Pirates des Caraïbes
Jusqu'au Bout du Monde

Pirates des Caraïbes : Jusqu'au Bout du Monde
L'affiche du film
Titre original :
Pirates of the Caribbean : At Worlds End
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie USA :
Le 25 mai 2007
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Gore Verbinski
Musique :
Hans Zimmer
Durée :
186 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Le Capitaine Jack Sparrow, laissé dans une bien mauvaise posture, peut cependant compter sur l'aide de ses désormais habituels compagnons d'infortune : Will Turner et Elizabeth Swann. Alliés à Barbossa, ils entendent, en effet, le secourir, tous les trois partant d'ailleurs d'une motivation bien différente, voire incompatible. Mais l'entreprise s'avère plus délicate encore que celles rencontrées par le passé. La menace est grande ! Le malfaisant Davy Jones s'est, entre-temps, vendu à la Compagnie Anglaise des Indes Orientales et écume, à bord du terrifiant Vaisseau Fantôme, les mers de la planète entière pour pourchasser et massacrer sans pitié tous les pirates. Bravant trahisons, océans capricieux et environnements hostiles, Will, Elizabeth et Barbossa se rendent vite à l'évidence : la solution passe par Singapour et son très rusé pirate chinois Sao Feng...

La critique

rédigée par

La saga de Pirates des Caraïbes touche à sa fin (temporaire ?) pour le plus grand plaisir des spectateurs laissés dans le doute et l'effroi à la fin du second épisode. L'attente a été longue et les nerfs des plus avisés soumis à rude épreuve. Mais le jeu en valait assurément la chandelle. La conclusion des aventures de Jack Sparrow entamée dans Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl puis laissée en suspens dans Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit se voit, en effet, magnifiquement amenée avec Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde. L'ultime opus clôt ainsi, de manière dantesque, une trilogie déjà culte pour des millions de spectateurs, à travers le monde entier.

Rien ne prédestine à l'origine un tel succès pour Jack Sparrow. D'ailleurs, le premier volet de ses aventures est construit en qualité de film unique, à l'histoire indépendante, classiquement construite, avec une fin fermée, sans autre volonté que celle de ne pas voir mourir les protagonistes. Bien utile, au cas où, décision serait prise de remettre le couvert. Une technique somme toute très courante dans le cinéma américain. Les scénarii des second et troisième volets sont, au contraire, intimement liés. Il faut dire qu'ils ont été habilement écrits, à la suite immédiate l'un de l'autre. Ainsi, autant le premier opus peut être vu indépendant des autres, autant les deux derniers épisodes sont indissociables, leur ordre de visionnage se devant d'être scrupuleusement respecté. Seule, en réalité, l'ambiance de chacun des opus est véritablement autonome. Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl fait, en effet, revivre l'esprit des pirates en présentant les personnages et saupoudrant le tout d'éléments fantastiques. Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit, approfondit, lui, l'histoire en rajoutant protagonistes et intrigues, avec un faible pour l'action comique et l'épopée. Enfin, Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde, propose un cocktail explosif mêlant exotisme, embrouilles et un penchant évident pour l'épique.

Les dernières aventures de Jack Sparrow sont les plus longues de la série. Bénéficiant de vingt minutes supplémentaires par rapport à ses prédécesseurs, le film, au rythme soutenu et au spectacle permanent, peut d'ailleurs assurément être envisagé en trois parties distinctes. Elles sont autant jubilatoires les unes que les autres, mais s'inscrivent dans des registres tout à fait différents.
La première, basée à Singapour et dans des contrées encore plus éloignées, met l'accent sur la noirceur, l'exotisme, le surnaturel et l'ésotérisme. Le film annonce tout de suite la couleur et plonge le spectateur dans un univers sombre et malfaisant. Les décors sont alors magnifiques et contribuent largement à une ambiance inquiétante où le sentiment d'insécurité est permanent. Le film s'accélère alors progressivement, invitant aux voyages, à divers niveaux de lecture : géographiques bien sûr,
mais aussi psychologiques et fantastiques.
Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde propose, ensuite, dans ce qui peut-être envisagé comme la seconde partie du film, une plongée dans le monde de la piraterie, de ses us et coutumes et de sa caractéristique principale : le gout prononcé pour la trahison. Le scénario est alors complexe. Chaque personnage agit pour lui et privilégie toujours son intérêt personnel en fomentant, ici et là, plans et autres coup tordus. Le spectateur est ainsi tenu en haleine et cherche à décrypter les milles et un messages qui l'assaillent, souvent contradictoires, ravisant sans cesse son jugement sur tel ou tel protagoniste. Au fur et mesure du déroulement du récit, les destins chavirent et se voient bouleversés à jamais.
La dernière partie de Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde est logiquement la conclusion épique non seulement du long-métrage mais de la saga tout entière. Elle comprend assurément l'une des scènes les plus époustouflantes de la série avec un véritable déluge d'effets spéciaux. Elle apporte, en outre, une réponse à chaque intrigue personnelle.

Pour le troisième épisode des aventures de Jack Sparrow, les scénaristes sont, une nouvelle fois, allés chercher dans les contes et légendes, un ensemble d'éléments destinés à créer un univers riche et foisonnant. Il faut dire que les emprunts aux folklores et à la mythologie sont, sans aucun doute, la marque de fabrique de la série. Ils permettent, en effet, à chacun des films d'avoir son identité propre, tout en donnant une cohérence à l'ensemble. La trilogie se hisse d'ailleurs sans mal au niveau d'extrême qualité des grandes sagas fantastiques déjà sorties au cinéma, telle Le seigneur des anneaux ou La guerre des étoiles. Fort logiquement, Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde ne se contente pas de reprendre seulement les mythes rencontrés dans le second opus (Davy Jones, Le Hollandais Volant). Il en adjoint, il est vrai, de nouveaux, dont certains préexistent dans l'inconscient collectif du grand public. Le mythe de Calypso, décrit dans l'Odyssée d'Homère comme une nymphe gardant prisonnier Ulysse, prend ici la forme d'une déesse païenne des mers aux pouvoirs proches de Poséidon. L'Enfer de Dante, décrit dans La Divine Comédie, est aussi de la partie dans une scène mémorable reprenant l'idée des morts traversant l'immense fleuve Achéron pour se rendre dans "l'autre monde". Enfin, le fantasme entourant le phénomène optique du fameux Rayon Vert, décrit fabuleusement par Jules Verne dans un roman éponyme, est un autre exemple d'adaptation d'un mythe universel.

La réussite de Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde repose aussi - et ce n'est pas une surprise - dans son casting en tous points irréprochable.
Johnny Depp, sublime comme à l'accoutumé, développe, de manière époustouflante son, désormais fameux, rôle de Jack Sparrow. Le personnage, déjà connu pour son excentricité et son originalité, se voit ici véritablement transcendé par l'acteur. Les scènes où le capitaine apparait sous un jour nouveau sont, en effet, légions, anthologiques et déroutantes. Accumulant des exploits de combattant, passant sans cesse de certitudes en hésitations jusqu'au combat final, le personnage rayonne, il est vrai, au milieu d'un mélange d'ésotérisme, de folie et d'esprit "cartoon". Il se paye même le luxe de se démultiplier à l'écran, finissant, par la même, de convaincre le spectateur de ses multiples facettes et de sa personnalité hors norme.
Orlando Bloom, continue, lui, de faire murir son personnage de Will Turner. Jeunot impulsif et maladroit dans Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, héros un peu fade dans Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit, il gagne ici en assurance, profondeur et, finalement, noirceur. Certaines de ses scènes sont véritablement mémorables, et en particulier, la toute dernière.
Elizabeth Swann, interprétée par Keira Knightley, évolue aussi énormément. Oubliée l'enfant gâtée du gouverneur du premier volet ou la jeune fille délurée du second, elle est désormais une pirate assumée, meneuse d'hommes et traitresse comme ses pairs.
Le Capitaine Barbossa, joué par Geoffrey Rush, est, pour le plaisir de tous, de nouveau au rendez-vous. Il endosse un rôle bien plus sympathique que dans Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl et forme, avec Jack Sparrow, un duo remarquable d'efficacité.
Les méchants charismatiques de Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit, sont, quant à eux, toujours présents et tout aussi impressionnants. L'ambivalence de Davy Jones, superbement restituée par Bill Nighy, est d'ailleurs touchante et prend souvent le contre-pied de la froideur militaire de Lord Cutler Beckett.
Seule ombre au tableau : la trop faible apparition à l'écran de Chow Yun-Fat, dans le rôle du capitaine Sao Feng. Elle est parfaitement incompréhensible tant ce nouvel intervenant détient, en lui, un immense potentiel.
Les nombreux personnages secondaires, animaux compris, sont, enfin, à saluer. Ils contribuent, en effet, ici ou là, à l'atmosphère si particulière du film et envoutent bien souvent les spectateurs. Une mention toute particulière doit d'ailleurs être donnée à Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones, dont le passage éclair en qualité de père de Jack Sparrow ne laisse personne indifférent.

Fort d'un scénario riche et de personnages complexes, Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde bénéficie en plus du talent de réalisateur de Gore Verbinski. Ce dernier parvient, il est vrai, à faire fonctionner, ensemble et sans fausse note aucune, tous les ressorts du film jusqu'à la musique qui, - et c'est notable - moins grandiloquente que précédemment, s'intègre au récit à merveille. Le long-métrage renoue ainsi à l'évidence avec les lettres de noblesses du grand cinéma. Digne de l'âge d'or hollywoodien, il est épique comme rarement les films peuvent s'en targuer. De nombreuses scènes sont assurément inoubliables. Qu'elles soient assises sur la puissance des décors ou paysages, le jeu des acteurs ou les dialogues, la déferlante d'effets-spéciaux, l'angoisse ou l'humour, elles font mouche à chaque fois. Même les plus contemplatives d'entre elles, à l'exemple de celles de l'Antre de Davy Jones, du Maelström, des couchés de soleil ou du final marquent durablement les esprits.

Œuvre jubilatoire, Pirates de Caraïbes : Jusqu'au bout du monde est un pur régal à consommer jusqu'à sa dernière minute, générique compris.

Poursuivre la visite

Le Forum et les Réseaux Sociaux

www.chroniquedisney.fr
Chronique Disney est un site de fans, non officiel, sans lien avec The Walt Disney Company, ni publicité,
utilisant des visuels appartenant à The Walt Disney Company ou des tiers par simple tolérance éditoriale, jamais commerciale.