Donald et son Double
Titre original : Donald's Double Trouble Production : Walt Disney Animation Studios Date de sortie USA : Le 28 juin 1946 Série : Genre : Animation 2D |
Réalisation : Jack King Durée : 7 minutes |
Disponibilité(s) en France : |
Le synopsis
Donald rencontre son double et décide de l'utiliser pour reconquérir Daisy... |
La critique
Donald et son Double est un cartoon amusant qui montre jusqu'où Donald est prêt à aller pour récupérer sa belle Daisy.
Daisy est apparue le 9 janvier 1937 dans le dessin animé Don Donald. Pour sa première apparition, elle se dénomme Donna et passe pour être l'alter égo de Minnie, version canard. Très vite, dès son deuxième cartoon, L'Entreprenant Mr Duck en 1940, elle prend son nom définitif, Daisy. Son personnage est finalement au générique de peu de courts-métrages : douze au total, autant dire bien moins que Riri, Fifi, Loulou ou que Tic & Tac. Outre sa faible présence qui la pénalise, ses traits de caractère mouvants rendent le processus d'addiction du grand public à son endroit, plus difficile. Car s'il y a bien un personnage schizophrène chez Disney, c'est bien Daisy ! Même sa voix change d'un cartoon à l'autre. Et il ne s'agit pas là de sa seule intonation mais carrément de sa diction. Elle peut ainsi, d'une part, disposer d'une voix de canard à la Donald, incompréhensible et bien plus colérique que son cher et tendre et, d'autre part, prendre une déclamation suave et sexy lui donnant des faux airs de vamp manipulatrice... La seule chose qui finalement ne varie pas dans les cartoons où Daisy apparaît est sa grande difficulté à convoler avec Donald : tous les obstacles possibles et imaginables se mettent, en effet, constamment, en travers de sa route.
Si le grand écran ne l'a pas très bien servie, Daisy se rattrape plutôt bien en bande dessinée où sa présence est, il est vrai, plus importante. Il convient cependant de reconnaître que son personnage, contrairement à d'autres, y demeure somme toute très linéaire et évolue peu. En fait, dans l'esprit du public, comme dans celle des artistes Disney, Daisy n'est qu'un personnage secondaire dont l'histoire d'amour avec Donald est anecdotique, se situant ainsi à des années lumières de l'intensité de celle de Mickey et Minnie.
Dans Donald et son Double, Daisy, qui a un caractère aussi bien trempé que son petit ami, passe un savon à Donald en lui disant qu'elle ne veut plus le revoir s'il n'est pas capable d'avoir une diction convenable et des manières d'un gentleman. Traduction : elle veut que le canard soit ce qu'il n'est pas ! La fureur de la cane est telle qu'en raccrochant, elle fait carrément exploser la cabine téléphonique à l'autre bout du fil. Totalement déprimé, Donald erre dans la rue quand il croise son parfait sosie qui, en plus d'avoir une voix suave, a une langage presque aristocratique. Ni une ni deux, il tente de le convaincre de prendre sa place et l'aider à récupérer la belle. Dans un premier temps, le double refuse prétextant qu'il ne veut pas faire un coup si tordu à une personne de la gente féminine. Même les nombreux billets que lui propose Donald ne suffisent pas à le convaincre... Une photo de Daisy lui fait en revanche subitement changer d'avis !
Le double se rend donc chez Daisy tout endimanché, avec un bouquet de fleurs pour lui servir son numéro d'homme galant. Elle tombe alors littéralement sous le charme, même si elle reste persuadée que c'est bien Donald qui est en face d'elle. Un gag amusant et redondant est alors mis en place. À chaque fois que Daisy et son amoureux de pacotille s'embrassent ou se montrent des signes d'affection, une sirène incendie retentit et le spectateur voit Donald bouillir à côté. Car il a beau faire comprendre à son double qu'il est jaloux et qu'il va bien trop loin avec sa douce, rien n'y fait : son rival ne veut rien entendre et continue à séduire sa belle en expliquant à Donald qu'il fait tout cela pour lui. Il emmène ainsi Daisy à la fête foraine quand la sirène continue de sonner sans que le spectateur voit quoi que ce soit laissant à penser que des baisers sont échangés hors caméra, le bruitage rendant la situation encore plus drôle. Grande roue, jeu de tirs, photos amusantes, le faux prétendant sort le grand jeu pour impressionner la cane à chaque instant. Mais voilà, quand ils arrivent au tunnel de l'amour, Donald ne tient plus et interdit carrément à son double d'y aller avec sa belle. Mais c'est trop tard, son rival veut désormais faire ce qu'il veut. Donald rentre alors dans une colère noire et fonce dans le tas. Mais dans l'obscurité, il ne voit pas que ce n'est pas le bellâtre qu'il chahute mais la pauvre Daisy qui sort débraillée et rouge de colère. La conclusion est savoureuse : elle est punie d'avoir voulu que son petit ami ne soit pas ce qu'il est vraiment : un canard fougueux !
Donald et son Double est particulièrement drôle dans sa capacité à mettre en avant le caractère colérique de Donald avec son exact opposé. La différence est tellement flagrante qu'elle accroît plus encore le capital-sympathie du plus acariâtre des canards !