Le Chihuahua de Beverly Hills 3

Le Chihuahua de Beverly Hills 3
L'affiche du film
Titre original :
Beverly Hills Chihuahua 3 : Viva la Fiesta !
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie USA :
Le 18 septembre 2012 (Vidéo)
Genre :
Comédie
Réalisation :
Lev L. Spiro
Durée :
90 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Rosa, l’une des cinq enfants de Papi et Chloé, traverse une crise existentielle qui la fait se sentir bonne à rien. Son père décide donc de lui remonter le moral en organisant une grande fête qui tourne au désastre...

La critique

rédigée par

Impensable à l'origine et pourtant : Le Chihuahua de Beverly Hills a droit à deux suites ! Certes directement en vidéo, mais tout de même ! Ce film Walt Disney Pictures, somme toute sympathique, a été, en effet, à l'époque de sa sortie, tellement laminé par la critique et les spectateurs que personne ne pouvait décemment espérer voir l'expérience poursuivie. Or, contre toute attente, cette volée de bois vert n'a pas entravé ses recettes mondiales qui finissent à 150 millions de dollars (dont 94 sur le seul sol américain) ! Au regard de son budget s'établissant à 20 « petits » millions de dollars, à défaut d'être artistique, l'opération financière s'avère fort juteuse. Ses DVDs, notamment, se sont arrachés comme des petits pains ! Il faut dire que Disney maitrise depuis toujours le genre et connait parfaitement la valeur marchande des films « où les chiens parlent ». La saga Air Bud - dont le treizième volet, Les Chiots Noël : La Relève est Arrivée, sort à Noël 2012 - en est la preuve ultime, s'il en était encore besoin ! Cette « saga » ne s'est d'ailleurs jamais aussi bien portée que depuis son sixième épisode, Cinq Toutous Prêts à tout, où les chiots se sont mis à parler remplissant concomitamment le tiroir-caisse des amis de Picsou. Dès lors, il était presque écrit que Disney allait capitaliser sur « son » Chihuahua de Beverly Hills dans une démarche qui prend des airs de franchise. Et... Bien lui en a pris, du moins financièrement, puisque le troisième film est arrivé deuxième des ventes la semaine même de sa sortie !

Il est quand même incroyable de voir, chez Disney, le nombre de productions, bas de gamme, qui inondent le marché de la vidéo en prenant pour thème les chiens. Rien que ces trois dernières années, le total s'établit à six films (La Mission de Chien Noël, Le Chihuahua de Beverly Hills 2, Les Copains et la Légende du Chien Maudit, Les Copains, Chasseurs de Trésor, Le Chihuahua de Beverly Hills 3 et Les Chiots Noël : La Relève est Arrivée) soit presqu'autant que ce qui est sorti au cinéma sous le label Walt Disney Pictures. Si le studio semble épouser là une stratégie qui a conduit sa branche Animation à sa perte dans les années 90 où il avait pris l'exécrable habitude de sortir à tout va des suites de ses Grands Classiques d'une médiocrité insondable, l'enjeu est ici très différent et surtout sans risque aucun. Son image ne se trouve, en effet, pas du tout en jeu et encore moins altérée par ses films « à toutous » produits au kilomètre. Déjà, parce que le genre plait au public. Ensuite, parce que le marché est tellement ciblé qu'il est impossible de confondre un film cinéma comme Alice au Pays des Merveilles ou John Carter avec ces directs vidéo bas de gamme. Enfin, parce que Disney a toujours eu dans son catalogue des films avec des vedettes canines...

Au delà de l'analyse mercantile, Le Chihuahua de Beverly Hills 3 étonne par la qualité de son écriture, autrement mieux que construite que celle du (Le) Chihuahua de Beverly Hills 2. Loin d'être le navet absolu qu'était son prédécesseur, le nouvel opus s'en sort, en effet, avec la mention passable, essentiellement d'ailleurs grâce au courage d'assumer le choix de sa cible : le public des jeunes enfants. Alors certes, les parents vont s'ennuyer ferme devant ce film sans intérêt mais ils seront ravis de constater qu'il fonctionne vis-à-vis de leur progéniture. Ainsi, l'histoire tient la route : certes basique, elle reste cohérente tout du long. A l'intérieur, les humains y sont logiquement devenus quantité négligeable afin de se concentrer sur l'objet d'attraction du public enfantin : les toutous qui parlent et qui se déguisent. Le scénario est, en outre, construit comme un épisode de sitcom de Disney Channel. Il y a ainsi le fait d'habiter avec toute sa famille dans un hôtel de luxe lorgnant de la sorte sur La Vie de Palace de Zack et Cody tandis que la fête de la Quinceañera (traditionnelle dans le monde latino-hispanique, elle représente le passage de l'enfance à la femme pour toute jeune fille qui fête ses quinze ans) rappelle un épisode des (Les) Sorciers de Waverly Place, sans oublier les sempiternelles chutes, situations cocasses et autres batailles de nourritures. Quelques bonnes idées se retrouvent ici ou là comme les chanteurs canins, déguisés en mexicains, adoptant l'accent latino et faisant office de narrateurs de l'histoire (ils donnent au film tout entier une couleur locale qui manquait terriblement au second opus !) ou encore le choix de se concentrer sur la plus petite fille de Papi, attachante à souhait et moyen idéal de délivrer la morale de l'histoire, incontournable pour un film à destination des enfants !

Le Chihuahua de Beverly Hills 3 n'échappe pourtant pas aux fautes de goût. Les déguisements des chiens en artistes de rock ou de pop (dont Lady Gaga !) sont par exemple pathétiques, tout comme la méchante dont la définition est tellement grossière qu'elle lasse dès le premier plan. La propension des intervenants à faire des catastrophes finit également par épuiser le spectateur qui, même s'il s'attend ce genre de facilités, ne peut que s'en désoler. Enfin, certains rôles humains sont tout simplement ratés, à l'exemple du maitre d'hôtel décidément too much.

Le casting, quant à lui, s'inscrit dans la cohérence au second opus. Erin Cahill et Marcus Coloma reprennent donc leurs rôles respectifs de Rachel Ashe et Sam Cortez ; Papi conservant pour sa part la voix de George Lopez. Les stars-maison de Disney, bien moins nombreuses et envahissantes que précédemment, se limitent elles à la participation vocale d'Emily Osment (Hannah Montana) et Madison Pettis (Cory et dans la Place, La Mission de Chien Noël). Enfin, pour ce qui est des nouveaux entrants, leurs prestations sont le plus souvent anecdotiques quand elle ne sont pas, en plus, totalement ratées...

Production calibrée, avec les avantages et les inconvénients liés à son genre, Le Chihuahua de Beverly Hills 3 reste cohérent de bout en bout. C'est bien là le maximum à attendre de lui ! A réserver donc exclusivement aux jeunes enfants.

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