Titre original :
Dashing Through The Snow
Production :
Walt Disney Pictures
Date de mise en ligne USA :
Le 17 novembre 2023 (Disney+)
Genre :
Comédie
Réalisation :
Tim Story
Musique :
Christopher Lennertz
Durée :
90 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Eddie Garrick, un homme au grand cœur, a perdu la foi en la magie de Noël. Alors qu'il passe du temps avec sa fille de neuf ans, Charlotte, la veille de Noël, il se lie d'amitié avec un mystérieux homme en costume rouge nommé Nick...

La critique

rédigée par
Publiée le 10 décembre 2023

Un Noël Pas Comme les Autres est un énième opus autour de Noël où un adulte a perdu la foi dans le merveilleux. S'il peut être pardonné une histoire déjà vue mille fois, il est par contre impossible d'être indulgent face au manque d'empathie que ressentent les spectateurs vis-à-vis des personnages. Irritants, caricaturaux ou transparents, ils ne sont absolument pas attachants, ce qui rend l'ensemble incroyablement plat.

Pendant des années, le label Disney avait perdu l'habitude de proposer des films à prises de vues réelles tournant autour des fêtes de Noël. Le plus ancien, Un Drôle de Noël, remonte ainsi à 1985. Il est suivi par le cultissime Noël Chez les Muppets en 1992 avec les fameuses marionnettes ; enchaînant ensuite par le non moins célèbre Super Noël en 1994 avec l'acteur Tim Allen au début de sa gloire. Par la suite, il viendra l'anecdotique Sacré Père Noël (1998) avec Jonathan Taylor Thomas puis les deux suites de Super Noël, Hyper Noël (2002) et Super Noël Méga Givré (2006). Le label Disney ne sort alors plus aucun film de Noël au cinéma mais continue à en proposer directement en vidéo avec la saga des Copains (Air Buddies en anglais) et ses dérivés : Les Copains Fêtent Noël : La Légende de Chien Noël (2009), La Mission de Chien Noël (2010) et Les Chiots Noël : La Relève est Arrivée (2012). L'ouverture de Disney+ permet alors au studio d'offrir des genres cinématographiques qu'il n'osait plus sortir en salles, faute de succès. Et les films de Noël sont de ceux-là ! La nouvelle plateforme propose ainsi Noëlle en 2019 suivi par Marraine ou Presque en 2020.

La réalisation est confiée ici à Tim Story. Né le 13 mars 1970 à Los Angeles, il commence par mettre en scène de nombreux clips musicaux avant de se tourner vers le cinéma. Son premier film, The Firing Squad, sort en 1997. Il réalise ensuite Babershop en 2002, puis le remake américain de Taxi en 2004, New York Taxi. 20th Century Fox le remarque sur ce dernier et lui propose de réaliser Les Quatre Fantastiques en 2005, puis sa suite, Les Quatre Fantastiques et le Surfer d'Argent en 2007. Sa carrière en tant que réalisateur ne s'arrête pas là : il signe en 2010 Hurricane SeasonThink Like a Man en 2012, Mise à l'Épreuve et Think Like a Man Too en 2014, Mise à l'Épreuve 2 en 2016, Shaft en 2019, Tom & Jerry en 2021 et The Blackening en 2022.

Un Noël Pas Comme les Autres se veut un film de Noël classique mais il n'en a ni le charme ni l'ambition, et à peine l'intention. Le long-métrage part pourtant d'un postulat de départ déjà-vu qui fonctionne bien d'habitude : un adulte, ici Eddie Garrick, qui déteste les fêtes de Noël depuis un traumatisme d'enfant, à qui sa fille, aidée du Père Noël en chair et en os, va redonner goût de la magie des fêtes. Mais voilà, peu de choses fonctionnent ici. Le premier souci du film repose d'abord sur le scénario qui se contredit toutes les cinq minutes. Eddie est, par exemple, censé être expressément un grincheux qui n'aime pas les fêtes. Sauf que, quelques minutes après l'entame du long-métrage, le spectateur apprend qu'il travaille en tant que psychologue auprès de la police et il est vu aider un sans-abri qui se sent seul à Noël et qui menace de sauter du haut d'un grand faux sapin. Le héros le réconforte en lui parlant de la succulence des repas de fêtes et en lui donnant l'eau à la bouche. Il semble tellement convaincant et chaleureux que le public se demande si d'une scène à l'autre, il a eu en face de lui le même personnage. Soit il mentait à son interlocuteur en étant bien hypocrite, soit il avait une grosse contradiction dans son caractère, et ce, dès le commencement de l'histoire.

Et malheureusement, le reste du récit est à l'avenant. Un peu plus tard, Eddie tombe nez à nez avec le Père Noël, surnommé Nick, qui s'étonne que quelqu'un puisse le voir. Le vieux monsieur magique va ainsi passer son temps à se poser la question pendant tout le film puisque grosso modo tout le monde semble avoir la capacité de le remarquer. Donc soit il est réellement incapable de passer inaperçu, soit il faut donner un minimum d'explication pour préciser pourquoi tout le monde le reconnait, ce que le scénario ne fait jamais. Il y a ensuite un iPad, via un beau placement de produit, qui incrimine un sénateur bien véreux et vraiment méchant. La tablette rentre soudainement en possession de Nick avec une explication alambiquée faisant référence à des événements qui ne seront montrés que beaucoup plus tard dans le long-métrage. Et lorsque ce fameux moment est révélé à la façon d'un gros rebondissement, il tombe complètement à plat puisqu'il a été sous-entendu pendant toute l'aventure et que les spectateurs s'en contrefichent ! Et tout cela est sans compter les pouvoirs et les connaissances du Père Noël également contradictoires : il peut être d'un côté omniscient et de l'autre totalement aveugle, ceci bien sûr en fonction des besoins des scénaristes dans la construction des différentes séquences totalement décousues.

Les aventures d'Eddy et de Nick s'enchaînent donc mais semblent n'avoir jamais aucun fil rouge cohérent mis à part fuir les sbires du sénateur qui veulent récupérer l'iPad. D'ailleurs, pourquoi Nick n'explique-t-il pas exactement son problème à Eddy au lieu de le laisser dans le flou ? Il passe son temps à se détacher d'Eddie pour le retrouver comme si de rien n'était, deux scènes plus loin. Et que dire des différentes péripéties qui sont toutes plus gênantes les unes que les autres ? Leur énumération donne d'ailleurs le tournis. Il y a notamment : le casting qui pousse la chansonnette dans une discothèque remplie de cosplayeurs du Père Noël ; la rencontre avec une famille de dingues qui se décrète comme les plus grands fans du Père Noël ; les associés humains adultes (et non plus des petits lutins) qui aident à fabriquer les jouets dans un entrepôt façon steampunk où, là encore, tout le monde semble connaître étrangement l'existence du Père Noël ; un petit tour au poste de police en passant pas une fête dans la villa de Madame la Maire ; pour finir par une séquence où les rennes viennent sauver le Père Noël en étant extrêmement violents et bagarreurs face aux ravisseurs de Nick, le passage se faisant avec la musique de Rocky totalement hors de propos. Énuméré comme cela, tout a l'air pathétique et indigeste. Et c'est vraiment le cas !

Même avec son récit mal construit, Un Noël Pas Comme les Autres aurait pu être sympathique s'il avait offert des personnages attachants. Encore raté même si ce n'est pas fatalement la faute du casting mais bien de la caractérisation des personnages.
Lil Rel Howery, déjà vu notamment dans des films 20th Century Studios comme Free Guy ou Nos Pires Amis et sa suite, tient ici le rôle du Père Noël qui porte le nom de Nicholas "Nick" Sinter-Claus, traduit en français par Nicolas Troisième du Nom. L'acteur a beaucoup d'énergie mais transforme le vieux monsieur barbu en pipelette qui parle tout le temps, toujours un peu dans la lune et dans son monde, et agissant de façon plus ou moins obscure. Si son costume est convaincant, l'idée de lui avoir donné une demi barbe blanche et le l'autre noire fonctionne mal. Le personnage essaye d'ailleurs de s'en expliquer en affirmant qu'il préfère se teindre pour paraître plus jeune... Une justification aussi inutile que mal amenée. Et que dire de ses grosses boucles d'oreilles blanches à la façon des rappeurs américains mis à part que cela se marie pas du tout avec le mythe du livreur de cadeaux. Au final, mieux écrite, cette incarnation du Père Noël aurait pu être sympathique. Elle n'est au final qu'irritante.

Chris "Ludacris" Bridges, un fameux rappeur qui a également joué dans plusieurs films de la franchise Fast and Furious, interprète quant à lui le rôle du père Eddie Garrick. Le personnage a bien du mal à se rendre attachant même si l'acteur fait tout son possible pour l'être. Et il y arrive parfois dans quelques scènes. Malheureusement, Eddie est vraiment mal écrit du traumatisme de son enfance aux raisons de sa semi-séparation avec sa femme. Alors certes, pour qu'il y ait une rédemption, comme dans tout bon film de Noël, il doit apparaitre comme le grognon de service et comme un père irresponsable pour qu'à la fin, ses qualités finissent par briller. Mais en attendant, il aurait pu être drôle, caustique ou amusant. Il est juste au final terne, banal et sans une once de charme.
Finalement, et c'est un comble, la seule du casting à tirer son épingle du jeu est la petite Madison Skye Validum qui joue Charlotte, la fille de Garrick. Elle arrive en effet à apporter un peu de fraîcheur et d'innocence dans un film qui en manque cruellement. Il faut dire que les personnages secondaires finissent eux aussi de plomber l'ambiance ; le pire étant peut-être le sénateur Conrad Harf, surjoué par un Oscar Nunez (Il Était une Fois 2) cabotin au possible en méchant qui aboie plus qu'autre chose.

Un Noël Pas Comme les Autres est un film de Noël raté qui n'arrive jamais à effleurer la magie et le charme de ce genre de productions.

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