Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve
L'affiche
Titre original :
Tangled : Before Ever After
Production :
Disney Television Animation
Date de diffusion USA :
Le 10 mars 2017
Genre :
Animation 2D
Réalisation :
Tom Caulfield
Stephen Sandoval
Musique :
Kevin Kliesch
Alan Menken
Glenn Slater
Durée :
55 minutes
Disponibilité(s) en France :
Autre(s) disponibilité(s) aux États-Unis :

Le synopsis

La princesse Raiponce se sent étouffée par ses nouvelles responsabilités. La crainte d'être de nouveau enfermée dans un château la pousse donc à partir à l'aventure avec sa nouvelle dame de compagnie, Cassandra. Au cours de leur escapade, elle découvre des roches mystiques qui lui rendent sa longue chevelure blonde...

La critique

rédigée par
Publiée le 17 mars 2017

Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve est le téléfilm-pilote de Raiponce - La Série produit tout spécialement pour le réseau de télévision, Disney Channel et portant le label de Disney Channel Original Movie. Si le même procédé a déjà été appliqué à des téléfilms d'animation basés sur une série comme ce fut le cas pour Kim Possible : Mission Cupidon ou Phinéas et Ferb - Le Film : Voyage dans la 2e Dimension, c'est tout de même la première fois que le label DCOM est donné à une fiction de moins d'une heure.

Depuis le rachat de Pixar, et l'arrivée de John Lasseter à la tête des Walt Disney Animation Studios, ce faiseur d’or a mis en place un travail de longue haleine pour redonner au label historique de Mickey sa splendeur d’antan. L'important pour le créateur de Toy Story est d’abord de hiérarchiser les priorités. La première consiste à remettre sur les rails des projets mal engagés. Il commence sur Bienvenue chez les Robinson en le remaniant dans la mesure du possible vu son état d'avancement. Il recadre ensuite complètement Volt, Star Malgré Lui pour le rendre plus disneyen. La seconde étape est de faire revivre l'animation Disney en s’appuyant sur les fondamentaux qui parlent au public. Il relance ainsi l'animation 2D avec La Princesse et la Grenouille - succès d’estime - puis crée un film de princesse en animation assistée par ordinateur (Raiponce), démontrant ainsi que cette technique d’animation est tout à fait apte à soutenir des histoires à la Disney, intemporelles et dignes de celles ayant marqué les années 90.

Raiponce devient alors un vrai phénomène comme les Walt Disney Animation Studios n'en avait plus connu depuis plus de dix ans : les critiques sont sur lui plus que positives et le public est conquis. Malgré 260 millions de dollars de budget, le film est un succès  commercial engrangeant 591 millions de dollars de recettes à travers le monde dont 200 millions rien qu'aux États-Unis. En France, l'opus signe un joli score avec plus de 4 millions d'entrées.
Pour surfer sur son succès, les Walt Disney Animation Studios proposent en 2012 un court-métrage, Le Mariage de Raiponce, diffusé en première partie de la ressortie 3-D de La Belle et la Bête pour les États-Unis et de celle du (Le) Roi Lion pour la France. Bien que certains bruits parlaient de la possibilité d'une suite au cinéma, l'idée n'a, en réalité, jamais été sérieusement envisagée par les réalisateurs du premier opus qui partent rapidement sur d'autres projets : Zootopie pour Byron Howard et Gigantic pour Nathan Greno.

Les studios Disney n'abandonnent tout de même pas leur idée de capitaliser sur la franchise Raiponce qui vit toujours aussi bien que cela soit en produits dérivés ou dans les parcs à thème. Ils vont ainsi reprendre une idée mise de côté depuis une dizaine d'années faute de films suffisamment populaires : une déclinaison sur le marché de la télévision. Depuis Kuzco, l'Empereur Mégalo et la série de 2006, Kuzco, Un Empereur à l'École, aucun opus récent des Walt Disney Animation Studios ne s'est vu, en effet, adapté sur le petit écran. Le succès de La Garde du Roi Lion redonne de son intérêt à la démarche qui se voit appliquée à Raiponce donnant lieu à la création d'une série télévisée dérivée. Disney Television Animation produit ainsi la logiquement nommée Raiponce - La Série et, afin de l'introduire comme il se doit, lui adjoint un téléfilm pilote d'une heure, Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve. Il s'agit d'un procédé classique que la filiale télévisée utilise régulièrement pour ses séries évènements comme cela a été le cas avec Princesse Sofia : Il Était une Fois une Princesse en 2012 pour lancer la série Princesse Sofia ou alors La Garde du Roi Lion : Un Nouveau Cri qui entamait les aventures de Kion et ses amis.

La meilleure idée de Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve, et de la série qui le suit, est clairement son visuel. Il est évident que la télévision n'aurait pas eu le budget nécessaire pour proposer une qualité d'images aussi belle que celle du film. Pour palier ce problème, le responsable du projet, Chris Sonnenburg, a donc l'excellente idée de prendre un virage radical. Au lieu de recourir à de la 3D bas de gamme, comme cela peut être le cas sur Princesse Sofia ou Elena d'Avalor, il préfère, en effet, partir sur un aspect 2D. Attention tout de même, il n'est pas question ici de dessins sur papier mais bien d'une animation 3D aux dessins aplatis, utilisant la technique qui a déjà fait ses preuves sur les séries La Garde du Roi Lion ou Mickey Mouse. Pour légitimer plus encore ce choix, Chris Sonnenburg reprend le style très présent dans le long-métrage originel signé de Claire Keane, la fille de Glen Keane, à l'origine des dessins que Raiponce dessinait sur les murs intérieurs de sa tour. Ainsi, à l'image du carnet personnel présent dans le téléfilm, l'histoire est racontée par Raiponce comme si elle dessinait elle-même ses aventures. L'astuce narrative est intéressante car elle est vraiment crédible par rapport au personnage. En outre, le visuel obtenu est d'une beauté renversante même s'il demande un petit temps d'adaptation par rapport à la stylisation différente du film. Le rendu est, à l'évidence, l'un des grands points forts du téléfilm et de la série qui en découle.

Le récit pose, lui, plus de questions. Il se déroule, en effet, entre le film et le court-métrage Le Mariage de Raiponce, six mois après Raiponce pour être exact. La série et le téléfilm se base en fait sur la phrase de Flynn et Raiponce à la fin du long-métrage :
« - [Flynn] Après, maintes et maintes demandes en mariage, j'ai fini par dire OUI.
- [Raiponce] Eugène ?!
- [Flynn] Bon, c'est vrai ! C'est moi qui ait demandé. »

Le but du téléfilm et de la série est donc de montrer ce qui s'est passé entre le jour où Raiponce a retrouvé ses parents et le mariage avec son bien-aimé ; comment ils ont appris à se connaître et comment Raiponce s'est s'adaptée à sa nouvelle vie de princesse libre. L'idée de base est de la sorte plutôt bonne mais malheureusement son exécution, du moins dans le téléfilm Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve, n'est pas forcément très convaincante. Ainsi, la première partie est somme toute caricaturale et la seconde plus rythmée mais fort peu crédible.

Le vrai problème du téléfilm provient curieusement de la relation de Raiponce avec ses parents. Venant à peine de les retrouver, elle est déjà en conflit de génération avec eux ! Après dix-huit ans d'absence, il aurait été intéressant de voir Raiponce essayer de connaître un peu mieux son histoire familiale. Or, tout se passe comme si elle en avait déjà fait le tour. Le Roi de Corona, Frédéric, veut, pour sa part et plutôt logiquement, surprotéger sa fille mais brûle bien vite les étapes en souhaitant la préparer à devenir reine sans lui laisser vraiment le temps de souffler. Sa mère, la Reine Arianna, est, elle, plus à l'écoute et lui propose de découvrir le monde. Les parents de Raiponce, qui étaient très émouvants dans le film alors qu'ils n'y prononcent pas un mot, se révèlent donc ici d'une banalité royale. Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve livre ainsi au téléspectateur des relations familiales caricaturales avec le père surprotecteur comme Triton dans La Petite Sirène, la mère attentive qui va un peu à l'encontre de son mari comme Sina dans Vaiana, la Légende du Bout du Monde et une princesse qui doit apprendre à gouverner comme dans Elena d'Avalor. Tout cela pourrait fonctionner sans problème s'il ne s'agissait pas de Raiponce ! Mais voilà, pourtant conquérante dans le film, elle donne désormais l'impression de ne plus trop savoir où elle en est. Comme Jasmine dans Aladdin, elle veut partir découvrir le monde et quitter le cocon familial tout juste retrouvé. Le point de départ de la série se bâtit donc sur un raccourci un peu trop facile. Raiponce perd de sa fraîcheur, de sa joie de vivre et sa curiosité candide. C'est d'autant plus dommageable qu'en anglais, elle reste doublée à merveille par Mandy Moore...

La deuxième partie gagne heureusement en rythme en amenant de la magie et de l'action. Et elle a son importance : il faut, il est vrai, redonner à Raiponce sa fameuse longue chevelure blonde. La raison apportée n'est d'ailleurs pas des plus convaincantes, ou du moins l'explication est loin d'être complète mais elle sera peut-être étayée dans le reste de la série. Aucune surprise ici pour le téléspectateur qui savait déjà, par les bandes-annonces, que les cheveux magiques seraient de retour. Le créateur de la série l'assume d'ailleurs complètement en expliquant que proposer une série sur Raiponce sans ses cheveux longs reviendrait à faire une série sur Hulk sans qu'il puisse se transformer. Il lui faudra tout même respecter la continuité narrative en fin de série puisque dans Le Mariage de Raiponce, elle arbore de nouveau ses cheveux courts... 

Si Raiponce et ses parents ne sont pas forcément bien traités tout au long du récit, les autres personnages de Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve sont eux plutôt réussis. Déjà, il faut noter que la conclusion du téléfilm permet de retrouver la Raiponce combative, aimée de tous et qui utilise ses cheveux comme d'une arme : elle affronte d'ailleurs évidemment un méchant - une méchante en l'occurence - répondant au nom de Lady Caine et dont les motivations apparaissent somme toute peu crédibles... Ensuite, Eugène Fitzherbert, alias Flynn Rider, est lui toujours aussi charmeur : il demeure un garçon plein de bagou mais très attentionné envers sa belle. Le succès du personnage doit beaucoup à sa voix anglaise toujours tenue de main de maître par l'excellent Zachary Levi. À ses côtés, Pascal le caméléon reste pour sa part aussi adorable comme le cheval Maximus plus attachant que jamais. Enfin, un nouveau personnage fait son apparition dans le téléfilm : Cassandra, la dame de compagnie de Raiponce. Beaucoup plus cynique que la princesse, elle forme un bon contrepoint à sa candeur et livre de belles réparties avec Eugène. Le doublage en anglais par Eden Espinosa est, à ce titre, une vraie réussite.

Preuve de la qualité mise dans la production, Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve fait revenir, en plus du casting original, le compositeur du film Alan Menken et le parolier Glenn Slater. Ils proposent ainsi deux chansons : Life After Happily Ever After durant le générique de début et Wind in My Hair en milieu de téléfilm, repris à la fin. Si la première est assez passe partout, la seconde est plus convaincante même si elle n'atteint pas le niveau de celles du long-métrage de 2010. En attendant, le créateur de la série a annoncé que le compositeur reviendrait proposer régulièrement des chansons en milieu et fin de saison...

Difficile de se faire un jugement définitif sur Raiponce : Moi, J'ai Un Rêve. Il s'agit là clairement d'un épisode pilote qui laisse de nombreux éléments en suspens pour le reste de la série, notamment la raison du retour des cheveux longs, et qui prépare aussi la suite en laissant entrevoir que Raiponce va découvrir le monde. Son bilan serait toutefois bien meilleur si son récit n'était pas aussi convenu ; reste alors à saluer les magnifiques visuels et les personnages, anciens comme nouveaux, vraiment attachants.

L'équipe du film

1949 • ....

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