Quel Bazar !

Titre original : The Clock Store Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 28 septembre 1931 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Wilfred Jackson Musique : Frank Churchill Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) aux États-Unis : |
Le synopsis
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La critique
Quel Bazar ! est un cartoon des Silly Symphonies qui propose une des premières animations convaincantes de personnages réalistes.
Quel Bazar ! est marqué dans sa conception par la présence de quelques grands noms de l’animation tels que Jack King, Ben Sharpsteen ou Albert Hurter, dont l'animation de la princesse et du prince en porcelaine est à saluer. Dansant un menuet, le couple adopte en effet un mouvement parfaitement fluide et crédible représentant les prémices des futures animations de figures humaines, préparant l'explosion de qualité que constituera le film d'animation Blanche Neige et les Sept Nains. La composition de la musique est confiée quant à elle à Frank Churchill. Le cartoon reprend d'ailleurs, comme les précédents opus de la série des Silly Symphonies, quelques morceaux en guise d'accompagnement musical. Peuvent ainsi être reconnus des extraits de In a Clock Store (1893) de Charles Orth ainsi que le menuet du premier acte de Don Giovanni (1787) de Wolfgang Amadeus Mozart.
Le cartoon commence de nuit dans un joli petit visage. Un vieux falotier marche dans la rue et effectue son travail en allumant un à un les réverbères. Il sera ici apprécié par les spectateurs les décors lorsque la lumière éclaire les maisons. Le vieux monsieur disparaît ensuite au coin d'une ruelle où se trouve la boutique d'un horloger. La caméra avance ainsi vers la vitrine et plonge à l'intérieur. Immédiatement, l'impression donnée est que poussière ne semble pas souvent faite vu le nombre de toiles d’araignées, au contraire total du tic-tac des pendules qui fonctionne lui à plein et fend le silence du magasin plongé dans le noir. Un gros plan en travelling permet alors de présenter quelques-uns des produits sur les murs. Un gag est d'ailleurs aussitôt proposé avec un coucou dont l'oiseau mécanique émet un son différent des trois qui le précèdent. Il est aussi amusant de voir que l'automate en forme de corbeau semble souriant lorsqu'il rentre dans sa cache.
La scène suivante présente ensuite quatre réveils qui sonnent en cadence avant de faire la révérence en tirant leur chapeau comme s'ils saluaient leur public. La caméra avance après cela devant un plateau où se trouvent cinq montres à gousset. Les plus attentifs remarqueront que sur l'une d'elle sont gravées les lettres W.E.D. qui sont naturellement un clin d'œil aux initiales de Walter Elias Disney. Les goussets s'ouvrent alors et laissent entrevoir des visages anthropomorphiques personnifiant ainsi les montres. Après un petit spectacle de claquements, ils cèdent leur place à un duo de montres à bracelets en cuir qui se dandinent en cadence. La séquence suivante se concentre sur une jolie horloge en forme de château avec plein de carillons sur son fronton. Deux figurines automatiques, un garçon et une fille, viennent alors taper dessus, produisant un son mélodieux.
La caméra se focalise désormais sur une autre horloge posée sur un plateau où se trouvent deux statues de porcelaine représentant un prince et une princesse habillés à la façon d'une cour royale européenne quelconque du XVIIIe siècle. Tous deux se mettent alors à danser un menuet de façon calme et majestueuse. Ensuite, deux grandes horloges de grand-mère, l'une représentant un mâle avec sa barbe et l'autre une femelle avec son collier, se mettent à leur tour à danser de manière beaucoup moins noble. Revenant rapidement sur le couple princier en porcelaine, la caméra passe ensuite sur une horloge en forme de moulin. Un gros plan permet alors de voir deux figurines hollandaise en sabots, un petit garçon et une petite fille, se trémousser devant.
La séquence finale propose enfin deux réveils sautillant devant une pendule accrochée à un mur. Cette dernière frappe avec son balancier l'un des deux réveils, l'énervant sur le coup, surtout qu'il pense que c'est en réalité son compère le fautif. La pendule réitère son mauvais coup avec l'autre réveil, produisant le même résultat. Finalement, elle les tape à nouveau tous les deux mais plus rapidement cette fois-ci. Les deux réveils, furieux, se lancent alors dans un combat de boxe qui devient de plus en plus féroce. Les autres résidents de la boutique se mettent alors à les supporter. Le combat semble pencher en faveur de l'un d'eux quand l'autre est mis KO. Le décompte commence et le vainqueur frappe le réveil à terre, afin de garantir sa victoire, le faisant rebondir grâce son ressort. Sauf que celui qui allait gagner trébuche et se brise en mille morceaux, ce qui permet au réveil mal en point et inconscient d'emporter toute de même la mise...
Quel Bazar ! est un cartoon certes anecdotique mais particulièrement sympathique : il offre en outre une belle animation de statues de porcelaine aussi fluide que réaliste.
Le cartoon possède un imbroglio au niveau de son titre anglais. Ses titres de travail lors de son développement étaient à la fois The Clock Store et In a Clock Store mais il a obtenu finalement son copyright avec le dernier. La presse, quant à elle, commence à le désigner sous le titre The Clock Shop puis In the Clock Store. Ceci dit, The Clock Store reste son titre le plus couramment utilisé par les studios Disney comme par les sources référencées.