Les Filous
L'affiche du film
Titre original :
Tin Men
Production :
Touchstone Pictures
Date de sortie USA :
Le 6 mars 1987
Genre :
Comédie dramatique
Réalisation :
Barry Levinson
Musique :
Fine Young Cannibals
Durée :
112 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

À Baltimore en 1963, un accident mineur entre deux vendeurs de bardage en aluminium marque le début d’une bataille sans merci, le conflit s’envenimant peu à peu entre les deux rivaux… 

La critique

rédigée par
Publiée le 04 septembre 2017

Les Filous est un film produit par Touchstone Pictures en collaboration avec Silver Screen Partners III, distribué par Buena Vista Distribution. Réalisé par Barry Levinson, la patte du célèbre réalisateur se fait tout de suite bien sentir. Malgré tout, cela n'est pas suffisant pour tenir le spectateur en haleine autour de cette joute de mâles aux egos surdimensionnés ; le scénario bien trop léger ne pouvant prétendre rester dans les annales du septième art, à la différence de la musique du film…

Né à Baltimore en 1942, Barry Levinson débute dans la profession en écrivant les scénarios de séries télévisées jusqu’à ce qu’il rencontre en 1976, Mel Brooks (Les Muppets, Ça C'est du Cinéma !, La Folle Histoire du Monde, Elephant Man). Sous le charme de l’acteur de légende, il écrit le scénario de La Dernière Folie de Mel Brooks. Mais ce n’est qu’en 1980 qu’il décroche sa première nomination aux Oscars pour le film Justice Pour Tous avec Al Pacino, dans la catégorie du Meilleur Scénario Original. Son heure de gloire n’est pourtant pas encore arrivée, il faut, il est vrai, attendre 1988 pour voir arriver le chef d’œuvre Rain Man avec Dustin Hoffman et Tom Cruise, couronné de trois Oscars dont celui du Meilleur Film et deux nominations. C’est donc la consécration pour Levinson qui avait réalisé un an plus tôt Les Filous, une comédie dramatique tirant sur le ridicule, reprenant l’atmosphère de son Diner (1982), passée presque inaperçu, pour un budget somme toute modeste d’onze petits millions de dollars. Il faut dire qu’il réalise la même année l’excellent Good Morning Vietnam, également sous l’étendard Touchstone Pictures, avec l’irrésistible Robin Williams et remporte également un grand succès. D’ailleurs, il ne renouvellera pas l’exploit, faisant joué pourtant les plus grands, à l’instar de Robert Redford dans Le Meilleur ou encore Johnny Depp dans Donnie Brasco. En 2011, il produit la série Borgia, diffusée sur Canal+, avec son ami Tom Fontana.

Question originalité, le scénario des (Les) Filous n’est pas en reste, malgré un essoufflement notable sur la durée. Ainsi, bercée dans le cadre nostalgique des années 60, l’idée de l’affrontement des vendeurs en porte-à-porte de revêtements en aluminium dans la ville natale du réalisateur, étonne sur le papier, mais fonctionne à l’écran ! Hélas, cette guéguerre d’egos ne passionne qu’un temps les spectateurs qui se lasseront assez vite d’un scénario au début original mais qui, au final, ne sait pas trop où aller, enchaînant discussions fondamentales entre copains autour d’un café et escroqueries en tous genres.

Fort heureusement, le duo d’acteurs De Vito – Dreyfuss constitue la vraie force de cette comédie, les deux comédiens essayant d'ailleurs de maintenir le bateau à flot tant bien que mal, desservis par leur scénario. Danny DeVito, joue ici, comme bien souvent, l’irrascible Ernest Tilley, toujours prêt à en découdre. Né en 1944, l’acteur d’origine italienne s’est forgé un personnage d’anthologie en se délectant dans son rôle de petit homme toujours surexcité, facilement irritable et au look mafieux. Excellant dans cette caricature dont il a seul le secret, il enchaîne les rôles au cinéma depuis les années 70, ayant quelques jolis succès à son palmarès, à l’image du drôlissime Y'a-t-il Quelqu'un Pour Tuer Ma Femme ? aux côtés de Bette Midler, Batman, le Défi ou encore Mars Attacks !. Dans Hercule, il prête également sa voix à Philoctète, allant même jusqu’à lui ressembler trait pour trait, autant sur le plan physique que caractériel ! Les Filous n’est donc qu’une énième raison pour lui de peaufiner son rôle de prédilection et force est de constater qu’il le réussit toujours à merveille.

Richard Dreyfuss, en Bill Babowsky dit BB, séducteur insatiable et vendeur de talent, ne manque pas de donner la pareille à son rival explosif. L’acteur new-yorkais, né en 1947, est une figure du septième art, notamment pour avoir joué l'océanographe dans Les Dents de la Mer mais également dans Le Clochard de Beverly Hills, ou encore en tenant le rôle-titre dans Rencontres du Troisième Type. Il obtient l’Oscar du Meilleur Acteur à l’âge de ses trente ans pour le film Adieu, Je Reste et enchaîne les distinctions. Dans Les Filous, il use de ses talents de séducteur et de vendeur pour faire craquer un Danny DeVito toujours prêt à lâcher les chiens. Leur duo fonctionne d’ailleurs très bien, en portant ainsi le film par leurs chamailleries prêtant à sourire parfois, à éclater de rire souvent. Il faut aussi noter la présence non négligeable de rôles secondaires entourant chacun des protagonistes principaux, constituant ainsi un gang : Seymour Cassel (Croc-Blanc), Bruno Kirby (Le Parrain 2, Donnie Brasco, Stuart Little), John Mahoney (Piège en Eaux Troubles, Atlantide, L’Empire Perdu, Kuzco 2 : King Kronk) et J.T. Walsh (Good Morning Vietnam).

Enfin, Barbara Hershey joue Nora Tilley, femme d’Ernest, ballotée entre les deux énergumènes. Cette actrice américaine, née en 1948, ayant joué sous la direction de Martin Scorsese (Bertha Boxcar) ou encore avec Charlton Heston (The Last Hard Men) bénéficie ici du premier rôle principal féminin dans une comédie majoritairement portée par le sexe masculin. Elle interprète avec conviction la femme travailleuse des années 60 qui ne se laisse pas dicter sa vie par les hommes qui l’entourent.

Si son scénario pêche par ses faiblesses d'écriture, le vrai potentiel des (Les) Filous tient, à n'en pas douter, dans sa bande originale magnifiée par sa chanson-titre : Good Thing. Interprétée par les Fine Young Cannibals, le groupe étant présent d’ailleurs dans le long-métrage, son titre semble prémonitoire tant la chanson reste la seule « bonne chose » (Good Thing en anglais) à en retenir ! Alors au tout début de leur carrière, les FYC signent ici des titres jazzys et rythmés, empreints de nostalgie des années 60, à l’exemple du réconfortant Social Security, du doux Hard As It Is et de l’entraînant Tell Me What. Ces chansons sortiront toutes l’année suivante, en 1988, au sein de leur album The Raw & The Cooked...

Certes, le duo Dreyfuss – DeVito fonctionne à plein régime dans Les Filous mais le scénario de cette comédie qui se veut sympathique est bien trop léger pour convaincre les spectateurs qui ressentiront l’ennui avant la moitié du récit. Marqué d’une nostalgie évidente de l’époque des sixties, il ne reste à en retenir qu'une bonne chose : Good Thing, un titre qui s'inscrit lui, durablement dans les esprits !

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