Journal d'un Dégonflé
Un Noël Carrément Claustro !

Titre original :
Diary of a Wimpy Kid : Christmas : Cabin Fever
Production :
Walt Disney Pictures
Bardel Entertainment
Date de mise en ligne USA :
Le 8 décembre 2023 (Disney+)
Genre :
Animation 3D
Réalisation :
Luke Cormican
Musique :
John Paesano
Durée :
64 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

À l’approche des fêtes de Noël, Greg tente d’être la meilleure personne possible afin d’obtenir la console de ses rêves. Mais hanté par une peluche d’elfe et après une énorme bêtise, il voit ses chances d’obtenir le précieux sésame s’amenuiser...

La critique

rédigée par
Publiée le 21 décembre 2023

Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro ! est le septième film dérivé de la série de livres Journal d’un Dégonflé ainsi que le troisième film d’animation de la franchise produit par Walt Disney Pictures. Diffusé le 8 décembre 2023 sur Disney+, le long-métrage adapte ainsi le sixième tome de la saga littéraire de Jeff Kinney.

Après quatre films sortis entre 2010 et 2017 par 20th Century FoxJournal d’un Dégonflé, Journal d’un Dégonflé 2 : La Menace "Grand Frère", Journal d’un Dégonflé 3 : Ça Fait Suer !, Le Journal d’un Dégonflé : Un Looong Voyage –, l’auteur des livres Journal d’un Dégonflé décide de donner un second souffle à sa série. Le Journal d’un Dégonflé sort ainsi en 2021 et devient le premier film de la franchise en animation. Mais malgré un rendu assez fidèle aux dessins de Kinney, le long-métrage a bien du mal à convaincre les fans de la première heure. Il faut dire qu'une grande majorité des intrigues est absente du film, la durée de 58 minutes est très perturbante et il manque clairement d’ambition comparée aux précédents opus. Mais les critiques reçues ne découragent en rien l’auteur qui revient en 2022 avec Le Journal d’Un Dégonflé : Rodrick Fait Sa Loi. L'ambition revue à la hausse ne change rien à l'affaire : les critiques restent encore mitigées sur le devenir ainsi que l’intérêt que porte cette franchise de films. Kinney décide alors de reprendre en main un ancien projet dont la production remonte à décembre 2012 : un téléfilm de Noël d’une demi-heure inspirée du sixième tome du Journal d’un Dégonflé. Ce projet en animation avait, en effet, été prévu à l'origine pour être diffusé pendant les fêtes de Noël 2013 par 20th Century Fox, mais n’a finalement jamais vu le jour. En 2023, c’est donc aux mains de Luke Cormican que reposent le projet, celui-là même qui a été à la tête du précédent film Le Journal d’Un Dégonflé : Rodrick Fait Sa Loi.

Greg Heffley est impatient que les fêtes de Noël commencent. Le jeune garçon souhaite en effet obtenir comme cadeau une console de jeux vidéo et décide pour cela de bien agir jusqu’au réveillon. Malheureusement, il endommage un chasse-neige avec son ami Robert, et tous deux se voient recherchés par la police. Se sentant coupable, Greg se retrouve alors hanté par une peluche d’elfe particulièrement flippante tandis qu'une tempête de neige s’abat sur la ville, le laissant seul confiné avec sa famille sans électricité à attendre le 24 décembre.

Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro ! présente de nombreuses différences avec le livre dont il est adapté. Journal d’un Dégonflé : Carrément Claustro ! accumule en effet à la chaîne énormément de péripéties : Greg y est souvent vu à l’école, en train de jouer à un jeu en ligne où il doit s’occuper d’un animal virtuel et ou en train d'essayer de gagner de l’argent en déblayant la neige chez les voisins. Si le genre d'humour utilisé alors se transmet bien sur le papier, il aurait été compliqué de le retransmettre à l’écran : son adaptation en film ne s'attarde donc que deux intrigues en particulier : l’elfe du Père Noël et le confinement.

Malgré les appréhensions venues de la qualité très moyenne des précédents films de la franchise, Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro ! se révèle finalement tout à fait divertissant. L’intrigue est assez prenante pour que le spectateur le visionne jusqu’au bout, les quelques tentatives d’humour font mouche sans jamais être horripilantes et les moments d’émotion sont appréciables, apportant au récit conté une profondeur que ne retrouve pas forcément dans les livres. Mais voilà, ce nouvel opus, a, comme il semble d'usage dans la franchise, bien du mal à dépasser le cap du divertissement acceptable. Et face à des projets beaucoup plus maîtrisés et adaptés aux fêtes de Noël 2023 sur Disney+ comme Mickey Sauve Noël, Super Noël - La Série, Doctor Who : L'Église de Ruby Road, Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro ! a peu d'atouts pour s’imposer.

Les personnages sont toutefois globalement bien campés dans ce troisième opus en animation du dégonflé. Greg a en revanche malheureusement le même défaut que dans tous les films et livres de la franchise : son égoïsme ! Ses intentions ne sont certes pas mauvaises, mais il y a chez ce personnage un égocentrisme qui demeure très réaliste et qui fait de Greg Heffley un personnage parfois difficile à apprécier. Les quelques moments où il se rend compte des conséquences de ses actes le rendent néanmoins attachant tandis que son imagination débordante agrémente le film de séquences d’animation certes banales, mais fidèles au matériel de base et dès lors appréciables. Robert, le meilleur ami de Greg, est évidemment lui aussi de la partie, devenant malheureusement un dommage collatéral de la bêtise de Greg. De nature enfantine, il dispose paradoxalement d'un peu plus de répondant que son ami, ce qui ne l’empêche pas de le suivre aveuglément malgré ses mauvaises idées.

Parti pris notable, dans Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro !, la famille Heffley est beaucoup plus mise en avant. Rodrick, le grand frère de Greg, a déjà eu droit à son propre opus dédié avec Le Journal d’un Dégonflé : Rodrick Fait sa Loi. Il demeure ici et logiquement le grand frère paresseux qui cherche parfois à faire peur à son petit frère. Rodrick se mue le temps de l'opus en enquêteur pour découvrir qui a endommagé le chasse-neige afin de remporter la récompense. Manu reste, quant à lui, le petit frère à qui tout est pardonné, quelles que soient ses bêtises car il est encore enfant. Si ses apparitions semblent au départ anecdotiques, il délivre néanmoins de jolis moments de légèreté au récit. Le père de famille, qui n’a pas eu droit à beaucoup de temps d’écran lors des deux précédents longs-métrages, est dépeint cette fois-ci comme un homme maniaque et paranoïaque quand le confinement débute. Enfin, le personnage le plus attachant reste la mère de famille. Elle fait tout pour que les fêtes de Noël se déroulent bien, même si ses tentatives sont parfois gênantes pour ses fils. Il est intéressant de constater que si le personnage est souvent autoritaire et affiche parfois des idées très archaïques dans les livres, les films lui donnent une profondeur qui la rend bien plus sympathique...

L’animation est une fois de plus confiée à Bardel Entertainment. Le studio canadien, qui réussit de nouveau à fidèlement adapter le style de Kinney en 3D, tombe dans la difficulté du genre tant certains personnages affichent des chara-designs très approximatifs dus à la sobriété du dessin, en particulier la conductrice du chasse-neige. Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro ! est par ailleurs produit par Walt Disney Pictures, ce qui lui permet d'afficher au début du film le logo des 100 ans de la compagnie...

Côté bande-son, John Paesano (L’Âge de Galce : Les Aventures de Buck Wild, La Nuit au Musée : Le retour de Kahmunrah) remet le couvert et s’occupe donc de la musique du long-métrage. Le compositeur réussit à retranscrire à merveille les fêtes de Noël et soutient à merveille les quelques moments d’émotion et de révélation. Les spectateurs peuvent aussi entendre ici et là quelques extraits de chansons de Noël - notamment Last Christmas du groupe Wham ! – mais aussi un titre original créé tout spécialement pour le film : Santa Never Sleeps. Interprétée par Anthony Parnther, cette chanson qui est jouée au début de l'histoire donne une vision très cynique du Père Noël qui correspond très bien à la vision puérile de Greg sur les fêtes de fin d’année. Malheureusement, la chanson n’a pas droit à sa version française contrairement au précédent opus où Can You Smell Us Now? avait été adaptée...

Les critiques du Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro ! sont plutôt bienveillantes. La magie de Noël y est jugée bien retranscrite tandis que les quelques éléments qui font penser à de l’horreur avec la peluche d’elfe plaisent aux spectateurs. Cependant, s’il reste un divertissement convenable, peu d'abonnés de la plateforme Disney+ sont attirés par la franchise du dégonflé ; sans doute à cause de la mauvaise réputation qu’elle se traine depuis la sortie du premier film d’animation de la licence. De plus, spécificité française, la nomenclature a été modifiée : le titre perd en effet le déterminant « Le » contrairement aux deux précédents opus... De quoi laisser à penser aux spectateurs que la franchise n'est décidément pas sérieusement traitée par Disney France !

Journal d’un Dégonflé : Un Noël Carrément Claustro ! est un divertissement de Noël convenable qui ravira les fans de la franchise et fera passer un bon moment aux spectateurs curieux. S'il n'est pas assez bon pour convaincre le grand public de l'intérêt des nouvelles aventures de Greg Heffley en animation, son scénario n'en reste pas moins plus robuste qu'à l'accoutumée, ses personnages mieux campés et le thème bien respecté. Peut-être est-ce là la marque d’une franchise rebootée qui, au bout du troisième film, est enfin en capacité de pouvoir décoller...

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