Le Vilain Petit Canard et Moi
L'affiche du film
Titre original :
Den Grimme Ælling Og Mig
Production :
The Walt Disney Company France
Futurikon
A.Film
Magma Films
Ulysses Film Production
Date de sortie France :
Le 14 février 2007
Distribution :
Gebeka Films
Genre :
Animation 3D
Réalisation :
Michael Hegner
Karsten Kilerich
Musique :
Jacob Groth
Durée :
88 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Ratso, un rat des villes, se réfugie à la campagne pour échapper à une bande de souris malfaiteurs. Se dissimulant dans une basse-cour, il prend la responsabilité d’un œuf choisi au hasard. Quand ce dernier éclot de Mosh, un jeune canard, il n’a d’autres choix que de l’élever...

La critique

rédigée par

Le Vilain Petit Canard et Moi est à la base une production danoise, fruit de l’association de Futurikon, A.Film, Magma Films et Ulysses Film Production à laquelle Disney Télévision France a apporté une part de financement.

Le film est signé de Michael Hegner et  Karsten Kiilerich, deux réalisateurs et scénaristes de longs-métrages d'animation danois.
Prolixe responsable de l'animation dans des productions de la télévision danoise, Michael Hegner signe également quelques pubs allemandes et plusieurs story-boards dont celui de Der Kleene Punker en 1992 et Werner en 1996. Il patiente jusqu’en 2001 pour réaliser, avec l'aide de Stefan Fjedmark, son premier film d'animation, Gloups ! Je suis un Poisson, qui se voit auréolé du Prix du Jury des Enfants au Chicago International Children's Film Festival. Succès aidant, il travaille ensuite sur Le Vilain Petit Canard et Moi en qualité de scénariste et réalisateur.
Karsten Kiilerich commence, lui, sa carrière en réalisant des courts-métrages et téléfilms. Dans les années 90, il travaille en qualité de chef-opérateurs sur quelques films d'animation comme Jungle Jack en 1993 ou le Lutin Magique en 1994. En 1999, il est  même nommé à l'Oscar du Meilleur Court-Métrage d'Animation pour Når livet går sin vej pourtant réalisé en 1997. Enfin, en 2000, il rejoint Michael Hegner sur la production du film Gloups ! Je suis un Poisson, qu’il retrouve en 2006 pour son projet suivant  Le Vilain Petit Canard et Moi. Si l'idée de départ est de faire un long-métrage avec de vrais animaux comme les productions Disney savent le faire à l’exemple de la série Air Bud ou des opus du (Le) Chihuahua de Beverly Hills,  la technologie 3D convainc finalement Michael Hegner et  Karsten Kiilerich de son potentiel pour l’opus.

Désireux de traiter le sujet de la beauté intérieure qui l'emporte sur les apparences, les réalisateurs prennent vite l’envie d’adapter le conte d’Andersen, Le Vilain Petit Canard, que les fans Disney savent déjà repris par le studio de Mickey, en 1931 et 1939, dans deux Silly Simphonies.
L'auteur danois Hans Christian Andersen, né en 1805, est issu d'un milieu misérable. Il perd son père encore enfant et quitte très vite le giron familial pour se mettre à travailler dès l'âge de 14 ans. Il exerce alors plusieurs métiers, notamment dans le domaine artistique. S'il reste désargenté, une rencontre va changer sa vie. Il fait en effet la connaissance du Directeur du Théâtre Royal de Copenhague qui le prend sous son aile et finance, plus tard, ses études. Baccalauréat en poche, Hans Christian Andersen se décide bien vite à publier. Son tout premier livre, Promenade du Canal de Holmen à la Pointe Orientale d'Amagre, ne rencontre pourtant qu'un succès tout relatif. Il visite alors différents pays, notamment la France et l'Italie, dont les paysages lui serviront de décors pour certains de ses textes ultérieurs. De retour au Danemark, il publie Contes pour Enfants. Le succès est cette fois-ci immédiat. Toujours entre deux voyages, il écrit par la suite d'autres volumes de ses récits enfantins, mais aussi des poèmes, pièces de théâtre et romans. Destinés en premier lieu aux enfants, les contes d'Andersen s'adressent en réalité à un plus large public, tant ils bénéficient par leurs poésies, leurs morales et leurs thèmes de différents niveaux de lecture.

Basé sur un conte aux solides ressources, Le Vilain Petit Canard et Moi rate pourtant le coche. La qualité de son animation est d’abord vraiment limite. Digne d'un générique d’une émission pour enfants à petit budget ou, pire encore, des productions à bas coûts copiant celles de Pixar à l'exemple de Braver singeant Rebelle (Brave en anglais), elle semble signée d’apprentis animateurs. Le scénario, ensuite, accumule les errances narratives. Il trappe ainsi purement et simplement, sans doute pour tenter de l’ancrer dans les années 2000, l’essence même du conte originel, qui pourtant offre à la base bien des occasions de briller. Ici, le blasphème à l’œuvre de référence n’est pas loin tant l’adaptation est mauvaise ! L’humour, enfin, est laborieux investissant sans retenue aucune le terrain plus que contestable des blagues nauséabondes. Les répliques, censées constituer des vannes, sont, en effet, tellement lamentables qu’il est à se demander si les dialoguistes connaissent vraiment le genre de la comédie ! Rien n’est décidément épargné aux spectateurs quand en plus ils constatent que les personnages ne parviennent jamais à se rendre attachants. Il faut dire que l’animation – encore elle ! – ne leur facilite pas la tache. Les toons se figent ainsi de temps en autres, et tant pis s’ils sont encore entrain de parler. Pire, la définition psychologique des protagonistes ne vaut pas mieux avec Mosh qui n’attire à lui aucune sympathie particulière tandis que les méchants n’impressionnent vraiment personne. Et que dire de leurs voix si ce n’est implorer que ce petit monde se taise.

Pour sa version française, Le Vilain Petit Canard et Moi s’offre, en effet, un véritable casting de stars ou supposées l'être. Sauf que tout le monde débute sans conviction ! Bruno Solo (la Vérité Si Je Mens !, Caméra Café) y signe en effet son premier doublage pour le cinéma d'animation en assurant maladroitement la voix de Ratso, le rat qui ne pense qu'a lui et qui voit en Mosh une occasion en or de réussir dans le milieu de l'évènementiel. Mat Pokora, jeune chanteur français récompensé plusieurs fois au NRJ Music Award, fait de même en doublant, quant à lui, Mosh, le petit oiseau perdu, rejeté de tout le monde mais qui saura prendre confiance en lui. Dernière voix notable dans l'opus, Leslie, chanteuse française de R’n’B, double elle aussi sans réelle compétence, Lucie, un oiseau femelle au caractère affirmé qui tombe sous le charme de Mosh. Naufrage complet : les trois artistes, sans éxception, ne méritent à l’évidence pas leur cachet !
Enfin, coté bande originale et fort heureusement eu égard à la médiocrité de l’ensemble, la production fait l’impasse total épargnant ainsi au passage les oreilles des spectateurs déjà suffisamment malmenées par le casting vocal et la pauvreté des dialogues...

Le Vilain Petit Canard et Moi réussit le tour de force de faire honte au catalogue Disney et à l’œuvre d’Andersen :  un navet à oublier et vite !

A noter :
Le film a eu droit en 2006 à sa propre série télé, signée des mêmes réalisateurs et intitulée Les Nouvelles Aventures du Vilain Petit Canard. Elle comporte ainsi 26 épisodes d’une durée de 24 minutes chacun. Coproduite par Disney Channel France qui l’a diffusée en première exclusivité, c’est M6 qui l’a ensuite proposée sur l'hertzien gratuit. La série se déroule juste après les évènements du film et suit les aventures de Mosh et Ratso dans une basse-cour...

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