Real Steel
L'affiche du film
Titre original :
Real Steel
Production :
DreamWorks Pictures
Date de sortie USA :
Le 07 octobre 2011
Distribution :
Touchstone Pictures
Genre :
Science-fiction
IMAX
Réalisation :
Shawn Levy
Musique :
Danny Elfman
Durée :
127 minutes
Disponibilité(s) en France :

Le synopsis

Devenue un sport high-tech qui voit s'affronter des robots d'un poids de 900 kilos et de 2,40 m de hauteur chacun, la boxe n'accepte désormais plus d'humains sur le ring. Les anciens boxeurs tentent ainsi de rester, tant bien que mal, dans le circuit à l'image de Charlie Kenton, relégué depuis la fin de sa carrière au rang de petit manager minable de robots bas de gamme, fabriqués à partir de pièces de récupération...

Alors qu'il n'est pas loin de toucher le fond, l'ancien champion accepte de faire équipe avec son fils Max pour construire et entraîner un compétiteur d'acier...

La critique

rédigée par

Real Steel est une super production de Dreamworks Pictures, distribuée par Disney via son label Touchstone Pictures. S'il ne fait pas vraiment dans l'originalité sur le registre des thèmes qu'il aborde (Un ancien sportif devenu vrai looser décroche l'opportunité de renouer avec son fiston à l'occasion d'un défi mené en commun...), le film fait preuve d'une véritable imagination dans son approche rhétorique en mêlant à son récit un zeste de science-fiction via l'inclusion de robots. L'idée est ainsi originale et enthousiasmante quand elle n'est pas, en plus, futée d'un point de vue marketing au regard du succès rencontré par la saga Transformers, et notamment son dernier opus. Fort de ce constat, le spectateur pardonnera les quelques longueurs (surtout de la première partie) pour ne retenir que les atouts de l'opus concentrés dans les combats de boxe et le traitement de la relation père/fils ;  le reste des rebondissements étant franchement anecdotique, et par certains égards, fatal au rythme de l'ensemble...

Real Steel est à la base une adaptation de Steel, une nouvelle de l'auteur de science-fiction américain, Richard Matheson.
Après des études de journalisme, ce dernier se lance, très vite, dans l'écriture, décrochant, en 1950,  le succès dès la publication de sa première livraison, Le Journal d'un Monstre. Ses deux premiers romans, Je suis une Légende et L'Homme qui Rétrécit, accèdent tout aussi vite au rang de classiques du genre : plusieurs fois adaptés au cinéma, ils ont notamment pour point commun de confronter un être isolé à une fatalité qu'il se doit finalement de combattre. En plus d'être un romancier et nouvelliste à succès, Richard Matheson est également un scénariste reconnu pour les séries de science-fiction La Quatrième Dimension et Star Trek mais aussi le scénario (adapté de l'une de ses nouvelles) de Duel, le téléfilm qui a lancé la carrière de Steven Spielberg !

Real Steel reprend globalement des thèmes archi vus et revus : il ne sort ainsi jamais des sentiers battus du point de vue émotif. Il sert, en effet, l'éternelle histoire du gars que la vie a mis sur le carreau et dont chacune des tentatives de rebond tourne au fiasco : le looser dans toute sa splendeur ! Le "héros" n'est d'ailleurs pas épargné dans sa noirceur et révèle une facette de "beau salaud" totalement irresponsable quand il se voit contraint, bien malgré lui, de récupérer son fils de onze ans, fraichement orphelin de mère... Bien sûr, le miracle se produit et les retrouvailles se transforment peu à peu en voyage initiatique pour les deux protagonistes à la découverte de l'amour paternel et filial avec la rédemption des cœurs au bout du chemin.... Rien donc de véritablement nouveau sous le soleil !  Mais voilà : le courant passe tellement bien entre les deux personnages que l'ensemble fonctionne à merveille, passées toutefois les quelques longueurs de la première demi-heure (en particulier la déchéance de Charlie), finalement vite oubliées...

Pour autant, il convient de ne pas faire fausse route dans l'analyse des atouts de Real Steel : la vraie bonne idée de l'opus réside, en effet, dans son traitement "syfy". Sans lui, le scénario aurait été à l'évidence d'une banalité affligeante. Transposant l'action dans un futur proche (cinq à six ans de plus que l'époque contemporaine) et changeant les règles des sports de combat comme la boxe, le film offre ainsi de bons moments de cinéma. Sa science-fiction n'est d'ailleurs pas poussée à l'extrême et repose sur une technologie d'automates sophistiqués et non d'humanoïdes pensants. Point d'Isaac Asimov ici ! Le futur est, il est vrai, distillé à petite dose via les technologies téléphoniques et informatiques ou, de-ci de-là, le design des voitures. Tout reste toujours sage et plausible... Un peu trop peut-être : le dépaysement tarde, en effet, à se faire sentir et n'arrive finalement que lors des scènes de combats. Le réalisateur Shawn Levy (La Nuit au Musée, La Nuit au Musée 2) signe alors un superbe travail en livrant des scènes tout autant impressionnantes que prenantes, via la technique de la performance capture (Avatar) qui donne aux robots une démarche remarquablement crédible. Une belle réussite !.

Côté casting, si les deux principaux protagonistes tiennent la route, les autres sont transparents.
Hugh Jackman (Wolverine dans X-Men) joue ainsi Charlie. Idéal dans ce rôle, il sait parfaitement faire évoluer son personnage au fur et à mesure du déroulement du récit. Il révèle d'abord un côté d'enfoiré, tricheur et menteur, qui énerve au plus au point en début de film tout en ne perdant jamais vraiment le bénéfice du doute, offert au paumé de service malmené par la vie, qu'il est en réalité. Il n'empêche : il ne sait pas où il va mais il y fonce tête baissée ! L'arrivée de son fils lui tombe d'ailleurs dessus comme une tuile parmi d'autres et il la traite, alors et logiquement, comme telle : en tentant d'en tirer quelques bénéfices... L'évolution du personnage se met alors en marche : il prend ainsi une nouvelle dimension et révèle une complexité insoupçonnable de prime abord...
Convaincant, au jeu juste, Dakota Goyo endosse, lui, Max, le jeune garçon de onze ans de Charlie. Plus posé que son père, il est aussi plus futé. Il possède ainsi la soif de vaincre qui fait défaut à ce dernier et dispose d'une capacité d'entêtement apte à déplacer des montagnes. Il s'en suit alors des scènes réussies où le père et le fils s'affrontent et apprennent à se connaître avec force et émotion. Loin de la relation parent / enfant basique, les deux sont des inconnus l'un pour l'autre ; aussi, avant de même d'envisager un rapport d'éducation, ils doivent parvenir à s'entendre, se faire confiance et finalement s'aimer. Le père cherche un but, là où le môme gamin cherche un repère...
Le reste des personnages est en revanche sans grand intérêt : l'encéphalogramme du casting est en effet désespéramment plat, que cela soit Bailey, l'amie d'enfance de Charlie, ou les méchants de service, insipides caricatures...

Real Steel est à voir pour ses combats de robots et son traitement de la relation entre le père et le fils ; tout le reste est quantité négligeable...

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