Titre original :
The Living Desert
Production :
Walt Disney Productions
Date de sortie USA :
Le 10 novembre 1953
Genre :
Documentaire
Réalisation :
James Algar
Collection :
True-Life Adventures
Musique :
Paul J.Smith
Durée :
69 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

La Sierra Nevada et les Rocheuses forment une barrière naturelle qui enferme, entre eux, un immense territoire privé de précipitations. La terre y est en effet tellement aride que la vie semble absente. Mais c'est sans compter sur la pugnacité de multiples espèces qui sont parvenues, à force d'adaptations, à conquérir ce paysage hostile...

La critique

rédigée par

Le fabuleux succès des courts-métrages de la série des True-Life Adventures, débutée en 1948 avec L'île aux phoques, ouvre bien des opportunités à Walt Disney. Il croule, en effet, littéralement sous les sollicitations d'un grand nombre de photographes naturalistes en provenance de tous les Etats-Unis. Le papa de Mickey s'attache bien sûr à visionner l'ensemble des films qui lui sont proposés. Parmi eux, le travail d'un étudiant d'UCLA, N. Paul Kenworthy, Jr. attire particulièrement son attention. Préparant une thèse de doctorat traitant de l'instinct de survie des insectes dans le grand désert américain, le jeune homme soumet à Walt Disney des rush de films réalisés dans les contrées arides. L'une des séquences fournies - le combat perdu d'une tarentule contre une guêpe du désert - impressionne le Maître de l'animation au point de le convaincre d'embaucher Kenworthy. Ce dernier est ainsi envoyé, pour le compte du Studio, dans le désert, avec pour mission de rapporter de nouvelles images tout aussi passionnantes. Walt Disney accepte parallèlement d'autres travaux réalisés en free-lance dont il confie à James Algar le soin d'en opérer un assemblage cohérent en long-métrage. Le tout premier résultat de cette entreprise de conglomérat est Le désert vivant.

Le film débute, comme les courts-métrages de la série des True-Life Adventures, sur une courte introduction animée dont la mission se limite à situer géographiquement l'action. Très vite, en effet, de magnifiques et grandioses paysages apparaissent pour, tout aussi rapidement, laisser leurs places à de gros plans destinés à capter la vie des insectes, reptiles et autres petits mammifères. La technique, totalement maîtrisée, repose, il est vrai, sur une photographie exemplaire qui plonge au cœur de l'action. Pourtant, si les images sont belles, elles ne suffisent pas, à elles seules, à capter l'attention. Fort habilement, Le désert vivant tire alors sa force de la qualité de la narration qui s'inscrit à l'opposé parfait du cours magistral. Winston Hibbler, un vétéran des studios Disney, envoûte littéralement le spectateur par un timbre de voix digne d'un conteur. Ajouter à cela des effets sonores et musicaux des plus réussis, et le documentaire tout entier sert une aventure intelligente et captivante où s'enchaînent, à un rythme soutenu, scènes d'actions, gags, ambiances et décors.

Une partie de la critique de l'époque assassine le film. Si elle reconnaît son audace, elle lui reproche vivement sa réalisation en contestant dès lors son statut de film documentaire sérieux. Comment en effet accepter de voir le propos influencé par des effets de cinéma, jugés, au mieux, incongrus. La danse des scorpions montée sur une musique country est ainsi particulièrement raillée. Les professionnels craignent en effet que cette technique n'induise les spectateurs en erreur. Ces derniers risquent, il est vrai, de se laisser abuser en pensant que les animaux ont été, tout simplement, dressés pour l'occasion. Découvrant un genre balbutiant, peu savent, en fait, que le réalisateur s'est contenté de synchroniser les effets sonores sur les images. L'argument est tellement pertinent que Walt Disney, lui même, se laisse convaincre. Il décide d'éliminer la pratique dans les films suivants. La critique, peu rancunière, accorde néanmoins au Désert Vivant, l'Oscar du Meilleur Film Documentaire.

Le public réserve un accueil triomphal au film. Sorti conjointement avec le moyen-métrage animé, Franklin et moi, il est vite très populaire et signe un beau succès au box-office. Pourtant, il s'en est fallu de peu pour que le public en soit privé. Reproduisant l'erreur commise pour les courts-métrages de la série des True-Life Adventures, RKO, le distributeur du Studio de l'époque, se montre, en effet, totalement hostile à l'idée de le sortir. Walt Disney, las de la toujours plus grande frilosité de son partenaire, jugée désormais beaucoup trop handicapante, se décide avec son frère Roy Disney, et accessoirement le financier des studios, à rompre l'accord de distribution. La Walt Disney Company se chargera désormais de distribuer seule ses productions. La filiale Buena Vista Distribution Company voit donc le jour et organise sa première sortie avec Le Désert Vivant. Le film, dont le budget initiale est de 0.5 millions de $, en rapporte dix fois plus à l'occasion de sa première présentation au public. Les frères Disney, prenant de cours bien des analystes, signent, une fois encore, un coup de maître et consolident un peu plus toute la chaîne de production de leur Studio.

Le désert vivant est assurément une expérience cinématographique étonnante. De part son sujet, le film n'a, en effet, pas pris une ride, plus de cinquante ans après sa sortie. Pionnier dans le genre, il associe à merveille documentaire et divertissement. Exceptions faites des manipulations sonores dénoncées plus haut, il signe une authentique exploration de la vie des déserts.

Le désert vivant est un classique de Walt Disney, à voir absolument.

L'équipe du film

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