Prince of Persia
Les Sables du Temps

Prince of Persia : Les Sables du Temps
L'affiche du film
Titre original :
Prince of Persia : The Sands of Time
Production :
Walt Disney Pictures
Date de sortie USA :
Le 28 mai 2010
Genre :
Aventure
IMAX
Réalisation :
Mike Newell
Musique :
Harry Gregson-Williams
Durée :
116 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Dans la Perse du VIe siècle, Dastan, un jeune prince audacieux et Tamina une belle et courageuse princesse s'unissent pour protéger la dague antique capable de libérer les Sables du temps et d'inverser le cours des choses : leur but commun consiste désormais à empêcher de mauvaises mains de s'emparer de ce redoutable don de Dieu...

La critique

rédigée par

Prince of Persia : Les Sables du Temps est la nouvelle super production pour Disney de Jerry Bruckheimer. Situé à mis chemin entre Benjamin Gates et le Trésor des Templiers et Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl, le film est une aventure menée tambour battant, à la fois épique, époustouflante et haletante. L'archétype même du blockbuster hollywoodien où l'ennui n'a pas sa place.

Prince of Persia : Les Sables du Temps nait sur l'idée d'adapter au cinéma la trame d'un jeu vidéo.
Prince of Persia est, en effet, à la base une série de jeux de type action/plates-formes. Elle a vu le jour en 1989 avec Prince of Persia, un opus développé par Jordan Mechner pour Brøderbund ; sorti d'abord sur Apple II avant de se voir décliner sur les autres consoles disponibles sur le marché. Son immense succès lui ouvre en 1993 la voie d'une suite, toujours produite pour Brøderbund sous le titre, Prince of Persia 2 : The Shadow and the Flame. Six ans plus tard, désireux de revigorer la collection, Red Orb Entertainment développe sa première déclinaison en 3D. En 2003, alors que les résultats d'exploitation de la licence du jeu ne donnent plus satisfaction, Ubisoft et son studio de Montréal tentent une relance et sortent Prince of Persia : les Sables du Temps. L'accueil du public est alors excellent, notamment sur le marché des consoles de salon. Deux suites (Prince of Persia : l'Âme du Guerrier et Prince of Persia : les Deux Royaumes) sont ainsi développées sous la direction de Yannis Mallat. Depuis 2008, Ubisoft continue de miser sur la franchise en sortant plusieurs nouvelles versions. L'objectif est désormais d'entretenir la flamme et de soutenir la future sortie au cinéma de la licence acquise, entre temps, par la Walt Disney Company. De nouvelles et belles retombées sont, en effet, attendues sur le marché des jeux vidéos, en cas de gros succès dans les salles obscures...
Les différentes déclinaisons des jeux vidéos se déroulent tous dans une Perse empreinte de légendes et de magie, à une époque reculée mais non précisément déterminée. Les développeurs qui se sont succédés sur elles affirment, il est vrai, s'être inspirés des contes de la littérature perse, et notamment du fameux recueil des Mille et Une Nuits.
La série Prince of Persia se présente donc sous la forme de jeux d'actions et d'aventures mêlés à de la plate-forme. Typiquement, le Prince arrive dans un coin du château et doit se défaire d'ennemis en tout genre, éviter des pièges (précipices et pals), résoudre des énigmes (souvent très simples, tels de mécanismes à activer) pour atteindre la sortie en utilisant sa panoplie de mouvements (principalement des sauts et déplacements en suspension).

Le chantier de la version cinématographique des premières aventures du prince Dastan sur grand écran débute en 2004 lorsque Jerry Bruckheimer rachète les droits de l'adaptation du jeu dans l'idée de le sortir sous le label Walt Disney Pictures. Jordan Mechner, le créateur de Prince of Persia sur consoles, est mis à contribution et participe à l'écriture du scénario y apportant de nombreuses nouveautés par rapport aux intrigues réservées jusqu'alors au gameurs. Disney est  immédiatement emballé par le résultat obtenu : sans même avoir en mains le script final ou une idée du casting, il annonce, en effet, dès 2007, la sortie du long-métrage au 10 juillet 2009. Le studio embauche dans la foulée Mike Newell (Quatre Mariages et un Enterrement, Harry Potter et la Coupe de Feu) et lui en confie la réalisation. Le tournage débute ainsi au milieu de l'année 2008. Le délai de sortie est encore tenable sur le papier quand des éléments économiques et commerciaux viennent gêner le planning initial. D'une, le rythme très élevé de mise en œuvre des effets spéciaux implique une augmentation déraisonnable des coûts liés au doublement voire triplement des équipes. De deux, il apparait peu judicieux de sortir Prince of Persia : Les Sables du Temps de manière frontale avec Transformers 2, qui, suite d'un blockbuster bien installé, part à l'évidence, avec une longueur d'avance. Frileux, Disney repousse donc la sortie au 28 mai 2010, histoire de profiter du week-end férié du Memorial Day, aux USA, traditionnellement propice au genre.

Si le scénario d'un blockbuster du type de Prince of Persia : Les Sables du Temps n'a pas véritablement besoin d'être original, il est impérieux en revanche qu'il soit efficace. Et sur ce registre, force est de constater que la mission est parfaitement remplie. Là où les tribulations d'Alice, version Tim Burton, pêchaient par un rythme somme toute laborieux, les aventures du prince Dastan ne souffrent, elles, d'aucun temps mort. La fluidité des scènes est ainsi remarquable et le spectateur se laisse sans mal happer par l'histoire. Le réalisateur a, en effet, trouvé le bon tempo pour alterner les séquences d'actions foisonnantes et les moments plus intimistes. Prince of Persia : Les Sables du Temps ne tombe pas, par exemple, dans le piège de la saga Pirates des Caraïbes - en particulier ses épisodes Le Secret du Coffre Maudit et Jusqu'au Bout du Monde - où l'histoire, étirée en longueur, laisse entrevoir l'ennui. D'une durée pourtant de deux heures, le montage efficace du film, allie, il est vrai, avec bonheur, une flopée de rebondissements (certes pour la plupart convenus) à quelques scènes d'émotions bien amenées. Prince of Persia : Les Sables du Temps ne réalise pour autant pas un sans-faute : il accumule, en effet, un lot impressionnant de clichés, avec son héros -gros bas et beau gosse- sans peurs et sans reproches, sa belle aux abois avec un terrible secret, son méchant traitre et sournois ; le tout dans le but affiché d'une quête initiatique engagée pour sauver le monde ! Les grosses ficelles d'Hollywood sont visiblement toujours aussi vivaces. Pourtant, peu importe : bien qu'enfonçant des portes ouvertes, le scénario déroulée, efficace à souhait, offre de bons moments de divertissement, aptes à combler un spectateur venu justement pour eux...

Le spectacle proposé dans Prince of Persia : Les Sables du Temps, contribue d'ailleurs beaucoup au sentiment de plénitude qui ressort de son visionnage. Tout simplement époustouflant, le film est épique à souhait à grands coups de décors fabuleusement dépaysants, issus aussi bien de la technologie numérique que de tournages en réel. Le spectateur a ainsi de quoi être subjugué par les cités imaginaires, l'immensité des contrées désertiques et l'atmosphère qui s'en dégage. Les scènes d'actions peuvent alors y être foisonnantes affichant, pour certaines, un degré de violence ayant abouti au classement du film PG-13 aux Etats-Unis ; la quatrième fois, après les trois Pirates des Caraïbes, pour une production labélisée Walt Disney Pictures ! Pourtant et paradoxalement, mises à part quelques scènes clés, peu de sang coule à l'écran. Prince of Persia : Les Sables du Temps joue, en effet, d'abord et plutôt, la carte des cascades pour faire frémir son audience. Le personnage de Dastan a, par exemple, l'art de défier la gravité effectuant des sauts hors du commun et maniant l'épée comme jamais. La mise en scène joue d'ailleurs beaucoup dans la sensation d'actions époustouflantes, faisant la part belle aux ralentis et travellings circulaires, notamment pour les numéros livrés par le prince, histoire sans doute d'assumer la filiation avec le jeu vidéo initial. Le procédé utilisé renforce ainsi le côté épique, sans trop user du sempiternel plan sur le coucher de soleil...

Si l'efficacité du scénario et de la mise en scène est indéniable, la qualité du casting n'est, pour sa part, pas en reste.
Dans le rôle de Dastan, Jake Gyllenhaal fait, il est vrai, montre, une fois de plus, de son immense talent. Désertant les rôles tourmentés qui lui ont valu une réputation méritée d'acteur exigeant (Le Secret de Brokeback Moutain), il s'essaye ici au genre du blockbuster. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard puisqu'il avait déjà postulé - sans toutefois aboutir - pour Spider-Man ou Batman Begins. S'impliquant dans le rôle, il s'offre une musculature adéquate, lui permettant d'effectuer lui-même la grande majorité de ses cascades. Il donne ainsi au personnage qu'il interprète un mélange de prestance, de charme et de fouge, rehaussés d'une pincée de juvénilité venue tout droit des traits de son visage. Difficile, dans ces conditions, de résister bien longtemps au pouvoir de séduction du prince Dastan !
Tamina, quant à elle, a tout autant la chance d'être jouée par la ravissante Gemma Artenton. Donnant à son personnage le caractère des jeunes filles contemporaines, elle s'affiche, tout à la fois, courageuse, secrète, déterminée, débrouillarde et tempétueuse. Disney aime décidément bien le contraste venu de la confrontation des mœurs modernes à ceux des temps anciens : il y a, en effet, fort à parier que le statut de la femme de l'époque contée soit incompatible avec l'existence même du personnage. Pour autant, sa relation avec Dastan fonctionne plutôt bien, même si elle n'est pas exempte de clichés hollywoodiens... D'ailleurs, sur le registre des relations humaines, celles entretenues par le prince avec sa famille sont autrement plus réussies. L'amour qui unie tout ce petit monde, entre tourments et destinée, ressort en effet de la plus belle façon par l'émotion suscitée dans quelques courtes scènes, particulièrement bien senties, mettant en vedette les frères de Dastan, Tus (Richard Coyle) et Garsiv (Ronald Pickup) ou son père (Toby Kebbell).
Elle crée ainsi un parfait contrepoids à la haine sourde (certes dégoulinante de déjà-vu!) vécue de l'intérieur, sur fond de lutte de pouvoir familial : Nizam, l'oncle de Dastan porté par Ben Kingsley assume, il est vrai, un méchant impressionnant même s'il tire essentiellement son aura de crainte de ses acolytes, en particulier du chef des Hassansin (Gísli Örn Garðarsson), énigmatique à souhait.

Prince of Persia : Les Sables du Temps, est un blockbuster efficace. Sans révolutionner le genre, il en offre tous les avantages. Quant aux inconvénients, ils sont ici suffisamment supportables pour permettre au film d'offrir un excellent moment de divertissement. A découvrir, en famille, avec plaisir !

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