L'Essor des Jeux Vidéo
Disney, Star Wars et Marvel dans les Années 80

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Publié le 20 mai 2017

Popularisé dans les années 70 et 80, notamment grâce aux salles d'arcade et avec l'arrivée des premières consoles dans les foyers, le jeu vidéo se décline aujourd'hui sur une quantité incroyable de supports : borne d'arcade, console de salon ou portable, appareil de réalité virtuelle, smartphone et tablette. Le joueur contemporain possède désormais des dizaines de portes d'entrées dans les mondes virtuels dont il est le véritable héros. Révolution numérique dont l'ampleur ne cesse de croître depuis maintenant plus de quarante ans, le jeu vidéo a aujourd'hui gagné ses titres de noblesse, au point qu'il est souvent considéré comme le dixième art majeur, après la télévision et la bande dessinée. Paradoxalement, et alors que les graphismes des jeux vidéo se font de plus en plus réalistes, il s'observe aujourd'hui un véritable retour vers le jeu « rétro » en même temps qu'un amour pour les cultures geek et populaire, dans lesquelles les premiers jeux vidéo sont encensés. Ainsi, des jeux vidéo comme Pac-Man, Space Invaders ou Street Fighter, ainsi que les personnages mascottes Mario, Donkey Kong et Sonic sont, aujourd'hui encore, extrêmement populaires, au point qu'ils ont chacun donné naissance à leur franchise propre et demeurent très présents sur le marché vidéoludique. Leurs anciens jeux sont d'ailleurs toujours fréquemment réédités, parfois remis graphiquement au goût du jour, mais certainement pas oubliés.

Atari 2600
Intellivision
Apple II

Un exemple flagrant de cet amour du jeu rétro est évidemment le film d'animation Les Mondes de Ralph, dans lequel Ralph, l'antagoniste malgré lui de Fix-It Felix, Jr., un jeu d'arcade fictif de 1982, se promène de jeu vidéo en jeu vidéo en côtoyant au passage une myriade de personnages inventés pour le film ou sortis tout droit des années 80, de Bowser (de la série Super Mario Bros.) aux fantômes de Pac-Man en passant par Q*bert ! Pourtant, et malgré ce superbe hommage à l'histoire du jeu vidéo, Disney n'a pas attendu 2012 pour miser sur l’intérêt vidéoludique du grand public. Dès le début des années 80, une quantité impressionnante de jeux vidéo licenciés Disney sortent en effet sur toutes les machines de l'époque, des bornes d'arcade aux consoles de salon (sur Atari 2600, Master System ou encore sur la NES de Nintendo) et même sur les premiers ordinateurs personnels, comme la Commodore 64 ou l'Apple II. Devant les succès commerciaux de ces premiers jeux et sentant que l'industrie vidéoludique a de beaux jours devant elle, Disney crée en 1983 sa propre compagnie de distribution qui se lancera officiellement dans la production de jeux à partir de 1988, Walt Disney Personnal Computer Software. Et quelle chance pour les gamers, puisque c'est Walt Disney Personnal Computer Software (qui deviendra Disney Software en 1990 puis Disney Interactive en 1994) qui offrira à toute une génération de joueurs dans les années 90 quelques uns des meilleurs jeux de la décennie, d'Aladdin en passant par Le Roi Lion, mais aussi les DuckTales, tirés de la série La Bande à Picsou ! Les jeux vidéo tirés de la saga Star Wars et de l'univers des comics Marvel ne sont d'ailleurs pas en reste durant les années 80, leur présence sur le marché se faisant, il est vrai, exponentielle, pour exploser véritablement dans les années 90 ! Mais avant de s'imposer comme l'une des figures majeures du domaine vidéoludique dans les décennies qui suivirent, Disney s'est, dès 1982, déjà illustré en se faisant (presque) passer pour... ENCOM !

1983-1990
1994-2003
2016
Bienvenue dans la Grille
Les jeux vidéo Tron

Et non, ça ne s'invente pas : le premier jeu vidéo Disney est adapté du film… Tron ! Plus fort encore, le premier jeu Tron est également le tout premier jeu vidéo de l'histoire à porter la licence officielle du film duquel il est adapté ! Ainsi, au début de l'année 1982, Tron : Deadly Discs, un jeu édité par Mattel Electronics, sort sur Intellivision. Le joueur y incarne Tron et doit se défendre grâce à son disque contre une armée de programmes néfastes envoyés par le MCP, tout en progressant à travers une série de portes pour avancer dans le jeu. S'il possède des graphismes honnêtes pour l'époque, il faut toutefois noter que la plus grosse erreur de Mattel aura été de créer un personnage... rouge ! Au lieu de jouer avec Tron, le joueur aura dès lors davantage l'impression de contrôler Sark, ce qui est plutôt dommage. Sorti six mois avant le film, Tron : Deadly Discs est en fait destiné à promouvoir le long-métrage dont il est adapté, et qui ne débarquera ainsi dans les salles qu'en juillet 1982 ! Juste avant que le film ne sorte au cinéma, Disney propose à Bally Midway (qui développera dix ans plus tard le mythique Mortal Kombat) de développer un second jeu, baptisé cette fois-ci sobrement Tron. Il faut dire que l'opus parle tout à fait aux jeunes adultes adeptes des salles d'arcade, qui voient en Tron l'un des premiers films à s’intéresser aux nouvelles technologies et au jeu vidéo, le tout, qui plus est, avec des graphismes révolutionnaires ! Assez minimaliste, le jeu d'arcade propose à nouveau au joueur d'incarner Tron à travers quatre mini-jeux, directement inspirés du film : courses de motos du Cycle Lumineux, combats contre des tanks, contre des bogues et, finalement, destruction des tuiles qui protègent le MCP. Chaque fois que le joueur parvient à remporter la victoire sur les quatre mini-jeux, la difficulté augmente d'un cran. Ce sont au final douze niveaux de difficulté qui sont proposés dans Tron, chacun nommé au moyen du nom d'un programmeur ! Ce second jeu est un véritable succès, en grande partie grâce à l'ingéniosité de nombreux cinémas qui installèrent des bornes d'arcade spécialement pour lui à la sortie des salles, pour que les spectateurs puissent prolonger, pendant un moment encore, l'expérience qu'ils venaient de vivre sur grand écran.

Tron : Deadly Discs (Intellivision - 1982)
Borne Tron
Tron (Arcade - 1982)

Tron remporte un tel succès dans les salles d'arcade que, la même année, trois jeux inédits sont édités sur Atari 2600 et sur Intellivision, tous édités par Mattel Electronics ! Le premier de ces jeux est ainsi Tron : Maze-A-Tron (Intellivision) : le joueur y contrôle là encore Tron, qui progresse dans un labyrinthe ressemblant à une carte-mère ; il doit alors collecter des circuits qui l'aideront dans l'affrontement final avec le MPC, le tout en évitant les patrouilleurs qui lui barreront la route. Le second jeu, Adventures of Tron, était à l'origine un portage du jeu précédent prévu pour Atari 2600. L'opus s'avéra cependant être si différent de son modèle qu'il changera finalement totalement de nom et de gameplay. Ici, le joueur incarne toujours Tron (même si le curieux choix des couleurs de vêtements rend l'identification du personnage pour le moins difficile...), qui doit progresser à travers une série d’ascenseurs en récupérant encore une fois divers composants électroniques. Le troisième et dernier jeu sortira quant à lui sur Intellevision à la fin de l'année 1982, sous le nom de Tron : Solar Sailer. Le gamer y incarne pour une dernière fois sur console Tron, naviguant à bord du voilier solaire aux moyens de faisceaux d’énergie qui lui permettent également de tirer sur les ennemis. Le joueur doit fréquemment changer de faisceau lorsqu'il épuise l'énergie de ce dernier, sous peine de se voir infliger un game over. Dans la deuxième phase du jeu, Tron devra tout faire pour détruire le MCP, en l'empêchant de télécharger ses données.

Tron : Maze-A-Tron (Intellivision - 1982)
Adventures of Tron (Atari 2600 - 1982)
Tron : Solar Sailer (Intellivision - 1982)

Tron : Solar Sailer sera le dernier jeu vidéo des années 80 sur console à s'inspirer du film Tron, mais il a quelque chose de révolutionnaire : il est l'un des tout premiers jeux sur console à intégrer des voix audibles ! En effet, au moyen d'un module acheté séparément et branché à l'arrière de la console, le joueur pouvait entendre les voix des personnages à l'écran. Révolutionnaire pour l'époque, le module ne rencontrera pas le succès, en raison d'un prix trop élevé et du peu de jeux, à peine cinq, qui proposaient cette innovation. En 1983, un tout dernier jeu inspiré de Tron sera édité, cette fois dans les salles d'arcade, Discs of Tron. Malheureusement, ce dernier ne rencontrera pas le succès de ses prédécesseurs. Incarnant toujours Tron, le gamer doit ici faire face à un ennemi de taille, Sark. Tron doit alors lancer ses disques tout en sautant de plate-forme en plate-forme pour éviter les assauts de son ennemi. Très beau et offrant un univers et des personnages très réussis, le gameplay est néanmoins très vite répétitif. Malgré son manque de succès, le jeu sera pourtant porté sur Commodore 64, juste avant le krach du jeu vidéo de 1983. Cet incident financier majeur, qui mit fin à la seconde génération de consoles de salons, est en général imputé à la trop grande quantité de consoles disponibles et l’inondation sur le marché de jeux vidéo trop similaires. Il est à parier que les aventures de Tron auraient pu continuer longtemps encore sans cet accident industriel du monde vidéoludique à peine naissant, tant les développeurs tenaient avec Tron un univers extrêmement abouti et propice à de multiples aventures virtuelles. Il faudra ensuite attendre 2003 pour retrouver l'univers de Tron à travers un jeu vidéo, avec Tron 2.0, sur ordinateur.

Borne Discs of Tron
Discs of Tron (Arcade - 1983)
Affiche Discs of Tron
Star Wars
À la Conquête des Consoles

Si les jeux Tron sont bien les premiers à être officiellement adaptés d'un long-métrage, de multiples jeux ont, quant à eux, été développés bien avant 1982 en s'inspirant d'un film dont ils ne possédaient pourtant pas la licence. La nuance entre adaptation et inspiration est en effet de taille, puisqu'à la fin des années 70 et au début des années 80, le jeu vidéo commençait tout juste à décoller, et les compagnies et producteurs de films ne voyaient pas encore les possibilités d'exploitation de cette révolution numérique en devenir. Ainsi, lorsque les développeurs de jeux ne parvenaient pas à convaincre une compagnie de céder ses droits sur un film, il leur fallait faire preuve d'un peu de ruse. À ce titre, le tout premier jeu recensé à s'être inspiré d'un film est Shark JAWS, sorti en 1975 dans les salles d'arcade. Inspiré du film Les Dents de la Mer, Shark JAWS a été crée et développé par Atari, qui a utilisé le nom de compagnie fictif Horror Games sur ses bornes, pour éviter un procès. En effet, Atari n'ayant pas réussi à convaincre Universal Pictures de lui céder les droits, elle a rusé en renommant son jeu Shark JAWS (au lieu de simplement Jaws, le titre original du film), en inscrivant le mot « shark » en caractères minuscules à côté du mot « JAWS » en vingt fois plus grand et en majuscules pour que le public, lui, ne s'y trompe pas. L'année d'après, c'est le jeu vidéo Death Race qui sort, et qui emprunte son histoire au film La Course à la Mort de l'An 2000 (Death Race 2000 en V.O). Là encore, Exidy, le créateur du jeu, n'a pas réussi à obtenir les droits du long-métrage ; qu'à cela ne tienne, il a simplement modifié légèrement le titre du film et a changé les humains se faisant écraser par les bolides au cinéma par des monstres dans le jeu. Ces deux opus feront beaucoup de bruit à l'époque en raison de leur violence et parce qu'ils sont parmi les premiers jeux à s'inspirer officieusement d'un film. C'est donc tout logiquement qu'en 1977, un film sort dans les salles obscures et attire aussitôt toutes les convoitises des compagnies de jeux vidéo : Star Wars : Un Nouvel Espoir. La même année, un jeu, intitulé Star Wars, sort sur RCA Studio II, une console très rapidement oubliée. Dans son livret, et bien que la compagnie n'ait pas obtenu la licence, il est ainsi inscrit que le jeu est « basé sur le film Star Wars » ! Après avoir glissé la cartouche dans sa console, le joueur se retrouve alors face à un écran noir au milieu duquel se trouve un rectangle qui est en fait le viseur de son vaisseau. Le joueur doit faire bouger le viseur pour que les ennemis à l'écran se retrouvent en son centre afin de les désintégrer et... c'est tout. L'année suivante, un nouveau jeu non licencié, encore une fois baptisé Star Wars sort sur l'ordinateur Apple II, et si le système et l'objectif sont les mêmes que pour le précédent titre, le tout est beaucoup plus soigné. Rebelote en 1979 avec un troisième jeu sur arcade, cette fois intitulé Star Fire, qui s'inspire lui aussi énormément de l'univers de Star Wars, au point de reprendre par exemple le design des vaisseaux chasseurs TIE !

Star Wars (RCA Studio II - 1977)
Star Wars (Apple II - 1978)
Star Fire (Arcade - 1979)

En 1982, les consoles de salon gagnent en popularité, au point que les sociétés de productions cinématographiques comprennent enfin à quel point décliner leurs films en jeux vidéo peut s'avérer lucratif, tout en assurant une publicité permanente et interactive. C'est donc en 1982, deux années après la sortie au cinéma de Star Wars : L'Empire Contre-Attaque, que sort le tout premier jeu officiellement licencié Star Wars, développé par Parker Brothers sur Atari 2600 et Intellivision. Dans ce jeu, intitulé donc Star Wars : The Empire Strikes Back, le joueur contrôle Luke Skywalker, forcé de se défaire des quadripodes impériaux lors de la bataille de Hoth. C'est toutefois l'année suivante sur arcade, au mois de mai 1983, qu'un jeu officiel Star Wars connaîtra un véritable succès, au point d'être ensuite porté sur pas moins de 12 consoles tout au long des années 80 ! Star Wars – The Arcade Game est ainsi adapté du film de 1977, Star Wars : Un Nouvel Espoir, et développé par Atari. Le gamer y incarne encore une fois Luke, qui tente de rejoindre l'Étoile Noire à bord d'un vaisseau X-Wing. Phases de tirs contre les vaisseaux l'Empire et destruction de l'Étoile Noire sont au programme de cet opus très immersif, accompagné des voix des personnages et de la musique emblématique de John Williams. L'année 1983 amènera deux autres jeux, bien moins intéressants en terme de gameplay que le jeu d'arcade, Star Wars : Jedi Arena, dans lequel les joueurs s'entraînent au maniement du sabre laser, et Return of the Jedi : Death Star Battle, un jeu à mi-chemin entre Space Invaders et un jeu de casse-briques.

Star Wars : The Empire Strikes Back
(Atari 2600 - 1982)
Star Wars : The Arcade Game
(Cabine d'arcade)
Star Wars : The Arcade Game
(Arcade - 1983)

En 1984, un nouveau jeu d'arcade sort dans les salles, Star Wars : Return of the Jedi, adapté du film du même nom, et encore une fois développé par Atari. Entièrement en couleurs, il se compose de trois niveaux dans lequel le joueur pilote différents véhicules, en même temps qu'il parcourt différents lieux et planètes parfaitement bien inspirés du film de référence. Les phases de tir sont, comme dans Star Wars – The Arcade Game, absolument dantesques, et le joueur en a pour son argent (ou plutôt, pour sa pièce). Comme son aîné, le jeu sera porté ensuite sur de nombreuses consoles de salon et ordinateurs, de l'Atari ST à la Commodore 64. C'est donc tout naturellement qu'Atari réitère l'année suivante en proposant un troisième jeu d'arcade, histoire de compléter la trilogie, basé sur le film Star Wars : L'Empire Contre-Attaque et portant le même nom. Contrairement aux deux précédents jeux sur arcade, celui-ci ne sortira pas sur une machine dédiée aux couleurs de son film de référence, mais il sera développé par Atari sous la forme d'un « kit de conversion » que les patrons de salles d'arcade pouvaient brancher sur la machine de Star Wars – The Arcade Game pour que le joueur puisse jouer à ce jeu. Malheureusement, le jeu ne resta pas dans les mémoires en comparaison de ses aînés, et ceci, précisément dû au fait qu'il n'avait pas de machine dédiée pour attirer l'œil du joueur. De plus, rares étaient les salles d'arcade qui le proposaient puisque Star Wars – The Arcade Game, le premier du nom, rencontrait toujours un succès monumental, même trois ans après sa sortie. Une machine intégrant les deux jeux sortira quelques mois plus tard, mais elle demeure aujourd'hui extrêmement rare, puisqu'elle était bien trop onéreuse pour les salles qui possédaient déjà la borne du premier jeu. Dans tous les cas, deux jeux sur une seule machine ne représentaient donc que peu d'intérêt pour les exploitants. Graphiquement, le jeu n'était en plus qu'une redite de sa « machine-hôte », et ne présentait donc que de très légères améliorations.

Star Wars : Return of the Jedi
(Arcade - 1984)
Star Wars : Return of the Jedi
(Arcade - 1984)
Star Wars : The Empire Strikes Back
(Arcade - 1985)

Si les deux premiers jeux sur arcade, et le troisième dans une moindre mesure, font partie des meilleurs jeux d'arcade encore aujourd'hui, les Japonais, eux, ont eu la chance de voir sortir sur leur Famicom (la NES de Nintendo en Europe et en Amérique du Nord), le meilleur jeu Star Wars des années 80. Développé par Namco en 1987 et intitulé sobrement Star Wars, il est - et c'est une première pour un titre inspiré de la franchise ! - un jeu d'aventure et de plate-formes. Le joueur y contrôle Luke Skywalker, qui doit avancer sabre laser à la main dans une série de niveaux très réussis graphiquement, en se battant en duel contre les sbires de Dark Vador à la fin de chaque stage. Le joueur aura d'ailleurs par deux fois l'occasion d'affronter Vador dans des duels de sabres laser épiques, accompagnés là encore de la musique de John Williams. Le jeu propose en outre quelques séquences de vol en Faucon Millenium et en X-Wing, jusqu'à la destruction de l'Étoile Noire. Le scénario du jeu puise sa trame dans les trois films, tout en proposant du contenu et des ennemis inédits, ce qui est une première également pour un jeu vidéo Star Wars, qui s'en tenaient jusqu'à ici strictement aux scénarios des films. À dire vrai, le jeu aurait été absolument parfait s'il n'avait pas été aussi difficile, les développeurs ayant été particulièrement avares sur les vies et les continues. Pourtant, il est indéniable qu'il est très beau et varié, servi par une musique parfaite et des phases de plate-formes bien pensées. Un dernier jeu tout à fait curieux sortira finalement l'année d'après, Star Wars : Droids, édité sur les ordinateurs de l'époque par Binary Design. Adapté de la série animée Star Wars : Droïdes, le gamer incarne ici les deux droïdes qui tentent de s'échapper d'une base spatiale à travers une série de niveaux de type plate-formes et aventure. Si l'opus est plutôt joli, il n'en reste pas moins qu'il est plutôt mal-aimé par les fans de la saga en raison de sa difficulté et du peu de lien qu'il a avec sa série de référence. À travers les années 80, près d'une dizaine de jeux (officiels) Star Wars seront édités sur tous les supports, de la salle d'arcade à la console ou l'ordinateur de salon. Permettant de revivre les moments cultes de la première trilogie de George Lucas, les jeux d'arcade auront sans peine marqué toute une génération d'adolescents et de jeunes adultes, tout en préfigurant les jeux épiques qui sortiront les années suivantes.

Star Wars (NES - 1987)
Star Wars (NES - 1987)
Star Wars : Droids (Amstrad CPC - 1988)
Il Était une Fois
Les Adaptations des Films d'Animation Disney

Fort de son succès de l'année 1982 avec la série de jeux Tron, Disney a décidé d'investir largement, à compter de l'année 1983, dans le domaine vidéoludique. Mais alors, quel film choisir pour proposer aux joueurs une expérience aussi épique que l'était celle de Tron sur arcade ? D'une manière tout à fait logique, mais néanmoins étonnante, le premier long-métrage qui fut choisi pour être adapté en jeu vidéo est... Blanche Neige et les Sept Nains ! Ou presque. S'il a été officiellement le premier projet qui prévoyait de mettre en scène un personnage issu d'un film animé de Disney, Snow White and the Seven Dwarfs sur Atari 2600 ne vit en réalité jamais véritablement le jour dans les années 80. Atari et Disney s'entendirent en effet dès 1982 pour créer une jeu vidéo inspiré de Blanche Neige et les Sept Nains, et qui aurait dû être le premier d'une longue série. Malheureusement, le krach du jeu vidéo de l'année 1983 allait passer par là, et des dizaines de titres furent purement et simplement annulés, et ce, chez tous les éditeurs de jeux vidéo de l'époque. Deux prototypes furent ainsi partiellement réalisés et retrouvés dans des archives. Si les deux semblent assez similaires, tant au niveau des graphiques que du gameplay, c'est bien le second qui est tout à fait intéressant puisqu'il a été finalement édité à un très petit nombre d'exemplaires et vendu en 2002 lors de la Classic Gaming Expo de Las Vegas ! Snow White and the Seven Dwarfs se décompose donc en trois niveaux dans lequel le joueur incarne l'un des sept nains qui doit partir sauver Blanche Neige avant que la sorcière n'arrive à la cabane dans les bois. Le gamer passera ainsi successivement dans des niveaux représentant la mine des nains, une rivière et, pour finir, la forêt cauchemardesque. Bien que non terminé, le jeu est pratiquement jouable, à l'exception de quelques bogues et même s'il ne brille pas par ses graphismes ni par sa musique, au point que, si le titre du film et la mention Disney n'apparaissaient pas lors de l'écran-titre, le joueur ne croirait jamais jouer à un jeu officiel, inachevé ou non ! La même année, deux autres jeux furent également annulés, restés à l'état de prototypes dans les cartons d'Atari : Dumbo's Flying Circus et Sport Goofy. Le premier s'inspire bien évidemment du film éponyme Dumbo mais le second, lui, est plus atypique ; Sport Goofy se voulait en effet être un jeu inspiré des très nombreux cartoons sportifs de Dingo, comme Leçon de Ski, Dingo Champion Olympique ou encore le chef-d'oeuvre Dingo Fait de la Gymnastique. S'il est difficile de savoir combien de sports les développeurs souhaitaient inclure dans l'opus, deux sont entièrement jouables dans ce prototype, à savoir, le plongeon et le pogo  (batôn à ressort).

Snow White and the Seven Dwarfs
(Atari 2600 - 1983)
Dumbo's Flying Circus
(Atari 2600 - 1983)
Sport Goofy
(Atari 2600 - 1983)

Le premier jeu issu de la collaboration entre Disney et Atari à finalement voir le jour en 1983 est ainsi, un jeu adapté du segment L'Apprenti Sorcier dans Fantasia. Le joueur y contrôle donc Mickey, qui devient dès lors le premier personnage animé Disney à se voir adapté en personnage de jeu vidéo ! Le joueur alterne entre deux écrans : dans le premier, il doit tirer sur des étoiles filantes pour récupérer des bonus et doit empêcher les balais magiques d'inonder le laboratoire de Yen Sid, dans le second. Bien que le design et le gameplay soient très simples, la reprise du thème musical de L'Apprenti Sorcier, composé par Paul Dukas, est plutôt appréciable, même si tout se termine bien trop vite, Atari n'étant pas connu pour ses jeux longs et complexes. Il semblerait dans tous les cas que le krach du jeu vidéo de 1983 et les annulations multiples de jeux mirent purement et simplement fin à la collaboration entre Disney et Atari après Sorcerer's Apprentice, en même temps que l'envie de Disney de proposer du contenu vidéoludique sur consoles. Quelques jeux déjà en production sortiront tout de même encore sur console, mais la Compagnie de la Souris vise en effet un tout autre support : les ordinateurs personnels qui se démocratisent alors dans les foyers. En 1985, Disney et Sierra-On-Line entament alors une collaboration qui donnera naissance à plusieurs jeux, dont deux inspirés de longs-métrages d'animation. Le premier, intitulé Winnie the Pooh in the Hundred Acre Wood, sort notamment sur Apple II et Commodore 64, et propose au joueur d'incarner les personnages des (Les) Aventures de Winnie L'Ourson. Sous la forme d'un point-and-click, le joueur promène ainsi sa souris sur les différents écrans pour retrouver l'objet qu'a perdu chacun des personnages de la Forêt des Rêves Bleus. Le jeu, au demeurant très statique, est tout de même très réussi visuellement. C'est donc seulement l'année suivante, en 1986, que Disney propose son tout premier jeu d'aventure sur ordinateur, avec un opus inspiré de Taram et le Chaudron Magique. Le jeu, qui reprend le titre du film, propose au gamer d'incarner Taram à travers des scènes emblématiques du film. Sorti moins d'un après le film au cinéma, il propose en outre un système de fin alternative, dépendant des choix du joueur et de ses actions au cours du jeu. Malheureusement, les graphismes ne sont pas vraiment à la hauteur des ambitions de Disney, sans compter que l'ambiance musicale est aux abonnés absents.

Sorcerer's Apprentice
(Atari 2600 - 1983)
Winnie the Pooh in the Hundred
Acre Wood
(Apple II - 1985)
The Black Cauldron
(Atari ST - 1986)

Disney gagne en confiance après ces deux jeux malgré leur succès plutôt relatif, mais qui permettent néanmoins à la compagnie de se faire la main dans le domaine vidéoludique. En 1987, Disney collabore ainsi avec Gremlin Graphics Software pour adapter un film sorti l'année précédente, Basil, Détective Privé. Disney commence, en effet, vraiment à prendre conscience du potentiel du jeu vidéo, et de l'intérêt d'accompagner chaque nouvelle sortie d'un film d'animation par un jeu dans lequel le public pourra revivre les aventures de ses personnages préférés. Mélange ingénieux de plate-forme et d'aventure, The Great Mouse Detective, sorti lui aussi sur plusieurs ordinateurs comme l'Atari 8-bits ou la ZX Spectrum, est un jeu somme toute sympathique, bien que très sombre. Il ne fait, il est vrai, qu'un usage très partiel des palettes de couleurs pourtant plus nombreuses sur ordinateurs que sur consoles, ce qui est très dommage. En 1988, Disney décide enfin, via sa compagnie Walt Disney Personnal Computer Software, de créer son tout premier jeu, The Chase on Tom Sawyer's Island, une version un peu plus élaborée de Pac-Man qui n'est pas adapté d'un film, mais qui fait plutôt référence à l'attraction Tom Sawyer's Island de Disneyland Resort et de Walt Disney World Resort. Rien de transcendant donc, pour ce premier opus qui est, certes assez amusant, mais décevant graphiquement. Il a cependant le mérite d'être le premier à être effectivement développé par Disney, et le premier d'une longue série de jeux qui se révèleront tous meilleurs les uns que les autres quelques années plus tard. L'année suivante, en 1989, Disney s'associera finalement avec Coktel Vision, des développeurs français, pour promouvoir et adapter le film sorti l'année précédente, Oliver & Compagnie. Le jeu reprend fidèlement la trame de son film de référence et alterne phases d'aventure, de plate-forme et de point-and-click. Cerise sur le gâteau, il est l'un des rares jeux vidéo des années 80 à proposer un choix de langues pour le public européen. Là encore, pas de musique, mais des graphismes sur ordinateur absolument superbes !

The Great Mouse Detective
(ZX Spectrum - 1987)
The Chase on Tom Sawyer's Island
(Apple II - 1988)
Oliver & Compagnie
(Atari ST - 1989)

Malgré quelques beaux jeux à la fois inventifs et amusants, il faut bien reconnaître que c'est à la fin des années 80 et au tout début des années 90 que quelques uns des meilleurs jeux vidéo Disney de la décennie sont édités, tous adaptés de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit. Le premier, qui reprend le titre du film dont il s'inspire et qui est développé en collaboration avec Silent Software, sort sur ordinateur en même temps que le long-métrage au cinéma. Le joueur y incarne Roger Rabbit à travers quatre niveaux, dans lesquels il doit notamment conduire Benny le Taxi ou encore sauver Jessica Rabbit de la terrible trempette. Dynamique et assez joli, il vaut indéniablement le coup d'œil. Le second jeu, développé par Rare sort quant à lui un an plus tard, sur NES. Le joueur incarne cette fois Eddie Valiant, dans une série de niveaux inspirés du film, le résultat oscillant en revanche entre le grotesque et le franchement mauvais. Fait amusant cependant, le joueur, en cherchant des indices dans le jeu, pouvait trouver un numéro de téléphone ; en l'appelant, il entendait alors la voix de Jessica Rabbit lui donner des conseils pour terminer le jeu ! Une très belle idée qui renforçait alors l'immersion du joueur. Malheureusement, le numéro a depuis été réassigné à ... une compagnie de téléphone rose ! Un dernier jeu inspiré de Qui Veut la Peau de Roger Rabbit est finalement édité en 1991, le meilleur des trois, sous le titre de Hare Raising Havoc. Développé par BlueSky Software pour ordinateurs, il s'inspire en fait des premières minutes du film, qui s'avèrent être le tournage d'un cartoon de Baby Herman. Le joueur incarne donc Roger Rabbit à travers une série de tableaux dans lesquels il doit interagir avec son environnement pour empêcher Baby Herman de se blesser en prenant les coups à sa place, le tout grâce à un gameplay terriblement fun. Les graphismes sont absolument splendides et les animations, terriblement amusantes et nombreuses, respectant parfaitement la personnalité de Roger Rabbit, au point que le joueur a véritablement l'impression d'être dans un cartoon. Quel dommage, alors, que le jeu ne propose aucune musique, tout juste des bruitages de cartoon, qui sont certes très réussis, mais qui se font trop omniprésents sans musique.

Who Framed Roger Rabbit
(Amiga - 1988)
Who Framed Roger Rabbit
(NES - 1989)
Hare Raising Havoc
(Amiga - 1991)
1,2,3
Mickey, Donald et Moi !

Si les années 80 sont donc propices au développement de jeux accompagnant les sorties de films d'animation au cinéma, Disney a bien d'autres atouts dans sa manche. La Compagnie de la Souris va, en effet, commencer à proposer toute une série de jeux mettant en scène deux de ses personnages phares : Mickey Mouse et Donald Duck. Dès 1981, Mickey était déjà apparu dans les jeux électroniques Game & Watch, une gigantesque collection de « consoles » éditées par Nintendo. Cousins lointains du jeu vidéo sur console, les jouets électroniques étaient vendus individuellement, et se composaient d'un ou deux écrans à cristaux liquides et de quelques boutons de commandes. Les jeux étaient évidemment très simples, puisque c'était en réalité différentes parties des écrans pré-imprimés qui s'allumaient ou s'obscurcissaient pour donner l'illusion d'un mouvement du personnage, le tout sur un décor fixe. Les Game & Watch seront extrêmement populaires dans les années 80 et inspireront notamment les jeux Tiger (Orlitronic en France), ainsi que tous les jouets électroniques de manière générale, comme les Tamagotchi. Ce sont donc des centaines de jeux électroniques qui sont édités par diverses marques dans les années 80, et plus encore dans les années 90, toutes licences confondues. Les jouets étant très peu chers à concevoir et à fabriquer, il n'est guère étonnant que ces jeux électroniques soient devenus à ce point populaires durant ces deux décennies, au point qu'ils inspireront plus tard les premières consoles portables à cartouches, dont la Game Boy de Nintendo. Certains de ces jeux, aujourd'hui très rares et prisés par les collectionneurs, se revendent d'ailleurs à prix d'or sur le marché de l'occasion.

Mickey Mouse
(Game & Watch - 1981)
Mickey Mouse II
(Game & Watch - 1984)
Onc' Picsou
(Orlitronic - 1984)

Si, dans les années 90, les joueurs pourront jouer à de formidables jeux d'aventures, incarnant ainsi Mickey dans Castle of Illusion ou Donald dans Quackshot starring Donald Duck, les premiers jeux des années 80 mettant en scène les deux héros sont pour leur part beaucoup plus orientés du côté des jeux d'éveils et éducatifs pour les très jeunes enfants. Ainsi, en 1983, Disney décide de créer sa compagnie de distribution, Walt Disney Personnal Computer Software, en marquant ainsi son envie de se dédier plus spécifiquement aux jeux sur ordinateurs. Mickey in the Great Outdoors est alors le premier de ces jeux, développé pour l'ordinateur Atari 8-bits. Le joueur en herbe y incarne donc Mickey, qui doit tirer à l'arc sur des nuages pour recomposer des phrases, recréer des mots à partir de lettres mélangées sur des fleurs ou attraper des papillons pour compléter des opérations mathématiques. Le concept est à peu près identique dans Donald Duck's Playground, sorti en 1986 sur tous les ordinateurs personnels de l'époque, le gamer devant aider Donald à ranger des peluches par couleurs, orienter des rails de train dans la bonne direction ou encore attraper des fruits au vol pour les ranger dans les bonnes boites. La même année et sur les mêmes supports sort finalement un jeu un peu différent, Mickey's Space Adventure, à cheval entre la réflexion et le point-and-click sur écran fixe.

Mickey in the Great Outdoors
(Atari 8-bits - 1983)
Donald Duck's Playground
(Commodore 64 - 1986)
Mickey's Space Adventure
(Commodore 64 - 1986)

C'est finalement en 1988 que commenceront à sortir des jeux dans lesquels le joueur pourra vivre des aventures épiques aux côtés de Mickey et ses amis. Développé par Capcom pour la NES, Mickey Mousecapade propose ainsi au gamer de guider la plus célèbre des souris, partie à la recherche d'Alice (Alice au Pays des Merveilles) qui a été enlevée par la redoutable Maléfique (La Belle au Bois Dormant). Le joueur devra évoluer au travers de cinq niveaux, en devant parfois retrouver également Minnie, qui se fera enlever à plusieurs reprises. À la fin de chaque niveau, Mickey devra aussi se battre contre les méchants les plus emblématiques de Disney, qui sont différents selon que le joueur joue à la version japonaise ou à l'américaine. Ainsi, la nippone propose de se battre contre des ennemis tirés tout droit d'Alice au Pays des Merveilles, du Chat du Cheshire à La Reine de Coeur. Dans la version US, les ennemis sont beaucoup plus variés, à l'exemple du Capitaine Crochet (Peter Pan), la sorcière Hazel (Donald et la Sorcière), Pat Hibulaire et Maléfique ! Si le jeu n'est pas une complète réussite, en raison de sa difficulté extrême une fois encore, typique des jeux sur NES, il n'empêche qu'il est le tout premier jeu vidéo à proposer un cross-over entre les personnages issus de plusieurs films différents !

Mickey Mousecapade (NES - 1988)
Mickey Mousecapade (NES - 1988)
Mickey Mousecapade (NES - 1988)

La même année sort une quantité d'autres jeux, plus ou moins réussis, dont la majorité sont des jeux d'éveils pour les jeux enfants, qui apprennent à compter ou à coordonner les mouvements entre les yeux et les mains, le tout avec l'aide de Mickey et Donald. Un nouveau jeu d'aventure, Mickey Mouse : The Computer Game, est disponible de son côté sur les ordinateurs personnels de l'époque, en réussissant l'exploit d'être à la fois long et terriblement pénible, en plus d'être assez monotone graphiquement. Le joueur ne fait qu'y gravir des tours en ramassant des objets pendant des heures et en se défendant contre des fantômes et les balais ensorcelés de Fantasia. À la fin des années 80, Mickey et Donald sont enfin rejoints par nombre de leurs amis, et les jeux vidéo vont alors véritablement profiter de cette multiplicité de personnages, issus pour la plupart de séries télévisées. Ainsi, en 1988, un jeu mettant en vedette Dingo sort enfin sur les ordinateurs : Matterhorn Screamer!. Le jeu, produit par Walt Disney Personnal Computer Software, s'inspire directement de l'attraction Matterhorn Bobsleds de Disneyland. Le joueur incarne ainsi Dingo qui gravit une montagne tout en devant éviter les abominables hommes des neiges et des bouquetins. À la fin de la décennie, en 1989, s'apprêtait finalement à sortir un jeu qui allait marquer toute une génération : DuckTales ! Édité par Capcom sur la NES et inspiré de la série animée La Bande à Picsou, le jeu propose au gamer d'incarner Picsou, parti explorer le monde à la recherche de trésors. Proposant des musiques épiques, un gameplay novateur, trois fin différentes et mettant en scène de nombreux personnages adorés du public, de Flagada Jones à Miss Tick, DuckTales sera le jeu Capcom le plus vendu sur NES, et il s'imposera durablement dans l'esprit des joueurs comme l'un leurs meilleurs souvenirs de jeux !

Mickey Mouse : The Computer Game
(Amiga - 1988)
Matterhorn Screamer!
(Apple II - 1988)
DuckTales
(NES - 1989)
Les Héros du Salon
Les Jeux Vidéo Marvel

Très rapidement, les concepteurs de jeux vidéo ont donc compris qu'il y a, chez le gamer, un véritable désir d'incarner ses héros préférés, manette en main. Chez DC Comics, le jeu Superman (le premier jeu vidéo mettant en scène un super-héros) sort sur Atari 2600 dès 1979, alors qu'il faudra attendre seulement 1986 pour voir débarquer le premier jeu Batman, sur ordinateurs. Ce sont au total une dizaine de jeux DC Comics qui sortiront dans les années 80. Marvel arrive cependant rapidement dans la compétition, en proposant lui aussi une dizaine de jeux durant la décennie. Mais là où DC Comics ne propose que des jeux avec Superman et Batman, Marvel, lui, multipliera les personnages et les aventures ! Le premier jeu Marvel est ainsi Spider-Man en 1982, développé sur Atari 2600. Dans cet opus, l'homme-araignée doit simplement gravir un building grâce à sa toile et combattre le Bouffon Vert au sommet. Pour autant, le tout est très efficace et le joueur de l'époque avait de quoi rapidement adhérer à cette première aventure Marvel sur consoles. En 84 et 85, trois jeux plutôt curieux sont ensuite édités par Adventure International sur ordinateurs, la série des Questprobe. Centrés sur Hulk, Spider-Man et le duo composé de La Torche Humaine et La Chose, ces jeux proposent au joueur de contrôler un super-héros en tapant sur son clavier les actions qu'il souhaite accomplir, le tout sans musique et sur des écrans fixes, comme c'était globalement le cas pour les jeux sur ordinateur de cette époque. Un quatrième jeu Questprobe, centré sur l'univers des X-Men, devait également voir le jour mais a finalement été annulé.

Spider-Man
(Atari 2600 - 1982)
Questprobe Featuring Spider-Man
(Atari 8-bits - 1984)
Questprobe Featuring The Hulk
(Atari 8-bits - 1985)

L'année suivante, un autre canard que Donald s'apprêtait à vivre sa première aventure vidéoludique : Howard. Premier film mettant en scène un personnage Marvel au cinéma, Howard... Une Nouvelle Race de Héros sort dans les salles de cinéma en 1986 et, dans la foulée, Alternative Software et Activision développent pour ordinateurs un jeu qui s'inspire en partie de ce film : Howard the Duck: Adventure on Volcano Island. Le joueur y contrôle ainsi Howard, parti à la recherche de Phil et Beverly qui se sont faits enlever. Si le jeu est assez plaisant, il est également et malheureusement monotone graphiquement aux vues des capacités graphiques de la Commodore 64 par exemple. Il n'empêche : il fait néanmoins date comme étant le premier jeu vidéo inspiré du premier film adapté de Marvel ! 1987 voit, elle, sortir sur ordinateur Captain America in : The Doom Tube of Dr. Megalomann, le premier jeu mettant en scène Captain America. Il ne fait alors pas mieux que son prédécesseur ; il faut ainsi relever qu'une fois encore les graphismes semblent vraiment trop minimalistes pour l'époque sur ordinateur, sans compter que le gameplay consiste simplement à lancer le bouclier de Captain America sur des ennemis robotiques. Heureusement, l'année 1989 allait arriver, et avec elle, Spider-Man and Captain America in Doctor Doom's Revenge, un jeu édité sur ordinateur par Paragon Sofware. Si, une nouvelle fois, il est répétitif, ses graphismes sont, eux, superbes, et les personnages issus des comics de Marvel, très nombreux. Le joueur incarne ainsi tour à tour Spider-Man et Captain America qui progressent à travers une série de couloirs jusqu'au combat final contre le Docteur Fatalis. En chemin, les deux héros affrontent une quantité d'ennemis plus ou moins connus, de La Gargouille Grise à Boomerang en passant par Hulk.

Adventure on Volcano Island
(Commodore 64 - 1986)
The Doom Tube of Dr. Megalomann
(Amstrad CPC - 1987)
Doctor Doom's Revenge
(Amiga - 1989)

La même année, les X-Men débarquent à leur tour dans les salons avec deux jeux vidéo, un sur console, l'autre, sur ordinateur. Le premier, The Uncanny X-Men sur NES, permet au gamer d'incarner au choix Tornade, Cyclope ou encore Wolverine, chaque personnage ayant un pouvoir propre, pour avancer au fil de cinq niveaux, chacun s'achevant par un combat contre un ennemi des X-Men : Dents-de-Sabre, Le Fléau ou encore, évidemment, Magneto seront de la partie. Réputé très difficile en raison de son intelligence artificielle mal pensée, le jeu demeure plus agréable à deux, même s'il faut avouer qu'il fait pâle figure graphiquement comparé au jeu suivant, sorti la même année : X-Men : Madness in Murderworld. Développé par Paragon Software, X-Men : Madness in Murderworld propose d'alterner entre six héros, Diablo, Wolverine, Dazzler, Colossus, Cyclope ou Tornade, et de combiner leurs pouvoirs pour avancer. De par son ambiance et ses combats, il est le premier jeu de Marvel qui penche du côté du Beat 'em up, un genre qui se démocratisera toutefois plus largement dans les années 90 en proposant quelques uns des jeux les plus mémorables de la décennie, à l'image du mythique Street of Rage.

The Uncanny X-Men
(NES - 1989)
The Uncanny X-Men
(Jaquette NES)
X-Men : Madness in Murderworld
(Amiga - 1989)
En Route Vers les Années 90

Les années 80 auront au final apporté nombre de bons jeux, même si quelques casseroles sont à déplorer, nécessité d'une véritable révolution numérique en pleine expansion. Que ce soit avec Disney, les comics Marvel ou la saga Star Wars, les développeurs de jeux vidéo se sont très vite rendus compte qu'ils tenaient là de véritables univers aussi diversifiés que passionnants à exploiter, et ces premiers opus préfigurent à la perfection ce qui attend les gamers dans les années 90, le premier véritable âge d'or du jeu vidéo. Après deux jeux en demi-teintes et une exploitation massive des ordinateurs personnels, Walt Disney Personnal Computer Software deviendra Disney Software en 1990, puis Disney Interactive à compter de 1994. La compagnie axera alors bien davantage sa production du côté des consoles de salons, qui feront un retour fracassant quelques années après le krach de 1983. Ainsi, dès 1989, la Megadrive de Sega sortira en Amérique du Nord, concurrencée dès 1991 par la Super Nintendo. Si les deux consoles se livreront une bataille sans merci, la fameuse « guerre des consoles » de la quatrième génération vidéoludique, Disney éditera l'immense majorité de ses jeux sur les deux supports, parfois dans des versions très différentes. C'est bien simple, depuis la sortie du jeu vidéo tiré de Taram et le Chaudron Magique en 1986, la quasi-totalité des films d'animation sortis au cinéma par Disney se sont vus adapter en jeux vidéo ! Si les opus éducatifs continueront à se développer, Disney misera bien davantage dans les années 90 sur des aventures extraordinaires que le joueur découvrira aux côtés de ses personnages préférés. En plus de ces titres qui s'adressent évidemment à tous, Disney commencera, tranquillement mais surement, à proposer également des jeux pour une catégorie de gamers jusque-là ignorée : les petites filles. De son côté, Marvel accuse un retard qualitatif dans les années 80 qu'il compte bien combler, avec notamment huit jeux édités rien que pour l'année 1990, et plus de quarante-cinq au total sur la décennie ! Pour l'occasion, quantité de jeux de combats seront proposés, au plus grand bonheur des fans de salles d'arcade ! Les jeux Star Wars ne seront pas en reste non plus, puisque les jeux continueront à fleurir, une trentaine environ, des jeux d'arcade à l'aventure, jusqu'au pinball, tout y passe ! Enfin, dernière révolution (une de plus !), la Game Boy de Nintendo débarquera en 1989, et elle permettra d'emporter son jeu préféré partout dans sa poche ! Les années 80 sont au final une véritable mine d'or pour le joueur rétro qui cherche à compléter sa collection, tout en (re)découvrant au passage quelques perles insoupçonnées. Des jeux Tron aux bornes d'arcade Star Wars, en passant par DuckTales sur NES, ce sont des centaines d'heures d'amusement qui attendent le gamer contemporain qui se sent l'âme nostalgique ! « En route, Marty ! »

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