Titre original :
Tonari no Totoro
Production :
Studio Ghibli
Date de sortie Japon :
Le 16 avril 1988
Genre :
Animation 2D
Distribution vidéo USA :
Walt Disney Home Entertainment
Date de sortie USA :
Le 7 mars 2006
Réalisation :
Hayao Miyazaki
Musique :
Joe Hisaishi
Durée :
85 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Deux petites filles, Satsuki et Mei, viennent s'installer avec leur père dans une grande maison à la campagne afin de se rapprocher de l'hôpital où séjourne leur mère. En découvrant la nature qui les entoure, elles vont faire la connaissance d'êtres merveilleux, protecteurs de la forêt...

La critique

rédigée par
Publiée le 30 juin 2018

Mon Voisin Totoro est un classique indémodable. Véritable institution au Japon, nombreux sont les cinéphiles à le considérer comme le meilleur film d'Hayao Miyazaki même si l'auteur de ces lignes aurait tendance à lui préférer Le Château dans le Ciel ou Princesse Mononoké. Le long-métrage n'en reste pas moins un véritable chef d'œuvre où le réalisateur sait raconter une histoire simple mais d'une justesse incroyable en arrivant à transmettre son amour de la nature à travers des personnages ultra-attachants. L'opus rend ainsi hommage à l'art de prendre son temps comme aux croyances de la jeunesse dans le merveilleux. D'une beauté sans pareille, le charme opère à chaque plan pour emmitoufler le spectateur, adulte comme enfant, dans un cocon apaisant. Une pure merveille !

Hayao Miyazaki est né le 5 janvier 1941 à Tokyo. Durant la Seconde Guerre Mondiale, son père dirige une société qui fabrique des gouvernails d’avions de chasse "Zero" pour l’armée. C'est à cette époque qu’il développe une fascination pour les avions et une passion pour les engins volants qui ne le quitteront jamais. En 1947, sa mère tombe malade d’une tuberculose spinale qui la contraint à garder le lit pendant 9 ans. Solitaire par la force des choses, le jeune garçon devient vite un inconditionnel de bandes dessinées et trouve ainsi très tôt sa vocation même s’il préfère croquer des avions que des personnages. En 1958, il découvre le premier film d'animation couleur japonais, Le Serpent Blanc, pour lequel il se fascine. Devenu étudiant à l'université de Tokyo, il choisit pourtant de suivre des cours d'économie même s’il ne renonce pas pour autant à son rêve. En 1963, il intègre dans ce but la société Tôei où il occupe un poste d’intervalliste sur des séries télévisées et notamment sur Ken, l'Enfant Loup diffusée en 1964. Il a ainsi la chance d'intégrer cette maison de production au moment même où l'industrie commence à créer ses premiers longs-métrages d'animation. Au sein du studio, il devient vite l’ami d’Isao Takahata. Il l’assiste en travaillant sur Horus, Prince du Soleil, son premier film de cinéma qui sort en 1968 et devient pas moins que la pierre angulaire de l'animation japonaise en salle prouvant qu'il est possible de faire des films à la fois pour enfants et pour adultes. Si Isao Takahata se concentre sur la réalisation et la mise en scène ; au contraire Hayao Miyazaki se charge, lui, d'être un animateur-clé. À partir de ce projet, les deux Maîtres japonais décident de travailler ensemble, sur des films comme sur des séries télévisées, même si Hayao Miyazaki mènera seul des projets en tant qu'animateur sur des longs-métrages comme Le Chat Botté en 1968 et Les Joyeux Pirates de l'Île au Trésor en 1971. La même année, ils quittent, tous deux, la Tôei et partent pour d’autres aventures. Le tandem semble ainsi avoir trouvé son rythme de croisière : Isao Takahata réalise et Hayao Miyazaki dirige l'animation. Ils travailleront de la sorte et entre autres sur la première série d'Edgar de la Cambriole (1972), les deux courts-métrages Panda Petit Panda (1972 / 1973), les séries Heidi (1974) et Anne, la Maison aux Pignons Verts (1979). Lors de la production de cette dernière, Hayao Miyazaki part pour réaliser sa propre série, Conan, Fils du Futur (1978). Elle constitue alors sa toute première réalisation. La série possède déjà tous les ingrédients qui jalonneront son œuvre comme l'écologie et les machines volantes. En 1979, le Maitre réalise son premier long-métrage, Le Château de Cagliostro. Il s'agit en réalité du deuxième film de cinéma basé sur la série Edgar de la Cambriole. Le réalisateur reviendra d'ailleurs l'année suivante sur le personnage en signant deux épisodes de la seconde saison. En 1982, il se lance sur l'élaboration d'une nouvelle série, Sherlock Holmes, et en réalise pas moins de six épisodes. La série est interrompue puis terminée par d'autres pour être finalement diffusée à partir de 1984. Au chômage, Hayao Miyazaki se lance alors dans l'élaboration d'un manga épique, Nausicaä de la Vallée du Vent, qui s'étalera sur sept tomes et dont il terminera le dessin en 1994. Le réalisateur décide bien vite d'en adapter au cinéma les deux premiers tomes sous le titre Nausicaä de la Vallée du Vent. Le succès du film sera tel qu’il est à l'origine de la création du Studio Ghibli. Hayao Miyazaki se lance ensuite sur le premier long-métrage de son nouveau label, Le Château dans le Ciel, qui sort en 1986.

Les premières ébauches du film remontent aux débuts des années 80 mais Hayao Miyazaki a du mal à convaincre les producteurs de l'intérêt du projet. De plus, il manque le déclic qui lui permettrait de trouver l'inspiration. C'est ainsi la lecture d'un supplément d'un journal remémorant à quoi ressemblait le Japon dans les années 50, en particulier dans la campagne, qui va lui permettre de relancer le projet. Mais Mon Voisin Totoro a toujours du mal à intéresser les décideurs financiers. Pour les rassurer, il est décidé que la production d'Hayao Miyazaki soit proposée en première partie d'un autre prochain film du Studio GhibliLe Tombeau des Lucioles, réalisé par son ami et collègue, Isao Takahata. Le sujet sérieux du film attirerait ainsi les élèves avec leurs professeurs et permettrait alors au projet d'Hayao Miyazaki d'avoir la visibilité nécessaire. Mais au fur et à mesure de son développement, Mon Voisin Totoro qui devait à l'origine n'être qu'un moyen-métrage ne dépassant pas les 60 minutes va se transformer petit à petit en vrai long-métrage de 90 minutes. Qui plus est, la thématique des deux opus est finalement assez éloignée pour ne pas correspondre à une vision combinée.

Mon Voisin Totoro est donc un film aux influences nombreuses. Il prend racine dans un conte de Kenji Miyazawa, célèbre romancier japonais, Les Glands et le Chat Sauvage (Donguri to Yamaneko). Le réalisateur a également placé un peu d'autobiographie dans son récit. Enfant, il a, en effet, vécu dans une campagne nippone ressemblant à celle dépeinte dans l'opus. De plus, il avait déménagé dans ce lieu pour se rapprocher de sa mère qui, souffrant de tuberculose, était soignée dans un hôpital de campagne, loin de la ville. Hayao Miyazaki insuffle aussi beaucoup de religion dans son long-métrage en mélangeant deux cultes très présents dans le Japon des années 50 : le Bouddhisme et le Shintoïsme. Le Bouddhisme est une religion importée de Chine qui repose sur la croyance en la réincarnation et où Bouddha incite au désir du bien-être, du bonheur pour l'homme et d'un profond respect de la vie sous toutes ses formes. Le Shintoïsme, pour sa part, repose sur l'animisme, c'est-à-dire sur la croyance que chaque objet ou lieu est habité par une divinité faisant de la nature un caractère sacré. Il est aussi impossible de ne pas trouver dans le film des similitudes avec Alice au Pays des Merveilles de Lewis Carroll notamment dans les passages entre la réalité et le merveilleux, à travers ses longs tunnels ou ses grands trous, ou encore dans le sourire du Chat-Bus qui ressemble beaucoup à celui du Chat du Cheshire. Enfin, le long-métrage doit aussi beaucoup à l'imagination même du réalisateur ; la créature Totoro étant une de ses inventions personnelles.

La première chose qui frappe dans Mon Voisin Totoro est cette impression de bien-être qui transpire à chaque minute du film. Le long-métrage est, en effet, très contemplatif : il prend son temps à l'image de cette longue introduction où la famille - le père et ses deux petites filles - visite et découvre sa nouvelle maison. Il y a là un incroyable travail de détails et de justesse dans la réaction des deux petites soeurs. Elles sont aussi enthousiastes que curieuses s'émerveillant de chaque recoin sans pour autant s'empêcher d'avoir une petite crainte, rentrant dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Une scène admirable montre d'ailleurs comment le réalisateur a parfaitement su comprendre et restituer la réaction des enfants : celle où Mei, joue dans le jardin alors que sa sœur est partie à l'école. Son père est, pour sa part, en train de travailler dans son bureau donnant sur l'extérieur la surveillant d'un oeil lointain. La petite fille court dans tous les sens mais vient de temps en temps déposer une fleur sur le coin du bureau de son père, lui signifiant sans lui dire, qu'elle l'aime et a besoin d'attention. C'est si joliment dit et d'une poésie incroyable que chaque spectateur pourra se retrouver dans ce simple geste. L'autre impression laissée par le film est la force de l'amour qui s'en dégage. La famille est heureuse et chacun des membres s'adore profondément. Le père est, en particulier, très présent pour ses filles, malgré son travail prenant et ses aller / retour à l'université où il est employé et à l'hôpital auprès de sa femme. Malgré la maladie, il règne, il est vrai, un cocon bienfaisant qui fait que le spectateur ne peut tomber que sous le charme de cette famille attendrissante. Pour autant, le film sait aussi être poignant, surtout vers la fin, quand la petite Mei ne peut supporter le report du retour à la maison de sa mère et qu'elle fugue. La recherche de la jeune enfant par tout le village, et en particulier par sa sœur Satsuki, est bouleversant et inquiète réellement. Les retrouvailles n'en sont alors que plus fortes.

C'est une constante dans l'œuvre d'Hayao Miyazaki mais la nature est un élément essentiel dans sa filmographie. Si Nausicaä de la Vallée du Vent ou Le Chateau dans le Ciel montraient qu'elle était en danger et savait se défendre, Mon Voisin Totoro en offre lui une approche totalement différente. Le film est, en effet, un hommage à une nature d'un autre temps, une époque pas si éloignée où l'homme savait encore vivre en harmonie avec elle. La technologie est là mais il y a encore ce travail avec la terre et ce respect vis-à-vis du monde végétal qui a disparu depuis, remplacé par une ville tentaculaire. Miyazaki propose ainsi une vision nostalgique en montrant les bienfaits d'un monde où les gens, et en particulier les enfants, prenaient le temps de vivre et de découvrir la nature qui les entourent. Une scène tout simple, emplie de foi et d'humilité, est celle où le père et ses deux filles, vont rendre hommage au grand arbre plus que centenaire qui se trouve à proximité de leur maison. Il y a là une croyance très japonaise, difficile à aborder pour un Occidental, dans le fait de se prosterner devant cette force de la nature en remerciant l'arbre d'avoir protéger la petite Mei qui s'était endormie près de lui. Mais l'intérêt pour la nature va bien au delà de l'aspect religieux. Il se retrouve aussi dans la façon dont les deux jeunes filles apprennent à regarder autour d'elles, que cela soit sous les fondations de leur maison, dans les racines d'un arbre, dans les fourrés d'une forêt ou encore dans le simple fait de s'extasier à voir des plantes pousser.

Mais Mon Voisin Totoro ne serait pas ce qu'il est sans son merveilleux. Pourtant, bizarrement, non seulement il se fait attendre - il faut, il est vrai, patienter jusqu'au milieu du film pour voir la créature Totoro - mais en plus, il est montré de façon assez brève. Les premières créatures fantastiques apparaissent pourtant assez vites avec les noiraudes, ces petites boules noires très peureuses qui habitent les maisons abandonnées. Mais elles sont furtives et sont juste là en guise de mise en bouche sur l'étonnement qui attend le spectateur par la suite. Le réalisateur ouvre avec elles la porte du fantastique et fait basculer son film dans la fantasmagorie grâce au personnage de Mei. La petite fille, qui croit sans condition à la magie des lieux, est en effet celle qui voit les créatures en premier. Quand elle traverse ce tunnel de buisson puis tombe dans l'arbre comme Alice dans son terrier, elle entre alors dans un monde rempli de merveilles, un peu par chance, beaucoup par innocence pour finir par atterrir sur le ventre du gros Totoro. La créature, accompagnée de ses deux acolytes le petit Totoro blanc et le moyen Totoro bleu, ne reviendra ensuite que trois autres fois dans le long-métrage. Et à chacune de ses apparitions, sa scène est mémorable. Il faut dire que Totoro sert à la fois de personnification à la nature elle-même et de protecteur des deux fillettes qui attendent le retour de leur mère. Fait notable, cette créature magique n'a pas les moyens de la guérir de la maladie ! Elle est juste là pour veiller sur elles et les accompagner dans ce dur moment. Satsuki, la grande sœur de Mei, qui est à la limite entre l'âge adulte et l'enfance, a d'ailleurs tendance dans un premier temps à ne pas croire sa sœur sur l'existence des êtres de la forêt. Mais comme elle a encore un pied dans l'enfance, elle est capable d'embrasser le merveilleux. Finalement, quand elle rencontre Totoro, elle n'a aucun mal à accepter sa présence et à le suivre. Au contraire même, quand elle aura perdu presque tout espoir de revoir sa sœur, c'est vers lui qu'elle se tourne pour la retrouver. Face à cette situation, si leur père et tous les autres adultes du film ont perdu l'innocence qui leur permet de voir ces créatures, ils sont tous bienveillants envers la croyance des enfants : Il faut dire que ce sont eux qui leur racontent toutes les légendes sur les êtres qui peuplent la forêt comme s'ils regrettaient le temps de cette candeur qui a quitté peu à peu leur mémoire.

Sous une apparente simplicité, Hayao Miyazaki arrive à brasser des thématiques très complexes. Il le fait déjà par des décors d'une beauté époustouflante. Les détails et les couleurs du film constituent en effet un vrai régal pour les yeux. Il offre également une mise en scène d'une efficacité incroyable. C'est bien simple, chaque fois que Totoro apparaît, la séquence reste dans les mémoires. Celle par exemple où Satsuki le rencontre pour la première fois est sublime à plus d'un titre. D'abord parce qu'elle prend son temps avec les deux fillettes qui attendent leur père sous un parapluie à l'arrêt de bus. Le temps s'écoule lentement comme cette pluie qui tombe de façon interminable. Puis, la créature apparaît, là, tout d'un coup, comme si elle avait toujours été là. Le réalisateur s'amuse alors à montrer Totoro espiègle, un peu à la façon d'un gros chat, s'étonnant du bruit que font les gouttes quand elles tombent sur le parapluie. Après une séquence tout en lenteur, Hayao Miyazaki change totalement de registre pour la suivante avec cette danse autour des graines plantées, le tout pour les faire pousser rapidement. La croissance accélérée donne alors une dynamique vraiment enchanteresse qui continue via cette balade pour les deux fillettes perchées sur le corps en fourrure du gros Totoro tandis qu'il s'envole dans les airs, posé sur une toupie. Enfin, il y a bien sûr ce passage magique du Chat-Bus au cours duquel Satsuki part à la recherche de sa petite sœur puis, une fois retrouvée, va avec elle rendre visite à leur mère pour se rassurer sur son état de santé. En créant la rareté de Totoro, Hayao Miyazaki rend chacune de ses apparitions emblématiques et fantastiques ; le tout étant magnifié par une musique de Joe Hisaishi juste sublime.

La richesse de Mon Voisin Totoro vient évidemment aussi de ses personnages ultra attachants.
Satsuki est une jeune fille de dix ans pleine de vie et d'entrain. Sa mère absente, elle a dû grandir un peu vite et aide son père à tenir la maison et à s'occuper de sa petite sœur. Pour autant, elle reste une enfant et sait s'amuser à toutes sortes de jeux à tel point qu'elle sera, elle-même, en mesure de rencontrer l'être de la forêt Totoro.
Mei est une petite fille de quatre ans qui s'émerveille de tout mais qui peut parfois être un peu capricieuse quand elle n'obtient pas ce qu'elle souhaite ou que personne ne veut la croire. Pour autant, la facherie ne dure jamais très longtemps et elle redevient rapidement une fillette joviale. Le personnage est d'autant plus important dans le récit que c'est elle qui sert de clé auprès du spectateur pour découvrir la nature et le merveilleux.
Tatsuo et Yasuko Kusakabe sont, quant à eux, des parents aimants, gentils et attentionnés. Le père, même très occupé, n'hésite jamais à prendre le temps nécessaire pour s'occuper de ses filles. Il leur transmet l'envie de découvrir leur environnement tout en leur donnant l'amour de la nature. La mère, pour sa part, même retenue à l'hôpital, est très présente pour sa famille et attend patiemment sa guérison pour être en mesure de retrouver les siens.
Dans l'entourage, deux personnages ressortent particulièrement : la voisine, que les enfants appellent grand-mère et qui sert de mère de substitution ; mais aussi le jeune Kanto, un petit garçon timide, au cœur d'or, qui n'hésite pas à venir en aide aux deux petites filles quand il le peut.
Du côté des personnages magiques, les Totoros sont des esprits de la forêt qui vont protéger les petites filles. Au nombre de trois, il y a le chibi (petit), le chû (moyen) et le chô (gros). Ce dernier est un mélange entre un gros ours par sa corpulence, un gros chat avec ses moustaches et son museau mais aussi une chouette de part la couleur de son pelage.
Enfin, il y a le Chat-Bus aussi original qu'amusant. Il s'agit là du moyen de transport des êtres de la forêt d'une légèreté sans égale allié à un confort intérieur moelleux à souhait. Invisible aux yeux des adultes, seuls les enfants invités par Totoro sont en mesure de l'emprunter.
Attendrissants à souhait, le spectateur ne peut que tomber tout de suite amoureux de ces personnages magiques que les enfants ont immédiatement envie de câliner.

Mon Voisin Totoro signe au final un succès d'estime au Japon avec près de 800 000 entrées soit presqu'autant que Le Château dans le Ciel et comme Le Tombeau des Lucioles. Il va pourtant très vite devenir le premier vrai succès du studio. Suite à son exploitation en vidéo et grâce aux rediffusions télévisées, l'opus va voir son aura et sa popularité grandir. Le personnage de Totoro va lui devenir iconique au pays du soleil levant, bien au delà du cinéma d'animation, au point qu'il sera choisi comme emblème du Studio Ghibli. Pour couronner le tout, en 1990, une licence de marchandisage autour de ses personnages est développée : et c'est un véritable raz-de-marée au point de permettre de financer les activités du studio pendant au moins un an !

En France, il faut attendre 1993 pour que le film soit projeté durant le Festival International du Film d'Animation d'Annecy tandis que le public doit patienter encore plus longtemps pour le découvrir. Il est diffusé dans un premier temps à la télévision en mai 1998 sur la chaîne cryptée Canal+ avant d'être proposé en VHS en 1999 chez TF1 Vidéo puis au cinéma sur un tout petit nombre de copies par Gebeka Films en décembre 1999. Il faut se rendre compte qu'à l'époque, il s'agit de la troisième fois qu'un film du Studio Ghibli est proposé dans l'hexagone après Porco Rosso en 1995 et Le Tombeau des Lucioles l'année suivante. La sortie cinéma de Mon Voisin Totoro va commencer à faire changer l'opinion de la presse généraliste ainsi que du grand public sur la japanimation qui était encore considérée alors comme violente et médiocre, stéréotype que l'intelligentsia avait affublé aux séries télévisées diffusées sur les anciennes émissions cultes de Récré A2 et du Club Dorothée. L'année suivante, la sortie de Mes Voisins les Yamada par Océan Films continue à propager la bonne réputation du studio. Suite à cela, en 2000, grâce à l'accord de distribution signé par sa maison mère avec le studio nippon, The Walt Disney Company France sort Princesse Mononoké sur grand écran puis décide de proposer toujours au cinéma tous les anciens longs-métrages à raison d'un à deux par an. Et c'est bien la filiale française de Disney qui permettra aux films du Studio Ghibli de briller en salles, certains frôlant ou dépassant même le million d'entrées. Hayao Miyazaki en sera toujours reconnaissant à Jean-François Camilleri, le PDG de Disney France. En 2006, la filiale récupère les droits du film Mon Voisin Totoro et propose enfin une édition en DVD. Finalement, le 13 juin 2018, Disney France offre durant une semaine une ressortie nationale au cinéma sur quelques séances dans une version restaurée, ceci afin de fêter les 30 ans du film.

Mon Voisin Totoro est un petit bijou d'animation. En apparence d'une grande simplicité, ce film sans méchant propose un voyage au sein de la nature et du merveilleux aussi dépaysant qu'haletant. Le spectateur ne peut que tomber sous le charme de cette amitié entre ces créatures imaginaires et ces petites filles. Un classique du cinéma, tout simplement !

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