Les Voyages de Pinocchio
L'affiche
Date d'ouverture :
Le 12 avril 1992
Type d'attraction :
Parcours scénique
Durée :
3 minutes

Le synopsis

Non loin du village de Pinocchio, les visiteurs embarquent pour un voyage inoubliable sur les traces du célèbre pantin de bois en découvrant notamment le théâtre de Stromboli, l'Île aux Plaisirs et l'atelier de Geppetto.

L'expérience

Juste à côté de l'inquiétant palais de la Reine Grimhilde se trouve un bâtiment à la devanture bien plus accueillante. En arrivant devant, les visiteurs peuvent ainsi remarquer, juste au-dessus de l'entrée, une statuette représentant Pinocchio sur la scène du théâtre de Stromboli. Une fois à l'intérieur, pas de doute : Geppetto n'est pas très loin. Orné de moulures et de lustres en bois, l'atmosphère est en effet chaleureuse et accueillante jusqu'aux petits wagonnets, décorés, quant à eux, de gravures représentant Figaro et Cléo.

À peine embarqués, pas de temps à perdre. Les visiteurs entrent immédiatement dans le théâtre de marionnettes de Stromboli. Une représentation est même en cours ! Et la vedette du jour n'est autre que Pinocchio qui interprète son morceau favori, Hi-Diddle-Dee-Dee ! La petite marionnette enchaîne alors les pas de danse, et tout cela sans la moindre ficelle. Il est accompagné sur scène de deux danseuses : la première s'exerce au french cancan dans une splendide robe à jupon tandis que l'autre effectue une danse plus classique dans une tenue typiquement Allemande.

Le chemin continue mais s'avère nettement moins joyeux. La visite se poursuit, il est vrai, dans les coulisses du théâtre, où apparaît Jiminy Cricket. Il crie « Attention ! » pour prévenir Pinocchio du danger qui le guette. Mais il est malheureusement déjà trop tard : le vilain Stromboli l'a mis en cage, tout comme les autres marionnettes du théâtre. Pinocchio est maintenant piégé, comment va-t-il s'en sortir ?

Le voyage mène ensuite à une intersection où ce bon vieux Jiminy Cricket conseille de suivre le panneau indiquant le « Village de Pinocchio », mais il n'en est rien puisque les visiteurs prendront la direction inverse : L’Île aux Plaisirs. Et quelle merveille ! Après avoir traversé un portail et être passé sous une splendide montgolfière, les visiteurs y voient une boutique de friandise en pain d'épices se présenter face à eux. Elle est suivie par une vue sur un magnifique manège de chevaux de bois et une grande roue fabriqués à partir de sucres d'orges et d'autres confiseries, avec, plus loin dans le ciel, le tir d'un superbe feu d'artifice. Non loin d’échoppes de pommes d'amour et de pop-corn, Gédéon et Grand Coquin semblent prendre du bon temps au testeur de force. De l'autre côté, un garde à l'air plutôt sévère suit du regard quiconque passe devant lui. Mais en s'enfonçant un peu plus sur l’île, les visiteurs découvrent alors un endroit bien plus sombre et moins joyeux. L'inscription « Rue du Tabac » pointée du doigt par deux grands indiens de bois semble donner le ton, lequel est confirmé quelques instants plus tard une fois arrivés devant un inquiétant diable à ressort. Une maison en forme de pipe se dresse maintenant sur le chemin avec, à l'intérieur, ce qui semble être une bagarre. Un endroit glauque absolument à éviter pour les enfants...

Deux vantaux se dressent désormais sur le chemin. Une fois poussés, les visiteurs entrent dans ce qui ressemble à une boule noire de billard n°8 géante. Pinocchio se trouve à l'intérieur, accompagné de Crapule, et donne l'impression de se préparer à jouer une partie. Un jeu de roulette géant est accroché au mur en guise de décoration. Mais tout à coup, Crapule se retourne... Et là, stupéfaction : il se transforme en âne ! Le Cocher, se trouvant un peu plus loin, a sans doute un rapport avec tout cela.

Le voyage continue sur l'île dans une zone qui ne semble plus être entretenue. Des déchets et des graffitis ornent les murs et les palissades. Une représentation de la Joconde, gribouillée d'une moustache, traîne même sur le sol. Plus loin, Jiminy Cricket apparaît pour montrer le chemin aux visiteurs, avant que la porte ne lui soit claquée au nez. C'est à ce moment-là que le Cocher essaie de les piéger dans une grande caisse en bois en vue de les expédier tous aux mines de sel. De nombreuses caisses sont déjà remplies de petits enfants transformés en ânes, mais le voyage permet fort heureusement aux visiteurs de les éviter.

Le chemin se poursuit alors jusqu'à en arriver au bord de mer. Là, l'orage gronde et les mouettes pleurent. Jiminy Cricket flotte sur l'eau grâce à une bouée de signalisation mais semble inquiet. Tout à coup, il s'écrie « Attention, Monstro ! » et c'est alors que surgit hors de l'eau la terrible baleine. Une fois évitée, les visiteurs retrouvent Geppetto, lanterne à la main, appelant Pinocchio d'un air désespéré.

Mais tout est bien qui finit bien. Jiminy Cricket a su, en effet, retrouver la route du village de Pinocchio. Une magnifique étoile filante passe au-dessus de la boutique de jouets de Geppetto. Une fois à l'intérieur, les visiteurs aperçoivent Pinocchio, sagement installé sur son lit. À côté de lui, se trouvent Geppetto et la Fée Bleue ainsi que, un peu plus loin, Cléo et Figaro qui semblent ravis du retour de la marionnette dans le foyer. En s'approchant, la Fée Bleue finit par disparaître, sans pour autant avoir oublié de remettre à Jiminy sa médaille, avec laquelle il pose fièrement au-dessus de l'étagère.

La fin du voyage se fait sentir mais il reste une dernière pièce à visiter : l'intérieur de la maison, qui commence par une vue sur le petit atelier du vieil homme. Vient ensuite la traversée du salon dans lequel les murs sont recouverts de dizaines d'horloges toutes plus magnifiques et originales les unes que les autres. Une petite étagère est remplie de jouets et de petites sculptures en bois tandis que la fenêtre est toute entourée de marionnettes. Enfin, un feu de cheminée à foyer ouvert vient donner à la pièce toute entière une atmosphère à la fois chaleureuse et conviviale. Les visiteurs terminent leur voyage avec pour dernière image une fresque murale représentant la Fée Bleue, avec l'inscription : « Quand on prie sa bonne étoile, les rêves se réalisent toujours ».

La critique

rédigée par Maxime Blanchart
Publiée le 19 mars 2017

Parcours scénique dans lequel les visiteurs, assis dans de petits wagons automatiques sur monorail, redécouvrent la magnifique histoire du film Pinocchio sorti en 1940, Les Voyages de Pinocchio ouvre ses portes à Disneyland Paris le 12 avril 1992, en même temps que le reste du Parc Disneyland. Il s'agit de la seule attraction du Resort entièrement basée sur le film, lui-même inspiré du conte Les Aventures de Pinocchio de Carlo Collodi, de soixante ans son aîné.

La première version de l'attraction accueille ses visiteurs à l’occasion de l’inauguration de Tokyo Disneyland, le 15 avril 1983. Ce n'est, en effet, que cinq semaines plus tard que la version américaine est à son tour inaugurée, le 23 mai 1983, au Disneyland Park de Californie, deux jours avant la cérémonie de réouverture du land. Le Fantasyland californien a connu, il est vrai, un grand programme de rénovation qui a permis notamment à Pinocchio’s Daring Journey de voir le jour, en lieu et place du cinéma 3D Fantasyland Theater. Elle fait partie des trois attractions totalement inédites à l’ouverture de Tokyo Disneyland, avec Meet the World et The Eternal Sea. Pour la première fois, des attractions ont donc vu le jour à l’international sans qu’il ne s’agisse de nouvelles versions inspirées d’attractions situées dans les Parcs américains. C'est d'ailleurs sur base de ces deux modèles que se voit élaborée Les Voyages de Pinocchio. Elle reprend quasiment à l'identique les différentes scènes, les décors et même les dialogues entendus durant le voyage. Dans ces attractions, les visiteurs sont plongés dans le noir. Mais grâce à la peinture fluorescente des décors composés de plus de trois-cents éléments mêlés à l'utilisation de lumière noire, les effets visuels sont splendides, surtout ceux de la scène de l’Île aux Plaisirs qui se veut colorée et joyeuse, tout du moins dans sa première partie.

L'attraction est idéalement située, en plein cœur de Fantasyland. Elle se trouve dans la zone rappelant le Tyrol, région qui s'étend à la fois sur l'Allemagne, la Suisse et l'Italie. Elle est la voisine de Blanche Neige et les Sept Nains, une attraction de même type. De l'autre côté des Voyages de Pinocchio se trouve La Bottega di Geppetto, une boutique dans laquelle il est possible d’entrer juste après être sorti du wagon. L'ambiance ressentie est d'ailleurs fort semblable à la dernière pièce visitée dans l'attraction. De nombreuses décorations en bois, des jouets et des marionnettes sont installées un peu partout, comme pour rappeler la véritable boutique de Geppetto. En continuant sur le chemin longeant l'attraction et la boutique, les visiteurs tombent sur Au Chalet de la Marionnette. Il s'agit d'un restaurant prenant également pour thème les aventures de Pinocchio. Des fresques murales, des sculptures et divers décors rappellent l'univers du petit pantin de bois, et collent parfaitement à l'atmosphère chaleureuse du restaurant. Les deux bâtiments se trouvent dans le prolongement de l'attraction, sur le long du chemin menant à Adventureland.

Bien que l'ordre des scènes suive parfaitement le déroulement de l'histoire vue dans le long-métrage d'animation, certains moments n'ont pas été illustrés, ou tout du moins pas fidèlement, ce qui peut sembler gênant. Dès le début de l'attraction, Pinocchio se trouve en effet dans le Théâtre de Stromboli. Adieu donc les passages du film où Pinocchio est fabriqué et peu après enlevé par Gédéon et Grand Coquin. Il y interprète même la chanson Hi-Diddle Di Di, apprise par Grand Coquin, au lieu d'Il Faut Savoir Briser Ses Liens. Par ailleurs, sur l’Île aux Plaisirs, les deux trublions jouent au testeur de force alors que, dans le long-métrage, jamais ils ne sont présents sur l’île, sans doute trop risquée à leur goût. Toujours à propos de l’île, les manèges en sucreries semblent être des manèges tout-à-fait classiques dans le film. Qui plus est, il n'y sont  jamais vus d'aussi près que dans l'attraction étant donné qu'aucune scène ne se passe vraiment dans la fête foraine, uniquement visible de loin dans le long-métrage. Ce détail peut sembler incroyable car il s'agit sans doute du passage de l'attraction le plus marquant et le plus symbolique de par le nombre de détails à y observer et le gros travail créatif fourni dessus. Ensuite, les passages de l'histoire où Pinocchio se trouve dans la mer sont totalement passés à la trappe, si ce n'est une brève apparition de Monstro qui peut permettre de le rappeler. Enfin, lorsque Pinocchio est de retour chez lui, la Fée Bleue est présente dans la pièce mais il n'a pour autant pas été transformé en vrai petit garçon. Or, dans le dessin animé, il devient un véritable enfant tandis que la Fée n'apparaît pas réellement dans la chambre.

À côté de tout cela, une autre petite incohérence narrative peut aussi être remarquée. Dans l'attraction, les visiteurs se trouveront par deux fois devant des panneaux de signalisation avec pour direction le « Village de Pinocchio », ce qui semble assez illogique vu que la petite marionnette n'a pas réellement de notoriété dans son village, et il parait plus improbable encore que le dit-village n'ait pas un nom précis pour être indiqué.

Les Voyages de Pinocchio est un parcours scénique en véhicule (les anglophones diront « dark ride », soit «parcours véhiculé sombre ») ayant pour particularité de dégager des ambiances très différentes en très peu de temps. Au début du voyage, la salle du théâtre se veut très joyeuse, avec une atmosphère presque charmante. La même ambiance règne d'ailleurs à la fin, lors de la visite de la maison de Geppetto. L’atmosphère des deux pièces est créée par les lumières, les couleurs et les sons, tout comme l'expression des personnages qui ont l'air sereins. Une sensation tout aussi joyeuse mais bien plus festive se dégage du début de l’Île aux Plaisirs, encore une fois grâce aux couleurs et aux sons. En revanche, d'autres moments comme la suite de l’île et le passage par la mer sont bien plus inquiétants. L'obscurité prononcée dans la rue du Tabac donne en effet réellement l'impression qu'il s'agit d'un endroit périlleux et malfamé. En arrivant à la mer, avec l'orage qui gronde et les couleurs grisonnantes de la pièce, une sensation de danger se ressent immédiatement : un mauvais coup se prépare ici ! Lorsque Monstro sort de l'eau et que le stroboscope se met en marche, les plus petits, comme les plus grands, ne resteront ainsi pas de marbre.

Tout au long de l'attraction, les visiteurs se voient comme guidés par Jiminy Cricket. En indiquant le chemin à suivre, il tente, en effet, tant bien que mal, de les aider à éviter les nombreux vilains qui veulent mettre la main sur eux, les prévenant ainsi des différents dangers qui les guettent. Cette trame scénaristique rappelle le film dont l'histoire est racontée par ce bon vieux Jiminy qui lit le livre et narre la merveilleuse aventure de Pinocchio. Il y intervient même à plusieurs reprises par la suite tel un narrateur. Sa voix est d'ailleurs ici la même que celle entendue dans le film, celle du célèbre Roger Carel connu également pour avoir doublé Winnie l'Ourson, Kermit la Grenouille ou encore C-3PO. Mais le voyage est aussi accompagné d'une enveloppe musicale évolutive, un fil rouge prenant vie sous les notes de la célèbre chanson Hi-Diddle Di Di présente dans de nombreuses scènes de l'attraction. Elle est d'abord entendue dans la scène introductive du Théâtre de Stromboli, en lieu et place d'Il Faut Savoir Briser Les Liens dans le film d'origine, puis se retrouve sous forme instrumentale dans l'Île aux Plaisirs à l'aide d'un orgue de Barbarie. Elle se transforme en air de ragtime dans la rue du Tabac pour finalement muer en sonorités plus sombres au niveau de la salle de billard et l'angoissante scène des ânes faits prisonniers. Comme un fil conducteur musical en filigrane évoluant avec les visiteurs, Hi-Diddle Di Di cristallise les différentes aventures vécues par le petit pantin de bois. D'autres thèmes musicaux tirés du film font aussi partie du voyage comme celui de la Fée Bleue entendue au niveau de la cage de Stromboli matérialisant l'intervention magique du personnage pour libérer les visiteurs mais aussi en fin de parcours, juste après les notes de Quand On Prie La Bonne Étoile.

L’un des points accentués dans Les Voyages de Pinocchio, comparativement à sa voisine Blanche Neige et les Sept Nains, est le niveau d’implication des visiteurs dans sa narration. À plusieurs reprises ils sont, il est vrai, confrontés à des éléments les intégrant fortement. Tout d'abord, c'est leur véhicule tout entier qui est enfermé dans la cage de Stromboli. Un peu plus tard, le Cocher tente à son tour de les piéger dans une caisse en bois prête à partir pour les mines de sel. Et finalement, ce n'est pas moins que Monstro la baleine qui s'en prend directement à eux, dans le but de les gober. Cette différence avec une attraction pourtant très semblable en apparence est surtout liée à la modernité de celle-ci. En effet, le modèle de Blanche Neige et les Sept Nains date de 1955 (à Disneyland Resort) tandis que celui utilisé pour Les Voyages de Pinocchio a été créé près de trente ans plus tard, en 1983 (pour Tokyo Disney Resort). Les besoins et les envies des visiteurs, ayant bien évolué entre en trois décennies, expliquent donc ces différences. Toutefois, certains remarqueront la ressemblance frappante entre la scène où Crapule se retourne, changé en âne et le passage de l'attraction adjacente où la Reine se mue en sorcière. Toutes les deux représentent en effet un personnage se regardant dans un miroir avant de se retourner, afin de montrer la transformation opérée.

Dans l'avant-dernière pièce, la chambre de Pinocchio, la Fée Bleue apparaît lorsque les visiteurs arrivent mais disparaît quelques instants plus tard. Pour donner cet effet, les équipes ont utilisé une technique peu connue du grand public mais extrêmement efficace : celle du fantôme de Pepper. Pour exécuter cette prouesse, une fine plaque de verre doit être placée à l'endroit où « l'apparition » doit se produire. Il faut ensuite mettre l'objet ou la personne, ou en l’occurrence ici le personnage, dans une salle légèrement écartée. Grâce à une technique d'éclairage particulière, la forme sera comme transposée sur la plaque en verre par un jeu de reflets et les personnes arrivant dans le sens de cette plaque auront l'illusion que cette forme (dans le cas présent la Fée Bleue) est bel et bien devant leurs yeux, alors qu'en réalité elle se situe dans une autre pièce située juste derrière eux. Cet effet est régulièrement utilisé dans les Parcs Disney, comme par exemple dans Phantom Manor et la salle de bal.

Les Voyages de Pinocchio est une attraction intrinsèquement familiale qui convient aux plus petits comme aux plus grands. Certains passages très colorés et animés émerveilleront toute la famille grâce à une atmosphère très réussie.

La disponibilité

Cette attraction est toujours ouverte à Fantasyland, dans le Parc Disneyland de Disneyland Paris. D'autres versions existent au sein du Disneyland Park (Disneyland Resort) et de Tokyo Disneyland (Tokyo Disney Resort). 

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