2006, l'Année Magique
L'article
La Walt Disney Company peut s'enorgueillir d'avoir
connu, en 2006, une de ses plus belles années. Toutes les branches
de son activité ont, en effet, remporté des succès aussi
remarquables qu'inattendus, tant les fées semblaient, à l'origine,
avoir déserté le berceau de l'année qui s'annonçait. 2005 s'était,
il est vrai, terminée sous le signe d'une instabilité managériale
inquiétante, laissant augurer un avenir assombri.
Michael Eisner n'en finissait pas de céder sa place à
un successeur, Bob Iger, considéré par tous les observateurs, comme
un simple intérimaire choisi par défaut. Le processus ayant conduit
à sa désignation, marqué par une féroce guerre intestine,
apparaissait d'ailleurs devoir durablement déstabiliser la firme de
Mickey tout entière. La branche « animation » était, quant à elle,
tétanisée par la perte du partenariat avec le petit poucet Pixar,
devenu ogre. Le marché de la vidéo et celui du cinéma, souffraient
grandement du développement du piratage et des nouveaux
comportements des consommateurs. Le petit écran luttait, lui, pour
défendre son temps d'écoute devant le développement d'internet,
captant, chaque jour un peu plus, les cibles privilégiées des
annonceurs. Enfin, les resorts sortaient d'une célébration
exceptionnelle remisant l'année nouvelle à une simple période
d'après festivités.
2006 serait l'année de la descente aux enfers. Tout semblait écrit d'avance... Et c'est exactement le contraire qui s'est produit !
Bob Iger a pris, en effet, de court tous les observateurs en se
révélant manager hors pair. Son tout premier chantier donne la juste
mesure du personnage. Il sauve, ainsi, la joint-venture avec
Pixar
et se décide – enfin – à voir la Walt Disney Company intégrer, en
son sein, le studio à la lampe de bureau. Plus inspiré que jamais,
il confie même la direction du nouvel ensemble à John Lasseter et
réussit par la même, un véritable coup de maître. Il rallie à sa
cause, non seulement les financiers mais aussi tous les fans du
Studio. Fans qu'il chouchoute d'ailleurs au point de faire racheter
les droits du lapin Oswald, de rouvrir les portes de l'animation 2D
et de mettre un terme à la politique des suites vidéo des Grands Classiques.
Il redéfinit également la mission du studio dans sa branche « Cinéma
live » et redonne au label Walt Disney sa suprématie perdue en
interne sous l'ère Eisner, au profit de
Touchstone.
La devise est désormais : moins de films mais tous des blockbusters
et pour toute la famille.
Il entend ensuite adapter son offre de télévision aux nouveaux
comportements des consommateurs. Les programmes et séries phares de
ses chaînes - ABC et Disney Channel en tête - sont mis à
disposition gratuitement sur le net et truffés de publicités. Dans
le même temps, l'offre vidéo est différenciée à grands coups de
collectors au contenu étoffé et à la présentation soignée.
Il relance enfin les resorts et entreprend les efforts financiers
nécessaires pour conserver ou réinsuffler même, l'incomparable
savoir-faire Disney en matière d'offre de vacances.
Le talent des équipes fait le reste. Le public se rue dans les salles pour voir Cars - Quatre Roues et Pirates des Caraïbes : Le Secret du Coffre Maudit, les téléspectateurs plébiscitent High School Musical - Premiers Pas sur Scène, le DVD collector de La Petite Sirène s'arrache... Même le Resort parisien renoue avec une hausse de sa fréquentation !
En remotivant toutes ses équipes sur le thème unique de la « magie Disney », en s'appuyant sur les bonnes personnes, en redonnant tout simplement une âme à l'empire développé par son prédécesseur mais fragilisé par des choix douteux de fin de règne, Bob Iger signe une année 2006 éblouissante.
Et si la magie était finalement devenue réalité ?