Brimstone, The Amish Horse

Titre original : Brimstone, The Amish Horse Production : Walt Disney Productions Date de diffusion USA : Le 27 octobre 1968 Genre : Docu-Fiction |
Réalisation : Larry Lansburgh Musique : William Lava Durée : 50 minutes |
Le synopsis
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La critique
Brimstone, The Amish Horse est un épisode diffusé dans le cadre de l'émission de la chaîne américaine NBC Walt Disney's Wonderful World of Color.
Larry Lansburgh prend en charge sa réalisation. Accueilli dès les années 1940 dans l'équipe de Walt Disney, l'homme est un grand spécialiste des docu-fictions animaliers filmés en extérieur, sans acteur ni artifice. Au sein du studio, il s'occupe d'abord des parties à prises de vues réelles des films d'animation comme Saludos Amigos, Les Trois Caballeros ou Danny, le Petit Mouton Noir puis se voit confier, fort logiquement, des courts-métrages « live » à l'exemple de Ouragan, le Pur-Sang sorti en 1954.
Mais Larry Lansburgh a d'autres ambitions, et parmi elles, la production de longs-métrages. Il propose ainsi en 1954, à Walt Disney, l'histoire de La Revanche de Pablito dont il a déjà entièrement développé le script. Étant lui-même un cavalier hors pair, il réalise également autour du thème de l'équitation de nombreux courts-métrages dont The Horse With the Flying Tail (1960) qui décroche l'Oscar du Meilleur Court-Métrage, mais aussi Rodéo Fantastique (1966) ou encore Accroche ton Chapeau dans le Vent (1969). En dehors du thème des chevaux, il signe d'autres courts-métrages animaliers dont l'un est nommé à l'Oscar du Meilleur Court-Métrage, Cow Dog (1956), tandis qu'un autre le remporte, The Wetback Hound (1957). Il travaille parallèlement beaucoup pour la télévision, et ce, même après sa retraite des studios Disney prise en 1971, notamment sur The Horse of the West (1957), Casse-Cou (1971), Chester, Yesterday's Horse (1973) ou Runaway on Rogue River (1974).
Comme son titre l'indique clairement, le téléfilm place son récit dans une communauté d'Amish. Ses membres forment un groupe ethnoreligieux chrétien d'origine germanique. Ils sont connus pour mener une vie simple, pacifique et austère, se tenant à l'écart du progrès et des influences du monde extérieur. Ils rejettent notamment de nombreuses inventions technologiques qui apparaissent à partir du début du XXe siècle comme les téléphones, les voitures, les tracteurs, les radios ou la télévision. Pour se déplacer, ils conduisent plutôt des voitures à cheval ou bien des buggys tandis que leurs champs sont labourés simplement grâce à un attelage. Côté vestimentaire, les Amish préfèrent des habits simples, souvent de couleur sombre et unie, sans bijoux ou ceintures à boucle ; les hommes portant aussi un chapeau à larges bords et les femmes une coiffe traditionnelle.
Ceci dit, Brimstone, The Amish Horse commence dans le monde moderne ou tout du moins dans celui des courses de chevaux. Un jeune jockey, encouragé par son riche père propriétaire, tente de remporter une course mais son cheval nommé Brimstone fait une grave chute près de la ligne d'arrivée et se blesse à l'une de ses pattes. Le père ne croit dès lors plus aux chances de son cheval de gagner un jour une compétition et annonce à son fils son intention de vendre l'animal à une communauté d'Amish, connaissant leur grande compétence pour s'occuper des animaux. Il sait qu'il sera bien soigné et aura une vie paisible. Il faut dire que le cheval a tapé dans l'œil de la fille d'un pasteur qui suivait la course de loin. Elle convainc son père d'acheter Brimstone afin de le soigner pour le faire devenir un bon animal au sein de leur communauté. Le téléfilm suit alors la jeune fille prendre soin de l'animal avec bienveillance et patience. Il permet aussi d'en apprendre plus sur le mode de vie des Amish.
Mais un incident se produit lors d'un dimanche, en plein office religieux du pasteur. Une chasse à courre effraie Brimstone qui s'enfuit en galopant. Il faut alors toute la dextérité de son ancien jockey pour l'arrêter. Il était en effet avec son père en train de poursuivre un pauvre renard. Le jeune homme convainc ainsi la jeune fille Amish de l'autoriser à l'entraîner pour qu'il puisse participer à une course. Elle accepte mais préfère le faire en secret, car cela pourrait être considéré comme de l’orgueil de sa part auprès de sa communauté, aussi bien par son père que par le garçon qui la courtise. Il est d'ailleurs intéressant de voir la relation qui se lie entre les jeunes gens, portée par leur amour pour le cheval, malgré le fait qu'ils appartiennent à deux mondes où tout les sépare. Ceci dit, le récit ne tente pas de faire naître une romance entre les deux, et aucune jalousie ne voit le jour entre le jeune jockey et le futur petit ami de la jeune fille. Il s'agit simplement d'une amitié platonique pour donner au cheval ce qu'il y a de mieux pour lui. Naturellement, Brimstone va montrer son étoffe de champion et remporter la course. La jeune fille accepte alors de le revendre au riche propriétaire, car après tout, Brimstone n'a jamais été destiné à devenir un cheval amish.
Brimstone, The Amish Horse se démarque un peu des docu-fictions animaliers habituels que les studios Disney proposent à la télévision en rendant ici la présence humaine bien plus importante. Le téléfilm est d'ailleurs porté par un casting sympathique. Il y a d'abord le personnage de Barbara, la jeune fille amish jouée par Pamela Toll qui s'avère être vraiment charmante. Son père, le pasteur Jonathan Landford, est interprété quant à lui par Wallace Rooney, qui offre un jeu strict à souhait, sauf à la toute fin où il s'autorise à supporter bruyamment Brimstone. Le rôle d'Eli, le jeune homme amish constructeur de buggys et amoureux de la jeune fille, est tenu lui par Phil Clark qui sait se montrer bienveillant. Michael Goodwin campe pour sa part Gordon, le jeune jockey qui va réussir à convaincre la jeune fille grâce à son charme de refaire participer son cheval à une course. Enfin, son père, Monsieur Knight, est interprété par Robert Allen avec un côté riche bourgeois aimant la chasse à courre.
Brimstone, The Amish Horse est un téléfilm qui permet de sortir un peu du canevas habituel des productions animalières Disney de l'époque, s'attachant plus ici à dépeindre, tout en bienveillance et sans arrière-pensée, une communauté souvent rejetée à cause de son mode de vie.