Titre original :
The Ladykillers
Production :
Touchstone Pictures
Date de sortie USA :
Le 26 mars 2004
Genre :
Comédie
Réalisation :
Joel Coen
Ethan Coen
Musique :
Carter Burwell
Durée :
104 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Au cœur du Mississippi profond, vit Marva Munson, une veuve dont la routine quotidienne alterne entre gospels endiablés à l’église du coin et passages répétés au commissariat pour dénoncer les mauvais agissements des jeunes du quartier. Seule dans sa grande demeure, elle reçoit un jour la visite de Goldthwaite H. Dorr, un professeur distingué à la recherche d’une chambre à louer, qui s’avère être en réalité un affreux malfrat. Bien décidé à braquer le casino flottant accosté derrière la maison, Dorr a ainsi pensé à tout et juge son plan parfait... A moins que la vieille dévote ne vienne gripper la machine !

La critique

rédigée par

Produit par Disney via son label Touchstone Pictures, Ladykillers est le remake d’un classique du cinéma britannique, Tueurs de Dames, réalisé par Alexander Mackendrick avec Katie Johnson, Sir Alec Guinness et Peter Sellers. Produit en 1955, le film raconte l’histoire du professeur Marcus, toquard sous-diplômé qui investit avec sa bande la maison de la vieille Louisa Wilberforce afin de mettre la main sur le véhicule de transferts de fonds de la gare voisine de King’s Cross. Mais les plans de Marcus tombent bientôt entre les mains de sa propriétaire, bien décidée à prévenir la police. Les malfrats tirent alors à la courte-paille pour choisir celui qui se débarrassera de cette complice bien embarrassante.

Couronné aux BAFTA et nommé à l’Oscar du meilleur scénario, Tueurs de Dames inspire donc Joel et Ethan Coen pour leur 11ème film. Les deux frères adaptent cependant le récit à une époque plus contemporaine, à savoir les années 1990, et apportent quelques petits changements au script de 1955, en remplaçant notamment la vieille logeuse blanche en mama afro-américaine et le braquage d’un convoi de fonds en casse du siècle. Le résultat est une comédie noire parfaite, avec son lot d’absurdité, de sarcasme et de subversion.

Il faut dire que les deux réalisateurs n’en sont pas à leur premier coup d’essai et sont passés maître dans ce genre de film. Nés respectivement le 29 novembre 1954 et le 21 septembre 1957, Joel et Ethan Coen démarrent leur carrière cinématographique au milieu des années 1980, se partageant les postes de réalisateur, de producteur, de scénariste et de monteur. Spécialistes des comédies, leur filmographie compte des longs-métrages comme Sang pour Sang, leur premier film, ainsi qu'Arizona Junior, Miller’s Crossing, Intolérable Cruauté, Burn After Reading et A Serious Man. Couronnés à Cannes pour Barton Fink en 1991, The Barber : L’Homme Qui n’Était pas Là en 2001 et Inside Llewyn Davis en 2013, ainsi qu’aux Oscars pour Fargo, No Country for Old Men, ils sont aussi à l’origine de classiques comme The Big Lebowski, True Grit, et O’Brother, ce-dernier étant produit par Disney.

 

Ladykillers fait partie de ces films dont le casting se compose de « gueules », véritables caricatures représentant chacune un type d’individus aux traits grossis à l’extrême.

Tom Hanks tient le haut de l’affiche dans le rôle de Goldthwaite H. Dorr. Pseudo professeur aux fous-rires aussi ridicules que consternants, Tom Hanks offre aux spectateurs un vrai et beau rôle de composition, loin de tout ce qu'il a pu faire au long de sa carrière. Et quelle carrière ! Né le 9 juillet 1956, l'acteur possède une filmographie magnifique. Débutant modestement sur les planches de New York et profitant d’un programme de recherche de talents mis en place par la chaîne ABC, il fait ses armes dans Splash, produit par la toute nouvelle filiale des studios Disney, Touchstone Pictures. Devenu en quelques semaines une véritable vedette, il enchaîne ensuite les productions, de Big à Cloud Atlas, en passant par Turner & Hooch, Le Bûcher des Vanités, Nuits Blanches à Seattle, Apollo 13, Il Faut Sauver le Soldat Ryan, La Ligne Verte, Seul au Monde, Les Sentiers de la Perdition, Arrête-moi si tu Peux, Da Vinci Code, Anges et Démons. Il est au sommet de sa carrière lorsqu’il remporte coup sur coup l’Oscar du Meilleur acteur deux années de suite, en 1994 et 1995, pour Philadelphia et Forrest Gump. Voix originale de Woody dans la saga Toy Story, il incarne Walt Disney dans le film Dans l’Ombre de Mary, qui sort en 2013.

Face à Tom Hanks, le spectateur découvre un « ennemi » aussi improbable que « redoutable » en la personne d'Irma P. Hall dans le rôle de la veuve Marva Munson. Née en 1935, l'actrice apparaît souvent dans de petits rôles, notamment dans Backdraft, Rien à Perdre, Minuit dans le Jardin du Bien et du Mal, Beloved, ou Bad Company  tandis que sa prestation dans Ladykillers lui permet de remporter le Prix du Jury à Cannes en 2004.

Toujours au niveau du casting, mais dans la bande de Dorr cette fois-ci, se retrouvent ensuite Marlon Wayans (à l’affiche de Scary Movie, Donjons & Dragons ou G.I. Joe - Le Réveil du Cobra) et J. K. Simmons (visible dans la série New York, Police Judiciaire, dans Hidalgo – Les Aventuriers du Désert, mais surtout dans la première trilogie Spider-Man, où il joue le magnat de la presse J. Jonah Jameson).

Ladykillers est une véritable pépite d’humour noir, à l’image de The Big Lebowski et Fargo des mêmes frères Coen. Sans prétention, sans étalage d’effets spéciaux, sans autre chose que la seule interprétation de ses acteurs, dont le talent est augmenté d’un scénario sans faute, le film a ce petit goût de production légère et charmante, qui n’a pas besoin de déballer des moyens énormes pour faire sourire le public. C’est la recette parfaite de l’absurde, poussé à son maximum, avec ses ingrédients incontournables : des répliques piquantes et percutantes,  des gags tellement grossiers qu’ils font rire malgré tout (le portrait du mari de la veuve Munson qui change en fonction des évènements rappelle l’humour des anciens cartoons des années 50, tout comme la cigarette du Général d’ailleurs), des costumes, des coupes de cheveux et perruques, des accents poussés à la limite du ridicule. Et une fin, somme toute brutale, mais drôle à souhait, tellement elle montre le ridicule de la situation. Le tout saupoudré d'un gospel endiablé !

Le mélange est détonnant. Le sarcasme est poussé à son paroxysme. Le jeu d’acteur est parfait. Bien entendu, il faut aimer ce genre d’humour, si propre aux frères Coen. Dans la veine de Fargo, The Big Lebowski et O’Brother, Ladykillers n'en reste pas moins une belle satire de la condition humaine.

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