Condorman
Titre original : Condorman Production : Walt Disney Productions Date de sortie USA : Le 7 août 1981 Genre : Aventure |
Réalisation : Charles Jarrott Musique : Henry Mancini Durée : 90 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Woody Wilkins, auteur de bande dessinée du célèbre Condorman, porte sa conscience professionnelle jusqu'à porter le costume et tester les gadgets de son héros. Tout reste bon enfant jusqu'au jour où, à l'occasion d'un séjour à Paris, un de ses amis, agent de la CIA, lui demande de porter des documents à une alter-égo russe située à Istanbul... |
La critique
Condorman a acquis, au même titre (et sans aucun doute pour les mêmes raisons) que Le Trou noir, Le dragon du lac de feu, Les yeux de la forêt, Tron, La foire des ténèbres et Oz, un monde extraordinaire, l'envieux statut d'œuvre culte adorée des fans de Disney du monde entier.
Cette joyeuse parodie des films de James Bond regorge, il est vrai, de scènes mémorables. Son budget, conséquent pour l'époque, a permis en effet des tournages, dans des sites remarquables de toute l'Europe. La France, la Principauté de Monaco, l'Italie, la Suisse et l'ex-Yougoslavie sont ainsi le théâtre de cascades aussi nombreuses que savamment orchestrées. Deux équipes techniques ont d'ailleurs été mises à contribution. L'une s'occupait, en fait, uniquement des scènes spectaculaires et disposait du savoir-faire du talentueux et déjà oscarisé, Colin Chilvers, créateur pour Condorman des gadgets et effets spéciaux. Le spectateur assiste donc, entres autres péripéties, à une poursuite en bolide dans l'arrière-pays niçois, une course explosive de hors-bords en méditerranée et (excusez du peu !) à un saut dans le vide du haut de la Tour Eiffel. Les amateurs des films d'actions apprécieront assurément la belle galerie d'engins à moteur, au premier rangs desquels d'impressionnantes Porches 939 Turbo Carreras (les méchants) et une Sterling de course (la Condor-car).
Les dialogues sont quant à eux savoureux de drôlerie et les personnages particulièrement attachants. Le héros lui-même, sorte d'inspecteur Clouzot jouant avec les gadgets de Batman, émeut par sa naïveté et déclenche le rire par ses maladresses. Le scénario, pour sa part, est un exemple du "déjà écrit" et réunit tous les poncifs du genre, sans exception.
Condorman connaît à sa sortie un flop commercial. Il passe aussitôt dans l'oubli. Pourtant se développe alors, dans l'esprit des rares spectateurs qui l'on vu, le souvenir d'avoir passé un excellent moment. Son culte se construit peu à peu, à la faveur des on-dit et du développement d'internet. Le film étonne encore, 25 ans après, par sa capacité à ne pas apparaître, à son revisionnage, kitch ou dépassé.
Parodie réussie des films d'agents secrets, Condorman est à voir d'urgence pour l'apprécier enfin à sa juste valeur.