La Joyeuse Revenante

La Joyeuse Revenante
L'affiche du film
Titre original :
Hello Again
Production :
Touchstone Pictures
Date de sortie USA :
Le 6 novembre 1987
Genre :
Comédie
Réalisation :
Frank Perry
Musique :
William Goldstein
Durée :
96 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Lucy Chadman est une mère au foyer pétillante mais maladroite. Faisant tâche auprès de l’entourage de son mari, un brillant chirurgien esthétique, elle se demande si elle est vraiment l’épouse qui lui convient. Un jour, alors qu’elle discute avec Zelda, son excentrique de sœur, elle s’étouffe et meurt à l’hôpital. Adepte d’ésoterisme, Zelda ne peut se résigner à la mort si prématurée de Lucy et décide de la ramener d’entre les morts à coups d’incantations magiques et sorts occultes…

La critique

rédigée par
Publiée le 19 février 2018

Sorti à la saison d’Halloween 1987, La Joyeuse Revenante, produit par Touchstone Pictures en collaboration avec Silver Screen Partners III, n’est pas à proprement dit un « film d’Halloween ». Distillé de références magiques utilisées avec parcimonie, il tient plus de la comédie romantique sur fond de fantastique. Tenu par une Shelley Long étincelante dans le rôle principal, La Joyeuse Revenante peut se satisfaire d’un petit succès qu'il ne doit pourtant pas à son scénario se dépréciant tout au long de son développement…

Cette comédie fantastique marquée par le talent de son interprète principale a été réalisée par Frank Perry. Né en 1930 à New York, Frank Joseph Perry Jr., il est élève de Lee Strasberg, célèbre acteur américain reconnu pour avoir créé l’école dramatique Actors Studio. Revenu de la Guerre de Corée, il entreprend, avec sa femme au scénario, de réaliser son premier film : David et Lisa. Il obtient ainsi deux nominations à la cérémonie des Oscars de 1963 ; l’une pour l’Oscar du Meilleur Scénario Adapté et l’autre pour celui du Meilleur Réalisateur (remporté par David Lean pour Lawrence d’Arabie). Le couple Perry devient ensuite vraiment connu pour l’exposition, dans leurs différentes productions, de familles à problèmes, enchaînant les longs-métrages comme Le Plongeon (1968) ou encore Trilogy (1969) écrit par Truman Capote. En 1982, il sort Maman Très Chère, très critiqué par le public mais finalement devenu par la force du temps un film culte. Il réalise par la suite des longs-métrages à petit budget, au succès moindre à l’instar de Compromising Positions (1985) ou La Joyeuse Revenante (1987). A la suite d’un cancer de la prostate dont il fait un documentaire en 1992 intitulé On The Bridge, il s’éteint en 1995 dans sa ville natale.

La Joyeuse Revenante, film au budget serré, se construit donc autour du thème de la résurrection et de la seconde chance. C’est pourtant là, la seule bonne idée du scénario qui, une fois son personnage principal revenu à la vie, semble battre de l’aile. Manquant cruellement de rythme, la production bénéficiait pourtant d’un compositeur de renom pour sa bande-originale en la personne de William Goldstein, ayant notamment décroché trois nominations aux Primetime Awards pour le générique de la célèbre série Fame. Au final, tout le long-métrage repose sur la fraîcheur du jeu de l’actrice au rôle-titre, Shelley Long qui lui valut d'ailleurs une nomination pour le Kid's Choice Award de la Meilleure Actrice en 1988, mais également grâce à son extravagante sœur jouée par Judith Ivey, à l’allure rappelant vaguement une Bette Midler ensorcelante dans Hocus Pocus – Les Trois Sorcières.

Shelley Long est donc incontestablement la star du film. Actrice américaine née en 1949, elle est majoritairement connue pour son rôle de Diane Chambers dans la série Cheers diffusée sur NBC et pour laquelle elle reçoit l’Emmy Award de la Meilleure Actrice dans une série télévisée comique. Ayant déjà tourné sous le label Touchstone Pictures dans le film Une Chance Pas Croyable aux côtés de Bette Midler, La Joyeuse Revenante lui donne donc l’opportunité d’avoir le rôle-titre d’un long-métrage. Excellant dans son personnage de mère au foyer aussi maladroite que drôle, elle prouve que son ressort comique est une réelle force et la seule, d’ailleurs, du film. Le titre français résume ainsi à lui seul le caractère du personnage principal, plus que le titre VO qui utilise une réplique, bien placée cependant, de l’opus.
Elle forme avec Gabriel Byrne le duo amoureux de l'histoire. Acteur irlandais aux multiples succès, reconnu pour son rôle dans The Usual Suspects, il joue ici un docteur intrigué de voir l’une de ses patientes décédées revenir à la vie et tombe évidemment sous son charme. Aux faux-airs d’un Derek Shepherd de la série Grey’s Anatomy - À Cœur Ouvert, il jouera quelques années plus tard en 2008, un autre docteur dans la série HBO En Analyse et décrochera le Golden Globe du Meilleur Acteur dans une série dramatique.

Parmi les autres rôles secondaires, il est indispensable de citer celui de Zelda, joué par Judith Ivey ayant déjà tourné pour Frank Perry dans Compromising Positions. Pour La Joyeuse Revenante, elle est une délirante adepte des sciences occultes et prête à tout pour faire revenir à la vie sa sœur défunte. Elle perd toutefois un peu de son excentricité au fur et à mesure du film notamment lorsqu’elle trouve l’amour. Son look absolument extravagant n’est pas sans rappeler celui des sorcières du film Disney Hocus Pocus – Les Trois Sorcières qui sortira quelques années plus tard.
Dans le rôle du mari chirurgien, c’est Corbin Bernsen qui relève le défi. Connu pour son rôle d’Arnie Becker dans la série La Loi de Los Angeles, il est un mari aux convictions changeantes et paraît bien fade aux côtés de sa désopilante première femme. Sa seconde femme Kim Lacey, et non moins « amie » de sa première, est jouée par Sela Ward dans l’un de ses premiers rôles de sa carrière. Avant de devenir une Présidente des États-Unis charismatique dans le film de 2016, Independance Day : Resurgence, elle est d’abord une femme imbue de sa personne, enchaînant les maris fortunés dans La Joyeuse Revenante. Archétype de la croqueuse d’hommes, elle ne fait pas le poids devant l’exubérance et la candeur de sa rivale.

Malgré un script enchaînant les facilités scénaristiques, La Joyeuse Revenante affiche à la fin de sa diffusion au cinéma un succès financier correct avec plus de 20 millions de dollars de recettes. Il aurait cependant gagné à surfer davantage sur le côté fantastique et magique du scénario faisant de lui plus un film d’Halloween qu’une comédie romantique bancale. À cela, il faut rajouter les réactions inadaptées des proches de la défunte qui, entre hystérie mesurée et joie contenue, ne semblent pas plus étonnés d’être témoins d’un tel retournement de situation, ressentant même une gêne vis-à-vis d’elle, leur vie ayant pris divers tournants depuis sa mort. Seule sa sœur semble en fait heureuse de la revoir et livre une prestation honnête. À noter également l’absence d’effets spéciaux autour de la personne ressuscitée, un choix scénaristique peut-être trop facile replaçant finalement l’opus dans une banale comédie romantique, la résurrection en plus.

Entre des éléments fantastiques avortés par une histoire d’amour naissante et des facilités scénaristiques évidentes, La Joyeuse Revenante est une production très dispensable passant à côté de son sujet. Le film vaut cependant son visionnage pour apprécier, à juste titre, le jeu d’acteur salvateur de Shelley Long, décidément son seul atout.

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