle saison dont les visiteurs plébiscitent la faune et la flore.

The Alaskan Eskimo se charge ainsi de raconter la vie et les mœurs des autochtones : les esquimaux. Le court-métrage propose de suivre la vie d'une famille le temps d'un cycle de saisons. Le récit commence ainsi au printemps et montre comment les autochtones en profitent pour réaliser les constructions et réparations de leur habitat certes sommaire mais pratique et solide. C'est aussi le temps pour les pères d'apprendre aux jeunes garçons la navigation sur un kayak. Les jeunes filles et leurs mères doivent, elles, confectionner ces fameux kayaks sachant que leur tâche est ardue car la sécurité de leur mari, de leur fils et de leur frère dépend d'une fabrication impeccable. L'hiver venant, la famille se réfugie au chaud dans les habitations tandis que les hommes partent à la pêche très loin sur la banquise. Le court-métrage propose également de montrer les occupations de tous les membres durant les longs mois d'hiver dont notamment la confection de quelques plats inuits typiques. The Alaskan Eskimo se termine par la célébration de l'arrivée du printemps à travers une fête traditionnelle emplie de chants et de danses.

The Alaskan Eskimo est un court-métrage qui rend parfaitement hommage à ce peuple vivant dans le grand froid arctique. Si la forme a forcément vieilli, le propos est toujours intéressant dans sa capacité à témoigner d'habitudes et modes de vie chamboulés en 65 ans...

L'équipe du film

1912 • 1998
1908 • 2004
1901 • 1966

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