L'article

Publié le 15 juin 2012

Chronique Disney a eu la chance d'assister à l'avant-première mondiale de Rebelle lors d'un évènement-presse exceptionnel qui s'est déroulé à Édimbourg en Écosse du 31 mai au 3 juin 2012. Un rassemblement d'une centaine de journalistes dans un endroit idyllique au plus près des décors qui ont servi d'inspiration au film. Non seulement, Disney promeut son dernier bijou de façon grandiose et impressionnante mais permet également à l'Écosse de mettre en avant son patrimoine, folklore et offre touristique. C'est ainsi une belle opportunité qui a été proposée à un site de fans comme Chronique Disney. D'habitude, seuls les journalistes des médias traditionnels ou généralistes sont, en effet, invités à ce genre de promotion presse. Notre regard de fan permet donc d'avoir une vision neuve sur ces trois jours magiques au cours d'un séjour dédié conjointement à l'art Pixar et à une région magnifique.

L'Ecosse est la partie septentrionale du Royaume Uni, bordée au Nord par l'Océan Atlantique et à l'Est par la mer du Nord. Elle comprend environ 5,1 millions d'habitants et se divise en trois régions principales : les Lowlands ou Basses-Terres situées au centre de pays qui rassemblent près des trois quarts de la population ; les Highlands ou Hautes-Terres situées au Nord qui occupent près de la moitié du territoire mais n'abritent qu'une population très clairsemée et une faune et flore très importante ; et enfin, les Uplands situés au Sud, moins sauvages que les Highlands et présentant également de somptueux paysages. A ce stade, il convient de préciser toutefois qu'il existe un réel contraste entre les Highlands, partie vraiment sauvage de l'Ecosse, paradis des amoureux de la nature, et le reste du pays.

La ville d'Edimbourg est la capitale de l'Ecosse. Avec ses 435 000 habitants, elle reste néanmoins loin derrière Glasgow qui, agglomération comprise, en compte 1,7 millions. Edimbourg, surnommée parfois l'Athènes du nord, est ainsi une cité reconnaissable entre toutes de par ses nombreux monuments historiques campés dans un cadre verdoyant. Mêlant modernité et patrimoine, elle apparait bicéphale sur le plan de l'architecture avec son centre médiéval aux petites rues tortueuses et son New Town (ville nouvelle) au tracé géométrique et contemporain. Mais la vraie particularité d'Edimbourg reste le fait qu'elle est construite sur sept collines et s'étend autour de son château légendaire.

Tout commence donc pour Chronique Disney le jeudi 31 mai 2012 dès l'atterrissage à l'aéroport d'Édimbourg. Direction l'hôtel Balmoral, le palace du centre de la ville, où Disney a pris ses quartiers pour la gestion du junket presse. Après avoir récupéré le planning et le badge adéquat pour assister à tout le programme, chacun des journalistes a droit à un lot de cadeaux et autres goodies de Rebelle. Dans un sac à l'effigie du film, créé spécialement pour les magasins Disney Store, sont disposés des autocollants, un porte-clés, des écouteurs, du matériel de dessin pour enfant, un jolie peluche d'un ourson ainsi que - le plus beau des cadeaux ! -, le fameux livre The Art of Brave des éditions de Chronicle Books. Mais l'objet principal du séjour n'attend pas : après un rafraichissement au Sheraton, l'hôtel des journalistes, les invités ont la chance d'assister en avant-première mondiale à la diffusion de Rebelle... Et c'est là que Chronique Disney mesure déjà sa chance... Pensez-vous donc : voir Rebelle si tôt dans le calendrier ! Rêve de fan.

Le lendemain est consacré aux interviews et autres activités autour du film. La séquence commence d'abord par une présentation passionnante menée par Tia Kratter sur la direction artistique de Rebelle.

Si elle raconte sa chance d'avoir eu une mère artiste qui laissait sa petit famille se familiariser aux arts, elle précise bien vite avec malice que c'est en allant un jour à Disneyland, qu'au beau milieu de l'attraction It's a Small World, elle se rend compte qu'elle veut faire des hippopotames toute sa vie ! Après des études au Art Center College of Design de Pasadena, elle rentre ainsi chez Disney. Ses missions s'enchainent alors : sur les décors du film "Live" Tron; les cartoons Fun with Mr. FutureLe Noël de Mickey et Footmania pour Dingo ; les films d'animation Taram et le Chaudron Magique, Basil, Détective Privé, Oliver & Compagnie, La Petite Sirène, Bernard et Bianca au Pays des Kangourous, La Belle et la Bête et Aladdin.
John Lasseter, qu'elle avait côtoyé au début des années 80, l'appelle une décennie plus tard et lui demande de le rejoindre chez Pixar sur un nouveau projet : un film d'animation entièrement en images de synthèse ; Toy Story. Elle accepte et accumule là aussi les missions sur 1001 Pattes (a bug's life), Toy Story 2, Monstres & Cie, Cars - Quatre Roues ; et les cartoons Saute-Mouton et Martin et la Lumière Fantôme.

Au cours de la passionnante présentation sur la genèse de Rebelle, Tia Kratter explique notamment qu'elle a été en charge des textures et des couleurs de l'opus sous la responsabilité directe de Steve Pilcher, le directeur de la partie visuelle du long-métrage dont la mission première est de veiller à la cohérence de l'ensemble, tout au long de la production. Pour se faire, et dès le début de la pré-production, une équipe du film, comprenant la réalisatrice, la productrice, l'équipe artistique, les scénaristes, part en Ecosse afin de s'inspirer de l'ambiance, du folklore et des couleurs du pays. Deux voyages, en 2006 et en 2007, sont d'ailleurs organisés dans le but de parfaire les connaissances. C'est, par exemple, lors de ces expéditions que le Château Dunnottar est choisi pour l'inspiration de celui du roi Fergus dans le film. Le bâtiment est alors planté en haut d'une falaise pour renforcer son impression noble et dramatique. L'autre élément tiré des voyages réalisés sur place vient de la sensation qui veut qu'en s'allongeant dans les herbes grasses des Highlands, l'homme prend conscience que la végétation écossaise n'est pas plate et monotone mais plutôt épaisse, volumineuse et chaotique, avec une riche variété de couleurs et de textures. La mousse est ainsi très répandue dans ces régions... Il y a alors dans ces découvertes autant de défis pour Pixar. Le studio se doit, par exemple, de rendre dans le film, la végétation aussi crédible et authentique que possible. Il lui faut de la sorte presque trois ans pour arriver au résultat technique qu'il souhaite. L'équipe des décors, qui prend le relai, affronte, elle, des images qui peuvent demander chacune de 6 à 16 heures de travail pour arriver au rendu final ! L'autre grand défi se trouve dans l'apparence des personnages, en particulier au niveau des habits et des cheveux. La chevelure de Merida a, par exemple, un aspect aussi chaotique que la végétation de l'Ecosse. Sa mère, qui essaye sans cesse de la contrôler, n'y parvient symboliquement jamais tout à fait, à l'image de cette mèche rebelle qui fait toujours des siennes. La rousseur de Merida a d'ailleurs été très vite décidée. Il faut dire qu'elle constitue un formidable outil visuel pour la retrouver dans ces décors si denses : un petit point orange au milieu d'un océan de vert ! Les artistes de Disney ont également voulu rendre les habits vieux, non industriels et imparfaits, luttant de fait contre le rendu habituel de l'animation par ordinateur. Il était important de leur donner cet aspect de fabrication artisanale comme cela était le cas à l'époque où se situe le film. Ce souci du détail s'apprécie dans les gros plans sur les personnages ou les tapisseries. Tia Kratter précise ainsi qu'elle a porté une attention particulière aux motifs des robes, l'épaisseur des habits et le rendu des tissus. Les habits de la Reine Elinor sont, par exemple, de véritables cas d'école. Tout d'abord, elle porte un tweed en dessous (car sinon, elle ne survivrait pas longtemps sous les températures de la région !) puis une sur-robe, bien plus élégante qui représente sa personnalité et sa fonction : verte comme l'Ecosse, droite comme son caractère, et posée comme sa politique. Tout est sous contrôle dans son aspect, y compris ses cheveux.

Chronique Disney a pu interviewé personnellement, Tia Kratter, la directrice artistique du film.

Après cet entretien, et en attendant le prochain, Chronique Disney apprécie l'exposition du marchandisage proposé par Disney sur Rebelle. S'y trouvent un certain nombre de poupées de différentes tailles, des accessoires de guerre en plastique pour les garçons, sans oublier les peluches vraiment adorables. Mais il est temps de préparer l'interview à venir avec Mark Andrews et Katherine Sarafian, respectivement réalisateur et productrice du film, qui vont gentiment se prêter au jeu des questions/réponses.

Après avoir réussi ses études à la CalArts, Mark Andrews débute sa carrière chez Warner où il travaille sur les films d'animation comme Excalibur, L'Épée Magique, Le Géant de Fer ou Osmosis Jones. A la suite d'un rapide détour par Sony pour Spider-Man puis chez Cartoon Network où il planche sur Star Wars : Clone Wars, il intègre Pixar en décembre 2000. Il travaille alors sur l'histoire de films comme Les Indestructibles, Cars - Quatre Roues, Ratatouille et Toy Story 3 et réalise parallèlement le court-métrage L'Homme Orchestre. Il participe également à l'écriture de l'histoire de John Carter tout en étant le réalisateur de la deuxième équipe ; Rebelle étant sa première réalisation d'un long-métrage d'animation...

Katherine Sarafian est chez Pixar depuis Toy Story en 1995. Elle y rentre en tant que coordinatrice de planning. Pour 1001 Pattes (a bug's life), elle passe manager du département artistique ; puis enchaine au marketing pour Toy Story 2, à la supervision de production pour Monstres & Cie, l'assistance de production pour Les Indestructibles puis finalement la production du court-métrage Extra-Terrien avant d'enchainer pour le même rôle sur le long-métrage Rebelle.

L'après-midi est consacrée à des activités plus ludiques. A Prestonfield, dans un hôtel cosy au milieu d'un parc verdoyant, à l'abri de l'agitation urbaine, un repas "frugal" est proposé aux convives avant qu'ils ne puissent assister à des festivités typiquement écossaises en relation avec la genèse du film comme l'art du tir à l'arc ou celui des combats de clans.

Le tir à l'arc est un sport de précision dans lequel les compétiteurs tentent d'envoyer leurs flèches le plus au centre d'une cible située à plusieurs mètres. Comme l'explique le moniteur, c'est un sport de gentilhommes qui nécessite calme et assurance. Aucune agressivité. Tout est dans la concentration et la visée. Après un cours particulier, Chronique Disney a eu droit à une démonstration exclusive effectuée par un professionnel.

Le combat de clans remonte à des centaines d'années. C'est une tradition dans les familles écossaises à tel point que l'entrainement est presque quotidien. Il faut dire que cela fait partie de leur histoire ; les Ecossais s'étant fait souvent envahir (par les romains, les vikings ou les anglais...). Mais de nombreuses familles se sont également combattus entre elles. C'est donc devenu, pour eux, une activité à plein temps, plus par plaisir et tradition. Chronique Disney a, là-aussi, eu droit à une démonstration exclusive d'un court mais féroce combat.

Le soir, après un bref retour à l'hôtel, tout le monde est de retour à Prestonfield, pour une soirée de gala mémorable. Un apéritif en plein air est alors proposé à l'assistance. Les artistes de Pixar ainsi que les voix anglaises du film arrivent ensuite et prennent place à la terrasse pour prendre quelques photos. Il est amusant de noter que John Lasseter et Mark Andrews sont habillés avec le kilt traditionnel. Tout à coup, au loin, de la cornemuse retentit. Et, à la grande stupéfaction des invités, se déroule alors un défilé, presque militaire, mené au pas, d'une cinquantaine d'écossais en kilt jouant de l'instrument typique. John Lasseter est aussi abasourdi que les autres. C'est tout simplement magnifique !

Car l'Ecosse, ce sont aussi les kilts et la cornemuse.
Le kilt, qui est à la base le costume traditionnel des Highlands, s'est étendu progressivement à l'ensemble du pays. Il est fait d'une pièce de Tartan plissée de 7 à 8 mètres de longs et descend jusqu'aux genoux. Il est complété par différents accessoires, notamment la bourse portée sur le devant, le béret, les écussons aux armoiries du clan, les chaussettes et le couteau glissé dans celles-ci.
La cornemuse standard se compose, elle, d'un sac en peau de chèvre (bag), de flûtes (pipes) et du tuyau sur lequel se joue la mélodie. Art Ecossais par excellence, les occasions sont nombreuses pour assister à un concert avec elles.

Le défilé de cornemuse invite l'assistance à se diriger dans le manoir où va se dérouler le repas. Des tables magnifiquement décorées révèlent le menu du diner : une entrée, du saumon fumée ; en entremet, un plat traditionnel écossais ; en plat principal, du bœuf succulent ; en dessert, un parfait. Tous les aliments sont d'origines écossaises pour montrer le savoir faire culinaire du pays. Le temps de s'installer ; et John Lasseter porte un toast aux convives, personnels de Disney, journalistes ou distributeurs. Il règne durant cette soirée une ambiance surréaliste, bon enfant tout en côtoyant des stars d'Hollywood. Il est impressionnant de voir comment les artistes de Disney font preuve d'une simplicité étonnante, n'hésitant pas à danser avec les convives tout en prenant des photos avec les personnes qui leur le demandent. Magique ! Le repas est également animé par des cours de danses folkloriques écossaises ainsi que par deux chansons de Julie Fowlis (Touch the Sky, tirée du film, et la chanson gaélique, Tha Mo Ghaol Air Aird A' Chuain, utilisée dans une des bandes-annonces de Rebelle).

Le plat traditionnel écossais qui est proposé est le Haggis, parfois plus connu en France sous le nom de « panse de brebis farcie ». Il existe de nombreuses recettes, mais il se compose généralement d'abats de mouton (poumons, foie, cœur), d'oignon, d'avoine, de graisse de rognon de mouton, d'épices et de sel. Traditionnellement, il est servi avec une purée de pomme de terre et une purée de rutabaga (en anglais écossais, neeps and tatties). Il s'accompagne d'un verre de whisky. Observé partout dans le monde au sein de la diaspora écossaise, le rituel du Souper de Burns (Burns Supper) rend ainsi hommage à la vie et l'œuvre du poète écossais Robert Burns. Lors de ce diner typique, il est de coutume de jouer de la cornemuse, de rendre hommage au haggis par un discours et de porter ensuite un toast sur lui. Bien sûr, aucun Souper de Burns n'est complet sans haggis et whisky, sans musique, chansons et danses, et surtout, sans l'esprit de fraternité qui règne lors de ces célébrations...
Même si le haggis n'est pas un met quotidien en Ecosse, il est assurément au menu de nombreuses occasions tout au long de l'année, faisant alors office de plat de fête.

Le lendemain, pour la dernière journée d'activité, le réveil est dur. Elle est moins tournée sur le film mais plus sur l'aspect touristique du pays. Le but est de montrer aux journalistes les beautés que recèle l'Ecosse. Pour cela, un train est spécialement affrété pour monter vers les Highlands, à Dunkeld et, après deux heures de trajet, visiter le Loch de The Lowes.

Il est temps de dire au revoir à ce magnifique pays qu'est l'Ecosse. C'est une expérience formidable qui a été donnée à un fan Disney de vivre. Non seulement, Chronique Disney a pu découvrir un nouveau pays mais en plus célébrer en grande pompe la sortie du 13ème long-métrage des studios Pixar. Merci encore à Disney France pour cette superbe opportunité !

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