Le Roi Lion - Le Musical
L'affiche
Titre original :
The Lion King
Production :
Disney Theatrical Productions
Première représentation :
Le 8 juillet 1997
Genre :
Musical
Chorégraphies :
Garth Fagan
Livret :
Roger Allers
Irene Mecchi
Théâtre :
Orpheum Theatre (Minneapolis)
New Amsterdam Theatre (Broadway)
Minskoff Theatre (Broadway)
Shiki Theatre HARU (Tokyo)
Lyceum Theatre (Londres)
Princess of Wales Theatre (Toronto)
Capitol Theatre (Sydney)
Theater im Hafen (Hamburg)
Théâtre Mogador (Paris)
Teatro Lope de Vega (Madrid)
Walt Disney Grand Theatre (Shanghai)…
Années de production :
1997 : Minneapolis
1997 : Broadway
1998 : Tokyo
1999 : Tournée Japonaise
1999 : Londres
2000 : Toronto
2000 : Los Angeles
2001 : Hamburg
2002 : Tournée Américaine -1ère version
2003 : Tournée Américaine -2ème version
2003 : Sydney
2004 : La Haye
2006 : Shanghai
2006 : Seoul
2007 : Johannesbourg
2007 : Paris
2008 : Taipei
2009 : Las Vegas
2011 : Singapour
2011 : Madrid
2012 : Tournée Britannique
2013 : Sao Paulo
2013 : Sydney
2015 : Bâle
2015 : Mexico
2016 : Shanghai
2016 : La Haye
Mise en scène :
Julie Taymor
Musique et paroles :
Elton John
Tim Rice
Lebo M
Mark Mancina
Troupe d'origine :
Jason Raize
John Vickery
Samuel E. Wright
Heather Headley
Tsidii Le Loka
Max Casella
Tom Alan Robbins
Geoff Hoyle …

Le synopsis

Dans la savane africaine, les animaux se réunissent tous au complet pour célébrer la naissance du lionceau Simba ! Mais tout le monde n'est pas ravi : Scar, le frère du roi Mufasa fomente déjà un plan pour accéder au trône…

La critique

rédigée par Florian Guerard
Publiée le 16 juin 2018

La critique se base sur la représentation publique du 19 mai 2018 au Lyceum Théâtre à Londres.

Les lumières du théâtre s’éteignent… Une voix retentit dans l’obscurité, celle du mandrill Rafiki. Soudain, de nombreux animaux envahissent la salle avant de rejoindre la scène où trône le Rocher aux Lions pour assister à la présentation de l'héritier de la couronne... Le spectateur frissonne tout de go devant ce défilé de couleurs et de costumes aussi magiques les uns que les autres, et le voici embarqué dans une expérience de 2h30 qu’il ne sera pas prêt d’oublier.

Le Roi Lion est donc l’adaptation du film éponyme sorti en 1994. Véritable succès critique et commercial alors même que personne ne croyait au projet, ce dernier obtient rapidement le statut d’oeuvre culte se payant même le luxe de devenir le plus grand succès de Disney au box office ! Le raz-de-marée est tel que l'opus se verra attribuer deux suites sorties directement en vidéo : Le Roi Lion 2 : L’Honneur de la Tribu et Le Roi Lion 3 : Hakuna Matata tandis que deux séries télévisées verront le jour en 1995 (Timon & Pumbaa - Les Héros du Film Le Roi Lion) et 2015 (La Garde du Roi Lion).

Si l’année 1994 est marquée par le triomphe du Roi Lion sur le grand écran, elle voit également fleurir un autre succès, sur les planches, cette fois-ci. Le 18 avril 1994, Broadway accueille, en effet, la troupe de la comédie musicale La Belle et la Bête au sein du Palace Theatre. Le premier show produit par Disney Theatrical Productions devient alors rapidement un incontournable de la scène new-yorkaise où il restera près de huit ans à l’affiche !

Le succès de La Belle et la Bête donne ainsi une idée à Michael Eisner, alors président de la The Walt Disney Company : adapter Le Roi Lion pour la scène. Il soumet alors cette folle idée à Peter Schneider et Thomas Schumacher, ayant tous deux officié comme producteurs exécutifs sur le film d’animation, leur demandant de trouver un moyen de transformer l'oeuvre en comédie musicale. Le projet ne séduit pourtant guère les deux hommes et notamment Schumacher qui n’hésite pas à répondre à Eisner que c’est « probablement l’une des pires idées qu’il ait jamais entendue…»
Après cet entretien quelque peu tendu, les deux hommes se retrouvent rapidement confrontés à un problème de taille : comment recréer toute la majesté de la savane peuplée de différents types d’animaux ou même seulement retranscrire sur scène des séquences-clés de l’histoire comme par exemple la course-poursuite avec les gnous ? Malgré les réserves émises, Eisner ne veut rien entendre et insiste pour voir le film adapté !

Et c’est finalement Thomas Schumacher qui trouve la solution en proposant de confier la mise en scène du projet à Julie Taymor.
Née le 15 décembre 1952 dans l’état du Massachusetts, Taymor développe une passion pour le théâtre dès l’âge de dix ans en intégrant le Boston Children’s Theatre. À l’issue de ses années lycée, elle s’installe à Paris pour étudier l’art du mime et du théâtre masqué au sein de l’École Internationale de Théâtre Jacques Lecoq avant de revenir poursuivre ses études aux États-Unis, où elle se familiarisera avec différentes techniques d’ombres chinoises et l’utilisation de marionnettes. La jeune femme se voit par la suite offrir une bourse qui lui permettra de partir en Indonésie entre 1975 et 1979, ce voyage lui donnant l'opportunité de monter une troupe de théâtre et de créer ses deux premières productions. Julie Taymor met ensuite en scène plusieurs pièces de Shakespeare et prend même la direction successive de plusieurs opéras.

Ne possédant quasiment aucune expérience dans le théâtre musical, elle est donc pourtant choisie par Thomas Schumacher pour adapter Le Roi Lion. Il explique alors son choix par le fait d'avoir été bluffé par l’utilisation des marionnettes et des masques dans les précédentes productions de la metteur en scène. La pari est pourtant osé : Taymor n’a jamais vu le film d’animation ! Cela n’arrête pas Schumacher qui lui envoie une copie du long-métrage ainsi que l’album Rythms of the Pride Lands, un album comprenant différents morceaux aux sonorités africaines composés par Lebo M. Le coup de foudre est immédiat pour la jeune femme qui commence à réfléchir aux différentes façons de transposer l’histoire de Simba sur scène.

Force est de constater que la mise en scène du spectacle constitue l’un de ses points forts et cela dès la première scène où une dizaine d’animaux envahissent la salle. Ainsi pour donner vie à la savane africaine, Taymor choisit de mettre en pratique les techniques apprises lors de ses voyages et prend la décision d’utiliser des marionnettes afin de représenter les différentes espèces. Ce sont plus de 300 marionnettes qui seront créées pour le spectacle ! Les lions, quant à eux, ont droit à des costumes élaborés leur permettant une liberté de mouvements plus importante. Taymor imagine également des masques individuels pour chaque félin en respectant leur personnalité : celui de Scar arbore ainsi des traits plus anguleux et asymétriques pour appuyer sa fourberie tandis que celui de Mufasa possède des traits puissants pour faire ressortir toute la majesté du personnage.
Du coté des décors, Julie Taymor parvient aisément à retranscrire la grandeur de la savane sur scène en usant de différentes astuces pour rendre le tout plus brut et sauvage afin de plonger le spectateur au coeur du continent africain. Le tout est rendu possible grâce à un plateau amovible impressionnant faisant apparaître tour à tour le Rocher aux Lions ou l’oasis dans laquelle Timon et Pumbaa ont élu résidence. De même, les matériaux utilisés pour créer les décors renforcent le côté sauvage donné à l’ensemble et en rajoute encore à la majesté du spectacle !

Mais Le Roi Lion ne serait pas ce qu’il est sans son inoubliable musique ! Les compositeurs Elton John, Tim Rice et Lebo M reviennent spécialement pour lui afin d’écrire de nouveaux titres et développer l’histoire. Ainsi, ce ne sont pas moins d’une dizaine de nouveaux morceaux qui sont composés parmi lesquels The Madness of King Scar durant lequel le lion commence à perdre la tête après la mort de son frère ou encore le sublime Shadowland où les lionnes du Rocher aux Lions souhaitent bonne chance à Nala qui décide de s’aventurer au delà des frontières de la Terre des Lions. Pour la création de ces nouveaux titres, le style africain est privilégié, leur attribuant un charme supplémentaire et s’intégrant parfaitement à l’ensemble déjà formé par les chansons originelles du long-métrage que le spectateur retrouve évidemment avec plaisir et nostalgie.

Mais l’expérience ne serait pas complète sans la présence des personnages connus de tous ! Simba reste ainsi le lion au grand coeur hanté par la mort de son père. Jovial et plein de vie durant son enfance, il devient peu à peu renfermé et moins sûr de lui. L’ancien rugbyman néo-zélandais, Nick Afoa, parvient ainsi à apporter une sensibilité bienvenue au personnage sans le faire tomber dans le tire-larmes trop facile, notamment lors de l’interprétation de la chanson Endless Night, où l’acteur parvient à montrer toute l’étendue de son talent.
Face à lui, Janique Charles campe le rôle de Nala. Espiègle et pleine de tendresse tout en sachant demeurer sérieuse lorsque la situation l’exige, la jeune lionne est l’une des plus grandes réussites du spectacle.Un vrai grand rôle féminin !
L’infâme Scar est, pour sa part, interprété par le talentueux George Asprey qui apporte un coté dandy anglais permettant de renforcer le coté perfide du personnage. Véritable charmeur en public, il révèle sa vilenie lorsqu’il se retrouve seul.
Enfin, Shaun Escoffery interprète un Mufasa plein de sagesse. Véritable guide et repère pour son fils, le personnage se révèle touchant dans sa relation aux autres.

Du côté des acolytes, la palme du meilleur second rôle revient aisément à Zazu. Conseiller du roi très attaché au protocole, son coté rigide fait de lui la cible involontaire des bêtises de Simba et Nala. Pourtant, l’oiseau est loin d’être aussi guindé qu’il en a l’air et offre de bons moments de rigolade, notamment lorsqu’il commence à interpréter la chanson... Libérée, Délivrée ! L’acteur Gary Jordan incarne ici l'oiseau à la perfection et déclenche l’hilarité à chacune de ses apparitions.
Timon et Pumbaa sont, pour leur part, les personnages qui évoluent le moins par rapport au film d’animation. Ce duo de bons vivants n’en demeure pas moins terriblement attachant : toujours drôles et touchants, le phacochère et la mangouste interprétés respectivement par Keith Bookman et Ben Heathcote restent assurément une valeur sûre du spectacle.
Enfin, Rafiki connaît lui une véritablement révolution par rapport à son pendant animé. Le personnage devient en effet une femme sur demande de Julie Taymor qui estime qu’un autre personnage féminin était nécessaire à l’histoire. Officiant comme un véritable guide au sein de la savane pour le spectateur durant le spectacle, elle provoque avec malice les rires grâce aux mimiques et à l’interprétation toute en finesse de la sublime Brown Lindiwe Mkhize.

Le show est présenté pour la première fois le 8 juillet 1997 à l’Orpheum Theatre de Minneapolis et devient instantanément un succès critique et public. Il sera par la suite joué à Broadway et débutera ses représentations au sein du New Amsterdam Theatre à partir 15 octobre 1997 avant d’être transféré au Minskoff Theatre, le 13 juin 2006 pour laisser la place au musical Mary Poppins. La popularité du spectacle est telle qu'il devient, en 2014, la comédie musicale la plus rentable de tous les temps battant ainsi le record précédemment détenu par Le Fantôme de l’Opéra.
Il ne faudra pas attendre longtemps pour qu'il s’exporte à l’étranger ! Ainsi, la première production étrangère du Roi Lion se tient un an plus tard au sein du Shiki Theatre HARU de Tokyo où le musical est toujours à l’affiche.

Les européens devront, quant à eux, attendre 1999, année durant laquelle Le Roi Lion pose ses valises à Londres au sein du Lyceum Theatre, ce dernier devenant rapidement un incontournable du West End, au même titre que des mastodontes du genre tels que Les Misérables ou Le Fantôme de l’Opéra. Par la suite, le show s’exportera à travers le monde, des productions étant même montées en Afrique !
Mais ce n'est que le 22 septembre 2007 que Le Roi Lion arrive en France au sein d’un Théâtre Mogador fraîchement rénové suite à son rachat par la société hollandaise Stage Entertainment. Très rapidement, le spectacle devient un incontournable de la scène parisienne, malgré une traduction française ratée de son livret et de ses chansons iconiques… Toutefois, cela ne l'empêchera pas de se jouer à guichets fermés durant trois saisons avant de céder sa place à Mamma Mia!.

La popularité du show est tellement importante que Disney en fait le sujet principal de son poisson d’avril de l’année 2018. Ainsi, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, il est annoncé que le spectacle sera exporté en Antarctique, devenant ainsi le premier spectacle à avoir été joué sur les sept continents. Mais il est également dit qu'il subirait de nombreux changements parmi lesquels se note l’ajout de fourrure d’ours polaire sur le costume de Simba ou encore le changement de race du personnage de Zazu devenant pour l'occasion un manchot empereur  ! Le canular est travaillé jusque dans les moindres détails, certains intervenants de la vidéo allant même jusqu’à présenter des concepts arts des costumes et du théâtre créés tout spécialement…

Le Roi Lion est une véritable expérience à vivre au moins une fois dans sa vie. Grâce sa mise en scène inventive, ses costumes colorés et sa musique enchanteresse, ce musical garantit un moment inoubliable. Un must à voir et revoir sans modération.

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