Shakespeare in Love
La Pièce de Théâtre

Shakespeare in Love - La Pièce de Théâtre
L'affiche
Titre original :
Shakespeare in Love
Production :
Disney Theatrical Productions
Première représentation :
Le 23 juillet 2014
Genre :
Pièce de théâtre
Théâtre :
Noël Coward Theatre (West End)
Années de production :
2014 : West End
Mise en scène :
Declan Donnellan
Scénario Original :
Marc Norman
Tom Stoppard
Adaptation :
Lee Hall
Troupe d'origine :
Tom Bateman
Viola De Lesseps
Paul Chahidi
Richard Howard
David Oakes
(...)

Le synopsis

Dans le Londres du 16ème siècle, le jeune William Shakespeare connait le cauchemar de tout écrivain : il manque d'inspiration. Ayant promis à son commanditaire de rédiger une nouvelle pièce rapidement, il tente tant bien que mal d'avancer dans l'écriture de sa nouvelle oeuvre, Roméo et Ethel, la Fille du Pirate. Pour se tirer de ce pétrin, il se met à la recherche d'une muse qui lui inspirerait l'étincelle de créativité qui lui fait cruellement défaut.

De son côté, Viola De Lesseps est une jeune fille de haut rang, promise à un Lord assez détestable. Elle rêve de théâtre, de poésie, et de devenir actrice ; une chose totalement impensable non seulement du fait de son rang, mais aussi car cette profession est à l'époque fermée à la gente féminine. Déguisée en homme, elle se présente donc à une audition et décroche le rôle de Roméo dans la nouvelle pièce du célèbre William Shakespeare, qu'elle admire.

La rencontre entre les deux personnages va déclencher toute une série d'évènements, et le destin de la pièce Roméo et Ethel, la Fille du Pirate pourrait bien en être bouleversé...

La critique

Publiée le 06 novembre 2014

La critique se base sur la représentation publique du 21 août 2014 à Londres.

Après Peter and the Starcatcher, Shakespeare in Love est la deuxième pièce de théâtre produite par Disney Theatrical Productions. Il s'agit, pour être tout à fait précis, d'une coproduction entre Disney et Sonia Friedman Productions (The Book of Mormon, Nice Work if You Can Get It, Merrily We Roll Along...). L'intrigue se base sur le scénario du long-métrage Miramax / Universal de 1999, avec dans les rôles principaux Joseph Fiennes et Gwyneth Paltrow. L'opus avait été reçu très positivement à la fois par le public et par les critiques, et avait récolté 7 statuettes aux Oscars (sur 13 nominations), dont celui du Meilleur Film et du Meilleur Scénario. Très similaire à celle du film, l'histoire de la pièce donne vie à des personnages ayant réellement existé alors que l'intrigue est, elle, totalement fictive.

William Shakespeare y est dépeint comme un doux rêveur, idéaliste et romantique. Ecrivain fauché, il a du mal à produire des oeuvres de qualité et peine à connaitre la gloire. Sous les menaces de son commanditaire Mr Henslowe, il s'attèle donc à l'écriture de son Roméo et Ethel, la Fille du Pirate. Mais il n'arrive pas à boucler l'histoire et lui donner cette étincelle qui en ferait un succès assuré. L'oeuvre encore en cours de rédaction, il organise alors une série d'auditions pour monter sa troupe et commencer les répétitions. Seul un acteur sort du lot, un certain Thomas Kent, qui n'est d'autre que la jeune et riche Viola De Lesseps, ainsi déguisée en homme pour toucher du doigt son rêve de devenir actrice (profession interdite aux femmes, à l'époque). Hormis Kent, qui démontre un talent certain, le reste de la troupe pourrait être décrit comme “une belle équipe de bras cassés” : un bègue, un acteur imbu de lui-même qui n'accepte que les premiers rôles, un jeune homme obsédé par le morbide... Pourtant, tout ce petit groupe tente de faire vivre la pièce et répète le premier acte alors que William Shakespeare est lui toujours en train de se battre avec l'acte deux ! Entre le blocage créatif de l'auteur, la pression du commanditaire et l'identité secrète du premier rôle, la situation va vite tourner à la rocambole !

La force de la pièce réside sans aucun doute dans la qualité de ses acteurs. Les deux rôles principaux (Tom Bateman dans le rôle de Will et Lucy Briggs-Owen dans le rôle de Viola) sont fascinants, bien dans leurs personnages et communiquant facilement toutes les émotions des situations rencontrées. Le public s'attache ainsi très vite à eux, et tout le long de la pièce, n'attend qu'une chose : une fin heureuse pour les deux !

Le reste du casting n'est pas en reste, loin de là. Tous les comédiens débordent de talent, notamment la troupe de la pièce représentée : ils ont chacun un trait de caractère bien particulier, qu'ils poussent assez pour avoir un personnage à part et charismatique, mais pas trop afin de ne jamais tomber dans le grotesque. Tout est ici dosé avec juste ce qu'il faut de comique, de tension et de romantisme. Il sera ainsi noté plus particulièrement la performance de Colin Ryan, un jeune homme tourmenté et fasciné par le morbide, qui passe la pièce à faire des grimaces et autres postures toutes plus extrêmes les unes que les autres. Son jeu d'acteur est vraiment marquant !

Dans le magnifique Noel Coward Theatre, la scène est utilisée de façon très sobre mais aussi très ingénieuse pour accueillir l'intrigue : plusieurs étages et profondeurs de balcons mobiles à balustrades en bois jouent ainsi le rôle tantôt d'un théâtre de l'époque (type "Shakespeare Globe"), tantôt de la résidence de Viola ou même de l'intérieur d'une auberge ! La scène est d'ailleurs plus profonde que large, ce qui augmente son côté impressionnant. Quelques accessoires fort simples sont parfois utilisés pour améliorer le rendu de la scène ; une méthode qui n'est pas sans rappeler les techniques utilisées extensivement dans Peter and the Starcatcher, même si dans Shakespeare in Love il ne s'agit d'y recourir que pour deux ou trois scènes. Par exemple, lors d'une séquence où les personnages sont censés être sur un bateau, deux acteurs, hors lumière mais visibles sur le bord de la scène, immergent et pressent des linges dans des seaux d'eau afin de reproduire le bruit de l'eau...

Les costumes sont quant à eux tout bonnement magnifiques, du même acabit que ceux du film (qui avaient d'ailleurs remporté un Oscar). Les décors et les costumes font ainsi que le public se sent immédiatement projeté dans l'histoire, au sein d'un théâtre du 16ème siècle. Une attention toute particulière est d'ailleurs portée aux détails : les doigts de Will, tout le long de la pièce, sont par exemple couverts de traces d'encre. L'ambiance de l'époque est aussi assurément due à la présence sur scène, tantôt inclus à l'intrigue, tantôt en retrait (sur le bord, sur les balcons...) de quatre ménestrels jouant des instruments d'époque et interprétant par moment des chants lyriques. La qualité de leur prestation s'ajoute au reste pour former un ensemble cohérent apte à aider le spectateur à se sentir happé par l'histoire.

Les séquences s'enchaînent alors avec dynamisme et il n'y a que peu - voire pas - de temps morts. Le spectateur ne s'ennuie jamais ! Deux scènes ressortent du lot et resteront assurément dans les mémoires. Celle du balcon entre Will et Viola, copie de la fameuse scène de Roméo et Juliette, est, en effet, vraiment un moment-clé du premier acte. Outre le romantisme d'assister à l'amour naissant entre les deux personnages principaux, le spectateur y verra également du suspense (Viola risquant à tout moment de se faire repérer par sa nourrice) et un comique de situation (Marlowe, l'ami de Will, tapis dans l'ombre, tentant de lui souffler ses lignes). Plus tard dans l'histoire, lors d'une répétition de la pièce, Viola (sous les traits de Thomas Kent) se voit obligée de jouer la scène du baiser avec l'homme tenant le rôle de Juliette, portant une belle perruque blonde. Quand Will finit par remplacer “Juliette” pour montrer l'exemple, la scène atteint un summun d'intensité dramatique entre lui et Viola, mais constitue également un grand moment de rire et d'émotion pour le public !

Shakespeare in Love a vraiment réussi son transfert du grand écran vers la scène ! Les ingrédients qui ont fait du film une réussite au cinéma sont tous présents au théâtre : romantisme, action, suspense et comédie. Tous les éléments scéniques (acteurs, décors, ambiance sonore, costumes...) s'additionnent alors à merveille pour créer une très belle expérience théâtrale. A voir, et peut-être même à revoir !

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