Kermit, Les Années Têtard

Kermit, Les Années Têtard
L'affiche du film
Titre original :
Kermit's Swamp Years
Production :
The Muppets Studio
Columbia Pictures
Date de sortie USA :
Le 3 septembre 2002 (Vidéo)
Genre :
Marionnettes
Réalisation :
David Gumpel
Musique :
Joe Carroll
Peter Thom
Durée :
82 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

La grenouille Kermit et ses amis, Googles et Cracker, veulent visiter le monde et quittent le marais calme et tranquille où ils vivent depuis une douzaine d'années. Les trois compères prennent donc la route quand rapidement les ennuis et les embûches s'accumulent...

La critique

rédigée par
Publiée le 09 avril 2018

Kermit, les Années Têtard est le second film des Muppets à être sorti directement en vidéo. Le film se focalise sur le passé de Kermit.

Le Muppet Show (The Muppet Show) est une série télévisée américano-britannique en 120 épisodes de 24 minutes, créée par Jim Henson. Elle est diffusée entre le 25 septembre 1976 et le 6 août 1981 sur le réseau de télévision privé ITV1 au Royaume-Uni et sur CBS aux États-Unis. Chaque semaine, Kermit la grenouille et ses amis animent le "Muppet Show" dans un théâtre déjanté où une foule de spectateurs, dont certains sont de vrais habitués, assiste à un programme de variété dont il est permis de se demander s'il va pouvoir être mené à son terme tant le délire est permanent.
En France, la série fait son apparition sur la deuxième chaîne publique, Antenne 2 (l’ancêtre de l’actuelle France 2), en 1979. Son succès dans l'hexagone est très important. Il est, d'ailleurs, largement dû au doublage impeccable d'acteurs de talent qui ont su donner à chacun des Muppets, une "épaisseur" incroyable. Roger Carel (Kermit), Micheline Dax (Piggy), Francis Lax (Fozzie) et Gérard Hernandez (Gonzo) ont ainsi tellement marqué de leur empreinte le show que les spectateurs s'en souviennent encore aujourd'hui.
Les personnages des Muppets sont si populaires qu'ils vivent au delà de leur série. Déjà, ils s'exportent au cinéma à travers trois films Les Muppets, Ça C'est du Cinéma ! (1979), La Grande Aventure des Muppets (1981) et Les Muppets à Manhattan (1984). Ils reviennent ensuite à la télévision pour une deuxième série, animée cette fois-ci (Les Muppets Babies diffusée de 1984 à 1991) ainsi qu'un téléfilm, Le Noël des Muppets, en 1987.

Alors que la construction de l'attraction Muppets Vision 3D du parc Disney's Hollywood Studios à Walt Disney World Resort en Floride n'est pas encore achevée, Jim Henson et The Walt Disney Company annoncent, en août 1989, le rachat, par cette dernière, de tous les droits et licences couvrant les Muppets. Hélas, un blocage juridique et le décès prématuré de Jim Henson, en mai 1990, rendent, moins d'un an plus tard, l'accord caduc. Cette situation, pour le moins instable, explique ainsi que Disney n'ait, en fait, produit que les quatrième et cinquième films des Muppets, à savoir : Noël Chez les Muppets en 1992 et L'Ile au Trésor des Muppets en 1996 mais aussi le petit téléfilm Les Muppets à Walt Disney World en 1990. Ils auront également distribué le premier long-métrage produit directement pour la vidéo, Muppet Classic Theater. Ensuite, les Muppets voleront de leurs propres ailes notamment avec une troisième série, Les Muppets (1996 - 1998), un sixième film de cinéma, Les Muppets dans l'Espace (1999). En 2002, les Muppets sortent deux long-métrages : l'un pour la télévision, Joyeux Muppet Show de Noël ; l'autre directement en vidéo, Kermit, les Années Têtard.

Kermit, les Années Têtard ne trompe pas sur la marchandise. Comme le précise très bien le titre, le film parle des années d'enfance de Kermit, à l'époque où il n'était encore qu'un tétard dans son marais, avant qu'il ne parte faire carrière à Hollywood. Le film fait d'ailleurs quelques clins d'œil au premier long-métrage cinéma des célèbres marionnettes, Les Muppets, Ça C'est du Cinéma ! où Kermit aborde certains rêves qu'il réalisera plus tard, dans le film de 1979 justement. Pour le reste, l'opus commence et se termine par un Kermit adulte qui se balade en vélo dans ses marais dans une sorte de séjour "retour aux sources" et où il prend à partie les spectateurs en leur racontant son passé. Ce n'est toutefois pas toute son enfance qui est contée ici mais bien une aventure au cours de celle-ci : la première fois qu'il sort du marais et découvre le monde. Bien sûr, thématique du film oblige, en dehors de Kermit, aucun Muppets connus n'apparaît ici. Enfin presque aucun... Au détour d'une scène dans un cinéma, Waldorf et Statler, alors tout jeunes, livre en effet un sympathique caméo. Un autre petit clin d'oeil s'avère également très bien amené. Kermit s'entrave devant une maison et là, un jeune garçon l'aide à se relever. La grenouille repart sans rien dire mais le spectateur voit que le garçon venait en réalité chercher le courrier dans sa boite aux lettres où il est marqué le nom d'Henson. De là à penser qu'il s'agit en réalité de première rencontre entre Kermit et un certain Jim Henson, il n'y a qu'un pas.

L'histoire principale est en revanche bien plus anecdotique. Kermit et ses deux amis, Croaker et Goggles, veulent, il est vrai, découvrir le monde car ils s'ennuient un peu dans leur marais. Un jour, ils ont enfin le courage d'aller près de la grande route. Mais Goggles, et son souffre douleur Blotch, se font enlever par un employé d'une animalerie. Kermit et Croaker décident alors de partir à leurs secours. Sur le chemin, ils croisent la route d'un chien, du nom de Pilgrim, qui va les aider à retrouver leurs amis. Ce sont donc bien les toutes premières aventures où les deux grenouilles découvrent le monde des humains. Ils rentrent d'ailleurs dans une salle de cinéma et Kermit s'y découvre une véritable fascination pour le spectacle qui deviendra plus tard son métier. Pendant ce temps, Goggles et Blotch vont essayer de s'enfuir de l'animalerie où ils sont retenus prisonniers. Ils gardent le moral car ils ne savent pas qu'ils sont destinés à être confiés au professeur de biologie du lycée pour les besoins d'un cours de dissection de grenouille et de crapaud. Naturellement, le climax sera de sauver les batraciens de ces travaux pratiques forcés tout en faisant passer le message que ce genre de leçon est aussi inutile que moralement inacceptable.

Les personnages de Kermit, les Années Têtard sont juste corrects quand ils ne sont pas insupportables. Si Kermit est toujours égal à lui même, celui qui ressort du lot parmi les nouveaux est Croaker, la grenouille qui le va suivre dans ses aventures. Avec une petite dose de cynisme tout en étant à la fois téméraire et froussard, il arrive, en effet, à se rendre attachant. Ce n'est malheureusement pas le cas de Goggles et Blotch, aux caractères pourtant opposés, mais tous deux véritablement insupportables. Le frêle crapaud Goggles est ainsi un peureux maniaque à qui le spectateur rêve de donner des gifles pour le réveiller tandis que la grosse grenouille Blotch est l'archétype du molosse un peu bête tapant sur plus petit que soi. Le chien Pilgrim est quant à lui intéressant mais le recours à une marionnette pour ses gros plans en gêne le capital sympathie. Enfin, il sera noté la prestation exécrable des personnages humains, aussi caricaturaux que pathétiques, que ce soit l'animalier Wilson (William Bookston ), le professeur de biologie, le Dr. Hugo Krassman (John Hostetter), ou son assistante Mary (Kelly Collins Lintz).

Comme chaque long-métrage des Muppets, Kermit, les Années Têtard possède son lot de chansons. Il faut avouer que c'est ici purement pour la forme car elles sont au nombre de seulement deux inédites et sont parfaitement anecdotiques. Follow Your Star est peut-être la plus réussie : chantée par Kermit, depuis son marais, il regarde une étoile tout en rêvant à son avenir. Life as a Pet est, elle, complètement ratée dans sa tentative de voir les animaux de l'animalerie tenter de convaincre Goggles et Blotch de ne pas fuir car une meilleure vie les attend en restant avec eux.
Techniquement, le film propose une petite coquetterie avec le personnage Horace D' Fly, une petite mouche réalisée entièrement en numérique alors qu'elle aurait gagné à être une marionnette comme  les autres. Le procédé utilisé sur elle a, en effet, particulièrement vieilli : les standards de l'animation assistée par ordinateur ayant beaucoup évolué depuis. Le personnage fredonnant durant sa balade dans les marais est ainsi utilisé durant le générique du début du film.

Kermit, les Années Têtard est le moins bon des longs-métrages des Muppets, à l'exception peut-être de Muppet Classic Theater mais qui lui était un enchaînement de petites scènes et pas du tout prévu pour former une aventure longue. Même si le film n'est pas aussi mauvais que sa jaquette le fait craindre, en se focalisant sur Kermit, il perd ce qui fait le succès des marionnettes : le charme et la folie des Muppets. Il reste alors quelques bonnes idées et personnages attachants, formant un tout globalement médiocre.

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