Rencontre avec l'Équipe de L'Empereur

L'article

rédigé par Robin Nègre
Publié le 15 février 2017

À l'occasion de la sortie de L'Empereur, le dernier film de Luc Jacquet, sorte de suite de La Marche de l'Empereur, The Walt Disney Company France a organisé une conférence de presse à Aix-en-Provence et une table ronde à Paris en présence de Luc Jacquet pour les deux et Lambert Wilson pour la parisienne.
Chronique Disney, réprésenté par Robin Nègre et Franck Armand-Zuniga, a assisté à ces deux événements...

[Presse] C'est votre troisième long-métrage dans les glaces après La Marche de l'Empereur en 2005 et La Glace et le Ciel en 2015. La passion est donc toujours intacte pour l'Antarctique ?

[Luc Jacuet] Je ne sais pas si on peut parler de passion. Plutôt d'obsession. Juste pour vous livrer une anecdote, quand je suis arrivé à Dumont-d'Urville (une base située en Antarctique). On est donc partis la-bas, l'année dernière pour une mission, appelée "Antartica". Départ fin octobre 2015 pour un retour en janvier 2016 : je me souvenu, quand je me suis posé à Durmont-d'Urville, que cela faisait douze ans que j'étais pas revenu. C'était pour La Marche de l'Empereur. Et c'est vrai qu'à peine arrivé, j'ai posé mon sac, j'ai filé à la colonie de manchots empereur et je me suis dit "je comprends pourquoi je fais ça". C'est une espèce qui est tellement envoûtante. C'est difficile à expliquer. C'est curieux, je ne connais pas une seule personne qui soit allée en Antarctique une fois qui n'est pas eu envie d'y retourner. Je suis le témoin vivant de cela puisque c'est le sixième voyage que j'entreprends là-bas, sur cette partie là. Et je ne sais pas si mon compte est exact, mais j'ai passé plus de trois ans et demi sous ces latitudes. C'est vraiment effectivement un lieu qui me séduit beaucoup. 

[Presse] Justement, reprendre l'empereur tout seul, sans sa marche, vous n'aviez pas tout dit sur le premier ?

[Luc Jacquet] Cela faisait longtemps que ça me travaillait. J'avais été très frustré en 2003 quand on est parti sur La Marche de l'Empereur, on est parti vite, avec des moyens très rustres. On avait une caméra super 16. Pas du tout travaillé la dimension sous-marine. C'est à dire grosso modo la moitié de la vie de cette espèce. C'était une première chose. Cela fait longtemps que cela me trottait dans la tête de me dire "Voilà, douze ans plus tard, cinq films plus tard, qu'est-ce que je saurais faire de cette matière là ? Comment je serais capable de réagir  ?J'espérais au fond de moi que je serais plus fin, plus proche encore de ces bestioles !". Donc, ça c'était un peu les attendus et surtout, ce que j'avais appris, c'est que je crois que l'empereur est le seul animal sur lequel on peut travailler une histoire de destin, de destinée. Parce qu'on peut le travailler comme un acteur ! Avec des limites près. Mais on peut faire des champs, des contres champs, des par dessus l'épaule. Toute la grammaire du cinéma quoi ! C'est vraiment dans cet esprit là que je voulais retravailler cette histoire. 

[Presse] Pourtant, L'Empereur affiche moins de dramaturgie que La Marche de l'Empereur.

[Luc Jacquet] Oui, c'est exact. C'est parce que j'ai voulu peut être laisser plus de place au spectateur. J'ai très vite eu le sentiment de ne pas être obligé d'en faire autant cette fois-ci. Je faisais tout simplement plus confiance à mon sujet. Et à la manière que j'avais de le regarder. 

[Presse] L'intérêt pour les enfants d'aller voir ce genre de film ?

[Luc Jacquet] Je crois qu'il y a une émotion. C'est difficile de juger. Je serai tenté de vous dire que ce n'est pas à moi de répondre. Mais lors des avant-premières que j'ai faites, c'est assez étonnant car il y a une réaction extrêmement enthousiaste en dépit du fait que ce n'est pas un film qui correspond à leurs usages. Des choses plutôt violentes et incroyablement rythmées. Je crois qu'il y a cette fascination qui agit chez les enfants. J'étais à Quimper avec deux-cent-cinquante spectateurs dans la salle entre 8 et 12 ans et c'était une avalanche de questions. Il y a une identification qui se fait, qui leur parle beaucoup. 

[Presse] Il y a une part de mystère dans ce parcours des empereurs. Est-ce que c'est réel ou est-ce que vous laissez volontairement une part d'imaginaire ?

[Luc Jacquet] Non, elle est bien réelle. C'est une expédition qui a été menée conjointement donc je vous renvoie à la soirée qu'on a fait sur ARTE et à l'exposition au musée des confluences à Lyon. C'était vraiment une expédition conjointe avec de la science, des artistes et des cinéastes. Et cette part de mystère, elle est réelle. Comment font les manchots pour avoir la notion du temps ? Ils sont à l'heure, ils sont capables de se retrouver donc ils ont la notion du temps ! On n'en sait rien. Qu'est-ce qui dit à un poussin empereur qu'il faut partir ? Et qu'est-ce qui lui dit il faut partir dans cette direction et pas l'autre ? Personne n'en sait rien. Au moment de sauter dans l'eau, le poussin empereur n'a jamais vu quiconque nager. Il n'a jamais vu ses proies, il ne sait pas où il va aller, etc. Et quand vous commencez à tirer ce fil là, ça devient juste vertigineux. Parce que cette espèce, manifestement, joue une partition parfaite puisqu'elle est capable de rester vivante là où personne d'autre ne vit. Il y a une espèce d'art comme ça qui est prodigieuse. En revanche, les tenants et les aboutissants, vous ne les percevez pas. La chose la plus troublante, c'est que derrière ça, vous n'avez pas le sentiment qu'il y a transmission. Les choses se font comme si elles étaient purement intuitives. Peut être qu'elles nous échappent. Peut être qu'on a le regard pas assez aiguisé pour aller le chercher mais le fait est que c'est comme s'ils apprenaient tout, tout seuls. Et le moment pour moi paroxysmique, c'est celui où les petits se jettent à l'eau et, au moment où ils touchent l'eau, c'est comme s'ils se métamorphosaient. J'utilise dans le film la métaphore du papillon. C'est exactement cela, ils n'ont jamais nagé et croyez-moi que pourtant ils ont peur, ça dure trois jours. Entre le moment où ils arrivent et le moment où ils se jettent dans l'eau, on sent que ce n'est pas un élan collectif. Et pourtant, ça marche. Et pour finir sur ce point là, les empereurs disparaissent pendant cinq ans entre le moment où ils se jettent à l'eau et celui où ils reviennent. Donc, on a mis des balises. Le problème est que ces balises émettent deux mois puis s'éteignent. Que nous disent ces bribes de connaissance qu'on est en train d'acquérir :  ils partent plein nord, comme avec une boussole dans la tête mais avec une précision absolument phénoménale. Ils font deux à trois cents kilomètres, ils sortent de la glace et après on ne sait pas ce qu'ils deviennent ! La seule chose dont on est sûr c'est qu'ils reviennent cinq ans plus tard.

[Presse] Ça veut dire donc que depuis dix ans, on n'a pas progressé sur l'étude des empereurs ?

[Luc Jacquet] Si, bien sûr que si. Sur des faits, sur la physiologie. On a travaillé par exemple sur ces protéines incroyables qu'ils ont dans leur estomac et qui bloquent la digestion et qui maintiennent la nourriture dans un état de fraîcheur absolue. Et ça, c'est troublant aussi. C'est-à-dire qu'on ne comprenait pas bien comment ils y arrivaient. Puisque la mère, pendant l'hiver - cette fameuse relève qu'on voit dans le film - elle va faire cent, cent cinquante kilomètres, elle va marcher plus d'une semaine, certaines fois dix jours pour rejoindre son petit ! Et en dépit de cela, elle ne va pas consommer la nourriture qu'elle a dans son estomac. Elle va être capable de la restituer totalement fraîche. Les biologistes qui ont travaillé dessus se sont aperçus qu'effectivement, il y avait une molécule, une protéine qui était responsable du processus de conservation. Qu'est-ce qu'on a découvert d'autres ? On a découvert que le plumage du manchot empereur pouvait marcher comme une pompe à chaleur. Ça c'est un des trucs qui me fascinent le plus. Il peut faire - 40°C, ils vont être capables de faire baisser la température de leur plumage à -42°C pour capter les plus deux degrés et récupérer la chaleur. Et je pourrais vous en parler des choses comme ça pendant des heures. Donc, c'est vrai, que pour moi, il y a  une sorte de choc entre l'image du pingouin, qui est cette espèce de truc maladroit et rigolo dont on a plaisir à se moquer et ce sentiment de respect, de prodige qu'on a quand on est à coté de cette espèce. 

[Presse] Sur les conditions de tournage, vous avez des anecdotes à nous raconter ? 

[Luc Jacquet] Ce sont peut être les cinq plongeurs couchés par terre après la dernière plongée qui dorment à même la glace tellement ils sont fatigués qui méritent des louanges. Les images qui ont été faites sont une première mondiale. Personne n'avait plongé si profond sous l'eau et en Antarctique. Personne n'avait ramené ces images-là. Et je crois qu'il y a eu un défi incroyable, car ces plongeurs, en dépit du fait qu'ils avaient froid, en dépit du fait qu'ils étaient dans des conditions très risquées, ils sont su capter la beauté des choses et aller chercher la couleur incroyable de ces fonds sous-marins, de ces créatures qui vivent au fond ; c'était complètement inattendu ! 

[Presse] Cela prend combien de temps ? 

[Luc Jacquet] En l'occurrence, c'était deux ans de préparation, Et pour les plongées, entre le moment où ils quittaient le bâtiment où l'on vivait et le moment où l'on se mettait à l'eau, il se passait sept heures. Et croyez moi, ces types, pour avoir plongé avec eux dans les mers chaudes, sont des gens qui savent tout par cœur. On a l'impression qu'ils sont nés avec leur combinaison. Et je trouve que cela, ça donne une échelle de la difficulté avec laquelle il fallait plonger. Et quand on voyait leur visage, la manière dont ils étaient marqués, par le froid, par la pression quand ils ressortaient, je vous assure c'était impressionnant. 

[Presse] Car justement, ces fonds sont à quelle profondeur ? 

[Luc Jacquet] Soixante-dix mètres sous la surface. On a fait qu'un petit bout de chemin par rapport à l'empereur. Je vais vous donner un autre exemple par rapport à ses capacités incroyables. Il va aller chasser à six cents mètres sous l'eau. Dans une obscurité complète, sous des pressions abominables. En quelques minutes il va remonter à la surface, jaillir hors de l'eau, arriver dans un environnement tellement lumineux, que nous, êtres humains, on ne tient pas debout sans les lunettes degré 4. Et il y a plein de situations comme celles-là où en fait, il démontre qu'il a une latitude d'évolution dans des écosystèmes aussi différents et aussi hostiles qui nous laisse tout simplement loin, loin derrière. 

[Presse] Vous lancez quand même un message avec ce film : est-ce que les empereurs sont menacés ? 

[Luc Jacquet] Oui très clairement. Ils sont menacés comme beaucoup d'espèces aujourd'hui. Parce qu'on a longtemps cru ou espéré que l'Antarctique serait moins touché que les bouleversements climatiques de l'Arctique. Il s'avère que c'est faux, depuis trois ou quatre ans, les scientifiques nous alertent là-dessus. Il y a énormément de fontes d'eau douce qui arrive du continent antarctique et qui du coup créent des banquises beaucoup plus étendues que les banquises d'eau salées. Tout simplement, car l'eau douce gèle à zéro, et l'eau salée à moins 1.8, et de manière complètement intuitive, inattendue on va avoir en dépit du fait de ce réchauffement global, des banquises beaucoup plus larges qui vont pénaliser l'empereur puisqu'elles vont l'éloigner d'avantage de son poussin en l'obligeant de faire des kilomètres en plus, pour aller pécher. Ce qui fait que cette année, comme les deux années qui ont précédé notre mission, on a eu énormément de chance, dans le sens où on a eu une colonie qui était bien portante avec des poussins en forme et bien nourrie. Ca fait trois générations à l'exception de celle de l'année dernière où quasiment aucun poussin n'est parti à l'eau. Donc, c'est un phénomène.

[Presse] Ce bouleversement est du à l'homme ou à la nature ? 

[Luc Jacquet] C'est induit directement par l'activité humaine. Donc, même là-bas, on est en train d'impacter, très clairement, le fonctionnement et la survie d'espèces qui sont extraordinairement spécialisées. Le manchot empereur est directement lié au cycle de la banquise. C'est comme l'ours blanc dans une autre mesure. Et si on modifie d'un rien ce bel ordonnancement, tout commence à aller mal.

[Presse] Vous avez des chiffres concernant la natalité des poussins ?

[Luc Jacquet] 95% de mortalité. Et chez les manchots Adélie, leurs petits cousins, c'est encore pire  Sur les cinq dernières années, il y a trois dernières années où il n'y a aucun poussin qui parte ! Zéro poussin sur trente mille couples !

[Presse] C'est aussi pour cela que vous avez envie de les filmer, ces manchots empereurs ?

[Luc Jacquet] Oui. C'est un rôle un peu particulier quand même. Je vous renvoie au film que j'ai fait l'an dernier, La Glace et le Ciel qui était le portrait de ce scientifique qui nous alertait sur ces questions-là. Aujourd'hui avec L'Empereur, je fais le pari que les enfants vont s'emparer du sujet, vont s'attacher à cet animal, vont prendre la mesure à la fois de sa préciosité et de sa fragilité. Moi, je ne peux pas décemment en tant qu'être humain laisser un monde sans Empereur à mes descendants, ce n'est pas possible, je ne peux pas faire ça !

[Presse] En dix ans, il y a eu de grands progrès techniques, que vous ont-ils apporté de plus ?

[Luc Jacquet] Clairement, la partie sous l'eau, c'était impossible, il y a dix ans. Pour des questions de sensibilité à la lumière mais aussi d'autonomie avec les caméras. Des qualités d'images qui n'ont rien avoir, la possibilité d'utiliser des moyens aériens. Aujourd'hui, plus d'un tiers n'aurait pas été possible dans les conditions de l'époque. Pour la scène d'ouverture par exemple, c'est un plan fait avec l'hélicoptère. Avec quelques images de drônes même si on n'avait pas les moyens d'apporter des drônes qualité cinéma dans ces endroits-là. 

[Chronique Disney] Y-a-t-il d'autres éléments que vous auriez aimé aborder dans le film, mais que les moyens techniques ne permettaient pas ?

[Luc Jacquet] Non, après notre limite, elle est dans le temps, dans notre capacité à saisir les choses. J'aurai aimé avoir plus de temps, mais c'est toujours compliqué. Il n'y a pas de demi mesure. Soit on reste deux mois, soit on reste une année complète. Donc la frustration est toujours là. Toujours forte mais elle fait aussi partie du processus de création. Car c'est tellement beau, qu'on pourrait répéter la même chose à l'infini, on découvrirait constamment de nouveaux éléments. Un film c'est toujours une économie, et il faut vivre avec ça. Le savoir c'est l'accepter. Et l'accepter c'est le supporter.

[Presse] Comment convaincre d'aller voir ce film ?

[Luc Jacquet] Je pense qu'il y a une magie qui s'opère mais j'ai du mal à répondre à cette question. J'ai fait un film, j'ai envie de donner quelque chose, de partager une émotion. Je pense que cette émotion est intacte. Il y aura toujours des regards pour s'émerveiller de cela. Les gens qui ont aimé La Marche de l'Empereur aimeront L'Empereur. C'est vraiment l'histoire d'un animal, d'un destin. J'ai fait en tout cas ce qui me plaisait de faire et ce que j'avais envie de faire, pour partager le privilège que l'on a eu d'être là-bas. 

[Presse] Pourquoi ce choix concernant la musique et la voix off de Lambert Wilson ? 

[Luc Jacquet] Pour la musique, c'est ma deuxième collaboration avec Cyrille Aufort qui avait déjà travaillé avec moi sur La Glace et le Ciel. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup. Il est capable de mettre de la musique sur des mots qui décrivent mes émotions.
Pour la voix c'est particulier. Lambert rentrait d'Antarctique après le tournage de L'Odyssée quand on s'est rencontré. Il a également été gagné par la passion de l'Antarctique. Donc, il partageait une émotion qu'il a ressentie en plus de faire la voix off.

[Lambert Wilson] Effectivement, c'était une découverte extraordinaire de ce continent. Et ce qui était particulier dans ce travail, c'est que beaucoup de metteur en scène enregistre d'abord leur voix et ont une attente précise. Car, c'est le vecteur de leurs émotions et de certains de leurs concepts. Il faut donc être à la hauteur de leurs attentes pour véritablement capter ce qu'ils ont voulu retranscrire. Cela va même au-delà car des informations passent par la voix et cela nécessite un phrasé précis pour que le metteur en scène retrouve son rêve. Il a imaginé au fil des mois ses commentaires et, à un moment donné, il doit les mettre sur les images. Ce n'est pas un simple dialogue ! L'évolution est possible. On cristallise quelque chose qui touche le metteur en scène. C'est comme la musique du film, il y a dans le processus de narration une exigence particulière. 

[Presse] Il y a eu un travail compliqué concernant le son ?

[Luc Jacquet] Il y a un énorme travail de son sur ce film-là. De bruitages aussi. Je tiens à le souligner car les gens qui ont travaillé dessus ont fait un travail incroyable de précision et de finesse. Parfois, on a rapporté des sons bruts qui n'étaient pas exploitables. Il a donc fallu additionner quatre ou cinq sons pour se rapprocher de la sensation que procurait le son naturel. Le bruitage, c'est toujours magique mais là, c'est encore un degré au dessus. 

[Presse] Est ce que le succès de La Marche de l'Empereur a facilité le projet de L'Empereur ?

[Luc Jacquet] Pas tant que ça. En ce domaine, rien n'est jamais acquis. Il a fallut deux ans pour financer cette expédition. Jusqu'au denier moment, on n'était pas sûrs de pouvoir la mener. Ce n'est jamais facile de financer un film. 

[Presse] Une envie d'y retourner ?

[Luc Jacquet] Cette envie, elle existe. Mais à la limite, ce n'est plus lié au cinéma. En 1991, je suis arrivé là-bas j'avais vingt-quatre ans, j'ai passé quatorze mois, six missions. J'ai des amis qui sont morts là-bas, j'ai vécu des choses incroyables. C'est un endroit où j'ai mes plus beaux souvenirs et que je connais le plus au monde. Ce n'est pas un simple plateau de tournage. C'est pour ça que je pourrais y retourner dès demain.

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