H2G2
Le Guide du Voyageur Galactique

H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique
L'affiche du film
Titre original :
The Hitchhiker's Guide to the Galaxy
Production :
Touchstone Pictures
Date de sortie USA :
Le 29 avril 2005
Genre :
Science-fiction
Réalisation :
Garth Jennings
Musique :
Joby Talbot
Durée :
109 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Difficile de commencer sa journée par la destruction de sa maison et – accessoirement – de sa propre planète. C'est pourtant ce qui va arriver à Arthur Dent, un authentique terrien. Encore en pyjama, il va donc faire l'expérience d'un auto-stop interstellaire qui le mène vers de nombreuses aventures à travers l’univers pour, peut-être, avoir enfin la réponse à la question ultime du but de la vie...

La critique

rédigée par
Publiée le 31 août 2017

H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique est une œuvre de genres variés mélangeant humour et science-fiction. Les amateurs de ce mélange détonant trouveront, en effet, un univers spatial totalement nouveau et complètement déjanté voire kitsch. Le film doit sa dénomination au nom du fameux Guide qui, en voix off dans le film (interprété par un Stephen Fry au ton décalé), explique les nuances de l'univers, les modes de vie sur chaque planète ou même les dangers à éviter. Il est avant tout une parodie de l'Encyclopedia Galactica, une oeuvre fictive issue du Cycle de Fondation, écrit par Isaac Asimov. Faisant elle-même référence à l'Encylopedia Britannica, elle est censée contenir le savoir de milliards d'individus répartis dans toute la galaxie et ce, sur des milliers d'années. Le Guide du Voyageur Galactique, oeuvre de Douglas Adams, s'en inspire donc, avec une bonne dose de dérision...

Douglas Adams est un écrivain américain né au début des années cinquante. Après avoir fait l'université de Cambridge, il propose le script The Hitchhiker's Guide to the Galaxy à la BBC, une sorte de feuilleton radiophonique (l'équivalent d'une série aujourd'hui). Ainsi, les douze premiers épisodes sont diffusés en 1978. L'auteur adapte ensuite son univers en roman de cinq tomes dont le premier s'intitule Le Guide du Routard Galactique mais qui verra son titre changé ultérieurement. Le dernier volume parait lui en 1992. C'est alors une véritable franchise qui se développe. L’œuvre est jouée sur scène, au théâtre et même adaptée en comédie musicale. Puis, voient le jour une nouvelle série télévisée Le Guide du Voyageur Galactique et un jeu vidéo du même nom, développé par Infocom. DC Comics adapte même l'histoire en bande dessinée mais le succès est somme toute relatif, Douglas Adams s'étant très peu intéressé au projet. Il commence ensuite le scénario du film inspiré de cet univers mais meurt en 2001. Garth Jennings reprend alors le chantier en gardant la folie du scénariste décédé et sort le film en 2005 en le dédiant au créateur original.

Garth Jennings est donc aux commandes de la réalisation. Né au début des années 70, il fait des études d’arts où il rencontre Nick Goldsmith avec qui ils créent Hammer and Tongs, une société de production qui s’oriente vers les clips originaux pour la chaîne de télévision MTV mais également les publicités. En 2005, Jennings réalise H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique sa première réalisation empreinte d'humour à la Hot Fuzz ou au (Le) Dernier Pub Avant la Fin du Monde, des films dans lesquels il fait de petites apparitions. Il produit ensuite Le Fils de Rambow en 2007 et le film d'animation Tous en Scène en 2016.

Si ce film fait sourire et permet de prendre du recul sur la minuscule contribution de l'Homme dans l'univers, le scénario reste simple et accessible. La volonté n'est pas, ici, il est vrai, de rentrer dans des détails purement scientifiques. De nombreuses scènes tournent ainsi l'opus en dérision. La chanson-titre Salut, et Encore Merci pour le Poisson interprétée par Neil Hannon (en référence au quatrième volume du même nom du (Le) Guide du Voyageur Galactique écrit par Douglas Adams, les cinq volumes étant tous mentionnés dans le film et les scènes coupées) sur laquelle des dauphins se lancent sur une natation synchronisée délirante, résume à elle seule le caractère totalement décalé de l'univers créé. Mais au-delà des éléments farfelus de l'opus, c'est bien tout un univers extraterrestre qui est alors créé, parfois en ironisant sur certaines classes sociales humaines tout en livrant une critique des sociétés modernes. Le spectateur retrouve alors, à l'instar de Zootopie, des services administratifs où l'attente est si longue qu'elle en devient insupportable et où il faut des formulaires pour tout. Le chef des Vogons représente, lui, une certaine bourgeoisie :  lent d'esprit, il a carrément besoin de ses subordonnées pour réfléchir. Doté d'un monocle, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec certaines grosses têtes de l'industrie. Cette espèce extraterrestre rigoureusement bureaucratique est en réalité des costumes d’animatroniques de plus de deux mètres, faits d’argile et de caoutchouc. Le gourou interprété par John Malkovich, rôle exclusivement écrit pour cet acteur par Douglas Adams, est aussi un exemple d’une caricature grotesque de certaines sectes. Par ailleurs, le style du film n’est pas s’en rappeler certains Star Wars mais aussi l’esthétique du (Le) Cinquième Elément, par l’utilisation importante de décors réels et de costumes sur mesure.

La volonté de Touchstone Pictures de s'éloigner des films d'animation Disney et leurs univers parfois aseptisés transparaît manifestement dans le choix de produire H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique. Dans le long-métrage, le héros est, en effet, un outsider qui va devoir composer avec sa normalité – et son pyjama – pour parcourir un univers impitoyable. Il n'est ainsi pas capable de séduire la fille qui lui plaît et est obsédé par le fait de ne pas boire de thé, même dans les moments les plus critiques. Il est finalement le personnage le plus sérieux de l'opus avec son côté très "terre à terre", sans mauvais jeu de mot.

En tête d'affiche de cette aventure déjantée, Martin Freeman incarne donc le personnage principal d’Arthur Dent, un terrien déboussolé voyageant en pyjama. Né dans les années 70, il est surtout connu pour ses rôles dans Le Hobbit ou encore dans la série à succès du célèbre détective, Sherlock Holmes. Chez The Walt Disney Company, il apparaît dans les œuvres Marvel Captain America : Civil War et Black Panther. Pour interpréter son acolyte, Mos Def a été choisi, prenant le rôle de Ford Perfect, un extraterrestre se battant à coups de serviette et dont le patronyme est inspiré du modèle de voiture du même nom. Désormais plus reconnu pour sa musique hip-hop que pour sa carrière d'acteur, ce new-yorkais à l'enfance difficile a pourtant une carrière à l'écran assez importante. Il apparaît, en effet, dans des séries policières ou familiales comme Ma Famille D'abord, Dr House ou encore Dexter. A l'instar de cet acteur, Zooey Deschanel, jouant Tricia Miller, a une carrière riche, aussi bien au cinéma qu'en tant que musicienne. Elle n'en est d'ailleurs pas à son premier essai avec Touchstone Pictures puisqu'elle a déjà joué dans Mumford en 1999, dans Big Trouble en 2002 ainsi que dans Le Secret de Térabithia en 2007. Depuis 2011, elle est l’actrice principale de la série New Girl, où elle démontre une fois de plus son potentiel comique indéniable.

Les personnages dits “secondaires” n'en sont pas moins connus. Ainsi, John Malkovich joue un adversaire politique redoutable dans un rôle taillé sur mesure par le créateur Douglas Adams. Warwick Davis (Le Monde de Narnia - Chapitre 2 : Le Prince Caspian, Star Wars : Le Retour du Jedi, Star Wars : Les Aventures des Ewoks - La Caravane du Courage, Star Wars : Les Aventures des Ewoks - La Bataille pour Endor) interprète le rôle de Marvin, le robot blasé dont la voix paraîtra familière à certains, puisqu'il s'agit de celle d’Alan Rickman, l’austère Professeur Rogue de la saga Harry Potter et également voix d'Absolem dans les revisites d'Alice aux Pays des Merveilles de Tim Burton. Sam Rockwell (La Ligne Verte, Iron Man 2) rentre dans la peau d'un président intergalactique complètement fou, prénommé Aphodius. Enfin, Slartibartfast est interprété par Bill Nighy, connu aussi sous les traits du tentaculaire Davy Jones dans Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit et Pirates des Caraïbes : Jusqu'au Bout du Monde. Helen Mirren fait également partie du casting en prêtant sa voix seulement, à l'ordinateur antique qui tente de répondre à la Grande Question sur la vie, l'univers et le reste. La voix française de l'ordinateur de bord est, quant à elle, celle de Jim Carrey, prévue au départ pour jouer Aphodius, et installe ainsi une atmosphère comique supplémentaire, pour la VF du moins.

H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique devient vite un succès culte dans son genre. « La réponse est 42 », réponse à la question sur le but de l'univers dont l'explication vient par ailleurs à la quarante-deuxième minute du film, devient ainsi une véritable référence dans la culture geek, reprise dans la série Doctor Who et apparaît sous forme de recommandation dans le jeu vidéo World of Warcraft. C'est également le nom de l'école d'informatique créée par Xaviel Niel, figure importante du monde des télécommunications, fondateur du groupe Free. Des petits clins d’œil à Star Wars sont également perceptibles, à l'exemple du titre français portant la mention H2G2 (référence évidente au robot droïde R2D2) rappelant les initiales du titre anglais (The Hitchhiker's Guide to the Galaxy) mais également des effets spéciaux dans la scène du couteau-laser, dont Lucasfilm Ltd., désormais filiale du groupe The Walt Disney Company, autorisa l'utilisation. Pour compléter l’impact de l'opus sur la société, il convient de noter la création d’un "Jour de la Serviette", dédié à Douglas Adams depuis 2001, année de sa mort. Ce jour correspond au Geek Pride Day, soit tous les 25 mai. Un autre clin d’œil à l'auteur se glisse d'ailleurs dans le film, à la toute fin, lorsque le vaisseau change d'apparence et prend subrepticement celle de l'auteur.

La presse encense H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique dans l'ensemble, saluant autant l'hilarité qui s'en dégage que l'absurdité grotesque du scénario. Pour preuve, lors de sa sortie aux États-Unis, il se classe premier au box-office la première semaine puis se maintient dans les dix meilleurs films les trois semaines suivantes. En France, l'engouement n'est pas si retentissant. Pourtant, le film reste dix semaines à l'affiche avec plus d'un demi-million d'entrées. L'affiche de cinéma française ne manque pas d'humour puisque l'opus se voit sous-titré "Le film à côté duquel Armageddon fait documentaire", une référence historique au film Monty Python : Sacré Graal !, dont le sous-titre était "Le film à côté duquel Ben-Hur fait documentaire".

Finalement, même si H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique ne touche pas tous types de publics, il ravira les plus jeunes et les fans de la première heure grâce à cet univers accessible et décalé, pour la première fois porté à l’écran. Il est aussi un classique à ne pas manquer pour les spectateurs férus de la culture geek, lorsque d’autres se contenteront d’un casting de stars à la hauteur de la tâche.

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