La Favorite
L'affiche du film
Titre original :
The Favourite
Production :
Scarlet Films
Element Pictures
Arcana
Film4 Productions
Waypoint Entertainment
Date de sortie USA :
Le 23 novembre 2018
Genre :
Drame
Réalisation :
Yorgos Lanthimos
Durée :
119 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Alors en guerre contre la France au début du XVIIIème siècle, la Grande-Bretagne est gouvernée par une Reine Anne affaiblie à laquelle se substitue, dans l’exercice réel du pouvoir, sa proche confidente, Sarah Churchill. Cet équilibre fragile se trouve chamboulé par l’arrivée d’une nouvelle servante ambitieuse, Abigail Hill...

La critique

rédigée par
Publiée le 09 février 2019

Il est des films taillés pour les récompenses. La Favorite est de ceux-là, symbole d’une époque où les femmes reprennent le pouvoir au cinéma. Avec ses actrices rayonnantes qui campent des personnages torturés et profonds, le long-métrage ne peut en effet laisser personne indifférent.

La Favorite est l’œuvre d’un habitué des critiques élogieuses et des cérémonies de récompenses, Yorgos Lanthimos. Né en 1973 à Athènes, le réalisateur grec étudie à l’école du film Stavrakos et se voit directement acclamé pour ses premiers longs-métrages Kinetta (2005), Canine (2009) et Alps (2011). Sa première réalisation en langue anglaise, la dystopie dérangeante The Lobster (2015) dans laquelle jouent notamment Olivia Colman et Rachel Weisz, remporte, quant à elle, le Grand Prix du Jury du Festival de Cannes. Mise à Mort du Cerf Sacré (2017) poursuit cette insolente réussite avec le Prix du Meilleur Scénario du Festival de Cannes.
Lanthimos est en effet un cinéaste complet et écrit ou participe à l’écriture de l’ensemble de ses longs-métrages. La Favorite constitue ainsi la première exception à cette règle, le script étant l’œuvre de scénaristes peu connus, Deborah Davis et Tony McNamara. C’est, il est vrai, sa qualité et le grand intérêt de l’histoire narrée qui motivent le réalisateur à le mettre en image avec une paternité moins importante sur le scénario que pour le reste de sa filmographie.
Les origines du récit, entièrement original, remontent, pour leur part, à la fin du siècle dernier. Deborah Davis rédige, il est vrai, en 1998 son tout premier script nommé The Balance of Power après avoir pris des cours du soir d’écriture.
Disposant de peu de connaissances sur la période historique de son histoire, elle effectue alors de nombreuses recherches sur la Reine Anne, Sarah et Abigail en lisant les lettres écrites par ces dernières ou les mémoires de Sarah. La biographie de John Churchill écrite par son descendant et ancien Premier Ministre du Royaume-Uni, Sir Winston Churchill, est également une source du scénario. Premier Duc de Marlborough nommé par la Reine Anne, John Churchill est en effet contemporain des trois femmes et apparaît dans l’opus sous les traits de Mark Gatiss.

Le récit de La Favorite narre une petite histoire dans la grande Histoire. En 1708, alors que la guerre fait rage entre la Grande-Bretagne et la France, la Reine Anne présente un profil de souveraine atypique. Malade, elle privilégie des activités futiles à l’art de gouverner et laisse à sa proche confidente et amante Sarah Churchill, Duchesse de Marlborough, les rênes du pouvoir. Tandis que certains tentent de s’opposer à cette ingérence, la cousine de Sarah issue d’une branche pauvre et déclassée de la famille, Abigail Hill, arrive à la Cour pour y occuper un simple emploi de servante.
La jeune femme parvient pourtant rapidement à intégrer le cercle rapproché de la Reine et se trouve impliquée dans les complots politiques qui visent Sarah. Abigail finit alors par convoiter la place de favorite de la Reine, engendrant une rivalité destructrice avec sa cousine.
La Favorite n’a cependant pas l’ambition d’être un récit historique relatant des événements précis et n’est donc pas conçu comme tel. Si l’existence de jeux d’influence et de proximité entre ces femmes est avérée, la réalité de leurs relations intimes n’est pas certaine. L’hypothèse est d’ailleurs plutôt considérée comme improbable par les historiens malgré des rumeurs lancées par Sarah elle-même à l’époque. L’opus s’amuse de la sorte d’une situation fictionnelle fantasmée et transposée à des personnages réels.
Malgré la richesse de ce récit et des intervenantes qui le porte, le script de Davis ne parvient pas à être transposé à l’écran, les relations homosexuelles et le peu de protagonistes masculins qu’il contient constituant à l'époque de sa conception des freins au financement du film.
En 2009 pourtant, le producteur Ed Guiney récupère le scénario, attiré qu'il est par l’histoire de Davis puis le transmet à Yorgos Lanthimos. Le réalisateur charge plus tard Tony McNamara d’aménager le script, suscitant l’intérêt de plusieurs sociétés de production qui permettent finalement le financement du long-métrage.

Les trois femmes au cœur de cette intrigue historique sont incarnées par trois comédiennes au sommet de leur art.
Olivia Colman est le premier choix de Yorgos Lanthimos, qui la retrouve trois ans après The Lobster, pour interpréter la Reine Anne. Née le 30 janvier 1974 à Norwich, l’actrice britannique est principalement connue pour ses rôles à la télévision. Révélée par Peep Show (2003-2015) sur Channel 4, elle obtient le BAFTA de la Meilleure Actrice pour avoir joué l’agent de police Ellie Miller dans Broadchurch (2013-2017) sur ITV. Au cinéma, elle apparaît notamment dans le remake de 2017 du (Le) Crime de l’Orient-Express produit par 20th Century Fox. Olivia Colman est par ailleurs coutumière de la couronne puisqu’après avoir interprété la Reine Elisabeth dans Week-End Royal (2012), elle doit succéder à Claire Foy (Paranoïa) pour incarner la Reine Elisabeth II dans les saisons 3 et 4 de la série The Crown.
Elle prend ici 16 kilos afin d’incarner le personnage, le physique de la Reine Anne étant essentiel pour en comprendre sa psychologie. Cette métamorphose, exigée par Lanthimos qui ne souhaite pas avoir recours à des prothèses de menton, appuie les doutes et incertitudes du personnage, notamment face à deux femmes dont la beauté est reconnue.
Olivia Colman est époustouflante dans le rôle d’une monarque rongée par la goutte et peu épargnée par la vie. Effacée en début de film par Rachel Weisz et Emma Stone, elle se révèle progressivement au cours de l’opus et crève littéralement l’écran. Attisant la pitié en raison de la maladie qui la ronge et la rend handicapée et dépendante, la Reine Anne fait également preuve de malice et manipule son entourage afin d’obtenir ce qu’elle désire. Tantôt impuissante et tantôt dans l’abus de pouvoir, elle explore l’intégralité de la palette des émotions. Disposant de très peu de confiance en elle, elle hésite continuellement entre dépendance et émancipation. Colman joue subtilement et fait ressentir de manière très réaliste le mal qui ronge son personnage ; ses expressions en reflétant toute la complexité de la psychologie.

Emma Stone incarne la jeune servante Abigail Hill qui déclenche l’intrigue du film. Née le 6 novembre 1988 à Scottsdale dans l’Arizona, elle est révélée au cinéma en 2009 par la comédie d’horreur Bienvenue à Zombieland puis en 2010 dans la comédie pour adolescents Easy Girl. Le rôle de Gwen Stacy dans The Amazing Spider-Man (2012) et The Amazing Spider-Man : Le Destin d'un Héros (2014) la rend célèbre aux yeux du grand public malgré l’échec critique et commercial relatif de cette relance cinématographique des aventures du Tisseur. Stone est ensuite excellente en jouant la fille ex-toxicomane du personnage de Michael Keaton dans le chef d’œuvre Birdman (ou la Surprenante Vertu de l'Ignorance) (2014) d’Alejandro González Iñárritu. Impressionné par la prestation de l’actrice dans Cabaret à Broadway entre novembre 2014 et février 2015, Damien Chazelle lui donne ensuite le premier rôle féminin de son hommage aux comédies musicales La La Land (2016). L’actrice y est étincelante et reçoit l’Oscar de la Meilleure Actrice.
Pour Stone, le rôle d’Abigail Hill représente un challenge à plusieurs égards. Seule Américaine parmi les trois actrices principales, elle hésite dans un premier temps à accepter le rôle et doute de sa capacité à imiter l’accent anglais. Jouer dans un film dont la période se situe “300 ans avant tout ce [qu’elle avait] pu tourner auparavant” est également un véritable défi s’agissant de la tenue vestimentaire d’époque. Coincée dans un corset pendant le tournage, elle dit avoir eu des difficultés à respirer tandis que son corps a épousé la forme de l’objet.
La prestation de Stone est ébouriffante. Malmenée, Abigail Hill fait preuve d’une force de caractère hors du commun et semble pouvoir se relever après chaque chute. L’orgueil et la revanche la portent vers toutes les ambitions avec un machiavélisme certain. Le spectateur est pourtant incité à prendre parti pour elle lors de son arrivée à la cour, où elle est malmenée. Il prend cependant rapidement conscience de la détermination sans limite de la servante.
Emma Stone trouve certainement ici l’un de ses rôles les plus puissants et l’endosse avec une réussite et une aisance certaines. Elle fait par exemple preuve d’audace en proposant une réalisateur une tenue ambitieuse dont elle pense qu’elle correspond davantage au caractère de son personnage dans une scène pivot.

Rachel Weisz retrouve Lanthimos en interprétant le rôle de la femme la plus proche de la Reine, Sarah Churchill. Kate Winslet est dans un premier temps choisie pour jouer Churchill, avant d’y renoncer et d’être remplacée par Weisz. Née le 7 mars 1970 à Londres, elle est notamment révélée sur la BBC dans la mini-série Scarlet and Black aux côtés d’Ewan McGregor, le futur Obi-Wan Kenobi de la prélogie Star Wars. Elle est connue mondialement grâce aux blockbusters La Momie (1999) et Le Retour de la Momie (2001) avant d’obtenir l’Oscar de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle pour le film de 2004 acclamé par la critique, The Constant Gardener. En 2013, elle est Evanora dans le Disney Le Monde Fantastique d’Oz avant d’incarner avec brio Deborah Lipstadt, historienne ayant lutté contre le négationnisme, dans Le Procès du Siècle (2016).
L’actrice considère que le rôle de Sarah Churchill est le plus excitant de sa carrière et compare l’opus au film 20th Century Fox de 1950 Ève, une comédie se situant dans le milieu de la scène new-yorkaise et marquée par l’influence prise par une admiratrice sur une actrice.
Weisz est excellente dans le rôle de la confidente impitoyable de la monarque. Belliqueuse, Sarah s’obstine à vouloir maintenir son royaume en guerre, quitte à sacrifier son mari. D’abord cruelle avec Abigail qu’elle méprise, elle prend ensuite pitié et laisse alors sans s’en apercevoir entrer le loup dans la bergerie. Le personnage affronte ensuite une série d’épreuves qui semble ne pouvoir s’arrêter. Son évolution au cours de l’opus, et notamment à la fin, présente un grand intérêt tant elle est magnifiée par le jeu de l’actrice, toujours juste.

Relégués au second plan, les acteurs masculins répondent malgré tout à l’appel.
Nicholas Hoult (X-Men : Le Commencement, X-Men : Days of Future Past, X-Men : Apocalypse) est Robert Harley, le Premier Comte d’Oxford et Comte Mortimer. L’affrontement de son personnage avec Sarah sur le plan politique est passionnant et aurait sans doute mérité d’être davantage développé.
Mark Gatiss (Jean-Christophe & Winnie) incarne, lui, John Churchill, Premier Duc de Marlborough. Il convainc malgré le peu de scènes dans lesquelles il apparaît.
Enfin, Joe Alwyn (Boy Erased) est Samuel Masham, Premier Baron de Masham. Faisant la cour à Abigail, le personnage joue bien malgré lui un rôle important dans le destin de cette dernière.

La prééminence des personnages féminins de La Favorite est vraisemblablement inédite sur le grand écran. Alors qu’au cinéma, les femmes sont trop souvent reléguées à des rôles de faire-valoir ou à des fonctions caricaturales (la femme du héros, la femme à sauver, etc.), elles monopolisent ici l’affiche avec des personnages possédant en outre un charisme hors du commun. Elles disposent toutes trois d'un degré de pouvoir que ne connaissent que rarement des personnages de fiction, y compris masculins. Elles ont en effet une influence totale sur la direction prise par un royaume et la politique qui y est menée.
Aucun homme ne parvient à prendre le dessus sur une femme au cours de l’opus et ils sont même parfaitement dominés, l’illustration parfaite de cet état de fait étant la relation entre Abigail et son courtisan.
L’absolue indépendance de ces femmes au regard des hommes se traduit également par leur homosexualité. L'orientation sexuelle constitue alors un élément essentiel de l’histoire sans que l’opus ne lui concentre une attention particulière. La volonté de Yorgos Lanthimos est en effet de ne pas en faire un élément central du film. L’intimité qui se crée entre ces femmes découle ainsi naturellement de leurs relations dans leur ensemble mais n’en constitue pas une fin en soi. De fait, c’est bien la personnalité extrêmement complexe d’Anne, Sarah et Abigail qui intéresse le spectateur et fait l’objet de toute l’attention du metteur en scène.
Subtile, la relation entre ces trois femmes est sans aucun doute l’élément le plus réussi de La Favorite et démontre qu’un film peut s’appuyer avec brio sur des personnages clés exclusivement féminins.

Les tenues portées par ces trois personnages reflètent leur supériorité. Créées par Sandy Powell, costumière britannique ayant remporté trois fois l’Oscar des Meilleurs Costumes et ayant réalisé ceux du (Le) Retour de Mary Poppins, elles sont particulièrement réussies. Les hommes, eux, sont rendus ridicules avec leurs perruques qui les placent dans un rôle secondaire. La costumière souligne d’ailleurs l’ironie de l’inversion des places entre les femmes et les hommes dans l’opus par rapport aux films traditionnels. Ici, les hommes sont, selon elle, “la décoration dans l’arrière-plan”.
Véritable prouesse, des costumes ont été fabriqués à partir d’autres costumes portés dans les scènes préalablement tournées. Les tenues utilisent par ailleurs des matières n’existant pas au XVIIIème siècle tels que de la dentelle coupée au laser.
Cet anachronisme se retrouve dans le langage des personnages et dans leurs dialogues. Leur vocabulaire est, il est vrai, nettement plus proche de l’époque contemporaine que de celui de la cour du royaume d’Angleterre du XVIIIème siècle. Ce décalage amuse tant les dialogues ciselés confèrent aux personnages un sens aiguisé de la répartie qui participe régulièrement à l’humour du film. Certaines répliques cinglantes sont en effet savoureuses.

L’intensité des relations entre les personnages est parfaitement servie par la mise en scène de Yorgos Lanthimos, qui fait preuve d’une maîtrise parfaite de l’image. Véritable virtuose, il gratifie le spectateur de plans superbes et de mouvements de caméras aussi dynamiques que fluides. L’objectif fait à plusieurs reprises dans l’opus un mouvement rapide à 180 degrés. Inhabituelle, cette technique qui surprend en début de film s’avère très efficace et devient transparente au fur et à mesure du visionnage.
Cette esthétique réussie n’a heureusement pas qu’une fonction visuelle et sert également le propos. L’utilisation de fish-eye sur certains plans de nombreuses scènes est par exemple déroutante mais renforce l’impression de solitude des personnages dans un grand espace.
Les contrastes entre l’extérieur du château, avec un soleil très lumineux, et son intérieur très sombre, sont mis en évidence avec les fenêtres faisant passer une lumière intense qui efface les personnages situés devant elle. La lumière utilisée est d’ailleurs principalement naturelle et le fait du soleil ou des bougies et cheminées. L’intérieur est ainsi particulièrement suffocant et ressemble à une vraie prison dorée, propice à la destruction.

Si le talent de Yorgos Lanthimos peut magnifier le film, son style peut également desservir l’histoire qu’il veut narrer. Le réalisateur grec est sans doute trop coutumier des images crues présentées de manière brutes. Cette audace est parfois utile et proportionnée à l’intensité des situations mais revêt malheureusement souvent un caractère superfétatoire. Par sa volonté de transgresser, Lanthimos semble perdre de vue le grand intérêt de son intrigue et vient la parasiter avec une imagerie qui semble uniquement destinée à choquer. Si ce parti pris peut évidemment convaincre une partie des spectateurs, il risque sans nul doute d’en laisser certains sur le côté. Il est ainsi simple de sortir du film alors que les acteurs, les décors et la mise en scène devraient par leur qualité permettre une immersion totale.
Les mêmes outrances se retrouvent dans des dialogues qui, bien que très réussis, empruntent parfois la voie de la surenchère en accumulant les locutions vulgaires. L’effet s’avère parfois convaincant et peut ponctuellement faire mouche mais sa répétition retire de la crédibilité sans constituer un ressort comique pour autant.

L’accompagnement sonore de La Favorite est essentiellement constitué de morceaux de musique classique, principalement du style baroque contemporain de l’époque du film (Bach, Handel, Purcell, Vivaldi). Des œuvres plus récentes figurent aussi dans la bande originale, des XIXème (Schubert, Schumann), XXème (Olivier Messiaen) et XXIème siècles (la compositrice de musique électronique et acoustique britannique Anna Meredith). Lanthimos s’offre même Elton John dans son générique avec la ballade Skyline Pigeon. Tout en étant cohérent avec le déroulement du long-métrage, ce patchwork d’époques et de musique va de pair avec la volonté du réalisateur d’incorporer des anachronismes dans son film.
Véritable signature du réalisateur, l’opus est en outre ponctué de notes ou schémas musicaux identiques joués frénétiquement et de manière répétitive. Accentuant peu subtilement la tension qui va crescendo entre les personnages, cette habitude finit vite par lasser et ajouter de la lourdeur à des scènes qui pourraient briller du simple fait du jeu des actrices.

Après que Fox Searchlight Pictures a acquis ses droits de distribution, La Favorite est projeté pour la première fois le 30 août 2018 dans le cadre du 75ème Festival International du Film de Venise. Acclamé, il remporte le Lion d’Argent pour le Grand Prix du Jury tandis qu’Olivia Colman décroche la Coupe Volpi de la Meilleure Interprétation Féminine.
L’opus multiplie ensuite en septembre et octobre 2018 les projections dans les festivals de Telluride, de New York et de Londres, où il conquiert son audience. L’American Film Institute lui reconnaît alors les qualités suffisantes pour l'intégrer dans son top 10 de l’année 2018.
Le long-métrage de Yorgos Lanthimos poursuite sa course aux récompenses en remportant cinq nominations aux Golden Globes, Olivia Colman décrochant celui de la Meilleure Actrice dans une comédie ou un film musical. Il se positionne comme l’un des favoris pour un couronnement de la 91ème Cérémonie des Oscars avec pas moins de dix nominations dont celles pour les Oscars du Meilleur Film, du Meilleur Réalisateur, de la Meilleure Actrice pour Olivia Colman et de la Meilleure Actrice dans un Second Rôle pour Emma Stone et Rachel Weisz.
Olivia Colman regrette d’ailleurs de ne pas pouvoir recevoir ces prix avec ses deux comparses, estimant qu’elles sont toutes trois “censées être à égalité”. Ceci étant impossible, Stone et Weisz décident d’être nommées dans les catégories liées aux seconds rôles pour les cérémonies américaines afin de laisser à Colman les lauriers des récompenses de meilleure actrice.

La critique est presque unanimement dithyrambique et salue le ton du film dans le cadre de sa reconstitution de la cour royale ainsi que la performance des trois actrices principales, jugées époustouflantes.
La Favorite connaît une sortie limitée le 23 novembre 2018 aux États-Unis et parvient à engranger 422 410 $ sur son premier week-end dans seulement quatre salles. Deux mois et demi plus tard, l’opus génère une recette de près de 29 millions de dollars sur le territoire américain et de 62 millions de dollars au total dans le Monde, bénéficiant d’une exposition élargie grâce aux cérémonies de récompenses. Le succès est ainsi total et la rentabilité de l’opus, dont le budget est de 15 petits millions de dollars, conforte ce qui constitue la marque de fabrique de Fox Searchlight Pictures.

La Favorite est un film marquant qui se doit d’être vu pour l’important travail constitué sur la profondeur de ses personnages féminins. Campées par trois actrices fantastiques qui méritent chacune un éloge et une pluie de récompenses, les héroïnes du film s’engagent dans une lutte psychologique intense qui prend en haleine le spectateur. Yorgos Lanthimos y démontre aussi ses capacités de virtuose de la mise en scène. Il sera dès lors juste regretté certains excès dans la réalisation qui desservent un propos pourtant passionnant et empêchent l'ensemble d’atteindre la perfection. Dommage car les actrices l'amenaient sur un plateau.

Il n'empêche. La Favorite est absolument à voir tant ses personnages féminins, parfaitement incarnés, sont aptes à marquer et influencer durablement le cinéma contemporain.

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