Le Secret de la Gourde Magique

Titre original :
Bao Hu Lu de Mi Mi
Titre USA :
The Secret of the Magic Gourd
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie Chine :
Le 29 juin 2007
Genre :
Aventure
Réalisation :
John Chu
Frankie Chung
Musique :
Peter Kam
Durée :
85 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Wang Bao est un petit garçon qui aime se laisser vivre. Etourdi, rêveur et paresseux, il ne brille, en effet, guère par ses résultats scolaires. Un beau jour, alors qu'il écoute sa grand-mère narrer l'histoire extraordinaire de la Gourde Magique, il s'imagine l'heureux propriétaire de l'objet qui rend la vie plus facile...

La critique

rédigée par

Depuis 2007, les studios Disney tentent l'aventure de la délocalisation. Alors qu'ils se contentaient jusqu'à présent de vendre dans le monde entier leurs productions, pensées et réalisées sur le sol américain, avec certes des relents d'universalité, ils changent subitement de fusil d'épaule et, ambitionnant de s'installer durablement sur les marchés émergents, abordent une nouvelle approche : l'exportation de l'intérieur !

Le marché chinois est ainsi le premier à connaitre l'expérience. Viendront après l'Inde (Roadside Romeo), l'Argentine (High School Musical - Le Défi), le Mexique (High School Musical - Le Défi), la Russie (The Book of Masters) et même, le marché mature qu'est l'Allemagne (Lilly the Witch : The Dragon and the Magic Book). Le studio place visiblement de grandes ambitions dans cette nouvelle politique allant, pour se faire, jusqu'à signer les œuvres produites de son label historique Walt Disney Pictures.

Adapté d'une nouvelle de l'écrivain chinois pour enfants Zhang Tianyi, Le Secret de la Gourde Magique est un film qui, en soi, ne dépaysera pas tant que cela les petites têtes blondes occidentales. Le merveilleux et le fantastique sont, d'abord, des langages universels. La morale de l'histoire est ensuite judéo-chrétienne à souhait puisqu'érige en principe absolu la recherche du travail bien fait et l'implication de soi, hors de tout artifice. Les plus attentifs relèveront en revanche des bribes d'idéologie communiste, conduisant à mutualiser les résultats des écoliers. L'émulation ne se fait pas ici pour l'individu mais pour le groupe. La Chine enfin est la grande absente du long-métrage. Elle apparait certes au détour des acteurs bien sûr et de quelques panneaux calligraphiques mais bat en retraite dans le mode de vie mis en exergue, clairement occidental jusque dans la nourriture anglo-saxonne.
Les effets spéciaux du (Le) Secret de la Gourde Magique participent quant à eux au potentiel d'adhésion des publics américains et européens. De très bonne facture, ils sont, en effet, dignes de certaines productions hollywoodiennes. L'incrustation de nombreux éléments en animation 3D dans un univers à dominante "live" est, ainsi, particulièrement convaincante. Seul reste, en fait, surprenant le design du personnage fort éloigné des représentations occidentales habituelles.
La Nature, enfin, est filmée de belle manière, avec une sensibilité toute asiatique. Le spectateur ressent alors le profond respect observé à son égard, contribuant subtilement au développement de la touche magique du récit.

Le Secret de la Gourde Magique est un film déroutant. Racoleur par ses références permanentes à la société occidentale, il n'en reste pas moins une œuvre culturellement déphasée avec les attentes des publics américano-européens. Comble de l'ironie, il n'a pas plus convaincu les spectateurs chinois qui ont préféré accorder, au moment de sa sortie, leurs faveurs au très hollywoodien Pirates des Caraïbes : Jusqu'au Bout du Monde.
L'expérience a en revanche séduit les dirigeants de Disney qui se sont empressés de commander un deuxième film "made in China" pour 2009 : Touch of the Panda.

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