Wolverine
Le Combat de l'Immortel

Titre original :
The Wolverine
Production :
Marvel
20th Century Fox
Date de sortie USA :
Le 26 juillet 2013
Genre :
Fantastique
3-D
Réalisation :
James Mangold
Musique :
Marco Beltrami
Durée :
128 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Au cœur du Japon contemporain, Wolverine, mené au bout de ses limites physiques et émotionnelles, affronte non seulement l’acier mortel du Samouraï d’Argent mais aussi les questions liées à sa propre immortalité...

La critique

rédigée par

Après un X-Men Origins : Wolverine ultra décevant, Wolverine, le Combat de l'Immortel a la lourde tâche de relever le niveau des aventures autonomes du Mutant aux griffes en arrivant, si possible, à faire aussi bien que l'excellence d'X-Men : Le Commencement. Hélas ! Si l'opus n'est pas aussi décevant que son prédécesseur X-Men Origins : Wolverine, il n'évite pas les affres de l'ennui et n'offre finalement que peu d'intérêts. Pire, alors que l'ensemble est véritablement quelconque, seule la scène post-générique retient l'attention du spectateur qui n'a plus, dès lors, qu'une seule envie : sortir de la salle et attendre de découvrir, en 2014, l'X-Men : Days of Future Past ! Il faut dire que face à lui, Wolverine, le Combat de l'Immortel manque de tout et surtout de l'essentiel : une aventure dantesque !

La première apparition de Wolverine remonte à 1974, aux États-Unis, sur la dernière page du magazine Incredible Hulk #180 où est annoncée son arrivée pour le numéro suivant. Il est, en effet, créé par le scénariste Len Wein et les dessinateurs John Romita et Herb Trimpe. Son vrai nom est en réalité James Howlett même si, ayant oublié son passé, il se fait appeler Logan. A sa création, Logan est donc un agent du gouvernement canadien et un super-héros sous le nom de code : Wolverine. Dans sa première apparition complète au sein d'Incredible Hulk #181, il est ainsi missionné par le Canada pour mettre fin à un affrontement entre Hulk et le Wendigo qui sème la destruction alentours. Dès l'origine, le personnage se pose, de la sorte, plus en anti-héros qu'en véritable mutant, un statut qui lui est d'ailleurs inconnu ; ses griffes faisant alors partie de son costume !
Entre temps, l'origine du personnage a été considérablement modifiée et dévoilée progressivement au public, particulièrement dans la série X-Men. Wolverine s'avère ainsi issu du projet secret canadien Weapon X, qui visait à créer un super soldat hyper-efficace. Dans ce but, son squelette a été recouvert d'adamantium, un métal indestructible. À la suite d'une mutation génétique dont la principale composante est un « facteur guérisseur », l'agent canadien est placé en capacité de cicatriser très rapidement après une blessure tandis que ses griffes rétractiles, partie intégrante de son squelette, sont également recouvertes d'adamantium et, par voie de conséquence, terriblement renforcées. Comprenant que la dernière étape de l'expérience passe par l'effacement de sa mémoire, Wolverine décide alors de s'enfuir mais se voit rapidement rattrapé par le chef du laboratoire qui, au fait de ses capacités de régénérescence, lui tire, pour terminer sa création, trois balles en adamantium dans le crâne. La mémoire du mutant s'en trouve alors altérée et le malheureux oublie complètement son passé...

La première apparition cinématographique de Wolverine remonte, pour sa part, à l'an 2000 avec le film X-Men. Il s'agit alors d'un long-métrage de cinéma à gros budget, réalisé par Bryan Singer. Le succès est phénoménal et relance à lui-seul la mode des films de super-héros marvélien qui déferleront ensuite sur grand-écran avec notamment, en 2002, le fameux Spider-Man... En 2003, Bryan Singer réalise un second film sobrement intitulé X-Men 2 dont le succès dépasse celui du premier opus. Il n'en faut pas plus pour que Marvel en commande un troisième, histoire de clore la trilogie X-Men. Matthew Vaughn est alors envisagé un temps pour remplacer à la réalisation Bryan Singer parti s'occuper, pour Warner, du médiocre Superman Returns. Finalement écarté par le studio, il cède, à son tour, sa place à Brett Ratner (Dragon Rouge, Rush Hour…) ; une décision qui provoque la panique des fans craignant une rupture par trop brutale avec la vision de Bryan Singer. X-Men : L'Affrontement Final sort ainsi le 24 mai 2006 et reste depuis, l'opus considéré comme le plus faible des trois. Mais ce n'est rien par rapport à X-Men Origins : Wolverine un spin-off centré sur Wolverine et initié par la Fox désireuse de capitaliser sur la franchise des mutants marvéliens : à l'affiche le 1er mai 2009, il subit, en effet, les foudres de la Critique qui le conspue partout dans le monde...
En parallèle du cinéma, Wolverine fait de très nombreuses apparitions à la télévision, dans le genre de l'animation. En 1989, Marvel produit ainsi Pryde of the X-Men, un téléfilm animé, basé sur les X-Men tandis qu'en 1992, Fox Network lance elle une série télévisée animée, dénommée X-Men. Elle dure cinq saisons jusqu'en 1997. Le personnage apparait également dans deux épisodes de la série de 1994, Spider-Man, l'Homme-Araignée. En 2000, Warner Brothers reprend le flambeau avec X-Men : Evolution, une série animée mettant en scène les X-Men adolescents dans le cadre de leurs études à l'académie du Professeur Xavier. La collection dure quatre saisons jusqu'en 2003. En 2009, une sorte de suite est lancée avec Wolverine et les X-Men présentée cette fois-ci sur la chaine Cartoon Network. Le personnage apparaitra enfin également dans Super Hero Squad (2009), Avengers : L'Équipe des Super-Héros (2010), Ultimate Spider-Man (2012) et Marvel Anime (2010).

Wolverine, le Combat de l'Immortel est à l'origine censé être une suite directe d'X-Men Origins : Wolverine. De même, il est très vite annoncé que son histoire se déroulerait au Japon, se basant ainsi sur une série de comics sur le personnage, signée de Chris Claremont et Frank Miller, et publiée dès 1982. Pourtant, en cours de route, le projet évolue et se retrouve intitulé sobrement The Wolverine, histoire de lui faire perdre sa réputation de suite et le faire passer pour une aventure indépendante. Que nenni ! Le film reste clairement attaché à la saga des X-Men et constitue une suite directe d'X-Men : L'Affrontement Final, introduisant également, lors d'une scène post-générique dantesque, X-Men : Days of Future Past, prévu lui pour 2014.

Le plus étonnant dans Wolverine, le Combat de l'Immortel, est qu'il est moins un film de super-héros qu'un film de yakusas, noms donnés aux membres de la mafia japonaise. Si l'idée de s'éloigner du schéma classique du long-métrage de super-héros n'est pas forcément une mauvaise chose en soi, il est clair qu'elle va à l'encontre de ce que le fan de héros Marvel attend. Il se retrouve donc, ici, bien malgré lui face à de nombreux combats d'arts-martiaux le tout allié à une quête d'identité du héros et une perte de repères par trop appuyée. Les remises en questions de Wolverine, ses doutes, son côté solitaire sont alors certes bien retranscrits mais un peu trop peut-être. Car au final, le rythme du film tout entier en souffre tant il ne se passe pas grand chose entre les quelques scènes de combats parfaitement chorégraphiées mais d'une platitude qui a de quoi laisser pantois. A trop vouloir faire un film de super-héros modeste et cérébral, le réalisateur oublie les codes du blockbuster américain et sombre dans ceux d'une série B japonaise. La faute est commise essentiellement dans la quasi absence de mutants mis à part une dangereuse Vipère et un Samurai d'Argent apparaissant en toute fin. Le manque d'ampleur du film est flagrant et affligeant. Ainsi quand Wolverine ne combat pas, la limite de l'exercice est atteinte et les clichés sont légions : le héros paumé qui a perdu l'envie de se battre, l'expatriation pour retrouver un sens à la vie, le garde du corps qui tombe amoureux de celle qu'il est censé protéger... Tout est lamentablement téléphoné ! Reste alors seulement l'exotisme venu du décor du Japon, mais c'est un peu court pour convaincre qui que se soit... Wolverine, le Combat de l'Immortel acquiert là son statut de film quelconque et passe-partout.

L'autre gros problème de l'opus provient du fait que le spectateur a vraiment du mal à s'intéresser aux personnages, qu'ils soient d'ailleurs bon ou mauvais.
Hugh Jackman est certes toujours aussi convaincant dans le rôle de Wolverine mais son personnage est tout bonnement ennuyeux. Autant il fonctionne en groupe ; autant, il est anecdotique quand il est seul. Son passé ayant été conté tout comme sa quête avec les X-Men, il ne lui reste, en effet, guère à proposer que son sentiment de perdition et son état de dépression permanents qui ont de quoi désespérer le spectateur. Et quand en plus, la fausse-bonne idée de le rendre vulnérable pointe le bout de son nez, les clichés du personnage torturé type viennent plomber le tout à l'exemple des scènes de l'ours ou des rêves...
Quand il oublie son introspection, Wolverine a, malgré tout, un semblant de mission. Il doit, il est vrai, protéger les membres de la famille Yashida : le grand-père (Hal Yamanouchi) dont il a sauvé la vie par le passé ; le fils Shingen (Hiroyuki Sanada) qui a la lourde tâche de succéder à son paternel à la tête de la multinationale familiale et, enfin, la petite fille Mariko (Tao Okamoto) dont il sent le danger roder autour. Sauf que... Tous sont des caricatures ambulantes ! Le spectateur voit, en effet, venir à cent kilomètres leurs comportements et réactions. Affligeant ! A leurs côtés, néanmoins, Kenuichio Harada (Will Yun Lee) est, somme toute, bien mieux défini : garde du corps de la famille Yashida, d'une loyauté sans faille, il ne se rend, en fait, pas compte qu'il met en danger celle qu'il aime en obéissant aveuglement aux ordres...
La Vipère (Svetlana Khodtchenkova) est, quant à elle, la méchante de service. Comme son nom l'indique, elle a toutes les caractéristiques d'un serpent. Seul mutant du film hors Wolverine, elle va d'ailleurs bien au delà de sa version papier où elle ne possède pas autant de capacités. En version cinématographique, elle est d'ailleurs un peu too much ce qui, pour le coup, a du mal à s'inscrire dans le parti-pris de sobriété graphique de l'opus. La Vipère ressort alors vraiment de son environnement, une sensation d'autant plus renforcée qu'elle est avec Logan, l'unique occidentale du casting.
Au final, le seul personnage intéressant de tout l'opus est Yukio, la sœur adoptive de Mariko. Avec ses talents de voyante ou sa capacité en arts martiaux, elle est, en effet la plus attachante du casting arrivant à rendre son personnage bien moins linéaire que les autres.

Wolverine, Le Combat de l'Immortel n'est, enfin, pas impressionnant techniquement. Logique : il ne cherche pas vraiment la surenchère. Dans ce constat, seules sont donc à retenir la scène d'introduction et la scène de fin, l'entre deux étant ronronnant à souhait, à l'exception de la séquence du train dont la chorégraphie est superbement exécutée. Pour le reste, il ne s'agit que de combats d'arts-martiaux, certes sympathiques, mais globalement sans imagination. Le niveau des effets spéciaux et la succession de combats confirment alors à l'opus tout entier, l'acquisition de son statut de film de série B !

Wolverine, Le Combat de l'Immortel est un opus à l'intérêt plus que limité. Le personnage n'a définitivement pas assez de charisme pour porter un long-métrage à lui seul, et le spectateur s'ennuie ferme devant cette aventure qui flirte, sans doute trop, avec le genre du film de yakusas...

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