L'École de la Magie
L'affiche
Titre original :
Upside-Down Magic
Production :
Disney Channel
Date de diffusion USA :
Le 31 juillet 2020
Genre :
Fantastique
Réalisation :
Joe Nussbaum
Musique :
Tom Howe
Durée :
96 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Nory Boxwood-Horace, 13 ans, qui a découvert qu'elle peut se transformer en animaux, et sa meilleure amie Reina Carvajal, qui peut manipuler les flammes, intègrent ensemble l'Académie Sage afin d'y apprendre la magie. Si les capacités exceptionnelles de Reina la placent directement parmi les meilleures élèves, à l'inverse les pouvoirs non conventionnels de Nory lui font intégrer la section des cancres de l'institut de magie, Upside-Down Magic, UDM en abrégé. La directrice Knightslinger étant convaincue que les pouvoirs non conventionnels de l'UDM rendent ses élèves vulnérables à la "magie de l'ombre", Nory et ses camarades de classe UDM entreprennent de lui prouver qu'il n'en est rien et que toutes et tous sont dignes d'intérêt et de confiance.

La critique

rédigée par
Publiée le 01 octobre 2020

L'École de la Magie est un téléfilm de la collection des Disney Channel Original Movies produit tout spécialement pour le réseau de télévision Disney Channel.

La fiction est une adaptation de la série de romans jeunesse écrite par un trio d'auteures : Sarah Mlynowski, Lauren Myracle et Emily Jenkins. Elle comprend ainsi sept tomes : Upside-Down Magic (2015), Sticks & Stones (2016), Showing Off (2016), Dragon Overnight (2018), Weather or Not (2018), The Big Shrink (2019) et Hide and Seek (2020) dont seuls les deux premiers livres ont été publiés, en France, chez Hachette sous les titres de Magie Méli-Mélo - Tome 1 et Magie Méli-Mélo - Tome 2. Les romans, à destination d'un public jeune commençant la lecture, se rapprochent de l'univers de Harry Potter en proposant, comme lui, des personnages intégrant une académie de magiciens également composés d'écoles dont les spécificités sont établies par les capacités des élèves qui y entrent. Parmi eux, se trouvent notamment ceux qui peuvent se changer en animaux, léviter ou maîtriser le feu. Il existe également une dernière école, dont les pouvoirs sont sens dessus dessous, dérivés des autres mais ne rentrant pas, pour autant, dans le moule codifié des écoles traditionnels de magie de l'Académie.

Disney Channel prend une option sur la saga romanesque en septembre 2015, avant même que le premier tome paraisse en librairie, mais attend août 2019 avant de lancer le tournage d'un téléfilm. La chaîne confie alors sa réalisation à Joe Nussbaum, connu pour avoir mis en scène le court-métrage parodique George Lucas in Love (1999) ainsi que le film Disney Le Grand Soir (2011). Pour Disney Channel, il a récemment tourné plusieurs épisodes de la série Gabby Duran, Baby-Sitter d'Extraterrestres (2019).
Adaptant le roman, Disney Channel se permet d'en changer plusieurs éléments parmi lesquels l'une des capacités des cinq écoles principales dont le pouvoir d'invisibilité est modifié en celui de télékinésie. Le nombre d'élèves de l'école des enfants aux pouvoirs sens dessus dessous passent, quant à lui, de huit à quatre ; le nom de l'académie ou des professeurs est changé tandis que de nombreux autres éléments sont rajoutés. En réalité, le téléfilm complexifie l'univers du roman et tend surtout à en changer la cible, rendant son récit un tantinet plus sombre en créant notamment un antagoniste.

L'École de la Magie n'est pas en soi un téléfilm à l'univers particulièrement original. L'ambiance, au delà de faire penser à Harry Potter, rappelle aussi d'anciens Disney Channel Original Movies comme Les Sorcières d'Halloween, Des Amours de Sœurcières ou Descendants. Le système des écoles est clairement inspiré de celui de J. K. Rowling mais l'univers global est tout de même simplifié. La magie semble, du moins dans l'Académie Sage, se résumer à cinq pouvoirs : parler aux animaux, s'élever du sol, lancer des flammes, attirer des objets et se transformer en des animaux gentils. Il est évident que l'ensemble est plutôt enfantin et assez innocent. Les ajouts de Disney sont dès lors bienvenus. Intégrer une entité maléfique qui menace les écoles et les élèves permet, en effet, d'apporter un peu de piquant et de danger, obligeant notamment les personnages à se dépasser. Le tout est certes déjà vu et surtout représenté assez simplement mais globalement l'environnement de cette école fonctionne bien et reste convaincant. L'univers est clairement à destination d'un public jeune mais il arrive parfaitement à accomplir sa tâche : rendre l'ambiance de cette académie rigide et froide pour bien mettre en avant la bonne idée du téléfilm.

Car la vraie thématique du livre, comme du téléfilm, se retrouve dans son titre : L'École de la Magie. En mettant en avant cette sixième école, le récit tente, en effet, de mettre le doigt sur les élèves qui sortent du système scolaire. La morale est plutôt intéressante car elle semble dénoncer l'Éducation en tant qu'institution qui a du mal à gérer les enfants sortant du moule. Ne sachant pas comment les aborder, elle les place en échec scolaire sans même imaginer possible un potentiel caché de ses élèves, faute de méthode pour les accompagner. Tout le monde a ainsi dans son entourage l'exemple d'un enfant, plutôt doué pour les activités manuelles mais qui ne supporte pas les matières intellectuelles. Ayant alors du mal à trouver une orientation adaptée qui, en plus, arrive souvent bien trop tard, il sort du système sans formation. Dans le téléfilm, la critique est double car non seulement le système éducatif de l'Académie Sage fait comprendre à ces jeunes gens qu'ils sont ratés mais en plus qu'ils sont une menace pour la société ! Il leur faut ainsi tout l'espoir et l'optimisme du monde pour sortir de la case dans laquelle ils ont été mis. Le téléfilm offre donc une représentation parfaite aux enfants qui éprouveraient des difficultés en classe. La clé de leur future réussite est en fait de trouver la méthode pour développer leurs aptitudes atypiques : l'espoir n'est jamais perdu pour se faire une place dans la vie.

L'autre thématique qui, pour le coup, est un ajout du téléfilm par rapport au roman est celle de la compétition et de la solitude scolaires qui vont souvent de pair. Le personnage de Reina, la meilleure amie de l'héroïne Nory, permet en effet d'aborder ce problème. Dans certaines écoles, la compétition entre étudiants fait rage et est souvent violente. Il ne suffit d'ailleurs pas d'être bon dans telle ou telle matière pour réussir mais il faut aussi disposer d'un moral d'acier pour savoir gérer la pression, qu'elle vienne de soi ou des autres. Ce désir de se surpasser est souvent difficile à appréhender pour certains élèves, pourtant doués intellectuellement mais plus fragiles psychologiquement. Certains peuvent, en plus, s'enfermer dans une solitude, ayant du mal à se faire des amis avec des camarades dont certains ne cherchent qu'une chose : qu'ils échouent pour leur passer devant dans le classement. Le téléfilm aborde bien cet aspect et montre en réalité que la vraie réussite n'est pas forcément celle attendue. L'épanouissement de ses talents dans un univers bienveillant est souvent bien plus gratifiant que la réussite aveugle dans un système balisé, extrêmement rigide et déshumanisé.

Si les thématiques de L'École de la Magie fonctionnent bien, c'est aussi parce qu'elles se voient portées par des personnages attachants.
Nory Boxwood-Horace (Izabela Rose) est ainsi l'héroïne de l'histoire. Super enthousiaste à l'idée de rentrer à l'Académie Sage malgré ses talents aléatoires en magie, ses espoirs sont vite douchés quand elle est reléguée à l'école des sens dessus dessous. Pour autant son optimisme à toute épreuve lui permet de ne pas se laisser abattre car elle tient à prouver coûte que coûte que même des magiciens "ratés" comme elle et ses amis peuvent apprendre et distiller une magie utile.
Reina Carvajal (Siena Agudong) est le total inverse de sa meilleure amie Nory. Elle est douée pour la magie mais manque de confiance en elle. Appréhendant la rentrée scolaire dans l'Académie Sage, elle ne sait pas comment les professeurs et les élèves vont l'accueillir. Et alors que son amie est reléguée dans une école de ratés, elle se voit promue à un bel avenir. Pourtant, elle se retrouve au fil des jours de plus en plus seule et désemparée.
Budd Skriff (Kyle Howard) est, quant à lui, le surveillant des élèves sens dessus dessous. Cynique, blasé de la vie, il a pour mission de briser les rêves des enfants qui pensaient avoir la chance de devenir un jour magicien.
Parmi le reste du casting, il sera apprécié les trois camarades de Nory à la magie sens dessus dessous : Elliot Cohen (Elie Samouhi) qui au lieu de lancer des flammes, envoie de la fumée ; Pepper Paloma (Alison Fernandez) qui au lieu de faire venir des objets à elle, les pousse ; Andres Padillo (Max Torina) qui s'envole à des hauteurs particulièrement inhabituelles.

D'un point de vue technique, L'École de la Magie n'est pas fatalement très ambitieux. Les décors ressemblent en effet à ceux d'une école de prestige lambda tout comme les uniformes. Côté effets spéciaux, il est clair que le budget est celui d'un téléfilm. Les transformations en animaux sont juste correctes tandis que les autres tours de magie passent un peu mieux mais ne sont pas très nombreux. Il sera tout de même apprécié le portail pour rentrer à l'Académie, devenu le symbole promotionnel du téléfilm. Il s'agit d'un cercle végétal fait de branches en pleine forêt qui ouvre une porte magique vers le complexe scolaire.

L'École de la Magie est un téléfilm sans prétention mais vraiment sympathique qui est porté par des personnages attachants et des thématiques fortes. Il fera passer un bon moment aux familles à condition, bien sûr, de lui pardonner son air de déjà-vu.

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