La Proposition

Comédie romantique sur le thème épuré de la relation improbable entre deux êtres que rien ne prédisposait à finir ensemble, La Proposition est une œuvre qui, dès les premières lignes du scénario, oublie d'être originale. D'ailleurs, même quand il s'agit d'inverser la dynamique des sexes (c'est en effet le jeune homme qui est ici « la frêle victime »), l'effet tombe à plat tant il prend des airs de variable d'ajustement, à l'évidence, peu ambitieuse. Tout dans le film est ainsi vu et revu. Le récit se déroule sans véritables surprises, déballant sans sourciller les poncifs du genre. Le spectateur ne s'étonne donc pas de découvrir, à l'occasion d'un voyage en Alaska, prétexte à servir de beaux paysages, que le bellâtre, loin d'être le paumé paillasson du début, est en fait riche et ambitieux tandis que la méchante patronne se révèle au contraire sensible et fragile... A croire que l'imagination ne figurait pas au bon de commande des scénaristes !

Après, et une fois admis que le film n'a que l'ambition d'enfoncer des portes ouvertes et de servir des scènes téléphonées, restent la mise en scène soignée, l'humour qui fait mouche et le casting charmeur. Car La Proposition bénéficie à plein de l'alchimie de ses deux acteurs principaux.
Sandra Bullock  (Margaret Tate) joue, en effet, à merveille le rôle de la peau de vache carriériste qui cherche à utiliser son employé à des fins personnels. N'ayant aucune considération pour ses concitoyens, elle a pour habitude de se servir des gens comme bon lui semble. Citadine jusqu'au bout des ongles, sa plongée dans les contrées du Grand Nord réserve de bons moments de drôlerie. Au final, le spectateur devient vite accro au personnage qui est d'ailleurs le parfait contraire de celui tenu par la même actrice, dans sa seule autre participation à une production de la Walt Disney Company ; L'Amour à Tout Prix du label Hollywood Pictures en 1995.
Ryan Reynolds (Andrew Paxton) est l'autre bonne surprise du film. Sympathique, charmeur et charismatique, il sert, il est vrai, un personnage bien plus complexe qu'il n'y parait aux premiers abords. Son entrain à s'amuser avec délectation de la situation - pour mieux en tirer profit - est définitivement jouissive.
Ces deux tourtereaux évoluent enfin au sein d'une troupe d'acteurs par ailleurs excellents dont la plupart est bien connue des téléspectateurs. Craig T. Nelson (Le père d'Andrew) assume en effet le rôle principal dans Washington Police, Mary Steenburgen (La mère d'Andrew) joue également une maman dans Le Monde de Joan (elle a déjà fait de même pour Disney, en 1985, dans Un Drôle de Noël), tandis que Betty White (la Grand-Mère d'Andrew) est une inoubliable Craquante.

Pas véritablement ambitieux, peu attendu et boudé par la Critique, La Proposition déjoue pourtant les pronostics en devenant, contre toute attente, avec un total de 162 millions de dollars de recettes, le deuxième plus gros succès de l'année 2009 au cinéma pour la Walt Disney Company. Cousu de fil blanc, il vaut surtout pour son duo d'acteurs !