Titre original :
Luca
Production :
Pixar Animation Studios
Date de mise en ligne USA :
Le 18 juin 2021 (Disney+)
Genre :
Animation 3D
Réalisation :
Enrico Casarosa
Musique :
Dan Romer
Durée :
96 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Dans un joli petit village côtier italien, Luca vit un été inoubliable aux côtés de son nouveau meilleur ami mais ce bonheur est menacé par leur secret bien gardé : ils sont en réalité des monstres marins vivant jusque-là dans les profondeurs de l'océan...

La critique

rédigée par
Publiée le 27 juin 2021

Luca est un joli film Pixar. Loin d'être le meilleur long-métrage du studio à la lampe, il a au final beaucoup de points communs avec En Avant. Il propose ainsi une histoire incroyablement personnelle de son réalisateur basée sur son enfance et, comme le film de 2020, offre une histoire simple avec des personnages attachants évoluant dans un univers chaleureux. Bien plus facile d'accès que Soul, il révèle une belle histoire d'amitié qui fleure bon la dolce vita...

Luca est signé d'Enrico Casarosa. Né à Gênes en Italie, il est grandement influencé par les œuvres télévisuelles de Miyazaki (Conan, Fils du Futur, Sherlock Holmes) diffusées sur le petit écran dans son enfance. Une fois adulte, exilé à New York pour y étudier l'animation, il parvient très vite à décrocher un poste de storyboarder chez Disney Television Animation pour travailler sur des séries de télévision comme Les 101 Dalmatiens - La Série et Les Tifoudoux. Il collabore ensuite quelques temps chez Blue Sky Studios où il participe à L'Age de Glace et Robots. L'artiste intègre finalement Pixar en 2002 et œuvre d'abord sur l'histoire de Cars - Quatre Roues puis de Ratatouille et de Là-Haut avant de débuter la réalisation de son premier court-métrage La Luna en 2011. Après cela, il participe à l'histoire du court-métrage Piper et du long-métrage Coco. C'est d'ailleurs sur ce film qu'il intègre aussi la team sénior des studios en conseillant notamment les films Les Indestructibles 2 et Toy Story 4. Avec Luca, il monte en grade en décrochant sa toute première réalisation d'un long-métrage.

Enrico Casarosa l'avoue lui-même, Luca est un film terriblement personnel. Le réalisateur a, en effet, passé son enfance sur les plages près de Gênes. Et durant un été, lors de ses onze ans, il a fait la rencontre d'Alberto qui deviendra son meilleur ami. Lui était plutôt un garçon timide tandis que son nouveau copain, en bon casse-cou, enchaînait les bêtises. Ils étaient vraiment le contraire l'un de l'autre et rien n'était censé les rapprocher. Pourtant une amitié forte et sincère est née, comme seules les vacances d'été sont capables d'en forger. Alberto va en réalité permettre à Enrico de sortir de sa zone de confort et d'oser réaliser ses rêves. L'artiste avoue qu'il ne serait sûrement pas rentré chez Pixar sans cette rencontre. Pour son premier film, il voulait donc vraiment raconter l'histoire de ces amitiés qui aident les enfants à grandir, de celles qui façonnent la personne une fois adulte mais aussi de celles qui se déroulent en été, période propice à l'aventure et à l'insouciance. Rien d'étonnant à ce que l'amitié racontée dans le film soit ainsi presque autobiographique ; Luca représentant le réalisateur tandis que ce dernier décide de donner le nom d'Alberto à l'ami de son personnage principal en hommage.

Au-delà de son apparente simplicité, Luca aborde mine de rien un certain nombre de thèmes aussi tendres que touchant. Le plus emblématique d'entre eux est bien sûr l'amitié. Luca est un enfant assez introverti, sage et prudent, qui n'ose pas aller au-delà de sa zone de confort. Pourtant, il rêve de découvrir le monde et surtout de le voir de ses propres yeux. Mais avec ses parents qui le surprotègent et le freinent dès qu'il se permet de dépasser le périmètre autorisé, impossible pour lui de se construire une assurance et une confiance en soi. Tout change pourtant quand il rencontre Alberto, qui est son total opposé. Lui n'a pas peur de mordre la vie à pleine dent, de réaliser ses rêves, de tenter des choses, souvent dangereuses et inconscientes. Il est ainsi tout à la fois un collectionneur, un inventeur, un casse-cou et un joyeux drille. Luca et Alberto vont alors vite devenir les meilleurs amis du monde, prêts à faire les quatre cents coups ensemble. Le film est ainsi la célébration d'une amitié toute simple mais qui transforme une existence. Sa rencontre avec Alberto va en effet changer à jamais le petit Luca, le faire grandir et lui permettre de savoir ce qu'il veut vraiment dans la vie. Luca est ainsi plein de tendresse dans cette approche car il est réellement sincère. Le réalisateur arrive parfaitement à puiser dans ses souvenirs d'enfance pour rendre cette rencontre aussi authentique que réelle. Petits comme grands sont alors sûrs de se retrouver dans cette relation qui, décidément, parle à tout le monde. Il offre un propos certes simple mais incroyablement universel.

Naturellement, impossible de parler de Luca sans évoquer l'Italie. Comme Ratatouille en son temps avec Paris, le long-métrage d'Enrico Casarosa propose une Italie de carte postale, idéalisée et fantasmée qui invite au voyage, qui fleure bon les vacances et la dolce vita. Les artistes Pixar sont d'ailleurs partis sur la Riviera italienne pour s'inspirer des couleurs, des ambiances, des us et des coutumes locales. Le réalisateur a d'ailleurs voulu retourner sur le lieu de ses vacances de jeunesse, escaladant les falaises proches de la mer. Le travail fait sur le film est dès lors incroyable. La ville fictive de Portorosso ressemble d'ailleurs beaucoup à la vraie ville balnéaire de Vernazza, située sur la Méditerranée entre Pise et Gênes ; la jetée et le front de mer étant quasi identiques. Luca offre également de nombreux détails rappelant le pays transalpin, des pâtes aux expressions de langages qui pullulent en passant par les habits et les magnifiques décors. En plus, l'opus a l'excellente idée de rendre l'ambiance intemporelle en plaçant l'action dans les années 1950 / 1960, donnant un parfum de nostalgie enivrant. Il faut aussi absolument saluer le doublage, en anglais comme en français, qui propose de nombreux mots italiens donnant une sonorité réjouissante et chantante. En plus de tout cela, le long-métrage fait intervenir au centre de son intrigue une véritable vedette italienne : la fameuse Vespa, le scooter fabriqué par la société Piaggio. Plus qu'un placement de produit, les artistes transforment ce moyen de locomotion en objet de désir, de rêve et de liberté pour Luca et Alberto dans un message alliant simplicité et poésie.

L'autre thématique de Luca, décidément très riche sous son vernis de simplicité, est la différence et la tolérance. Le film a alors une idée simple mais efficace : faire de Luca et d'Alberto des monstres marins qui vivent à proximité d'un village d'humains. Inspirés de créatures de folklore local de l'Italie, les monstres marins sont des êtres humanoïdes faits d'écailles et palmés avec une longue queue. Ils ont la capacité magique de se transformer en humain une fois secs. Leur présence dans cette région tout comme leurs capacités extraordinaires ne sont toutefois jamais expliquées ; l'idée est simplement choisie comme postulat de départ. D'ailleurs, la présence de ces monstres marins fait que l'entame de l'histoire flirte avec une autre film aquatique, emblématique des Walt Disney Animation Studios, La Petite Sirène. Comme Ariel, Luca a en effet l'interdiction par ses parents d'aller à la surface, un endroit dangereux pour son espèce ; la grosse différence entre les deux venant du fait que le petit garçon marin ne rêve lui pas fatalement de découvrir ce qu'il s'y passe ; c'est finalement sa rencontre avec Alberto qui change la donne. Le long-métrage Pixar part alors dans une direction totalement différente de celui de Disney. L'idée d'avoir transformé ces deux garçons en monstres permet en fait d'offrir plusieurs niveaux de lecture. Bien sûr, il y a l'aspect comique où les deux amis doivent tout faire afin de ne pas se mouiller pour empêcher leur secret d'être éventé. Cela amène des scènes amusantes comme, par exemple, celle où Luca crache un verre d'eau, par surprise, au visage d'Alberto. Mais aussi, ces monstres qui vivent cachés auprès des humains apportent une lecture plus fine sur l'acceptation de la différence et la façon de gérer le rejet. Le film est ainsi une ode aux gens qui ont vécu des moments difficiles en essayant de se faire accepter pour ce qu'ils sont. Le message est ainsi universel pour que tout un chacun se retrouve dans le thème de Luca, que ce soit un rejet dû à son handicap, à sa couleur de peau ou son orientation sexuelle. Le film a d'ailleurs l'intelligence de ne pas aborder un rejet spécifique mais au contraire de les embrasser tous grâce à la métaphore de ce fameux monstre marin. Une scène, en particulier, est déchirante et parlera à beaucoup : celle où l'un des héros accepte enfin de dévoiler sa véritable identité mais n'est non seulement pas soutenu, mais en plus rejeté.

La richesse de Luca ne s'arrête pas là car il aborde en filigrane deux autres thèmes tout aussi importants mais moins étoffés. Le premier est sûrement les relations familiales sous toutes ses formes. Il y a d'abord les parents ultra-protecteurs de Luca qui cherchent absolument à lui faire oublier ses rêves qu'ils croient dangereux. La grand-mère de Luca est, elle, bien plus compréhensive comme si elle avait déjà vécu ce que son petit-fils ambitionne. Luca est ainsi un enfant dans une famille aimante et attentionnée, même si un peu étouffante. Le contraire total d'Alberto qui est lui totalement délaissé par son père, obligé de se débrouiller seul. Enfin, les deux garçons rencontrent à Portorosso la jeune fille humaine Giulia qui vit chez son père. Elle est en fait venue uniquement pour les vacances d'été tandis qu'elle passe le reste de l'année avec sa mère, à Gênes. Là encore, le film propose une autre vision de la famille avec des parents divorcés. Le second thème est ensuite celui de la soif d'apprendre. La rencontre de Giulia sera ainsi tout aussi déterminante que celle d'Alberto. Car la jeune fille va, en plus de devenir son amie, faire découvrir à Luca les livres, la curiosité scientifique et l'instruction. Il va se rendre compte qu'il veut en réalité bien plus que les rêves d'insouciance qu'ils avaient imaginés avec Alberto.

Au premier abord, Luca peut laisser paraître qu'il est moins impactant que des films comme Soul ou Vice-Versa qui offraient des concepts complexes jamais mis en image jusqu'à présent. Nombreux seront ceux qui diront que Luca, à l'image d'En Avant, ne révolutionne pas la filmographie Pixar. C'est peut-être vrai. Pour autant, sa fausse simplicité cache en réalité des thèmes riches. De par leur universalité, ils sont ainsi bien plus accessibles que ne pouvaient l'être ceux de Soul. Surtout, grâce à sa fraîcheur, sa douceur de vivre et sa nostalgie, le film est un véritable rayon de soleil d'été. Au fur et à mesure de son récit, il construit en effet des relations authentiques et sincères. Tous les thèmes forts présentés durant le long-métrage font ainsi grandir les personnages. Quand arrive finalement le dénouement tout en tendresse, il sera dur pour le spectateur de ne pas laisser couler une larme ou deux. Même si certains le qualifieront de mineur ou de simple voire de film de vacances, Pixar sait encore une fois toucher le cœur de ses spectateurs, petits et grands. Après, tout n'est pas non plus parfait dans le long-métrage. Son rythme pose notamment souci, étant un peu long à démarrer. Les enjeux de Luca ne se mettent réellement en place que quand les deux garçons arrivent à Portorosso. À partir de là, et seulement là, l'opus prend son rythme de croisière et arrive vraiment à se démarquer grâce à sa fin aigre-douce très émouvante ; un peu comme le dernier jour d'un été mémorable.

Luca fonctionne aussi grâce à ses personnages, à commencer par son héros qui donne le nom au film. Luca est donc un monstre marin plutôt timide qui n'ose pas sortir de son pré carré. Pourtant, il rêve de voir le monde, notamment la ville des humains qui se trouve au loin. Sa rencontre avec ses amis va alors changer sa vie et lui permettre de grandir. Gentil, curieux, enthousiaste, il manque un peu de confiance en lui mais va réussir à trouver le courage de vivre ses rêves et de découvrir ce qui l'intéresse vraiment tout en s'affirmant par rapport aux autres.
Le personnage d'Alberto Scorfano n'est pas en reste. Plein d'énergie et d'entrain, le jeune monstre marin profite de la vie sans réfléchir. Vivant seul sur une île déserte entre le village des hommes et le territoire des monstres marins, il cache derrière sa bonne humeur et son assurance, une blessure et une solitude qu'il cherche à compenser. Il trouve en Luca l'ami capable de combler ce manque quitte à être trop possessif et à en devenir jaloux.
Le troisième larron de cette bande d'amis est une fillette, Giulia Marcovaldo. Venant passer ses vacances d'été chez son père, la jeune fille l'aide dans son travail notamment en allant vendre les produits de sa pêche. Elle ne manque pas de caractère et n'entend pas se laisser marcher sur les pieds. Ambitieuse, elle a soif d'apprendre, aimant les livres et l'astronomie, mais n'a pas non plus peur de la compétition, s'inscrivant tous les ans à la Portorosso Cup dans l'espoir de la gagner un jour.

Côté parents, le père de Giulia, Massimo Marcovaldo est une vraie réussite. Force tranquille, ce colosse est un dur au cœur tendre. Le personnage permet également d'aborder le handicap ordinaire en le banalisant de façon aussi simple que discrète.
Les parents de Luca sont eux un peu plus décevants. Daniela et Lorenzo Paguro sont en effet assez pâles dans leur caractérisation et leurs premières interventions sont presque parodiques tellement elles sont caricaturales. Ils évoluent ensuite un peu durant le film en apportant plus de comédie avant que l'émotion ne finisse par l'emporter et remonte leur niveau. Il faut dire qu'en version française, la prestation de l'actrice Chiara Mastroianni met du temps à convaincre, étant beaucoup trop mécanique au début du long-métrage avant de finalement trouver le bon tempo à ses deux tiers.
Il faut enfin saluer la présence du personnage d'Ercole Visconti. Non pas qu'il soit extraordinaire, au contraire, il est plus que caricatural. Pour autant, cela fait du bien de trouver un vrai méchant qui se définit comme tel dès le début sans être sournois, sans cacher son jeu ou sans se repentir à la fin. C'est un vrai méchant à l'ancienne aussi mégalomane que prétentieux et blessant au sens littéral comme figuré. Cela lui donne un côté pathétique et burlesque, certes un peu désuet, mais au final rafraîchissant après tous ces méchants complexes et alambiqués vus dans les films Disney ou Pixar des années 2010 et du début 2020, quand il y en avait.

Ce qui prouve que Luca est un film vraiment personnel est sûrement la foison d'inspiration et d'hommage qui le parsème. Alors, bien sûr, son origine italienne fait qu'Enrico Casarosa s'est beaucoup inspiré des réalisateurs transalpins notamment Federico Fellini. De plus, le film Stand by Me de Rob Reiner, adaptation de la novella Le Corps présente dans le recueil Différentes Saisons et écrit par Stephen King, a aussi influencé toute la thématique de l'enfance et de l'amitié dans Luca. Mais le Studio Ghibli, et en particulier les films d'Hayao Miyazaki, ont également été une muse importante pour le réalisateur. Déjà, le nom de la ville de Portorosso est un hommage à Porco Rosso, le film le plus italien du Maître de l'Animation japonaise. L'ambiance de Luca rappelle aussi beaucoup un autre long-métrage de Miyazaki, Kiki, La Petite Sorcière, pour sa partie humaine mais également la série Conan, Fils du Futur qui avait passionné Enrico Casarosa dans son enfance pour tout ce qui tourne autour de l'île d'Alberto. De même, Machiavelli, le chat de Massimo Marcovaldo, le père de Giulia, a des mimiques qui font indéniablement penser à ceux de Ghibli ; le félin vole d'ailleurs la vedette à chaque fois qu'il apparaît. Massimo, lui, est la réminiscence de la précédente réalisation d'Enrico Casarosa, La Luna, puisqu'il ressemble comme deux gouttes d'eau au père des nettoyeurs d'étoiles. Enfin, visuellement, le metteur en scène Pixar dit aussi avoir voulu donner une apparence d'animation image par image comme les longs-métrages de Wes Anderson (Fantastic Mr. Fox, L'Île aux Chiens) ou comme les films Aardman Animations (Chicken Run, Shaun le Mouton). Par contre, malgré ce que certains cinéphiles ont pu croire, l'oscarisé Call Me by Your Name de Luca Guadagnino n'a pas servi d'inspiration. Même si comme lui, Luca se passe en Italie, l'amitié de Luca et Alberto est purement platonique et il ne faut rien y voir de plus qu'une amitié d'enfance.

Comme à leurs habitudes, les artistes Pixar proposent de nombreux clins d'œil dans Luca. Les plus observateurs remarqueront le camion de Pizza Planet, le ballon de Luxo Jr. ou encore le sigle A113, le fameux numéro de la classe de la California Institute of the Arts où de nombreux animateurs célèbres sont passés. Le film s'accorde également quelques petits hommages à Disney. Lors d'une scène, il peut être remarqué l'affiche de 20 000 Lieues Sous les Mers et un peu plus loin une peluche de Donald Duck. Ensuite, impossible de parler d'Italie pour les artistes, sans rendre hommage à Pinocchio de Carlo Collodi même si ce n'est pas la version disneyenne qui est montrée ici. Enfin, il est conseillé aux spectateurs de rester durant tout le générique de fin. D'abord, car il continue tendrement l'histoire des personnages à travers des dessins racontant leurs vies respectives. Cela apporte un peu de baume au cœur après une fin particulièrement poignante. Finalement, une scène post-générique attend les plus patients, certes anecdotique et un peu bizarre mais amusante.

Pour la musique de Luca, Enrico Casarosa fait appel à Dan Romer, un compositeur qui n'avait jamais travaillé pour Pixar jusqu'à présent. Il offre une composition discrète qui semble être un mélange de la musique de Yann Tiersen dans Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain et de celle de Joe Hisaishi dans les films de Hayao Miyazaki ; le tout mélangé avec des sonorités italiennes. Le long-métrage propose également beaucoup d'extraits de vieilles chansons transalpines comme Un Bacio a Mezzanotte de Quartetto Cetra, Il Gatto e la Volpe de Edoardo Bennato, Tintarella di Luna de Mina de Mina ou Città Vuota toujours de Mina mais aussi un extrait de l'opéra Le Barbier de Seville par Gioachino Rossini.

Luca sort dans un contexte difficile pour le studio. Après avoir fini en fanfare la décennie 2010, Pixar a beaucoup souffert de l'année 2020. Les Indestructibles 2 et Toy Story 4 avaient non seulement été salués par la critique, à tort ou à raison, mais avaient en plus explosé la baraque au box-office, devenant les meilleurs résultats du studio à la lampe en dépassant tous deux le milliard de dollars, voire même 1.2 milliard pour le long-métrage de la famille Parr. Mais l'année 2020 va s'avérer bien plus difficile. Déjà, En Avant sort quelques jours avant un grand évènement historique qui va bouleverser le monde. La crise sanitaire que traverse le globe avec la pandémie liée à la maladie infectieuse émergente COVID-19 provoquée par le virus SARS-CoV-2 vient en effet stopper net la carrière du film. La maladie apparaît ainsi le 17 novembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, puis se propage à travers la planète. Dès le début du mois de mars 2020, les gouvernements de nombreux pays commencent à confiner leur population pour essayer d'endiguer la propagation du virus. Au final, près de la moitié des habitants du globe se retrouve cloîtrée chez elle. Les artistes de Pixar vont donc devoir travailler sur leurs longs-métrages en distanciel. C'est le cas de Soul qui voit sa sortie décalée puis annulée, le film étant finalement proposé directement sur la plateforme de SVOD Disney+ le 25 décembre 2020. Luca, dont la sortie est prévue au cinéma pour le 18 juin 2021, est lui entièrement animé en distanciel. Mais en mars 2021, Disney annonce que le film sera finalement disponible uniquement sur Disney+, sans supplément Accès Premium. La décision est prise suite aux résultats moins bons qu'attendus de Raya et le Dernier Dragon, dont la sortie combinée au cinéma et sur la plateforme a été plutôt décevante dans les salles à cause de la reprise timide du box-office. Les artistes Pixar gardent tout de même un goût amer sur cette sortie directement sur la plateforme. C'est en effet le deuxième film d'affilée prévu pour le cinéma qui se retrouve directement sur Disney+. Ils n'ont même pas eu droit à l'Accès Premium comme leurs collègues des Walt Disney Animation Studios. Ils espèrent donc se rattraper en 2022 avec Alerte Rouge.

Luca est un joli film qui malgré son apparente simplicité propose des thèmes riches et universels. Cette ode à l'amitié sent bon les vacances d'été et les pâtes au pesto. Le spectateur en ressort avec une furieuse envie : celle d'enfourcher une vespa, de sillonner la Riviera italienne et de toucher du doigt la dolce vita !

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