Sexy Dance 2
L'affiche du film
Titre original :
Step Up 2 : The Streets
Production :
Touchstone Pictures
Date de sortie USA :
Le 14 février 2008
Genre :
Drame musical
Réalisation :
Jon M. Chu
Musique :
Aaron Zigman
Durée :
102 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

La jeune Andie West, issue d’un milieu social modeste, est passionnée par la danse de rue. À la suite d’un pari avec Tyler Gage, un ami d’enfance reconnu pour ses talents de danseur, elle intègre la Maryland Institute College of Art de Baltimore. Cela la pousse à évoluer dans son art tout en l'obligeant à faire des choix personnels et professionnels essentiels pour concilier ancienne et nouvelle vie…

La critique

rédigée par
Publiée le 23 novembre 2017

Avec plus de 63 millions de dollars au box-office américain, Sexy Dance se décline dans un second opus où sont de nouveau mis à l’honneur danse de rue et relations entre jeunes adultes bourrés de talents. Mais alors que Channing Tatum et Jenna Dewan formaient un couple touchant à l’écran dans le premier film, Sexy Dance 2 décide de renouveler le casting tout en gardant un cadre connu des fans, l’école d’arts de Baltimore où Tyler Gage a fait ses classes. Ce choix scénaristique n’est forcément pas sans conséquence dans cette suite qui tranche fondamentalement avec son aîné, qualitativement parlant…

Jon M. Chu est chargé de prendre la relève d’Anne Fletcher afin de réaliser Sexy Dance 2. Né à la fin des années 70, américain d’origine asiatique, il est, très jeune, missionné par sa mère pour réaliser les vidéos souvenirs de la famille. Passionné par la danse, il s’y exerce tout en entrant en parallèle à l’Université de Southern California pour y apprendre les ficelles du cinéma. Après avoir réalisé plusieurs clips musicaux, le projet de Sexy Dance 2 lui est confié. Le succès financier (a contrario du succès critique) étant au rendez-vous, il réalise également le troisième opus Sexy Dance 3 : The Battle. Il est aussi à l’origine du documentaire Justin Bieber : Never Say Never. En 2013, il collabore à nouveau avec Channing Tatum dans G.I. Joe : Conspiration.

Il existe de nombreux points communs entre le premier épisode de Sexy Dance et le second. À nouveau, évidemment, l'art de la danse se place au cœur de l’histoire. Dans la première décennie des années 2000, précisément, la danse hip-hop est très à la mode. Elle est évidemment liée au mouvement musical hip-hop, rap et RnB alors en vogue. Autre point commun, comme Tyler Gage, l’héroïne connaît un contexte familial tendu. Elle a, en effet, perdu sa mère d’un cancer et vit chez une amie de cette dernière. Les deux femmes ne se comprennent pas et la danse représente donc la seule échappatoire ainsi que le dernier lien qui unit Andie et sa mère. Andie West est ainsi un personnage qui évolue positivement comme l’avait fait celui de Channing Tatum dans le premier opus. Elle montre son désaccord à intégrer la MSA au départ, puis elle fera tout pour y rester par la suite. Un scénario sans grande originalité qui n'est pas aidé par le casting censé le porter...

Sexy Dance 2 s’est, en effet, offert, certes, une belle panoplie de danseurs mais qui, pour autant, ne sont pas de merveilleux acteurs.
Andie West est ainsi incarnée par Briana Evigan. Née en 1986 et issue d’une famille d’artistes, elle a tous les talents : elle danse, chante, joue la comédie et pratique le piano. Elle a également participé à des clips de Linkin Park et d'Enrique Iglesias. Au cinéma, elle apparaît dans Sœurs de Sang, Spectre ainsi que dans Sexy Dance 5 : All in Vegas. Si sa technicité dans l’art de la danse est incontestable, son jeu d’actrice, lui, laisse à désirer. Elle est, il est vrai, beaucoup moins charismatique que Jenna Dewan. De plus, le rôle qu’elle endosse ici voudrait faire d’elle une manipulatrice prise de remords sous les effets de l’amour. Or, il est difficile de croire, au regard de la gentillesse, voire la béatitude du personnage campé, qu’elle puisse crédibiliser ce double jeu.

Robert Hoffman interprète, quant à lui, Chase Collins. Né en 1980, il est logiquement un habitué des rôles de danseurs (Dirty Dancing 2 et Street Dancers) tant sa carrière dans la danse est riche. Il a travaillé, en effet, entre autres avec Marilyn Manson et Christina Aguilera tandis qu'il décroche son premier grand rôle dans She's the Man. Il joue ensuite dans Les Zintrus avec Ashley Tisdale, une des stars d’High School Musical - Premiers Pas sur Scène en 2009. Il a aussi prêté sa voix à Skeleton dans le jeu vidéo Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl. À la télévision, il apparaît dans les séries 90210 Beverly Hills : Nouvelle Génération, Drop Dead Diva ou encore Revenge. N’ayant pas la carrure d’un Channing Tatum, il est, comme son homologue féminin avec qui il forme le couple du film, insipide. Ses talents de danseur, par contre, sont indéniables.
Adam Gary Sevani incarne pour sa part Moose. Peu visible dans ce long-métrage, il est en réalité plus présent dans les troisième, quatrième et cinquième films. D’origine arménienne, il est né en 1992 et commence sa carrière de danseur à trois ans. Il dansera entre autre pour Will Smith et Missy Elliot. Il est ici le ressort comique de l’équipe tout en en impressionnant par ses talents cachés.

Apparaissent aussi à l'écran Channing Tatum pour un bref moment, mais également Will Kemp, Cassandra Elizabeth Ventura, plus connue sous son nom de scène Cassie, chanteuse et danseuse iconique des années 2000 et Danielle Polanco, danseuse pour Jennifer Lopez ou Beyoncé, également présente dans le troisième opus. Harry Shum Jr, danseur d’origine chinoise, est aussi de la partie et n’en est pas là à son premier film de danse (Steppin', Street Dancers). Le comédien incarnera aussi Mike Chang dans Glee. Mari Koda joue, quant à elle, Jenny Kido et devient un personnage récurrent de la saga à partir de cet opus. Enfin, Sonja Sohn plus habituée aux séries télévisées comme Cold Case, The Good Wife, Body of Proof ou encore Luke Cage interprète ici la mère adoptive et par trop protectrice d’Andie.

La musique du film est composée de plusieurs titres d’interprètes variés mais suivant toujours le fil conducteur du rap et du RnB. Se partagent ainsi la play-list : Florida, T-Pain, Missy Elliot, Akon, Keyshia Cole ou encore Enrique Iglesias. La présence de ces grands noms du genre rend d’autant plus regrettable l'absence d'une musique phare qui se démarque, tel un hymne marqueur de la franchise. Malgré tout, les rythmes sont entraînants et fédérateurs, accompagnés de chorégraphies impressionnantes qu’il serait injuste de bouder. En réalité, dans cette production, il faut admettre que la volonté du réalisateur n’est pas, comme il est possible de le constater dans Sexy Dance 3 : The Battle, de mettre en avant l’esthétique des individus mais que seule la danse - en tant que performance - compte. Il faut ainsi souligner l’absence de costumes pour ce qui est censé être un spectacle. Seuls joggings et casquettes sont ici de mise. Les chorégraphies de Jamal Sims, Hit Hat et Dave Scott peuvent alors révéler toutes leurs forces car aucun accessoire ne peut dissimuler le manque de technique.

Les relations humaines, telles que l’amour et l’amitié, sont également un thème central de l'opus. Chacun des personnages doit, en effet, faire des choix en exerçant son libre arbitre mais aussi en départageant le vrai du faux auprès de son entourage. Le long-métrage montre ainsi au spectateur l’influence des réseaux sociaux sur la vie de chacun. Sont pointés du doigt les mauvais choix qu’engendrent de mauvaises fréquentations, et sont soulignés les progrès qu’un individu peut faire lorsqu’il est soutenu. L’amour est symbolisé par le couple Andie/Chase. Un parallèle se fait donc forcément avec celui de Tyler Gage et Nora Clark du premier film. Mais cette seconde histoire est tout de même bien moins prenante car elle ne représente qu’une infime partie du film et ne convainc pas un seul instant de sa légitimité.

Avec Sexy Dance 2, Touchstone Pictures continue donc sur sa lancée de films destinés à un public plus adulte. Des scènes de violences agrémentées de vocabulaire peu approprié (tel que le jeu de mot "Tuck You" destiné au clan de danseurs adverses) freinent l’accès de l'opus aux plus jeunes. Le film a d’ailleurs été classé PG-13 (interdit au moins de treize ans) aux États-Unis. Les premières scènes sont d'ailleurs plus violentes que dans le premier volet de la saga : après un bref rappel de l’historique de la danse hip hop par l’héroïne du film en voix off, la chorégraphie présentée simule, en effet, une agression dans le métro. Les danseurs, masqués et peints comme en temps de guerre ne font pourtant qu’impressionner un public peu conquis et plutôt apeuré. S’en suit alors une course poursuite avec des policiers dont les danseurs n’hésitent pas à se moquer. C’est à ce moment que le concept de "prank"("piège, farce", en anglais), cher à la franchise, apparaît. Les danseurs créent ainsi des chorégraphies dans des situations de la vie réelle tout en filmant leur performance, les vidéos étant ensuite postées sur le net pour étendre leur aura. Cette marque de fabrique des productions Sexy Dance est un réel atout et ajoute une plus-value certaine aux opus de la saga.

Bien que le contrat soit à nouveau respecté dans Sexy Dance 2, avec surtout l’ajout de nouvelles disciplines telles que les claquettes par exemple et la composition d’une équipe de danseurs de tout horizon formant d’ailleurs la seule bonne idée du scénario, ce second opus reste dans l’ombre du premier. Même si le box-office mondial compte 30 millions de dollars en plus, le bilan artistique est très faible : un rythme poussif, des personnages trop semblables aux héros du premier film et un scénario peu original font de cet opus, un épisode à oublier dès le générique de fin. S’il faut saluer le courage du réalisateur de ne pas s’être reposé sur Channing Tatum et Jenna Dewan pour assurer son succès, le second couple est de très loin bien moins charismatique et moins intéressant. Au terme, le film obtient une critique mitigée par la presse et les spectateurs. Pourtant, il obtient le prix du Meilleur Film Dramatique et Briana Evigan se voit nommée pour la Révélation Féminine de l’année au Cinéma aux Teen Choices Awards 2008 (10ème édition).

Ceux qui ont apprécié Sexy Dance ne seront donc pas forcément satisfaits de voir le deuxième long-métrage. Il reste une pâle copie du premier tout en essayant d’apporter des nouveautés qui passent inaperçues tant l’histoire, mal ficelée, est tenue par des personnages superficiels. Il est malgré tout l’opus qui introduit le concept de pranks, véritable marque de fabrique de la franchise, qui se verra d’autant plus mis à profit dans les films suivants.

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