Avengers
L'Ère d'Ultron

Titre original :
Avengers : Age of Ultron
Production :
Marvel Studios
Date de sortie USA :
Le 01 mai 2015
Genre :
Fantastique
IMAX
3-D
Réalisation :
Joss Whedon
Musique :
Brian Tyler
Danny Elfman
Durée :
142 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Tony Stark est interrompu dans ses efforts de relance d’un programme de maintien de la paix quand le terrible Ultron, un être technologique terrifiant, met à exécution son plan d’éradication de l’espèce humaine. Les super-héros Iron Man, Captain America, Thor, Hulk, Black Widow et Hawkeye s’unissent alors de nouveau pour combattre le plus puissant de leurs adversaires...

La critique

rédigée par
Publiée le 18 avril 2015

Après le carton mondial de Marvel's Avengers, Avengers : L'Ère d'Ultron est bien évidemment attendu au tournant, et considéré avant sa sortie comme l'un des plus gros évènements cinématographiques de 2015 avec Star Wars : Le Réveil de la Force. Le premier opus réunissait en effet pour la première fois au cinéma une équipe de super héros tous introduits chacun individuellement dans des films séparés. Le mélange est alors détonnant alliant l'humour à des effets spéciaux de dingue, le tout dans une ambiance bon enfant. Le second opus a donc la lourde charge de lui succéder, débarrassé qu'il est de la phase d'introduction de l'équipe. Le deuxième épisode se permet donc d'être totalement différent tout en conservant bien évidement une capacité à proposer des effets spéciaux toujours plus démentiels, assurément ce qui a été fait de mieux par les Marvel Studios, y compris dans Les Gardiens de la Galaxie. Il s'autorise aussi à faire bouger les lignes et notamment l'équilibre de cette équipe d'iconoclastes annonçant, dans cette démarche, de belles choses pour la suite. Enfin, il approfondit des personnages peu développés dans les précédents opus. Le spectateur se retrouve ainsi devant du grand spectacle ponctué de phases plus intimistes parfaitement gérées, l'ensemble offrant aux personnages de beaux moments pour s'épanouir.

Encensé par la critique et plébiscité par le public, Marvel's Avengers explose donc en 2012 les résultats au box-office mondial. Avec 1.5 milliard de dollars de recettes, le film devient, en effet, le troisième film le plus rentable de tous les temps au niveau mondial derrière Titanic et Avatar, tous deux réalisés par James Cameron. Accessoirement, il est aussi le plus gros succès, sur le territoire américain et à l'international, de The Walt Disney Company (qui a eu le nez creux d'en reprendre la distribution - avec Iron Man 3 - à Paramount). Rien qu'avec Marvel's Avengers, la firme de Mickey a remboursé près du tiers du prix payé pour s'emparer de Marvel tout entier... Un exploit !

A la suite du succès du premier opus, le producteur Kevin Feige choisit de confier, à nouveau, la réalisation de l'aventure à Joss Whedon. Né le 23 juin 1964 à New-York, ce dernier se fait d'abord connaître en tant que scénariste. Après l'écriture de quelques épisodes de séries à la fin des années 80 (Roseanne, Parenthood)), c'est, en effet, au milieu de la décennie suivante, qu'il commence véritablement à se faire un nom. Il reçoit ainsi une nomination aux Oscars pour Toy Story (1995), le premier long-métrage des studios Pixar. Il poursuit ensuite sur sa lancée avec d'autres projets animés comme Atlantide, L'Empire Perdu. A partir de 1992, Joss Whedon se consacre au projet de sa vie : il crée le personnage de Buffy Summers, une lycéenne qui lutte contre des vampires. En mars 1997, le premier épisode de Buffy Contre les Vampires est ainsi diffusé sur la chaîne américaine The WB. La série et son créateur, Joss Whedon, sont alors salués par la Critique et par des fans, toujours plus nombreux et actifs. Après le fantastique, le scénariste-réalisateur s'intéresse à la science-fiction. Sa nouvelle série, Firefly (2002), basée sur l'équipage d'un vaisseau spatial en cavale, ne rencontre pourtant pas son public et s'arrête aussitôt. Malgré cela et grâce à la mobilisation de sa base de fans, elle connait une suite au cinéma avec Serenity : L'Ultime Rébellion (2005). Il s'agit ainsi du premier long-métrage de Joss Whedon. Réalisateur d'un seul film (!), il est donc choisi pour mettre en scène la super-production Marvel's Avengers. Un pari à première vue étonnant, mais qui s'explique, en réalité, par son parcours. Grand connaisseur de l'univers des comics (il a été scénariste de plusieurs séries pour Marvel), il est aussi réputé pour savoir faire exister des personnages au sein d'une équipe (Buffy contre les Vampires).

Kevin Feige, le président de Marvel Studios, et Joss Whedon, le réalisateur de Marvel's Avengers et d'Avengers : L'Ère d'Ultron continuent donc de construire, brique après brique, le Marvel Cinematic Universe. La phase 2 s'est d'ailleurs déjà bien développée, en commençant avec le court-métrage Article 47 puis se poursuivant avec le film Iron Man 3, suivi du court-métrage Agent Carter, du long-métrage Thor : Le Monde des Ténèbres, du court-métrage Longue Vie au Roi et enfin des longs-métrages Captain America : Le Soldat de l'Hiver et Les Gardiens de la Galaxie sans oublier l'impact des séries Agents of S.H.I.E.L.D., Agent Carter et Daredevil. Avengers : L'Ère d'Ultron constitue dans ce cadre l'avant-dernier film de la Phase 2 avant sa conclusion dans Ant-Man. Ainsi, que cela soit avec des clins d'œil, la présentation de personnages ou celle d'évènements, Marvel tisse sans relâche sa toile et crée un ensemble véritablement passionnant. Pour autant, à ce stade, alors que la seconde phase est quasiment bouclée, force est de constater qu'il est difficile de voir la cohérence d'ensemble sauf à se considérer dans une phase de transition. Alors que la Phase 1 était, en effet, la phase d'introduction et de rassemblement, la Phase 2 semble plutôt celle du bouleversement et du questionnement. Chacun des membres de l'équipe d'origine doute et voit l'univers qui l'entoure changer. De nouveaux personnages font leur apparition et viennent bouleverser ce petit monde pas si bien rodé qu'il n'y parait. En outre, de nombreux éléments se mettent en place et préparent la Phase 3 qui s'annonce dantesque avec l'affrontement contre Thanos lors de la Guerre de l'Infini. Une chose est sure, les années passées avec l'univers Marvel ont éreinté Joss Whedon qui a décidé de passer la main de la réalisation du troisième opus des aventures de l'équipe super-héroïque et de la conception de la Phase 3 qui s'ouvre avec Captain America : Civil War.

Avengers : L'Ère d'Ultron, comme son nom l'indique, se base sur le personnage d'Ultron.
Ultron est un super-vilain robotique créé par le scénariste Roy Thomas et le dessinateur John Buscema, apparaissant pour la première fois dans le comic book Avengers #54, en 1968. Sur le papier, c'est une création du docteur Henry Pym (alias Ant-Man, Giant-Man, Goliath ou Yellowjacket), avec ses propres schémas cérébraux. Pym veut en faire une sorte de partenaire robotique, le parfait allié quand il se transforme en Yellowjacket. Mais Ultron-1, alors simple robot à l'intelligence artificielle très sophistiquée, se rebelle et hypnotise Pym, pour lui faire oublier son existence. Très intelligent, il se perfectionne seul, prend le nom de Ultron-5 puis fonde les Maîtres du Mal sous le masque de Crimson Cowl, pour affronter Les Vengeurs. Détruit de nombreuses fois, l'ingénieux robot réussit toujours à revenir dans un nouveau corps, plus perfectionné que l'ancien.

Avengers : L'Ère d'Ultron reprend exactement là où la scène post-générique de Captain America : Le Soldat de l'Hiver s'était arrêtée. Ainsi, le second opus peut prendre en compte tout ce qui s'est passé lors de la seconde phase du Marvel Cinematic Universe et il est important pour le spectateur d'avoir vu tous les précédents opus pour bien saisir les subtilités du récit et en particulier le rôle des personnages secondaires dont nombreux reviennent. Pour autant, la force du film est clairement d'abandonner le manichéisme du premier opus où les bons affrontaient les méchants. Ici, même parmi les Avengers, les actes peuvent porter à conséquence et aucun n'est aussi blanc qu'il veut bien le paraitre. Chacun pense agir au mieux mais tous se retrouvent sur le fil du rasoir à essayer de trouver un compromis. Le cœur du film repose sur la vie d'une équipe dont les membres sont ensemble par la force des circonstances plus que par véritable choix. Car, au final, beaucoup de choses opposent les Vengeurs. Vrai remède aux non-dits, l'humour, même s'il est légèrement plus en retrait que dans le premier opus, est toujours présent avec les répliques assassines qui font la réputation de l'équipe prémium de Marvel. Enfin, Avengers : L'Ère d'Ultron continue à construire le Marvel Cinematic Universe brique par brique. Il annonce ainsi clairement Captain America : Civil War et Avengers : Infinity War. C'est ici et paradoxalement, à la fois son plus gros défaut et sa plus grande force. Car pour les fans, tous les clins d'œil disséminés ici et là apportent une richesse ultime à l'ensemble ; mais pour les autres, les visionnaires occasionnels qui regardent les films Marvel, en picorant, plus cela avance et plus il devient difficile de s'y retrouver. Pour apprécier l'aventure, il est donc fortement conseillé d'avoir vu Marvel's Avengers bien-sûr mais aussi Captain America : Le Soldat de l'Hiver. Les Gardiens de la Galaxie et Thor : Le Monde des Ténèbres peuvent également être utiles. Avengers : L'Ère d'Ultron dispose ainsi, certes d'un fil conducteur avec l'histoire principale mais aussi de nombreuses digressions dont l'objectif est de construire la suite des aventures. Plus que n'importe quel épisode de la Phase 2, l'opus fait avancer les choses dans l'univers des super-héros. De nombreux éléments sont mis en place, plus encore que dans Captain America : Le Soldat de l'Hiver qui avait, au contraire, plutôt tendance à refermer les portes de la Phase 1.

L'autre grand atout du film est assurément sa volonté de bouleverser l'équilibre établi jusqu'à lui. Ainsi, ce ne sont pas les mêmes têtes d'affiches qui tiennent le haut du pavé ! Ce second opus change, en effet, le centre de gravité du groupe : si Marvel's Avengers se concentrait surtout sur trois personnages (Iron Man, Captain America et Thor), Avengers : L'Ère d'Ultron fait lui la part belle à trois autres (la Veuve Noir, Hulk et Hawkeye). De plus, même s'il reste un film d'action assumé, il s'autorise quelques petites réflexions sur l'intelligence artificielle et les motivations de l'équipe tout en conservant toujours un ton extrêmement fun. Et c'est heureux car s'il s'agit d'un des plus longs films Marvel avec ses 2H30 que le public ne verra pas passer. Il faut dire que dès l'introduction, il en prend plein la vue : la tension ne retombe jamais tout en s'offrant deux points d'orgue que sont le combat entre deux super héros et la bataille finale, tout simplement dantesque.

Visuellement, Avengers : L'Ère d'Ultron envoie du très lourd. Tout de suite, le spectateur comprend qu'il sera dans un long-métrage visuellement impressionnant. L'introduction donne ainsi le la. Et comme le film met toujours l'accent sur l'action, les rétines sont aux aguets quasiment à chaque seconde à l'exception de quelques scènes plus intimistes décidément salutaires pour le rythme cardiaque. Les effets spéciaux sont, dans ce cadre, de toute beauté, réalisés de main de maitre en partie par Industrial Light & Magic, le studios d'effets visuels de Lucasfilm, Ltd. appartenant désormais à The Walt Disney Company. L'opus compte de la sorte près de 3 000 plans à effets spéciaux, soit 500 de plus que Captain America : Le Soldat de l'Hiver ou 250 de plus que Les Gardiens de la Galaxie. Un record pour Marvel Studios ! Que cela soit les scènes de destruction ou de robots voire celles de la motion capture, tout est ici superbement réussi. Un véritable régal. Un dernier tour de force s'observe enfin assurément dans la capacité de Joss Whedon à restituer les séquences mettant en scène tous les personnages. Le final dantesque offre à tous les Vengeurs l'occasion de défendre leur position et comme pour le premier opus, ces moments donnent des frissons d'autant qu'ils sont encore plus nombreux.

Malgré son nombre impressionnant de personnages, Avengers : L'Ère d'Ultron arrive à donner du temps d'écran à tous, tout en se payant le luxe d'en introduire de nouveaux et en approfondir d'autres.
Seuls  vrais regrets : les absences de Pepper Potts (Gwyneth Paltrow), Jane Foster (Natalie Portman) et Loki (Tom Hiddleston). Mais le spectateur se fait vite une raison et ne boude pas son plaisir à retrouver les personnages principaux du premier opus Iron Man (Robert Downey Jr.), Captain America (Chris Evans), Thor (Chris Hemsworth), Bruce Banner / Hulk (Mark Ruffalo), La Veuve Noire (Scarlett Johansson) et Hawkeye (Jeremy Renner) mais aussi Nick Fury (Samuel L. Jackson) et Maria Hill (Cobie Smulders) sans parler de quelques personnages secondaires des films solos des supers-héros comme Iron Patriot (Jim Rhodes), Le Faucon (Anthony Mackie) ou Heimdall (Idris Elba).
Parmi tous, étonnamment, celui qui gagne en épaisseur est assurément Hawkeye. Alors qu'il était le personnage le plus transparent du premier opus, Joss Whedon lui donne ici clairement du temps d'écran et l'humanise grandement. Il lui construit un passé et un environnement tout en épaississant sa personnalité. La Veuve Noire et Hulk voient également leur histoire évoluer. Enfin, les visions opposées de Tony Stark et de Steve Rogers sur le meilleur moyen de sauver le monde s'affrontent pleinement. En fait, le seul à avoir du mal à exister est peut-être Thor dont le rôle est ici qualifiable de passe-plat.

Côté personnages inédits, le nouveau méchant Ultron est tout bonnement extraordinaire car il est démentiel dans le sens premier du terme. En perpétuelle quête de perfection, ce robot recherche « simplement » le meilleur moyen pour éradiquer la race humaine ! Les Avengers représentent alors rationnellement un obstacle dans ce qu'il considère être sa mission ultime. Cerise sur le gâteau, Ultron est complètement fou. Il suffit d'ailleurs de l'entendre fredonner la chanson de Pinocchio, Il Faut Savoir Briser Ses Liens, pour se convaincre de sa démence. James Spader double à merveille le personnage : il lui donne toute sa folie mais également un petit côté aussi bien cartoonesque que snob rendant le robot à la fois cool et bizarre. L'acteur lui confère également toute sa gestuelle grâce à la motion-capture permettant au personnage d'être encore plus humanisé. Réellement, Ultron est l'un des meilleurs méchants du Marvel Cinematic Universe et dispute à Loki la plus haute marche du podium !
Pietro Maximoff alias Quicksilver est un des jumeaux génétiquement modifiés par le Baron Wolfgang von Strucker, un membre de l'Hydra. Le personnage a la capacité de courir très vite. Il est déjà apparu dans X-Men : Days of Future Past ; son utilisation étant d'ailleurs à la source d'une guerre d'égo entre Joss Whedon et Bryan Singer. Le personnage faisant partie de deux équipes gérées par deux studios différents (la 20th Century Fox et Singer grillant donc la politesse à Marvel Studios et Whedon), il se retrouve logiquement pris au piège d'une comparaison incontournable puisqu'il n'est pas porté par le même acteur. Celui de la 20th Century Fox assumé par Evan Peters est assurément le plus cool des deux mais n'apporte strictement rien au scénario alors que celui de Marvel Studios interprété par Aaron Taylor-Johnson dispose de plus de temps d'écran et voit ses pouvoirs mieux utilisés : son origine est également plus cohérente même si, au final, il lui manque un zeste de charisme.
La Sorcière Rouge (Scarlet Witch) alias Wanda Maximoff jouée par Elizabeth Olsen a, quant à elle, plus de présence que son frère. Elle est aussi bien plus dangereuse avec sa capacité à manipuler les esprits et envoyer des décharges d'énergie. Son potentiel est plutôt bien utilisé sachant qu'il s'agit ici de la toute première apparition du personnage dans une production en prise de vues réelles.

Enfin la musique est à l'évidence le seul point véritablement décevant de l'opus. Composée principalement par Brian Tyler et complétée par Danny Elfman, elle est certes efficace mais ne permet pas de garder des thèmes en mémoire en dehors de celui composé par Alan Silvestri, repris du premier opus et réarrangé.

Avengers : L'Ère d'Ultron est une grosse claque visuelle réunissant un melting-pot de personnalités toutes plus fortes les unes que les autres, mises au service d'une aventure haletante. Le film offre tout à la fois le rassemblement d'une équipe improbable, l'approfondissement de personnages connus, la découverte de nouveaux intervenants funs à souhait et une préparation à une suite qui s'annonce encore plus grandiose.
Avengers : L'Ère d'Ultron : c'est du grand spectacle comme seul Marvel sait le faire ! Peut-être pas le meilleur du Marvel Cinematic Universe mais pas loin.

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