L'Ordinateur en Folie
(Le Computer aux Souliers de Tennis)

Titre original :
The Computer Wore Tennis Shoes
Production :
Walt Disney Productions
Date de sortie USA :
Le 31 décembre 1969
Genre :
Comédie
Réalisation :
Robert Butler
Musique :
Robert F. Brunner
Durée :
88 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

En réparant l'ordinateur de son collège, Dexter Riley, un cancre notoire, prend une décharge qui lui transfère toutes les capacités de la machine. Mais devenir la « tête » de son lycée n’est pas sans conséquence…

La critique

rédigée par
Publiée le 27 août 2016

L'Ordinateur en Folie est une comédie typique du label Disney des années 60 et 70 avec un scénario très mince, basé sur une idée aussi simple qu'efficace formant une comédie de situation aux chutes en tous genres et à l'ambiance bon enfant. Elle permet également à un jeune acteur, un certain Kurt Russell, d'obtenir sa première tête d'affiche au cinéma. Une nouvelle égérie Disney est née !

A l'origine, L'Ordinateur en Folie est censé n'être qu'un téléfilm en deux parties pour l'émission The Wonderful World of Disney. Ce n'est pas, en fait, la première fois que ce changement de destination se produit. C'est presque d'ailleurs une habitude pour Disney puisque Quelle Vie de Chien ! (1959) comme The Misadventures of Merlin Jones (1964) connaissent le même heureux destin. A chaque fois, les responsables des studios sont ravis du résultat et préfèrent donner la chance au film sur grand écran. Et à chaque fois, le pari est gagnant financièrement : réalisés avec peu de budget, ces petits films trouvent, en effet, facilement un public et se rentabilisent aussitôt. Quelle Vie de Chien ! se paye même le luxe de réaliser un carton en 1959 en devenant le film le plus rentable de l'année… L'Ordinateur en Folie n'en est pas là mais signe tout de même un joli succès qui lui ouvrira deux suites : Pas Vu, Pas Pris (1972) et L'Homme le Plus Fort du Monde (1975). Le film a aussi droit à un remake télévisé Un Cerveau Artificiel avec Kirk Cameron (Quoi de Neuf Docteur ?) reprenant le rôle de Kurt Russel.

L'Ordinateur en Folie se veut résolument moderne à l'époque… Il faut dire qu'un ordinateur est alors un concept totalement inconnu : il ne peut donc qu'enflammer l'imagination des plus jeunes. Qui sait ? Le long-métrage a même peut-être donné indirectement des idées à Steve Jobs ou Bill Gates. Bien-sûr, à l'heure des iPhones et autres tablettes, un ordinateur de la taille d'une classe laisse pantois mais c'était pourtant une réalité il y a, à peine, 45 ans ! Le film s'en amuse en tous les cas et pose même le handicap de la taille dans son postulat. Il convient toutefois de reconnaitre aujourd'hui que certaines interprétations sont carrément kitsch à l'exemple de l'auscultation du jeune Dexter Riley qui révèle que son cerveau est désormais un ordinateur en action. Les effets spéciaux sont au passage rudimentaires et la transformation de Dexter en petit génie, à la suite d'une simple décharge électrique, témoigne de la faiblesse du budget ou de la paresse des scénaristes…

Pourtant, au-delà de son idée de départ, L'Ordinateur en Folie n'en reste pas moins une bonne comédie de situations comme sait particulièrement bien le faire Disney à l'époque. L'humour vient d'ailleurs principalement des adultes que cela soit le doyen Dean Higgins ou le corrompu A.J. Arno et son homme de main Chillie Walsh. Une des meilleures scènes du film est ainsi celle où toute la bande d'amis de Dexter vient sauver le jeune homme alors qu'il a été kidnappé. Ils se font passer pour des peintres en bâtiment et investissent la maison où est retenu le jeune homme. Il s'en suit alors une série de catastrophes toutes plus loufoques les unes que les autres.

Bien-sûr, la construction de L'Ordinateur en Folie en fait aujourd'hui un long-métrage désuet sans vrai enjeu narratif. Pourtant, malgré son fil rouge très mince et son côté très kitsch, il n'en reste pas moins un film sympathique qui met de bonne humeur. Absolument pas conçu pour être un classique, il montre l'aventure d'une bande de copains entourés d'une panoplie d'adultes pas très malins. Les scènes s'enchainent tranquillement et un charme certain se démarque de l'ensemble. L'effet nostalgie joue d'ailleurs à plein tant L'Ordinateur en Folie est représentatif d'un certain genre de films Disney qui ne se retrouvent plus à l'époque contemporaine. Il dispose d'une fraicheur candide et d'une naïveté bienveillante disparues aujourd'hui. En revanche, en comptant les chutes et autres mésaventures qui arrivent aux héros et aux méchants, il parait évident que Disney Channel n'a rien inventé et a repris dans ses gênes des réflexes narratifs qui existaient chez Disney bien avant la naissance de la chaine.

Côté casting, L'Ordinateur en Folie propose quatre têtes d'affiche vraiment sympathiques.
Kurt Russell, chouchou des studios de Mickey dans les seventies, assume son premier grand rôle au cinéma. Il y incarne Dexter Riley, un jeune étudiant populaire et de bonne volonté mais d'intelligence moyenne. Il va obtenir un jour par accident une mémoire d'ordinateur. Son savoir va donc être convoité par tous, quitte à lui faire perdre de vue des éléments essentiels de sa vie, comme l'amitié de ses camarades. L'acteur affiche une longue carrière chez Disney. Il participe ainsi à un premier téléfilm en 1967 dans Willie and the Yank tandis que The Secret of Boyne Castle en 1969 forme sa deuxième et dernière production télévisée pour le label. Il reste ensuite surtout connu au sein des studios aux grandes oreilles pour ses très nombreux rôles au cinéma : Demain... des Hommes (1966), The One and Only, Genuine, Original, Family Band (1968), L'Ordinateur en Folie (1969), Un Singulier Directeur (1971), Pas Vu, Pas Pris (1972), Charley et l'Ange (1973), Superdad (1974) et L'Homme le Plus Fort du Monde (1975). L'acteur prête également sa voix au cartoon de 1970, Dad, Can I Borrow the Car ?, ainsi qu'à la voix adulte de Rouky dans Rox et Touky en 1981. Une fois adulte, et star confirmé, il est à l'affiche des films Captain Ron (1992) du label Touchstone Pictures, Tombstone (1994) du label Hollywood Pictures, et de Miracle (2004) et L'École Fantastique (2005) du label Disney.

Michael McGreevey incarne, quant à lui, Richard Schuyler, un camarade de Dexter, partenaire un peu béta dans la compétition de connaissances. L'acteur a une longue carrière chez Disney. Il débute, en effet, en 1961 dans l'épisode, Frank Clell's in Town, de Texas John Slaughter puis participe aux téléfilms Sammy, Le Phoque (1962), For the Love of Willadean (1964), The Wacky Zoo of Morgan City (1970) et Michael O'Hara (1972). Au cinéma, il apparait dans la trilogie Dexter Riley (L'Ordinateur en Folie en 1969, Pas Vu, Pas Pris en 1972 et L'Homme le Plus Fort du Monde en 1975) mais aussi dans deux comédies avec Dean Jones (3 Etoiles, 36 Chandelles en 1972 et Un Candidat au Poil en 1976).

La plus belle réussite du film, côté personnage, est assurément le doyen Dean Higgins, joué par Joe Flynn. Empli de mauvaise foi, il est persuadé d'être plus malin que les autres. Toujours en train de se plaindre, il est sublimé grâce à sa voix française tenue par un excellent Roger Carel. L'acteur, quant à lui, a été vu dans de nombreuses productions Disney : en plus de la trilogie Dexter Riley (L'Ordinateur en Folie en 1969, Pas Vu, Pas Pris en 1972 et L'Homme le Plus Fort du Monde en 1975), il apparait également dans les films Un Amour de Coccinelle (1969), Un Singulier Directeur (1971), La Cane aux Œufs d'Or (1971), Superdad (1974) et les téléfilms Saint-Bernard et Cambrioleur (1969) et The Wacky Zoo of Morgan City (1970). Il prête aussi sa voix au personnage de M. Snoops dans Les Aventures de Bernard et Bianca (1977).

Côté méchants, un personnage ressort du lot : celui de Chillie Walsh, l'un des gorilles du bandit A.J. Arno. Il arrive à être à la fois inquiétant et sympathique, campé à merveille par Richard Bakalyan juste parfait dans le rôle. L'acteur apparaitra dans d'autres productions Disney dans des personnages similaires que cela soit au cinéma dans Frissons Garantis (1968), L'Ordinateur en Folie (1969), Pas Vu, Pas Pris (1972), Charley et l'Ange (1973), L'Homme le Plus Fort du Monde (1975), Un Candidat au Poil (1976) ou Les Visiteurs d'un Autre Monde (1978) ou à la télévision dans  A Boy Called Nuthin' (1967), La Porte Secrète (1968), The Whiz Kid and the Carnival Caper (1976) ou The Young Runaways (1978). Il prête également sa voix au personnage de Dinky dans Rox et Rouky en 1981 et participe aussi à la série Herbie, un Amour de Coccinelle en 1982.

Côté réalisation, c'est Robert Butler qui se retrouve derrière la caméra, le réalisateur étant un habitué des productions Disney. Il débute sa carrière au sein du studio de Mickey en 1965 via les deux premières parties de la minisérie Kilroy puis enchaine sur une autre minisérie télévisuelle, The Secret of Boyne Castle (1969). Il est ensuite promu et devient responsable de films cinéma, avec pour la plupart, le jeune Kurt Russell en tête d'affiche : L'Ordinateur en Folie (1969), Un Singulier Directeur (1971), Le Don Quichotte de l'Ouest (1971) et Pas Vu, Pas Pris (1972). Ici, il fournit un travail correct mais passe-partout sans véritable imagination.

L'Ordinateur en Folie affiche enfin une ultime coquetterie. Le film marque, en effet, la troisième utilisation du collège Medfield après Monte là-d'ssus (1961) et Après Lui, le Déluge (1963). Le collège est ainsi visible dans les deux suites de Dexter Riley mais également dans le remake de Monte là-d'ssus, Flubber (1997) avec Robin Williams. Si les plans de l'université ont, elles, été filmés à Pomona College à Claremont en Californie pour les deux films de Fred MacMurray, pour les trois films de Kurt Russell (dont L'Ordinateur en Folie), les scènes extérieures sont tournées directement dans les allées des Walt Disney Studios de Burbank. C'est d'ailleurs particulièrement flagrant dans la première séquence du film. Toujours à propos du collège Medflield, lors de la refonte en 2002 de l'attraction Journey Into Imagination à Epcot à Walt Disney World, une des portes de la queue de l'attraction porte le nom de Dean Higgins, le doyen des trois films de Dexter Riley. Dans le même ordre d'idées, elle dispose également d'une pièce avec de nombreux ordinateurs. Il peut être alors aperçu un panneau avec l'inscription interdisant les chaussures de tennis, allusion au titre américain du film,  L’Ordinateur en Folie (The Computer Wore Tennis Shoes).

L'Ordinateur en Folie est sorti en salles en France en 1971 sous un titre différent : Le Computer aux Souliers de Tennis. Lors de son édition en VHS de location dans les années 80, il est renommé en L'Ordinateur en Folie conservant ce titre lors de la sortie en DVD en 2003 ainsi que lors de ses différentes diffusions à la télévision. Ce changement de nom vient de l'abandon du mot "computer" qui n'est pas rentré dans l'usage courant en français.

L'Ordinateur en Folie est une comédie, certes kitsch et désuète, mais qui a su garder un charme nostalgique. Son succès d'estime lui accorde une place particulière dans l'histoire du label live de Disney et lui assure des rediffusions régulières à la télévision et ressorties en vidéo, du moins aux États-Unis.

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