David Popineau
The Web Disney Company

L'article

Publié le 04 octobre 2013

Etudiant, issu d'un milieu modeste et originaire d'un petit bourg au fin fond de la Sologne, David Popineau ne s'imaginait pas travailler un jour dans le monde des médias et encore moins pour le compte d'une multinationale américaine de la renommée de Disney. Non, beaucoup plus simplement, il envisageait d'intégrer l'Education Nationale pour y devenir professeur, et précisément professeur d'anglais. Restant dans sa région, il débute ainsi en 1998 un parcours universitaire classique de langues appliquées à l'université de Poitiers. Mais voilà, les opportunités de la vie font qu'il va peu à peu changer de braquet. Poursuivant des études tout en parcourant le monde « entre deux partiels », il enchaine logiquement, Deug, Licence puis Maitrise et cultive la pratique courante de la langue de Shakespeare. Après un bref passage dans le professorat, il prend conscience que l'enseignement n'est pas forcément sa tasse de thé, juste de quoi devenir un boulot alimentaire, sans rien de plus à la clé. Parallèlement, il se passionne pour le web, apprend à en maitriser la technique et administre même quelques sites pour son compte personnel, dont des sites de fans d'artistes musicaux. Une évidence s'impose alors à lui : il doit recadrer ses études. Il change donc de spécialisation et intègre le cursus du DESS Management Plurimedia des Produits de l'Enfant à l'Institut d'Administration des Entreprises, basé à Angoulême, ville hôte du 9e art disposant d'un gros pôle « Production pour Enfants ». Son profil est totalement atypique et peu (professeurs comme étudiants) parient alors sur ses chances de réussite dans cette voie. Mais c'est sans compter sur son volontarisme ! Premier test d'envergure : la recherche du stage professionnel, adossé au Master. Les étudiants disposent, en effet, d'un délai jusqu'en avril pour décrocher l'entreprise qui voudra bien les « former » et surtout leur permettre de valider leur année...

Oubliée la faible ambition de ronronner en province à l'Education Nationale, David Popineau vise désormais grand. Et ce grand, c'est Paris et c'est Disney France ! Il s'attèle donc à écrire son C.V. et observe scrupuleusement les conseils de son université : « tout doit tenir dans une page A4 » Après plusieurs modèles, il en retient un qui contient en toute fin, sur une ligne, sa maitrise des outils du web dont Photoshop, ainsi que ses différentes administrations de sites de fans...
Outre la qualité intrinsèque de son C.V., la maitrise totale de l'anglais ayant d‘ailleurs constitué un atout de poids, c'est cette dernière mention qui fait pencher la balance sur sa candidature. Disney France a alors un grand besoin dans le domaine du web, notamment pour Disney Channel ; c'est ainsi tout naturellement qu'Hélène Etzi, directrice Marketing des chaînes à l'époque, et Sandrine Mies, responsable Marketing, valident l'intégration de ce stagiaire, parfaitement bilingue et au fait du web.
David Popineau commence donc chez The Walt Disney Company - France le 26 avril 2004. Il travaille sur disneychannel.fr et tous les canaux interactifs qui existent encore à l'époque, et ont pour la plupart disparu depuis, à l'exemple des pages Wap. Disney France, précurseur, croit en effet déjà beaucoup aux vertus de l'accès direct à son public ! Toujours en stage, une immense opportunité se fait jour : le collaborateur, sous la coupe directe duquel il travaille depuis le début annonce son départ de Disney. L'entreprise se met immédiatement à la recherche de son remplaçant tandis qu'il est confié à David Popineau certaines de ses tâches (de A à Z) pour simplement tester sa capacité à les assumer pleinement... Il est ainsi aux commandes de mini-sites comme celui de Toy Story 2 dont la diffusion sur la chaine Disney est l'évènement du moment. La réussite est au bout du chemin. Le 31 aout 2004, The Walt Disney Company - France – qui a demandé entre temps à l'Université d'Angoulême de modifier ses dates de stage en vue de son embauche en CDI – intègre dans son effectif son ex-stagiaire, fraichement diplômé.

David Popineau est depuis resté fidèle à son tout premier employeur, évoluant au fil des chalenges et autres changements d'organisation. Une des étapes marquantes dans sa carrière a été celle consécutive à l'arrivée de Jean-François Camilleri à la tête de The Walt Disney Company - France dont le plus gros chantier, en interne, fut de mettre en place une transversalité pérenne des missions de chacun.

David Popineau exerce ainsi aujourd'hui la fonction de Responsable Senior Digital Marketing. C'est éminemment un homme de l'ombre mais dont les actions sont pourtant très concrètes et visibles des fans. Avec son équipe, il gère, en effet, notamment la publicité online, celle-là même qui permet à Disney France d'être présente partout sur le web. Il met également en place les partenariats éditoriaux avec les différents sites ou plateformes professionnelles et met tout autant au point la promotion des produits Disney en lien avec l'actualité. Les jeux-concours dont le public est très friand et dont les fans suivent attentivement les opportunités sortent par exemple tout droit de son bureau. Dans une démarche transversale, il est en charge également des évènements promotionnels à l'exemple de celui de fin d'année quand il s'agit précisément pour Disney France de populariser auprès des relais d'opinion le programme à venir, au premier rang duquel trône le Disney de Noël.

David Popineau est aussi l'interlocuteur privilégié du web Disneyen. Il connait tous (ou presque) les sites, blogs ou pages de réseaux sociaux en lien avec l'une des activités de The Walt Disney Company - France, du dinosaure Chronique Disney (et ses 13 ans d'existence) au tout jeune blog naissant. Il est ainsi très à l'écoute du web disneyen amateur et en effectue une veille attentive.

A la pointe de tous les relais d'information, la vision de David Popineau des rapports du monde du web avec Disney est intéressante à plus d'un titre.

Déjà, par définition, il est aisé de rentrer en contact avec lui. Les bloggeurs et autres webmestres commencent le plus souvent par lui demander de recevoir les communiqués de presse et, par la suite, d'accéder aux projections en avant-première. Cela fait, il envisage très vite l'étendue de ce partenariat. S'il ne s'agit que de relayer là, une bande-annonce ou ici, des visuels, sans aucune valeur ajoutée, les relations en restent au stade embryonnaire. Si au contraire, la mise à disposition de ces matériels débouche sur une vraie analyse, avec des avis tranchés, favorables ou non d'ailleurs, la relation devient plus intéressante. Il peut y avoir un échange qui s'avère très enrichissant car les remarques sont souvent bonnes à prendre. Les fans voient, en effet, les choses d'une façon tellement particulière que leurs avis peuvent servir à corriger le tir, si cela est toutefois encore possible. Les fans ont cela de plus qu'ils ressentent les choses souvent bien avant le grand public et permettent donc d'anticiper une réaction d'envergure. Surtout qu'il y a différents panels : les fans ciné, les fans Disney, les fans Disney Channel (souvent adolescents), les bloggeuses mamans, les geeks, les fans Marvel, les fans Star Wars, les gamers... S'il y existe des règles communes dans leur gestion, chaque groupe dispose de ses particularités propres. Le rôle de David Popineau est donc prendre le poult du web francophone dans tout son ensemble et d'en remonter les caractéristiques à la hiérarchie. Deux situations peuvent alors se produire. Si tout se passe bien, la remontée des infos se fait, simplement, à la pause à la machine à café : « telle bande-annonce marche super bien, sa reprise est multi-cible... ». Si, en revanche, un « bad buzz » est en train de naitre, l'alerte se fait de façon plus formelle afin de remonter les problèmes et de savoir les corriger, si la possibilité existe encore ; Disney France étant dépendante du matériel fourni par sa tutelle américaine.

Mais penser que Disney France puisse chercher à manipuler la communauté des fans pour toujours être brossée dans le sens du poil est une chimère. Les fans sont connaisseurs et exigeants et il serait totalement contreproductif de vouloir les tromper. Une telle approche ne tiendrait pas longtemps avant d'être dénoncée ! Le deal est de nature différente : Disney France via l'équipe de David Popineau écoute et aide les sites de fans à accéder à l'information et, à partir de là, espère simplement, par le matériel mis à disposition, les convaincre de la valeur des œuvres ou produits mis sur le marché. L'avantage premier recherché est, de la sorte, de connaitre la réaction immédiate des fans pour prendre le pouls d'une catégorie de gens qui se situent très en amont du grand public...

David Popineau répète d'ailleurs à l'envie qu'il faut apprendre à vivre avec le risque d'un mauvais retour de la sphère web. Et tant pis si c'est foncièrement injuste. S'il sait ne pas se laisser entrer dans une polémique stérile, David Popineau réagit en revanche toujours quand une attaque virulente ou vulgaire est développée sur le web. Il a ainsi le souvenir très frais d'une blogueuse qui a descendu littéralement Lone Ranger : Naissance d'un Héros pour lui avouer, en toute fin de discussion, qu'elle n'avait pas vu le film mais se basait sur un ressenti général. Invitée alors à assister à une projection presse pour se faire un véritable avis, elle n'a pas fait l'effort de s'y rendre... Il est donc bien difficile de combattre la mauvaise foi sur le web.

A la question de savoir comment il fait pour défendre un film qu'il n'a pas lui-même apprécié, David Popineau s'avoue d'une nature positive (à moins qu'il ne prenne là une position corporate !) en expliquant, qu'il trouve toujours des éléments qui lui plaisent dedans. Ainsi, s'il confesse que Cars – Quatre Roues n'est pas dans son top des Disney préfères, il reconnait que la déclinaison des personnages et cette vision du tout-auto des paysages le contentent déjà suffisamment... Dès lors, il est en capacité de le défendre ! D'ailleurs, dix ans après être rentré dans The Walt Disney Company - France, David Popineau explique à avoir toujours des frissons quand il découvre les ébauches des œuvres à venir : les premières images, les bandes annonces, les scènes non finalisées... Il précise aussi que c'est extrêmement difficile de suivre un film en entier quand certaines scènes sont encore crayonnées ou qu'un acteur lambda se retrouve à la place d'un plan qui sera retravaillé par la suite à l'ordinateur. Pour Tron L'Héritage, il a, par exemple, découvert les scènes de Clu, l'avatar de Flynn, (Jeff Bridges rajeuni) avec des acteurs différents à chaque séquence. Il faut donc bien se concentrer pour s'y retrouver ! Rien d'étonnant dès lors, quand il découvre le film une fois terminé, qu'il se dise constamment « ah, c'était donc pour cela ! ». Le plaisir redevient ainsi celui du fan candide ; la découverte d'un film en salle lui permettant en outre (c'est le pro qui revient alors) d'appréhender la réaction du public.

Alors fan ou pas fan, David Popineau ? Lui-même ne se définit pas comme un fan. Il reconnait toutefois qu'il disposait du terreau fertile pour aimer Disney (il n'arrête pas de penser qu'il a une chance inouïe de faire le job qu'il fait !), et se considère maintenant comme un connaisseur aguerri qui, en plus, vit le label de l'intérieur. En revanche, sa fonction le faisant toujours se plonger dans l'avenir et le futur, il a peu de temps à consacrer au patrimoine et se désole de la situation « d'autant plus qu'il applique chaque jour des principes édictés par Walt Disney et qui sont toujours furieusement d'actualités ».

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