Les Chemins du Triomphe
Le synopsis
Au début des années 1960, Don Haskins, tout juste nommé entraîneur de l'équipe de basket-ball de l'université de Texas Western, est déterminé à gagner à tout prix. Faisant fi des tensions raciales qui déchirent à l'époque les États-Unis, il part ainsi à la recherche des meilleurs joueurs afro-américains du pays. Dès 1966, il dirige même la toute première équipe de basket-ball collégiale entièrement composée d'athlètes noirs, les Texas Western Miners, qui parvient en finale du championnat universitaire face à la formation uniformément blanche, les Wildcats de l'université du Kentucky.
L'enjeu du match dépasse le seul intérêt sportif...
La critique
Dans la lignée du (Le) Plus beaux des combats, de Rêve de champion, de Miracle ou d'Un parcours de légende, Les chemins du triomphe retrace l'histoire vraie de sportifs américains hors normes. A l'image des quatre opus précédents, cette nouvelle adaptation sur grand écran d'une aventure humaine dans le monde sportif est une belle réussite. La présence de Jerry Bruckheimer (Le Plus beaux des combats, Pirates des Caraïbes, Armageddon...) en qualité de producteur n'est, sans nul doute, pas étranger à ce résultat.
Foncièrement humaniste, le scénario reprend, comme Le Plus beaux des combats, le thème de l'intégration, par le biais du sport, de la minorité noire dans la société américaine des années 60. Mais où son aîné flirtait avec la sensiblerie à trop vouloir rendre ses personnages attachants, Les chemins du triomphe oublie les affres des débordements émotionnels pour se concentrer sur la lutte aussi bien sportive (remporter le championnat) que sociétale (réussir l'intégration). Le film est ainsi remarquablement bien ficelé et bénéficie d'un rythme impressionnant. Les scènes de matchs sont, il est vrai, de véritables petits bijoux dans le genre tant elles paraissent réelles. Palpitant de bout en bout, Les chemins du triomphe délaisse néanmoins trop l'aspect psychologique du récit et passe un peu vite sur la personnalité de l'entraîneur ou l'esprit de franche camaraderie du milieu sportif d'alors. Il n'hésite pas en revanche à dénoncer les pratiques racistes de l'époque et, au détour de scènes particulièrement dures, dénonce les réflexes xénophobes ancrés dans le monde sportif (et au de-là dans la société tout entière) de l'Amérique des années 60.
Les chemins du triomphe est un film sympathique qui ravira les amateurs du genre. Les autres spectateurs resteront, eux, pour la plupart, sur le chemin, sans doute lassés par l'approximation voulue dans le traitement des personnages.