Un Jour sur Terre

Titre original :
Earth
Production :
BBC Worldwide
Date de sortie USA :
Le 22 avril 2009
Distribution :
Disneynature
Genre :
Documentaire
Date de sortie cinéma France :
Le 10 octobre 2007
Réalisation :
Alastair Fothergill
Mark Linfield
Musique :
George Fenton
Durée :
90 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

De l'Arctique au printemps, à l'Antarctique en plein hiver, la Nature se révèle au travers d'un périple spectaculaire dont le rendu est littéralement extraordinaire grâce aux toutes dernières technologies de prises de vue haute définition...

La critique

rédigée par

En 2008, la compagnie de Walt Disney renoue avec le genre du documentaire animalier que le papa de Mickey lui-même avait décidé de populariser quelques soixante ans auparavant. Passionné de flore et de faune, Walt Disney peut, en effet, être considéré comme le pionnier du documentaire animalier grand public. Dès 1948, il met, ainsi, en chantier la collection des True-Life Adventures dont les courts et longs-métrages seront multi-oscarisés. Cette série, inaugurée avec le mini documentaire, L'Ile aux Phoques, constitue d'ailleurs la première véritable incursion de la compagnie au château enchanté dans la production de films "live". Elle comporte un total de sept courts-métrages dont La Vallée des Castors (1950), La Terre, Cette Inconnue (1951), Le Seigneur de la Forêt (1952), Les Oiseaux Aquatiques (1952), Au Pays des Ours (1953), Everglades, Monde Mystérieux (1953), avant de s'ouvrir, en 1953, avec Le Désert Vivant, au format des longs-métrages. Ce dernier constitue, à partir de cette date, la norme de production des True-Life Adventures et concerne, au final, six œuvres dont La  Grande Prairie (1954), Lions d'Afrique (1955), Les Secrets de la Vie (1956), Le Grand Désert Blanc (1958), Le Jaguar, Seigneur de l'Amazone (1960). Au total, en comptant les courts et longs métrages, la série aura gagné en tout pas moins de huit Oscars.

Cocorico ! La renaissance de la production de documentaires axés sur la nature et les animaux sauvages au sein du catalogue Disney est due à l'initiative du français Jean-François Camilleri. Alors manager de la filiale hexagonale de Walt Disney Studios Motion Pictures, il a, en effet, en 2005, la brillante idée d'accorder sa confiance à un jeune réalisateur tricolore, Luc Jacquet, en acceptant de produire son premier film, La Marche de l'Empereur. Le pari est osé. Proposer sur grand écran, à destination du grand public, un long-métrage, documentaire animalier, sur la vie des manchots empereurs vivant en Antarctique apparait, il est vrai, à l'époque comme un rêve doux-dingue, caprice d'un producteur, en mal de respectabilité auprès de l'intelligentsia hexagonale, sacrifiant, pour une fois, la recherche du seul profit commercial sur l'autel de l'expérimentation cinématographique. L'avenir prouvera le parfait contraire. Seul contre tous, Jean-François Camilleri démontre l'incroyable potentiel du genre, confirmant son rang dans le milieu du cinéma français de producteur hexagonal à part entière, véritable découvreur de talents. La réussite commerciale de La Marche de l'Empereur est, en effet, loin d'être un succès d'estime. En France, le film taquine allègrement les deux millions d'entrées ! Le résultat est tel que l'intérêt de proposer le documentaire à l'export apparait vite évident. Comble de l'ironie, le marché américain lui ouvre rapidement ses portes, mais sans Disney. La maison mère de la filiale française menée par Jean-François Camilleri fait, en effet, la fine bouche et refuse cette histoire de manchots incongrue. Warner, elle, sent le joli coup venir et accepte de distribuer le film sur le sol américain. Il devient vite le plus gros succès pour un long-métrage français en Amérique du Nord. Il remporte même l'Oscar du Meilleur Documentaire, véritable pied de nez à la France qui lui a refusé le moindre César. Devant l'ironie de l'histoire, Jean-François Camilleri ne prend pas ombrage et pardonne à sa tutelle, son erreur d'appréciation. Il la comprend même tant son pari était osé... Il entend d'ailleurs l'aider à la réparer et à l'amener à occuper enfin le terrain du documentaire grand public, à destination des salles obscures. Il crée pour cela, une société de production spécifique, Disney Nature Productions, qui présente ainsi un premier long-métrage en 2007, Le Premier Cri, film ethnologique sur la naissance à travers le monde, beaucoup moins abordable qu'un simple documentaire animalier. Il continue ensuite de faire confiance à Luc Jacquet et distribue son deuxième long-métrage, Le Renard et l'Enfant, un docu-fiction axé sur l'amitié d'une petite fille et d'une renarde. L'œuvre très personnelle séduit à nouveau le public français.

Patiemment, le remuant patron de la filiale française convainc sa maison-mère d'investir le marché. Elle accepte finalement de créer un nouveau label de films à l'instar de Walt Disney Pictures, Touchstone Pictures ou Hollywood Pictures. Disneynature est ainsi présenté mondialement en avril 2008. Basé en France, il est logiquement dirigé par Jean-François Camilleri et poursuit deux objectifs : distribuer des productions "maison" à l'international et productions étrangères aux Etats-Unis. Les premiers chantiers sont déjà sur les rails. Le programme est alléchant. Les Ailes Pourpres, Le Mystère des Flamants sort ainsi en décembre 2008, Pollen le 16 mars 2011 en France tandis que les USA accueillent Félins à sa place le 22 avril 2011 (les français devant attendre le 1er février 2012 pour le découvrir). Chimpanzés, est, quant à lui, proposé le 20 avril 2012 (le 20 février 2013 pour la France). Enfin, Grizzly est attendu pour 2014. Un Jour sur Terre s'intercale dans ce calendrier déjà dense et débarque sur les écrans aux États-Unis, sous label Disneynature, à partir du 22 avril 2009, soit un an et demi après le reste du monde et notamment l'hexagone, où il est sorti en premier, le 10 octobre 2007. Dans la même veine, et toujours en attendant la réalisation de productions "maison", Disneynature se charge de labéliser aux USA un autre long-métrage français - distribué dans son pays d'origine par Pathé. Le public tricolore découvre ainsi Océans dès le 27 janvier 2010 tandis que les spectateurs outre-Atlantique patientent eux jusqu'au 22 avril 2010...

Un jour sur Terre est une coproduction de BBC Worldwide et Greenlight Media, coréalisée par Alastair Fothergill et Mark Linfield. James Earl Jones en est le narrateur pour la version américaine et remplace ainsi Anggun qui a, elle, donné au film en France une voix-off tout en sensualité et murmures à l'oreille des spectateurs. Sublimant la beauté des images, le commentaire n'est pas là, en effet, pour abreuver le public d'informations. Au contraire, le récit s'inscrit dans la finesse et la sobriété. Il faut dire que les images se suffisent à elles-mêmes. Leurs puissances, appuyées par une musique à la partition tantôt intimiste, tantôt épique, provoquent instantanément l'émotion. Du pôle nord au pôle sud en passant par l'équateur, des caribous aux éléphants et baleines à bosses, les paysages et animaux se révèlent, comme rarement, à une audience médusée par tant de beauté et de force. La lutte pour la survie des ours polaires est d'ailleurs poignante à souhait et la mort de faim du mâle est véritablement déchirante pour l'humanité toute entière. L'Homme prend alors conscience de sa responsabilité. Le réchauffement climatique, résultat de son action, conduit la planète à la catastrophe. L'état de la banquise en est sans aucun doute l'une des premières alertes : sa réduction prive ses habitants de terrains de chasse et, par la même, de moyens de survie. En 2030, d'ici seulement vingt ans, la disparition des ours blancs pend au nez des hommes, et avec elle, une part d'humanité. Sans être alarmiste, le documentaire pose les bonnes questions, simplement mais directement.

Magnifique film, aux images impressionnantes et au propos intéressant, Un jour sur Terre montre combien la Nature est  puissante et fragile à la fois. Reste à souhaiter qu'il ne devienne pas avec le temps une œuvre témoignage d'une époque révolue, victime de la folie des hommes.

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