AUTO
Date de création :
Le 28 juin 2008
Nom Original :
AUTO
Créateur(s) :
Andrew Stanton
Jim Reardon
Ralph Eggleston
Dan Holland
Jason Deamer
Apparition :
Cinéma
Jeux Vidéo
Voix Originale(s) :
MacInTalk
Voix Française(s) :
Patrick Osmond

Le portrait

rédigé par Karl Derisson
Publié le 11 février 2017

En 2008, les studios Pixar frappent un grand coup en livrant la fable écologiste WALL•E. Mais la dénonciation des comportements nuisibles à l’environnement n’est pas le seul cheval de bataille du film qui, avec le personnage d’AUTO, questionne également le spectateur sur les dangers possibles de la robotique et de l’intelligence artificielle…

La Terre, 2805. L’astre est devenu une planète-poubelle. Encouragés par l’omniprésente société Buy N Large (BNL), hommes et femmes du monde entier ont consommé, encore et encore, et entassé des tonnes d’ordures, détruisant malgré eux toute trace de végétation, annihilant les ressources en eau et rendant l’air irrespirable. Pour sauver le genre humain, une mission de sauvetage est mise au point dès 2105. Embarqués à bord de l’Axiom, véritable arche de Noé 2.0, la population mondiale abandonne ainsi son foyer et s’envole vers l’espace le temps que des milliers de WALL•E (Videur Automatique pour Lavage et Levage Classe-E) fassent le ménage. Pour occuper ces cinq années en apesanteur, chacun est alors confié aux soins de robots en tous genres commandés depuis la passerelle par AUTO, le pilote automatique. Mais la grande mission de nettoyage échoue. Les WALL•E tombent en panne les uns après les autres. En 2110, le président de BNL, Shelby Forthright, envoie alors à l’Axiom la directive A-113. Tout retour sur Terre est désormais interdit tant que la planète ne sera pas habitable et que des traces de végétation ne seront pas trouvées.

700 ans plus tard, les Hommes sont toujours dans l’espace. L’Axiom n’est plus une arche mais la confortable maison de toute l’espèce humaine qui, en profitant du luxe offert à bord, est devenue obèse, impotente et complètement amnésique. Tout le monde a oublié la Terre et ses merveilles. Vautré dans son fauteuil robotisé, chacun, désormais, coule une vie paisible, mangeant, dormant, se prélassant, regardant les écrans à volonté grâce aux programmes gérés par AUTO. Mais voilà, cette vie paisible est bientôt bouleversée lorsque le dernier WALL•E encore en service arrive dans l’espace aux côtés d’EVE, le robot-sonde Évaluateur de Végétation Extraterrestre, qui vient de rapporter la preuve que la Terre est de nouveau habitable. Or, pour AUTO, qui a pris les commandes de l’Axiom à la place du commandant B. McCrea, trop occupé à dormir et à faire ses annonces matinales, les ordres sont les ordres ! Malgré le fait qu’une plante soit parvenue à repousser sur Terre, il refuse obstinément d’enclencher le processus engageant le retour des hommes sur leur planète.

Pour mener à bien sa mission et respecter les consignes de la directive A-113 en empêchant les Hommes de revenir sur Terre, AUTO, machine sans aucun état d’âme, tente donc de faire disparaître la plante. Il profite pour cela de la complicité de GO-4, son robot amiral, pour dissimuler la preuve et faire passer EVE pour une énième machine détraquée que le commandant envoie immédiatement en réparation. L’affaire est close. Le retour sur la Terre n’est plus au programme. Seul « hic », le commandant, en faisant analyser les saletés abandonnées par WALL•E, commence à se pencher sur l’histoire de la Planète bleue et sur les habitudes des Hommes à l’époque où ils y vivaient encore. Pour AUTO, qui a jusque-là toujours caché l’accès à ces données, cet intérêt du capitaine pour la Terre est un problème.

Lorsque la plante refait son apparition sur la passerelle, la mutinerie commence. Désobéissant au commandant, AUTO refuse de mettre en marche l’holo-détecteur et d’enclencher le retour vers la Terre. Interrogée, la machine consent cependant à lever le secret sur la directive A-113. McCrea découvre que l’Opération recolonisation a échoué et que le pilote automatique a reçu l’ordre de garder les Hommes dans l’espace à tout prix. Le commandant se rend compte que depuis 700 ans, AUTO applique la consigne à la lettre. Il décide alors de reprendre les choses en main, en vain. AUTO se soulève, désactive EVE, électrocute WALL•E, jette la plante au rebut, envoie une armée de robots SECUR-T pour empêcher à quiconque de la récupérer et enferme le commandant dans ses quartiers. Après un combat sans merci, la machine est finalement mise hors d’état de nuire par McCrea qui parvient à la désactiver et à la faire passer en mode manuel. Les Hommes reprennent le contrôle et s’envolent enfin vers la Terre pour tout recommencer à zéro…

AUTO est-il un méchant ? La question mérite d’être posée. La définition la plus simple que donne Larousse indique qu’est méchant tout être se montrant « nuisible ». En cela, le pilote automatique est incontestablement néfaste à l’espèce humaine, retenue malgré elle dans l’espace infini par la machine qui refuse de voir en la plante ramenée par EVE un espoir de retour vers la Terre. Le dictionnaire ajoute néanmoins que la menace est « intentionnelle ». Là, le débat est ouvert. AUTO est-il mauvais intentionnellement ? Ou bien n’est-il qu’un robot incapable de penser et uniquement disposé à appliquer des directives et autres programmations. Contrairement à tous les robots que WALL•E croise sur son chemin, à l’image d’EVE, de M-O, du robot-secrétaire ou encore des robots compresseurs de déchets, AUTO est en effet au final le seul à ne pas se détraquer et à suivre sans écart les ordres… Il n’éprouve aucun sentiment. C’est là son principal défaut, en somme. 

Créé par Ralph Eggleston, Dan Holland et Jason Deamer à partir du scénario d’Andrew Stanton et Jim Reardon, AUTO épouse la forme d’une barre de bateau connectée au tableau de commandes de l’Axiom grâce à un système de glissières incrustées dans le plafond de la passerelle. Véritable tête pensante du vaisseau, son intelligence artificielle est symbolisée par une lumière rouge dont l’intensité varie en fonction de ses paroles, de ses actions, de son humeur. Avec cette lumière rouge, AUTO est assez similaire à CARL 500 (Cerveau Analytique de Recherche et de Liaison) dans 2001 : L’Odyssée de l’Espace, le classique de science-fiction réalisé en 1968 par Stanley Kubrick. Nommé HAL 9000 dans la version originale (Heuristically programmed ALgorithmic computer), CARL est le système informatique de l’Explorateur Un (Discovery One), le vaisseau spatial envoyé vers Jupiter. Membre à part entière de l’équipage, CARL est capable d’échanger comme un vrai humain avec les autres personnes embarquées. Signalant une pièce défectueuse, aucune anomalie n’est détectée par les astronautes qui soupçonnent un défaut dans le fonctionnement de CARL. La machine décide alors d’éliminer les occupants de la navette afin de ne pas être débranchée.

Dans la version originale, la voix d’AUTO est fournie par MacInTalk, un système de synthèse vocale capable de lire des textes écrits. En français, le personnage est en revanche interprété par un humain : Patrick Osmond, le doubleur de Michael Keaton dans les films Batman de Tim Burton, de Tom Hollander dans la saga Pirates des Caraïbes, de Paul Bettany dans Avengers : L’Ere d’Ultron et Captain America : Civil War, ou encore du seigneur MacIntosh dans Rebelle.

La machine, dès lors qu’elle dispose de sa propre intelligence et applique des ordres aveuglément, est-elle un danger pour l’Homme ? AUTO, en obéissant aux directives de Shelby Forthright, le PDG de BNL, est-il un méchant ? La question est posée…

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