Date d'ouverture :
Le 12 avril 1992
Type d'attraction :
Parcours scénique
Durée :
3 minutes
(sans tenir compte de la file d’attente)

Le synopsis

À l’extrême nord-ouest de Fantasyland, une flotte de bateaux, volants grâce à de la poussière de fée, embarque tous les aventuriers désireux de découvrir le Pays Imaginaire pour affronter aux côtés de Peter Pan et les enfants Darling, les pirates sanguinaires, dirigés par le dandy Capitaine Crochet… Il est temps de larguer les amarres pour prendre la direction de la deuxième étoile sur la droite puis tout droit jusqu’au matin !

L'expérience

En franchissant la rivière de Fantasyland, la partie britannique du Land s’offre aux visiteurs. Situé en bordure d’Adventureland, près du Petit Pont Alpin, un petit village anglais aussi pittoresque qu’authentique expose en effet aux regards curieux ses plus belles tuiles colorées. Les grosses poutres de bois, les murs composés de pierres grossières et les nombreuses cheminées de briques rouges parsemant les toits participent ainsi à l’atmosphère typique et folklorique des lieux. Un clocher s’élève alors parmi les toitures en bardeaux, une girouette en forme de bateau pirate, coiffant son sommet : il donne ainsi un indice aux visiteurs sur ce qui se trame à l’intérieur. Une autre girouette représente Tic-Tac, le crocodile toujours à l’affût d’un Capitaine Crochet savoureux.

Il est alors temps de s'aventurer dans la file d’attente. Au pied des fenêtres, les balconnières fleuries charment le visiteur et font écho aux peintures florales décorant l’ossature en bois des maisons à colombages. Les quelques tonneaux et coffres laissés à l’entrée parachèvent le décor et invitent à l’aventure et au voyage. Qui sait quel autre trésor se cache au Pays Imaginaire ? 

La zone d’embarquement des voyageurs est appelée Never Landing (en référence à la destination prévue, le Pays Imaginaire, Never Land en anglais). Chacun prend place dans le bâtiment nautique volant, pouvant accueillir jusqu’à six matelots. Les enfants Darling, Clochette et Peter Pan montrent le chemin... C'est alors que le vent souffle dans les voiles et le voyage peut ainsi commencer… Survolant les toits de Londres, dont quelques cheminées crachent leur fumée, le navire s’engouffre alors dans la maison des Darling, en traversant la fenêtre laissée grande ouverte. Dans la Nursery, Nana surveille les enfants, Wendy, Michel et Jean, qui suivent du regard l’ombre de Peter Pan apparaissant sur les murs de la chambre.

L’embarcation des airs suit alors l’enfant qui refuse de grandir et sort par la fenêtre adjacente. Survolant brièvement le Jardin des Darling et le quartier environnant, le parcours se poursuit au-dessus de la Ville de Londres, endormie, plongée dans la nuit, se dévoilant sous les pieds des voyageurs. Au fur et à mesure du vol, les maisons se rapetissent signifiant aux aventuriers que leur moyen de transport, pas si conventionnel, prend de l’altitude. Sur la mélodie de « Tu t’Envoles », les plus avertis remarqueront le Tower Bridge enjambant la Tamise qui serpente dans la capitale anglaise. Les nombreux points lumineux jalonnant les quais, les rues et quartiers ainsi que les nombreuses voitures en mouvement témoignent d’une ville toujours vivante, même la nuit tombée ! Au niveau de la Tour de l’Horloge abritant Big Ben, le bateau effectue un virage autour du bâtiment fièrement dressé, symbole de la capitale anglaise, pour ensuite se diriger vers la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin ! 

Alors entourés d’étoiles, les voyageurs n’ont plus aucun repère… Jusqu’à ce qu’ils arrivent au Pays Imaginaire ! Comme sorti de nulle part, ce monde magique tend les bras à ses nouveaux arrivants. Cependant, le Capitaine Crochet ne voit pas cette incursion d’un très bon œil et depuis son galion, ancré dans la Crique des Cannibales, n’hésite pas à tirer sur ces visiteurs importuns. Le navire tente d’éviter les tirs, tangue et survole alors l’île, en contournant son volcan rougeoyant en son centre, semblant vouloir expulser sa lave en fusion à tout moment. Il est temps pour les boucaniers de fortune de filer droit vers le Rocher du Crâne où l’infâme Capitaine Crochet retient prisonnière la Princesse indienne, Lily la Tigresse.

La Peau Rouge, ficelée mais fière, semble ne pas vouloir accéder aux requêtes du pirate sans foi ni loi. Un peu plus loin, la lutte fait rage entre l’enfant volant et le capitaine hystérique. Le crocodile attend l’issue finale du combat avec délectation… L’embarcation survole le galion, au-dessus des ennemis croisant le fer pendant que l’équipage restant surveille les enfants Darling, attachés au mât de misaine… Wendy, quant à elle, est soumise au supplice de la planche par Monsieur Mouche ! Au loin, le Camp des Indiens se distingue. Le Chef inquiet pour sa fille réunit ses semblables autour d’un feu, cherchant le moyen de retrouver la princesse capturée.

Mais alors que tout semble perdu, le bateau volant retourne au-dessus du navire pirate qui dispose d’un nouveau capitaine à son bord : Peter Pan est à la barre ! Il a réussi à battre le pirate dandy, sauver les enfants Darling et Lily la Tigresse ! Quelques poignées de poussière de fée recouvre le bateau, avec l’aide salutaire de la Fée Clochette, pour permettre aux enfants londoniens de revenir chez eux. Les visiteurs aperçoivent alors Monsieur Mouche, ramant pour sauver le Capitaine Crochet en danger, à deux coups de mâchoires de se faire croquer par un Tic-Tac toujours affamé.

L’embarcation traverse un rideau d’eau et découvre la Lagune des Sirènes, confortablement installées sur leurs rochers, ne prêtant aucune attention au galion doré du Capitaine Crochet ramenant les enfants Darling, heureux de retrouver leurs parents, Georges et Mary. L‘aventure prend ainsi fin, laissant aux petits comme aux grands, le souvenir d’un voyage inoubliable.

La critique

rédigée par Geoffrey El Islami
Publiée le 11 septembre 2016

« Rêve ta vie en couleurs
C’est le secret du bonheur
Rêve que tu as des ailes
Hirondelle ou tourterelle
Et là-haut dans le ciel
Tu t’envoles, tu t’envoles, tu t’envoles… »

Ces quelques lignes du titre Tu t’Envoles, extraites du quatorzième long-métrage d’animation des Walt Disney Animation Studios, résument à elles seules l’expérience Peter Pan’s Flight, à une exception près… le rêve coloré est une réalité !

Lorsque Walt Disney entreprend d’adapter ce classique de la littérature anglaise, Peter Pan de J.M. Barrie, son idée de Pays Imaginaire ne semble pas si éloignée de celle de l’auteur écossais. Tant est si bien que deux années après le chef-d’œuvre narrant les aventures des enfants Darling, le Pays Imaginaire de Walt Disney devient une réalité à Anaheim. C’est donc un certain 17 juillet 1955, en plein cœur de la Californie que s’ouvrent les portes du Royaume Magique imaginé par le Maître. La mise en abîme est d’autant plus savoureuse lorsqu’une attraction propose un voyage vers le Pays Imaginaire de Peter Pan à Fantasyland, sous l’accroche Peter Pan Flight (renommée Peter Pan’s Flight lors de la grande réhabilitation du Land en 1983). La promesse est ambitieuse car qui n’a jamais rêvé de voler dans les airs ? Et pourquoi pas au-dessus des toits aux innombrables cheminées de Londres ? 

Et le concept fait indéniablement recette ! Le succès est tellement au rendez-vous que Peter Pan’s Flight devient une attraction indispensable dans les Resorts Disney du monde entier ! Les visiteurs la plébiscitent, l’engouement est général. C’est ainsi que chaque Resort se dote de ce parcours scénique suspendu, et ce, dès leur ouverture (à l’exception de Hong Kong Disneyland Resort) : À Walt Disney World Resort en Floride dès 1971, en 1983 à Tokyo Disney Resort, en 1992 à Disneyland Paris et en 2016 à Shanghai Disney Resort. Celle de Paris est donc la pénultième en date et reprend le concept original (comme l’ensemble de ses homologues à travers le monde) qui se base sur un « simple » parcours scénique proposant un condensé des meilleures scènes du film d’animation de 1953 en utilisant une technique jusqu’alors inconnue, appelée par le Maître « attraction en ambiance nocturne ». Cette méthode, appliquée à plusieurs attractions telles que Snow White’s Scary Adventures (devenue Blanche Neige et les Sept Nains en France) ou encore Mr. Toad’s Wild Ride, part d’un postulat simple : les visiteurs plongés dans le noir, découvrent les scènes de leurs dessins animés préférés, éclairées à l’aide de lumières à ultraviolets (révolutionnaires pour l'époque) et des lumières noires, rehaussant et accentuant ainsi les couleurs issues d’une peinture fluorescente spéciale. Ces attractions d’intérieur permettent donc d’accueillir le public toute l’année sans contraintes météorologiques.

Et le résultat en est saisissant ! Le contraste des couleurs est une idée simple qui fonctionne à merveille : encore fallait-il y penser ! Mais, Peter Pan’s Flight possède un autre atout que ces consœurs lui jalousent… Alors que les visiteurs s’attendent à s’installer dans un véhicule suivant le circuit guidé par les rails, ceux-ci se retrouvent… au plafond ! Une fois de plus, l’idée est somme toute humble mais confère une sensation inédite aux visiteurs, celle de voler, comme Peter Pan et les enfants Darling. Installé dans des bâtiments nautiques, le public n’a, pourtant ici, nul besoin d’avoir le pied marin ! Le vol est agrémenté de descentes et montées qui rendent le voyage encore plus vivant ! La combinaison d’une technique novatrice en terme de jeu de couleurs et l’idée d’un parcours scénique suspendu à plus de deux mètres cinquante du sol promet alors des scènes d’une émotion et d’une qualité incomparables. Ainsi, le survol de la ville de Londres est par définition, un rêve éveillé ! Les bâtiments les plus symboliques de la ville jouissent d’une perspective forcée, à l’instar des devantures de magasins de Main Street, U.S.A. appuyant la sensation de profondeur. Big Ben semble vouloir toucher la coque du bateau tandis que Tower Bridge laisse couler une Tamise des plus magiques. Avec sa ribambelle de points lumineux, Londres n’a jamais été aussi vivante qu’à Peter Pan’s Flight ! L’arrivée au Pays Imaginaire est également digne de ce nom. Après une sensation de perte de repères parmi les innombrables étoiles, l’Île de J.M. Barrie est d’une splendeur inouïe. Les visiteurs rêvent d’évasion, s’imaginent nager dans le Lagon aux Sirènes ou affronter les forbans de la pire espèce, tapis dans le galion du Capitaine Crochet, amarré dans la Crique des Cannibales.

L’attraction entière a subi une réhabilitation durant le premier trimestre 2016, lui offrant une remise à neuf avant le 25ème anniversaire du Parc l’année suivante. Ainsi, dès le 9 juillet 2016, de nombreux effets ne fonctionnant plus ont retrouvé une seconde jeunesse ! Pour exemple, une projection de vagues au niveau du Pays Imaginaire immerge davantage le visiteur tandis que l’ombre de Peter Pan dans la Nursery jouit d’une technologie la rendant plus vivante, ajoutée de l’ombre de Clochette, virevoltant autour de l’enfant volant. Les peintures ont retrouvé leurs couleurs d’antan, toujours en utilisant la technique de la lumière noire ; elles sont plus vivifiantes et exaltent le regard ébahi des aventuriers ! Le Pays Imaginaire reçoit une cure de jeunesse lui aussi ; lorsque les galions volants arrivent au-dessus de l’île, ils sont soudainement attaqués par le bateau pirate en contrebas qui fait tanguer l’embarcation à la suite d’un boulet de canon bien lancé. Le volcan crépite de nouveau, son centre bouillonnant témoignant de son intense activité ! Toutes ces modifications et ajouts participent à l’amélioration de l’expérience visiteur qui en conserve un souvenir mémorable. Ces travaux d’entretien n’ont cependant pas permis de mettre à jour la technologie des audio-animatroniques, qui restent en somme assez rudimentaires. Les nouvelles vidéoprojections et améliorations des personnages (visages mobiles) dorénavant usitées par exemple dans l’attraction jumelle à Shanghai Disney Resort sont impressionnantes de réalisme font, il est vrai, encore défaut à Peter Pan’s Flight de Disneyland Paris : bien que repeints et nouvellement éclairés, ses personnages de résine ne bénéficient pas encore de cette technologie de niveau supérieur.

L’expérience est sublimée par les magnifiques compositions musicales d’Oliver Wallace, issues du 14ème Classique d’animation. Tu t’Envoles, La Piraterie ou encore À La File Indienne rythment ainsi le voyage enchanteur et restent irrésistiblement en tête, même après avoir débarqué. Cette bande originale recélant de bijoux musicaux peut cependant se voir gâcher par les bruits incessants de freinage des nacelles, qui semblent en constant surmenage. Le jeu de mots est d’autant plus fâcheux lorsque les freins mécaniques deviennent de vrais freins à l’immersion totale dans l’expérience. Malgré tout, la dernière mise à jour a permis de réduire voire régler ce problème, en espérant que cette tranquillité mécanique perdure, au moins jusqu'à la prochaine révision. De plus, le concept novateur remporte un tel succès auprès des foules qu’elle est souvent l’attraction la plus prisée de Fantasyland, si ce n’est LA plus prisée du Parc Disneyland, au même rang que Big Thunder Mountain. Il faut ajouter à cela un débit horaire jamais atteint et le temps d’attente s’en retrouve inévitablement gonflé. Pourtant, la version de Disneyland Paris est à saluer puisqu’elle bénéficie de la plus grande capacité de visiteurs à raison de six passagers par galion volant alors que la version floridienne par exemple ne dispose que de trois places ! L’addition d’une file FASTPASS a été judicieuse et permet à ceux qui disposent de ce sésame de gagner quelques demi-heures d’attente… 

Enfin, son emplacement choisi malicieusement en bordure d’Adventureland permet une transition évidente mais douce vers le monde de l’aventure et de l’exotisme : après avoir affronté les forbans du Pays imaginaire, les visiteurs peuvent, en effet, en venir tout naturellement aux mains avec les Pirates des Caraïbes ! C’est d’ailleurs dans ce même Land que chaque visiteur, ayant trouvé son excursion au pays de Peter Pan trop courte, peut continuer son aventure au sein d’Adventure Isle, où le Capitaine Crochet a posé l’ancre de son Jollyroger, juste au pied du Rocher du Crâne. Près de Cannonball Cove, La Plage des Pirates attend ainsi de pied ferme de jeunes recrues à enrôler… Quoi de mieux que de vivre une aventure en grand après l’avoir rêvée ?

Forte de son statut d’attraction historique dont le concept a vu le jour sous les yeux de Walt Disney, et de ses rares modifications à travers ses nombreuses années de fonctionnement, Peter Pan’s Flight rencontre un succès jamais démenti et occupe une place de choix au sein des expériences Disney : elle permet, à grand renfort de pensées agréables, pas moins que de voler jusqu’au Pays Imaginaire où s’amuser est la seule des préoccupations…

La disponibilité

Cette attraction est toujours ouverte à Fantasyland, dans le Parc Disneyland Paris. D'autres versions similaires existent à Disneyland en Californie, à Walt Disney World Resort en Floride, à Tokyo Disney Resort au Japon et à Shanghai Disney Resort en Chine.

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