Sardinia
L'écran titre
Titre original :
Sardinia
Production :
Walt Disney Productions
Date de sortie USA :
Le 15 février 1956
Genre :
Documentaire
Réalisation :
Ben Sharpsteen
Musique :
Oliver Wallace
Durée :
30 minutes

Le synopsis

Une visite en train est l'occasion rêvée pour découvrir certains des us et coutumes des habitants de la Sardaigne, et notamment l'élevage du mouton pour la laine, les rituels des mariages et funérailles ou encore la fête annuelle de « S'Ardia »...

La critique

rédigée par
Publiée le 18 septembre 2023

Fenêtre d'un autre temps, Sardinia est un sympathique court-métrage oublié des studios Disney.

Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut être considéré comme le pionnier du documentaire animalier. Dès 1948, il met en effet en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini-documentaire L'Île aux Phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la Compagnie de Mickey dans la production de films "live". Elle comporte un total de sept courts-métrages avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le Désert Vivant, au format des longs-métrages qui devient, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures. Pour autant, Walt Disney n'entend pas abandonner le genre des courts-métrages documentaires. Il crée en effet avec la même équipe, dans la foulée, une nouvelle collection entièrement dédiée à ce format qu'il baptise People and Places. Cette série s'axe essentiellement sur les us et coutumes des populations à travers le monde. Elle comprend dix-sept épisodes produits entre 1953 et 1960. Trois, The Alaskan Eskimo en 1953, Men Against the Arctic en 1955 et Ama Girls en 1958, sont oscarisés.

Avec les True-Life Adventures, People and Places est indéniablement l'autre collection de documentaires à succès initiée par Walt Disney. Pour ce faire, il reprend d'ailleurs les mêmes recettes de production. Si le thème n'est désormais plus la faune et la flore mais bien les us et les coutumes de nations à travers le monde, People and Places bénéficie des mêmes producteurs, scénaristes, réalisateurs et narrateurs que la série précédente auxquels est demandée une démarche identique à celle menée pour observer la nature. Pour Sardinia, la prise de vue est ainsi confiée à un artiste italien, Amleto Fattori. La réalisation échoue, quant à elle, à Ben Sharpsteen tandis que la narration se voit confiée une fois de plus à Winston Hibler. Sur les dix-sept courts-métrages de la série, nombre d'entre eux sont filmés en CinemaScope - ce qui n'est pas le cas de Sardinia - afin de retranscrire au mieux la beauté et la grandeur des lieux et traditions rencontrés. Malheureusement, les opus de la collection n'ont plus été vus pour la plupart avec ce format d'images depuis leur sortie cinéma ; leur diffusion à la télévision ayant été faite en grande majorité au format 4/3.

Chaque épisode débute par les deux phrases de présentation : « Ce film est un parmi une série présentant un PEUPLE extraordinaire et le LIEU où il vit. Toutes les scènes sont authentiques et les histoires factuelles ». Walt Disney proclame ainsi : « Dans nos films, nous rendons visite à des contrées reculées. Nous y trouvons des peuples avec des coutumes ancestrales. Chaque lieu a un trésor riche de traditions. Chaque pays a des pans d'histoires qui ont rythmé la vie des gens ». Le papa de Mickey est, en fait, déjà conscient en 1950 que le progrès technique est en train de révolutionner profondément la vie des hommes. Il est donc, pour lui, urgent d'immortaliser à travers le monde entier les plus anciennes coutumes humaines. Sans interventionnisme aucun. Dans le plus strict respect de la réalité.

Sardinia commence par de jolies gravures dessinées qui permettent de situer géographiquement la Sardaigne. Cette île de Méditerranée est une région italienne qui se trouve à l'ouest de l'Italie continentale et au sud de la Corse. Cette position centrale a favorisé depuis l'Antiquité les rapports commerciaux et culturels mais aussi les invasions puisque l'île a été occupée par de nombreux empires et royaumes. Néanmoins, les vestiges les plus anciens et les plus célèbres de l'île sont sûrement les Nuraghes, sorte de tour ronde en forme de cône tronqué datant de l'âge de bronze à l'âge de fer. Le narrateur raconte que l'île est restée attachée à ses coutumes même si une touche de modernité est introduite durant la seconde moitié du XIXe avec l'arrivée du train. Le court-métrage montre d'ailleurs une scène cocasse où un attelage de vaches, n’obéissant pas à son conducteur, n'attend pas le passage du train et passe in extremis sur le passage à niveau.

Sardinia est surtout une fenêtre sur les us et coutume de l'île italienne. Le court-métrage revient ainsi sur l'agriculture dont la moisson, à l'époque du tournage, est encore faite à la main à cause des sols très rocailleux. Il aborde également l'élevage, notamment du mouton, fournissant de la laine pour la confection d'habits tissés mais aussi du lait pour la fabrication du fromage. La cuisine du « carta da musica », ou pain fin comme du papier à musique, est aussi dévoilée. Le spectateur est ensuite invité à des noces pour célébrer un mariage typique de la Sardaigne avec ses costumes de cérémonie, ses chants et ses processions. Le public assiste également à un enterrement avec ses rituels ancestraux. Plus étonnant, le documentaire montre certaines superstitions comme celle où un enfant, dans certaines conditions, pourrait arrêter de grandir. Pour empêcher ce funeste destin, il se doit de boire une potion infecte concoctée à partir notamment d'une mèche de ses cheveux. Le court-métrage continue ensuite avec la fête annuelle de « S'Ardia », une course de chevaux effrénée, la plus spectaculaire de la Sardaigne. Enfin, il termine le tour d'horizon de cette île de Méditerranée en suivant les pêcheurs partant à la pêche au thon.

Sardinia est comme son nom l'indique une fenêtre sur la Sardaigne mais dans un autre temps, au milieu des années 1950. Forcément datés, certains éléments sont déroutants comme la fameuse potion tandis que d'autres sont plus impressionnants, notamment le festival équestre.

L'équipe du film

1901 • 1966

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