Titre original :
A Wrinkle in Time
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie USA :
Le 9 mars 2018
Genre :
Science-fiction
IMAX
3-D
Réalisation :
Ava DuVernay
Musique :
Ramin Djawadi
Durée :
109 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

Tout juste collégienne, Meg Murry manque d’assurance dans sa vie d'adolescente, tentant toujours de trouver sa place. Très intelligente à l'image de ses parents qui sont des scientifiques mondialement reconnus, elle possède pourtant - tout comme son petit frère Charles Wallace - un don rare qu’elle ne n’a pas encore exploité. La disparition inexpliquée de son père va alors venir bousculer radicalement son existence. Amenée à faire la connaissance de trois guides - Mme Quidam, Mme Qui, Mme Quiproquo - venues sur Terre pour l’aider à le retrouver et accompagnée de Calvin, un camarade de classe, elle tombe sur un raccourci spatio-temporel ouvrant vers des mondes insoupçonnés sur lesquels règne un personnage maléfique…

La critique

rédigée par
Publiée le 08 mars 2018

Un Raccourci dans le Temps est un film hors norme chez Disney. Aussi original qu'ambitieux, il est une adaptation très fidèle du roman éponyme dont il épouse les thématiques à la fois naïves et paradoxalement complexes. Non exempt de défauts, en particulier dans son visuel parfois clinquant, il s'avère génial dans sa deuxième partie quand il se fait sobre en se focalisant sur son propos. Dans ces moments-là, il distille une émotion authentique.

Un Raccourci dans le Temps est donc l'adaptation du roman éponyme de Madeleine L'Engle, née le 29 novembre 1918 à New York d'une mère pianiste et d'un père écrivain. Ses parents vont ainsi beaucoup voyager passant par les Alpes où leur fille fréquentera un pensionnat suisse mais aussi à Jacksonville en Floride ou en Caroline du Sud où elle mènera ses études. Diplôme en poche, elle s'installe ensuite à New York où elle rencontre Hugh Franklin, un jeune acteur. Ils se marient en 1946, l'année où elle publie sont premier roman, The Small Rain. Après la naissance de leur premier enfant, ils vont vivre dans la campagne du Connecticut où l'époux passe du métier d'acteur à celui de commerçant. L'auteure essaye tant bien que mal de s'adapter à cette existence tranquille mais la vie tumultueuse de la ville lui manque. Elle continue tout de même à écrire une demi-douzaine de romans malgré de nombreux refus d'éditeurs. Le succès arrive ainsi tardivement avec Un Raccourci dans le Temps en 1962 alors que cela fait trois ans déjà que sa famille est retournée vivre à New York. À partir de là, elle va signer de nombreux ouvrages pour adultes comme pour enfants avant de s'éteindre le 6 septembre 2007 à Litchfield dans le Connecticut.

Un Raccourci dans le Temps est, en fait, un roman qui n'a failli jamais voir le jour. Madeleine L'Engle essuie en effet le refus de 25 éditeurs qui n'en comprenaient pas la portée. Il faut donc une rencontre impromptue avec l'éditeur John C. Farrar pour qu'il décide de publier l'ouvrage. Pour l'anecdote, il demande à un lecteur type de lui dire ce qu'il en pensait ; ce dernier lui répondant qu'il était presque aussi mauvais que Le Magicien d'Oz de L. Frank Baum. La critique, qui n'en est pas une, lorgne, en réalité, du côté du succès rencontré par les aventures de l'épouvantail, du ferblantier et du lion. L'éditeur digère la remarque et sort le livre dont le récit connaîtra un retentissement similaire à celui des aventures de Dorothy. Il est depuis re-publié régulièrement et reste l'un des romans pour adolescents le plus populaire aux États-Unis. Madeleine L'Engle en écrit d'ailleurs quatre suites Le Vent dans la Porte (1973), Une Terre à la Dérive (1978), Many Waters (1986) et An Acceptable Time (1989) ;  mais seuls les trois premiers ont été traduits en France. Un Raccourci dans le Temps est également adapté une première fois à la télévision en 2004 dans Les Aventuriers des Mondes Fantastiques, une production Dimension Television, à l'époque filiale de The Walt Disney Company, et diffusé dans l'émission The Wonderful World of Disney. Produite de son vivant, l'auteure comme les critiques et les téléspectateurs considèrent cette adaptation médiocre.

Il faut dire qu'Un Raccourci dans le Temps est un ouvrage insolite qui explique sûrement le nombre de refus qu'il a subi avant d'être publié. C'est d'abord les prémices du genre connu aujourd'hui comme le "jeune adulte" : pas tout à fait un livre pour enfant mais pas non plus un livre pour adulte. Si les romans d'Harry Potter ont popularisé la démarche depuis le début des années 2000, dans les années 60, le format n'est alors que peu répandu. De plus, ses thèmes sont aussi étonnants. Mélange de science-fiction, de parabole, de fable et de fantasy, il est résolument en avance sur son temps en proposant une héroïne dont les choix et les actes vont décider de son avenir mais également de celui sa famille. Le roman est, en outre, un pamphlet contre le système soviétique, et de façon générale, tous les systèmes dictatoriaux, avec un joli message sur le fait que les mots "identiques" et "égaux" n'ont pas le même sens. Enfin, comme l'auteur C. S. Lewis. avec sa série Le Monde de Narnia, Madeleine L'Engle n'hésite pas à mettre en avant sa foi chrétienne en se questionnant sur le bien et le mal. Mais à la différence de Lewis, elle prend au sérieux ses lecteurs et n'oppose jamais science et religion. Cette approche lui a d'ailleurs valu de nombreuses critiques, au point que certains boycottent le livre dans des écoles notamment ; et ce, dans les deux spectres opposés. Des fondamentalistes religieux rejettent sa vision New Age et Fantasy de la notion de Dieu tandis que les scientifiques purs lui reprochent une science trop spirituelle. En fait, ce sont les adolescents au fil des générations qui se sont le mieux reconnus dans le livre car il propose des personnages qui leur ressemblent : des êtres un peu paumés à qui il est pourtant demandé de grandes choses alors qu'ils manquent de confiance en eux et qu'ils doivent prendre des décisions déterminantes pour leurs avenirs. Un Raccourci dans le Temps est, en somme, une jolie métaphore sur le passage à l'âge adulte.

La réalisation du film a été confiée à Ava DuVernay. Née le 24 août 1972 à Long Beach en Californie, elle fait des études dans la publicité où elle évolue durant quelques années. Elle passe derrière la caméra en 2006 avec le court-métrage Saturday Night Life suivi deux ans plus tard de son premier long-métrage, This Is Life, un documentaire sur le mouvement de hip-hop. Elle continue ensuite de travailler pour la télévision. Son premier film de fiction, I Will Follow, sort en 2010 tandis qu'en 2012, elle obtient le prix du meilleur film à Sundance pour Middle Of Nowhere. Elle s'essaye dans la foulée au format de série en réalisant un épisode de Scandal mais se fait réellement remarquer pour son film Selma, sorti en 2014, qui suit la lutte de Martin Luther King pour le droit de vote de tous les citoyens. Avec Un Raccourci dans le Temps, elle réalise un exploit historique : c'est en effet la première fois qu'une réalisatrice afro-américaine est placée à la tête d'un film au budget supérieur à 100 millions de dollars.

Le scénario est signé de Jennifer Lee. Elle a, pour sa part, rejoint Walt Disney Animation Studios en mars 2011 en qualité de scénariste pour la comédie d'aventures Les Mondes de Ralph. Son adaptation du roman de John Steinbeck, Le Roi Arthur et ses Preux Chevaliers, sera ensuite produite par Troika Pictures. Elle écrit également un scénario original en développement chez Appian Way, la société de Leonardo DiCaprio tandis que Radiant Productions, la société de Wolfgang Petersen, a pris une option sur un autre de projets, Lucid Dreams. Elle est ensuite devenue la première réalisatrice des Walt Disney Animation Studios sur le film La Reine des Neiges en 2013, puis, au vu de son carton, la seule femme à avoir réalisé un film qui se trouve parmi les 10 plus grands succès mondiaux du box-office.

Le film Un Raccourci dans le Temps s'avère au final très fidèle au roman. Mis à part un ou deux chapitres vers la fin, le long-métrage est, en effet, très proche dans son déroulé de la version papier. C'est d'ailleurs plutôt dans la composition de la famille que la réalisatrice choisit de s'éloigner de l'œuvre de Madeleine L'Engle pour proposer une vision plus actuelle de la société. Le film met ainsi l'accent sur une famille mixte ayant à la fois un enfant naturel et un enfant adopté. En outre, il propose de plus se focaliser sur elle, avec de nombreuses scènes inédites par rapport à l'œuvre écrite en insistant sur la vie de tous les jours et les moments de tendresse qu'elle peut avoir. Le lieu d'habitation est également modifié passant du fin fond de l'Amérique, pas vraiment défini, à la banlieue de Los Angeles. Un autre aspect a été totalement gommé du film : les allusions religieuses présentes dans le roman. Le thème du bien contre le mal est certes toujours présent mais sans qu'aucune notion spirituelle ne soit donnée.

La grande force de l'opus - et il y arrive parfois même mieux que le livre - est son sujet universel à la fois très simple et très riche. Le film, au premier abord, s'adresse aux adolescents avec un message, presque naïf, sur la famille et la confiance en soi. Mais il ne martèle pas sa morale de façon maladroite. Au contraire, il propose un cheminement philosophique à ses personnages, et donc par miroir aux jeunes spectateurs qui vont s'identifier à eux. Le fait de faire comprendre à Meg que sa plus grande force se trouve dans ses défauts et ses imperfections est ainsi parfaitement bien amené selon une prise de conscience qui s'opère lentement. L'amour qu'elle porte à sa famille, avec en tête son père et son frère, est ainsi profondément touchant et totalement crédible. Les moments où elle se rend compte que l'un comme l'autre fautent est remarquable car cela lui apprend à grandir, elle qui s'appuyait trop sur ses deux figures d'exception. Avec ce thème de l'amour et de la confiance en soi, le film arrive à illustrer un message puissant bien que dissimulé. Le long-métrage aborde, en effet, le risque de perdre l'être aimé et défend l'idée que l'amour est assurément la plus grande des vulnérabilités. Oser aimer et affirmer son amour (des autres mais aussi de soi), c'est, il est vrai, savoir se mettre en danger, prendre le risque d'être blessé mais aussi trouver la force d'avancer et de vaincre l'obscurité. Un Raccourci dans le Temps est ainsi réussi dans sa capacité à proposer plusieurs niveaux de lectures : l'un très simple mettant en avant l'amour contre la haine, le bien contre le mal ; une deuxième plus subtile porté par des dialogues qui demandent à être digérés, sans rester à la surface des choses, pour en apprécier toutes leurs portées, et toucher l'âme des spectateurs surtout des adolescents qui se cherchent et qui doivent s'accepter. Et enfin autre paradoxe, bien que le film mette en avant la science et la logique, c'est pourtant par le raisonnement littéraire qu'il arrive à faire passer ses messages.

Sur la forme, l'opus alterne le génial et le clinquant. En fait, Un Raccourci dans le Temps fonctionne le mieux quand il donne dans la simplicité et la sobriété. La deuxième partie du film, celle qui se passe sur Camazotz, est à ce titre particulièrement remarquable. Il s'y trouve de nombreuses trouvailles visuelles comme par exemple cette rangée de maison identique où des enfants font le même geste simultanément. L'imagerie est exceptionnelle en illustrant à merveille le conformisme à outrance. Les décors peuvent aussi parfois aller du plus complexe et au plus épuré pour bien mettre en avant le propos et ses personnages. C'est d'ailleurs à ce moment-là que le film donne toute sa puissance émotive : touchant dans les retrouvailles familiales, effrayant dans la désespérance des protagonistes, inquiétant dans ce lieu qui défie la logique. Sa conclusion pourrait d'ailleurs permettre de qualifier Un Raccourci dans le Temps du 2001, l'Odyssée de l'Espace pour adolescents.

Parfois, par contre, l'opus frôle vraiment le mauvais goût. Il faut dire que le livre était réputé inadaptable et certaines caractéristiques de personnages passent mal à l'écran. L'apparence de Madame Quidam est par exemple par trop étrange. Elle est ainsi à la fois gigantesque et transparente. Sur l'écran, le rendu est vraiment bizarre ; le tout n'étant pas aidé par des costumes et des maquillages beaucoup trop extravagants. En fait, c'est le tout le passage sur Uriel qui parait vraiment trop artificiel. Cette séquence, censée représenter le merveilleux du film devant s'opposer aux passages plus sombres qui vont survenir plus tard, est carrément plombée. Ses effets spéciaux ne sont pas des plus réussis avec des fonds verts qui se font particulièrement remarqués notamment sur les gros plans. En plus, comme cette longue scène s'avère être celle de la lumière, le visuel dégoulinant de guimauve fait penser à tort à un discours rose bonbon à la naïveté coupable. Si dans cette scène Un Raccourci dans le Temps se rapproche de l'esthétique de films comme Le Monde Fantastique d'Oz ou Alice au Pays des Merveilles, ni ses choix artistiques ni les résultats obtenus tiennent la comparaison.

Il faut dire que côté personnages, les trois Madames, sont assurément l'élément du livre le plus compliqué à mettre en image. Ava DuVernay a ainsi opté pour des visuels et des apparences ambitieuses mais qui s'avèrent très étranges et qui ont plutôt tendance à sortir les spectateurs du film. Les costumes, les maquillages, les apparences, tout est bien trop avant-gardiste et déstabilisant. En fait, il se passe quelque chose d'étrange à l'inverse complet du roman. La présence des trois êtres de lumière rehausse, en effet, les passages du livre où elles évoluent laissant une impression de fadeur à sa conclusion. Dans le long-métrage, c'est précisément quand elles disparaissent et laissent les enfants se débrouiller par eux-mêmes que le récit prend son envol et toute son ampleur. Ce sentiment étrange vient peut-être du fait que le film n'explique pas vraiment, à la différence du livre, qui elles sont, mis à part qu'ils s'agissent d'entités très âgées. Ce constat est d'autant plus désolant que les trois personnages sont portés par de grandes comédiennes mais qui réussissent à des degrés divers à se rendre sympathique.
Madame Quiproquo est ainsi interprétée par Reese Witherspoon (Kalahari, Fashion Victime). L'actrice apporte beaucoup de fraîcheur, de candeur et de maladresse à la plus jeune des trois Madames. En disant tout haut ce qu'elle pense, elle amène de l'humour, au final peu présent dans l'opus. Des trois, elle est assurément la plus convaincante.
Madame Qui est jouée par Mindy Kaling (connue chez Disney pour avoir fait des voix dans Les Mondes de Ralph ou Vice Versa). La plus maternelle des trois Madames garde la même caractéristique que dans le livre : celle de s'exprimer que par citations. Mais ici, l'effet reste tout de même très étrange.
Enfin, Madame Quidam est tenue par Oprah Winfrey, la célèbre présentatrice de talk-show, icône aux États-Unis. Même si c'est une bonne actrice (ayant déjà été vue dans La Couleur Pourpre de Steven Spielberg ou ayant prêté sa voix dans le film La Princesse et la Grenouille), elle n'est ici pas aidée par une apparence qui la désavantage incroyablement. Censée être la plus mature et la plus sage des trois Madames, les spectateurs ont bien du mal à la prendre réellement au sérieux.

Heureusement, les personnages humains sont, eux, bien plus convaincants.
La jeune Storm Reid est ainsi réellement extraordinaire dans le rôle de Meg Murry. Son personnage est en effet imparfait ce qui la rend particulièrement attachante. S'étant refermée sur elle-même à la suite de la disparition de son père, elle se rejette physiquement comme psychologiquement. Elle va devoir pourtant voyager dans l'espace et le temps pour commencer à grandir et s'accepter. La grande qualité de l'actrice est de parvenir à faire passer ce que ressent le personnage principalement dans ses émotions et non uniquement dans ses dialogues.
Son petit frère, Charles Wallace Murry, est lui aussi très attachant. Ce garçonnet surdoué est à la fois un petit génie qui peut parfois être arrogant mais aussi un jeune enfant qui s'émerveille de tout en prenant les choses extraordinaires comme allant de soi. Le jeune acteur, Deric McCabe, apporte beaucoup d'authenticité au personnage.
Chris Pine est le Dr Alex Murry. L'acteur livre ici un de ses rôles les plus inhabituels et arrive à y proposer l'une de ses meilleures prestations, bouleversante d'émotion. Il est, en effet, incroyable dans le rôle de ce père qui se noie dans ses recherches au point de s'éloigner de ses enfants. L'amour que les uns portent vis à vis des autres devient alors le fil conducteur du récit et le cœur du film.
Se remarque aussi le personnage de Calvin O’Keefe joué par Levi Miller. Le garçon sert en effet de miroir à la jeune Meg : à la fois populaire et brillant à l'école, il cache pourtant des problèmes différents de la jeune fille et qui vont lui permettre de relativiser les siens.
Enfin, les fans de Disney Channel apprécieront la participation de Rowan Blanchard (la fameuse Riley dans Le Monde de Riley) qui incarne Veronica, une camarade de collège de Meg.

Côté bande-son, la musique instrumentale d'Un Raccourci dans le Temps est, sur son périmètre, plutôt réussie. Écrite par Ramin Djawadi, elle se révèle aussi lyrique qu'émouvante et souligne efficacement les thèmes du film. Plusieurs chansons pop sont en outre proposés pour l'accompagner au cours du film : I Believe chantée par DJ Khaled et Demi Lovato, Magic par Sia, Let Me Live par Kehlani, Warrior par Chloe x Halle, Park Bench People par Freestyle Fellowship et enfin Flower of the Universe par Sade.

Bien qu'il soit une adaptation d'un classique de la littérature, Un Raccourci dans le Temps rentre dans la catégorie des films "live" Disney originaux et ambitieux comme ont pu l'être John Carter, Lone Ranger : Naissance d'un Héros ou À la Poursuite de Demain. Et malheureusement, il connaît le même destin en étant rejeté des critiques malgré ses indéniables qualités. Tout le monde reproche au label Disney son manque de prises de risques et d'originalité quand il enchaîne les remakes de classiques d'animation. Pourtant, dès qu'il tente des œuvres qui sortent de l'ordinaire, les critiques boudent et le public passe son chemin. Comment dans ces conditions ne pas vouloir continuer à ronronner tout le temps dans le même genre de film puisque, malgré les ronchons, le succès est toujours là comme l'a prouvé encore, ne serait-ce qu'en  2017, les 1.2 milliard de recettes au box-office mondial de La Belle et la Bête.

Au delà de la seule "malédiction commerciale" qui semble devoir frapper tous les films "live" originaux chez Disney, Un Raccourci dans le Temps n'en demeure pas moins un film intrinsèquement risqué. En dehors des États-Unis, le livre est, il est vrai, peu connu dans le monde. De plus, sa thématique et son visuel en font un visionnage exigeant et peut parfois paraître ésotérique, en particulier pour ceux qui sont étrangers à cet inclassable classique de la littérature américaine. Il va clairement diviser le public et les critiques. Pour l'apprécier à sa juste valeur, il faut donc se mettre dans la peau d'un adolescent et se laisser porter par les émotions et le merveilleux. Car malgré ses défauts, il assume la vision de sa réalisatrice tout en étant fidèle au roman adapté. Pour autant, Disney a su avoir une ambition mesurée. Avec un budget de 103 millions de dollars, il est deux à trois fois moins coûteux que leurs récents flops des dernières années. Aussi, même un succès modéré ne fera pas de l'opus un gouffre financier et devrait lui permettre de voir le studio rentrer dans ses frais et - qui sait ? - rompre le sort !

Un Raccourci dans le Temps invite les spectateurs à explorer l'espace et le temps pour faire une introspection dans leur propre âme. Pour cela, le public ne doit pas s'arrêter à la surface des thèmes proposés mais creuser les pistes abordées. Que ce soit visuellement ou thématiquement, le film est riche et demande, en effet, du temps pour l'apprécier à sa juste valeur.
Sa morale qui veut que les imperfections et les défauts sont les plus grandes forces de tout un chacun lui sied donc à merveille...
Un Raccourci dans le Temps est en somme un film imparfait, parfait !

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