Evita
L'affiche du film
Titre original :
Evita
Production :
Hollywood Pictures
Date de sortie USA :
Le 14 décembre 1996
Genre :
Comédie musicale
Réalisation :
Alan Parker
Musique :
Andrew Lloyd Webber
Durée :
134 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Eva Duarte est une jeune femme née d’un adultère et élevée dans la misère. Pensant vivre le grand amour avec le chanteur Agustín Magaldi, elle part à la conquête de Buenos Aires avec l’espoir d’y faire carrière. Mais son aventure avec Magaldi n’est que passagère et Eva se retrouve rapidement sur le carreau. Elle enchaîne alors les relations ponctuelles grâce auxquelles elle parvient à devenir actrice. Bientôt, elle rencontre le Colonel Juan Perón, militaire ambitieux qui arrive au pouvoir. Eva devient alors la Première dame d’une Argentine en pleine mutation…

La critique

rédigée par

Les studios Disney se sont rarement orientés vers la comédie musicale au sens le plus strict du genre. Peu de films des studios de Mickey peuvent en effet prétendre s’inscrire dans cette catégorie, dans laquelle les dialogues sont sensés disparaître totalement au profit des chansons. Bien entendu, les grands classiques animés ainsi que des films comme Babes in Toyland, Mary Poppins et récemment Il Était une Fois ont déjà flirté avec le genre, la plupart avec une maîtrise parfaite d’ailleurs. Mais les films qui chantent du début à la fin restent rares. Il faut dire que l’exercice est risqué. Et là où Newsies est une parfaite réussite, Popeye en a laissé plus d’un perplexe. Ainsi, le genre n’a pas été si exploité que cela par Disney, en particulier dans les dernières décennies.

Et que dire du genre historique. Walt Disney, de son vivant, aimait mettre en avant les grandes figures de l’Amérique. Dans ses films tout d’abord, il a célébré Davy Crockett, Zorro, Johnny Tremain. Et dans ses parcs à thèmes, évidemment, il a honoré les légendes de l’Ouest et les Présidents américains.

Alors quand les studios s’entichent d’adapter Evita, une comédie musicale sur fond historique, le challenge est énorme, plus encore quand il dépeint l’Argentine des années 40 et 50. Le projet revient ainsi à la filiale Hollywood Pictures, davantage orientée vers ce genre de production que le label historique. Le risque est cependant maîtrisé. Evita est l’adaptation sur grand écran de la comédie musicale lancée à Broadway et dont la qualité et la renommée ne sont plus à prouver.

Le musical remonte à 1973. A cette époque, Andrew Lloyd Webber et Tim Rice travaillent ensembles. Et le second, qui découvre l’histoire d’Eva Perón à la radio, se tourne vers le premier avec l’idée de créer un spectacle musical inspiré de la vie de l’icône argentine. Après un refus, le compositeur accepte finalement cette collaboration. Les deux hommes produisent alors en test un album avec l’actrice et chanteuse Julie Covington dans le rôle titre. Le disque se vend à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires à travers le monde. Le succès est au rendez-vous et la chanson Don’t Cry for Me Argentina devient un véritable tube. Il est donc temps de monter le spectacle ! Mis en scène par Harold Prince, il débute à Londres sur la scène du Prince Edward Theatre le 21 juin 1978. L’année suivante, Evita triomphe à Broadway.

Bientôt, les scénaristes d’Hollywood se penchent sur un projet d’adaptation de la comédie musicale. Plusieurs noms sont alors cités, de Barbra Streisand à Liza Minelli, en passant par Meryl Streep. Elton John est également préssenti dans le rôle du Che. Mais l’idée fait long feu. Finalement, le script tombe entre les mains d’Alan Parker, dont les films Midnight Express, Fame et Les Commitments, sont des classiques. Il choisit alors Madonna pour interpréter Evita, Jonathan Pryce dans le rôle de Juan Perón, Jimmy Nail dans celui d’Agustín Magaldi et enfin Antonion Banderas dans le rôle du Che, un personnage omniscient qui permet aux spectateurs de suivre la vie de l’héroïne.

Madonna n’est plus à présenter. Née dans le Michigan en 1958, la Reine de la Pop s’illustre depuis des décennies dans la chanson, avec des tubes internationaux comme Like a Virgin. Sa carrière au cinéma devient rapidement une évidence et la "Madonne" enchaîne les films, de Recherche Susan Désespérément à Meurs un Autre Jour, en passant par Ombres et Brouillard, Snake Eyes, Un Couple Presque Parfait, et Dick Tracy que Warren Beaty tourne pour le compte de la filiale Touchstone Pictures. Evita reste, aujourd’hui encore, son plus grand rôle sur grand écran.

Né au Pays de Galles en 1947, Jonathan Pryce partage l’affiche dans le rôle du Président Perón. Acteur de théâtre qui passe notamment par la Royal Academy of Dramatics Art de Londres, Pryce débute à la télévision puis passe au cinéma. Il est ainsi au générique de films comme Brazil, Les Aventures du Baron de Münchhausen, Demain ne Meurt Jamais, Ronin, L’Affaire du Collier, Les Frères Grimm et G.I. Joe. Jonathan Pryce est également à l’affiche de La Foire des Ténèbres et des trois premiers épisodes de la saga Pirates des Caraïbes, tous produits par Disney.

Antonio Banderas reçoit le rôle du Che. La partie est importante car le personnage est omniscient et sa présence tout au long du film, dans différents rôles d’ailleurs, permet aux spectateurs de suivre les personnages principaux. Le comédien est, à l’époque de la production d’Evita, un acteur en vogue. Né en Espagne en 1960, il triomphe en effet dans des films comme Philadelphia, Entretien avec un Vampire et Desperado. Il est par la suite à l’affiche du Masque de Zorro, du 13ème Guerrier, de la trilogie Spy Kids, et des films de la saga Shrek dans laquelle il prête sa voix au Chat Potté.

L’Histoire et le cinéma sont depuis toujours liés. Et les fresques épiques, inspirées de faits réels, sont légions. Evita dépeint la vie de Maria Eva Duarte. Jeune femme pauvre, Eva quitte sa ville natale, Junín, alors qu’elle n’a que 15 ans. Elle gagne Buenos Aires dans l’espoir d’y faire carrière. Devenue actrice (le film montrant des liaisons multiples grâce auxquelles l’héroïne parvient à ses fins) Eva sert notamment à la radio, où elle interprète les Grandes Femmes de l’Histoire. Une soirée caritative organisée pour lever des fonds après un terrible tremblement de terre lui permet de rencontrer le colonel Juan Perón, à l’époque secrétaire à la guerre et vice-président. Le 21 octobre 1945, les deux amants se marient, quelques jours seulement après la libération du militaire, poussé à la démission et enfermé par certains de ses confrères mal à l’aise avec ses ambitions et sa politique sociale. Eva est au côté de son mari dans son gouvernement après son accession à la présidence, le 24 février 1945. La jeune femme fait notamment le lien entre lui et les classes défavorisées. Elle crée une fondation à son nom et assiste les pauvres. Sa renommée est telle que l’Argentine la considère comme sa championne. Des portraits fleurissent partout. Eva devient Evita. En 1947, elle exporte son image au cour de la tournée arc-en-ciel. Elle est ainsi acclamée par l’Espagne de Franco, est huée au Vatican et fait un malaise à Paris, qui abrège le voyage. De retour dans son pays, elle brigue la vice-présidence en 1951 au nez et à la barbe des militaires et des grands propriétaires terriens qui lui vouent une haine sans borne. Face à cette opposition, Perón annule la nomination de sa femme, dont la santé se détériore vite. Atteinte d’un cancer, elle disparaît en 1952 à l’âge de 33 ans. Elle est alors plus populaire que jamais tandis que le pays s’effondre...

C’est toute cette histoire que le film Evita raconte. Mis en musique par les partitions d'Andrew Lloyd Webber et par les sublimes chansons de Tim Rice, le film parvient parfaitement à rendre l’atmosphère post Seconde Guerre Mondiale de cette Argentine où les régimes se succèdent de coup d’Etat en coup d’Etat. Les décors, la mise en scène, les costumes. Tous les ingrédients sont là pour dépeindre une fresque historique magistrale, dont les chansons sont pour certaines devenues des classiques. Don’t Cry for me Argentina s’est ainsi offert une carrière mondiale extraordinaire. Le public ne s’y trompe pas. Et la profession fait pleuvoir les nominations et les récompenses sur le long-métrage et ses artisans. Madonna est couronnée d’un Golden Globe Award, tout comme le film, qui est nommé dans la catégorie Meilleur Comédie ou Film Musical. Alan Parker et Antonio Banderas sont aussi nommés. La chanson You Must Love Me remporte le prix, ainsi que l’Oscar de la Meilleure Chanson ; la Direction artistique, la photographie, le montage et le son se contentant d’une nomination.

Evita est assurément un petit chef-d’œuvre. La mise en scène d’Alan Parker, la musique et les chansons et l’interprétation : tout est à savourer, à condition, bien sûr, d’aimer le genre et d’accepter que les personnages historiques, les militaires, les bourgeois et la populace chantent et dansent sans modération.

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